18. C'est charmant !



🐺 DH 🐺

J'observe Stiles qui semble chercher ses mots.

- Tu ne pensais pas... quoi ?

Il se tortille, mal à l'aise.

- Je ne pensais pas avoir mal agi quand je me suis rapproché de toi. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Demande-t-il la gorge serrée.

Je baisse la tête, honteux de lui faire penser ça, j'ai gâché ce moment que j'ai pourtant réellement apprécié et je m'en veux. Je soupire.

- Non Stiles, c'est moi... Je relève la tête et prends ses mains gelées dans les miennes puis capte son regard. Je ne m'attendais pas à ressentir ça, je crois que j'ai eu peur...

Ses épaules s'affaissent, il expire longuement. Il semble rassuré et moi aussi je crois.

- J'ai cru que tu n'avais pas envie que je t'embrasse, j'ai même pensé que tu n'avais pas aimé, j'ai imaginé que ça t'avais dégoûté, je me suis douté que quelque chose n'allait pas... mais je me trompe n'est-ce pas ?

- Stiles, tais-toi !

Pour lui prouver ce que je ressens je m'approche de lui, je lui caresse la joue et dépose un baiser sur ses lèvres fraîches.

Je ferme les yeux et savoure l'instant tout comme le goût de ses lèvres sucrées.

- Je confirme, j'ai beaucoup aimé.

Il tremble de tous ses membres, il faut dire que la température doit descendre au-dessous de zéro degrés Celsius.

- Et si on rentrait ? Il fait f-ffroid, bégaye-t-il.

Je l'aide à redescendre du toit, j'ai pas envie qu'il se casse quelque chose, maladroit comme il est parfois.

Une fois de retour dans notre petite maison, je m'installe devant la cheminée, assis en tailleur, pour me réchauffer.

Après quelques hésitations et gestes un peu gauches, je remarque que Stiles ne semble pas savoir où se mettre. Je lui tends la main, déplie mes jambes et l'invite à s'assoir contre mon torse.

Je n'ose plus bouger de peur que ce moment ne soit qu'un rêve qui pourrait s'évaporer au moindre mouvement. Je ferme les yeux et me concentre sur son corps contre le mien, sa chaleur, sa respiration, son odeur rassurante qui apaise mes peurs, ses cheveux en bataille qui me chatouillent le visage.

C'est presque irréel et pourtant quand je rouvre les yeux, il est toujours là, aussi silencieux et immobile que moi.

Je remarque que nos compagnons nous on imités et ne forment plus qu'une boule de poils multicolore, même le timide Azgaar s'est joint à la petite troupe.

Stiles contre mon torse s'est mis à ronfler légèrement, il devait être épuisé après son entraînement avec Erica. Je me relève tout en le maintenant contre moi puis le porte jusqu'à notre lit, le dépose dessus et me glisse contre lui.

Je le prends dans mes bras pour être sûr qu'il ait bien chaud car les nuits sont vraiment froides et lui glisse un « bonne nuit » avant de l'embrassé sur l'épaule et de fermer les yeux.

Le lendemain, nous sommes réveillés par des coups frappés à notre porte. Je me lève en hâte, lâchant Stiles par la même occasion et vais ouvrir la porte. C'est Liam, nerveux comme une puce, dansant d'un pied sur l'autre.

Sans un bonjour il m'annonce :

- Le roi James, enfin ton père te demande, c'est urgent. Il regarde pardessus mon épaule puis reporte son regard sur moi. Il veut voir Stiles aussi.

Mon père... J'ai encore du mal à m'y faire et repense tout à coup à Nora et Andrew, mes parents d'un autre monde, tout ça me semble tellement loin maintenant. Je repousse cette pensée et ajoute :

- Ok, on vient au plus vite, dis-je avant de le saluer et de refermer la porte.

Je ne suis pas très rassuré, est-ce que Peter à retrouver notre trace ? C'est bien possible.

Tout à coup je pense à ma mère Thalia, je frissonne à l'idée qu'elle puisse avoir des ennuis, j'espère que ce n'est pas le cas.

Tout ça me donne la nausée mais je tente de recentrer mes pensées quand soudain une ampoule, non plutôt un gyrophare s'illumine dans ma tête ; est-ce que Liam s'est imaginé quelque chose en voyant Stiles à moitié nu dans le lit ?

Azgaar me coupe dans ma réflexion, le regard inquiet.

- Que se passe-t-il ?

- Je ne sais pas encore, on doit aller rejoindre le roi, réveille les autres s'il te plaît, je m'occupe de Stiles.

Il part en trottinant et moi je rejoins Stiles dans le lit.

- Stiles, il faut que tu te réveilles, le roi nous attend.

Je l'embrasse timidement sur la tempe et il remue sous les draps mais ne se réveille pas.

Jeriko au pied du lit ne semble pas rassurée. Elle monte sur le lit et vient frotter son museau sur sa joue, enfin il ouvre les yeux.

- Stiles tu vas bien ?

Ses yeux ambrés nous observent enfin.

- Je suis fatigué mais je vais bien, pourquoi tu me demandes ça ?

- Ça fait un moment que le soleil est levé, tu ne t'es pas réveillé avec lui aujourd'hui, explique-t-elle en l'observant.

Stiles se redresse dans le lit, lui caresse la tête avec un sourire et ajoute :

- Ne t'en fais pas pour moi, je te le répète ; je vais bien d'accord ?

Il se lève et s'habille pendant que Jeriko rejoint Zoya tout en observant son humain, elle a vraiment l'air de s'inquiéter pour lui, ce qui ne me rassure pas.

Voyant le regard de Jeriko toujours rivé sur Stiles, je m'approche de lui et vais m'assurer qu'il va bien.

- Tu es sûr que ça va ?

- Mais oui bon sang, vous avez quoi ce matin ? Râle-t-il.

J'abandonne la partie en rangeant mes inquiétudes dans un des tiroirs de mon cerveau, pour plus tard.

- Stiles à propos du roi, enfin mon père et de ce qui se passe entre nous, commencé-je nerveux.

- Tu préfères qu'on reste discret sur le sujet c'est ça ?

Je lève les yeux vers lui, les siens brillent de malice, il ne semble pas fâché heureusement.

- Oui... Si ça ne t'ennuies pas ?

- J'ai pas envie de mettre tout le monde au courant, encore moins ton père, ça ne le regarde pas et je suis pas prêt pour ça.

Il rit nerveusement en m'observant.

Je soupire et le prends dans mes bras.

- Moi non plus crois-moi.

Le Skali de la reine est rempli de sorcières, d'hommes, de loups et de daemons. Un brouhaha assourdissant retenti dans la maison qui semble bien trop petite aujourd'hui pour contenir tout ce monde.

Plus une table n'est libre quand nous arrivons Stiles et moi, nous nous frayons un chemin jusque dans un coin de la pièce pas trop encombré et attendons avec impatience que la reine prenne la parole.

Kira est assise sur son trône, mon père debout à côté d'elle avec sa carrure de guerrier, semble la rendre encore plus petite que d'habitude.

Elle se lève et demande le silence qui se fait instantanément.

- Bienvenue à tous, dit-t-elle d'une voix claire et forte avant de marquer un temps d'arrêt puis continue en marchant de droite à gauche devant son trône. Si je vous ai réuni ici aujourd'hui c'est que l'heure est grave. Nos éclaireuses ont repérés des Paladins rouges qui se rapprochaient de notre village...

Elle nous explique que les sorcières ont dû mettre en place en voile magique pour cacher le village aux yeux de nos ennemis pour nous protéger, une sorte de dôme de protection.

Il n'est plus question de sortir sans être accompagné d'une sorcière car elles seules peuvent nous cacher depuis les airs, le fait qu'elles volent est un bon point pour nous. Elles sont nos yeux depuis le ciel, pas besoin de drones !

Inversement, nos loups peuvent les protéger quand elles sont au sol, là où elles sont le plus vulnérables car malgré leurs pouvoirs magiques elles restent plus faibles que nous.

- La cheffe des Paladins rouge a été aperçue plus au sud, elle est accompagnée de sa garde rapprochée et ils viennent dans notre direction. L'étau se resserre mes amis, la guerre est proche et il faut nous y préparer.

Elle forme avec l'aide d'Erica et Boyd des binômes sorcière-homme pour que personne ne se retrouve seul en cas d'attaque.

Une fois fait, chacun retrouve son partenaire. Les discussions vont bon train, moi-même suis en train de parler stratégie avec Danny quand j'entends derrière moi :

- C'est qui la cheffe des Paladins machin ? Demande Stiles à Erica, sa binôme.

- C'est une guerrière redoutable, elle maîtrise le tire à l'arc comme personne, elle s'appelle Allison et elle est sûrement accompagnée de son père. Mais ne te laisse pas berner, elle a un cœur de pierre, à côté son père passe pour un ange !

Encore une femme à la tête d'une troupe ? Décidément !

Soudain les portes du Skali s'ouvrent en grand, deux sorcières soutenues par deux hommes entrent, elles semblent blessées. Elles sont escortées jusqu'au trône où Kira vient à leur rencontre sans attendre.

Il y a trop de bruit pour que je n'entende leur échange mais au bout de cinq minutes la reine prend la parole.

- Il faut envoyer deux groupes vers le nord, des Paladins ont attaqués nos éclaireuses, Boyd, Liam ?

Les deux guerriers approchent de la reine avec attention.

- N'ayez aucune pitié mais ramenez-les moi vivants. A la réflexion, un seul me suffit, les autres vous pouvez les tuer.

Sans attendre, Boyd et Liam prennent quelques hommes et partent sans plus attendre.

Mon père s'approche de moi l'air grave.

- Derek, je dois partir avec tes sœurs. Je vais les mettre en sécurité plus à l'ouest dans un village de sorcière caché dans la montagne. Je te confie la mission d'aider Kira à protéger notre clan et les sorcières. Je reviens dans quelques jours et ensuite, nous affronterons les Paladins rouge et reprendrons notre royaume, ton royaume mon fils.

Je reste bouche bée à l'entente de ses derniers mots, je vois dans son regard qu'il n'a pas fini ses explications.

- Il y a encore quelque chose que je dois récupérer avant notre royaume mais nous en discuterons à mon retour.

Sur ce, mes sœurs viennent me dire au revoir. C'est un au revoir étrange car je ne les connais pas vraiment, pourtant le fait de devoir les quitter me peine et m'effraye.

Je les serres dans mes bras puis Cora me dit à l'oreille :

- Fais attention à Stiles.

Je n'ai pas le temps de comprendre pourquoi elle me dit ça qu'elle prend Laura par la main et elles s'en vont toutes les deux à la suite de mon père.



🦊 SS 🦊

J'observe Erica qui regarde quelque chose derrière moi avec attention. Quand je me retourne je vois Derek faire un signe de la main à ses sœurs qui suivent leur père en direction de la porte, je me demande où ils vont.

Arrivé à ses côtés, je le vois peiné, voir même inquiet.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Mon père va mettre mes sœurs en sécurité à quelques jours de marche d'ici.

Mon pouls s'accélèrent, je me rends compte à cet instant qu'une guerre approche et le fait que le roi lui-même mette en sécurité sa famille ne me rassure pas du tout.

Jusqu'ici j'avais pris toute cette histoire un peu à la légère, à peine conscient des épreuves qui nous attendaient. Maintenant je comprends que nous pouvons tous mourir dans les jours qui viennent.

J'ai peur, vraiment peur.

Instinctivement, ma main cherche celle de Derek, j'ai besoin de son contact, de sentir qu'il est là pour me rassurer.

Quand nos doigts s'entrelacent, son regard plonge avec inquiétude dans le mien, nous sommes apparemment sur la même longueur d'onde.

Tout le village est en effervescence, on prépare au mieux les alentours en cas d'attaque, des pièges sont installés, des barricades supplémentaires construites et des sors de protections mis en place par les sorcières.

La tension est palpable, les mots sont rares car chacun connait son rôle et sait quoi faire pour aider.

Tous sauf moi, à quoi je peux bien servir en fait ?

J'arrive maintenant à ouvrir des aurores mais à quoi ça me sert ? Nous ne pouvons pas fuir, nous devons nous battre pour un royaume, ce n'est pas rien.

Mon envie de revoir ma famille est toujours présente dans mon esprit mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un me retiens ici. Je ne peux pas abandonner Derek, même si ma vie n'est pas dans ce monde, ce monde est le sien.

Maintenant allongé sur le lit, Derek à mes côtés, je m'interroge.

- A quoi tu penses ? Me demande-t-il.

Son regard est toujours aussi noir, l'inquiétude se lit dans ses yeux presque tristes.

- Je me demande simplement quel est mon rôle dans tout ça.

- Comment ça ?

- Toi tu es prince, tu as un royaume à reprendre, mais moi ? Je sers à quoi concrètement ?

Il sourit et me prend dans ses bras, tout contre son torse.

- Tu es capable de traverser des univers, c'est pas assez pour toi ?

- Oui mais, à quoi ça me sert si tu dois rester ici, je veux dire...

Je n'arrive pas à finir ma phrase, j'ai peur de le dire à voix haute, peur de sa réaction. Plus que tout, j'ai peur de mes sentiments.

- Stiles, qu'est-ce que tu essayes de me dire ?

Je me redresse et descend du lit, pris d'une angoisse qui me tord l'estomac. Ma daemon qui dormait jusqu'à présent vient se frotter contre mes jambes.

- Je ne crois pas avoir envie de rentrer chez moi... sans toi, dis-je en observant sa réaction. J'ai peur et je sais pas quoi faire.

Il se lève, s'approche de moi et ce qu'il me dit me choque profondément.

- C'est pourtant ce que tu devrais faire, ta place n'est pas ici !

Il semble en colère. Ses compagnons l'observent avec attention.

J'aimerais lui répondre que ce n'est pas ce que je veux, mais il est déjà sorti de la maison, les poings serrés, ses compagnons le suivent sans même un regard en arrière.

Je ne comprends pas sa réaction, j'ai juste exprimé mes angoisses et il les a balayées comme s'il s'en fichait, pire il m'a rejeté sans exprimer le moindre regret. La colère monte en moi, j'ai soudain besoin de prendre l'air.

Jeriko et moi partons faire en tour dans le village, je marche sans but quelques minutes puis m'assoit sur une souche d'arbre.

Jeriko m'observe, le regard triste.

- Il est en colère mais je ne crois pas que ce soit contre toi.

Elle frotte sa truffe contre mon épaule pour me rassurer. Je la serre contre moi et étouffe un sanglot.

- C'est pas l'impression que j'ai eu.

- Je sais qu'il tient à toi, il est peut-être un peu perdu.

Je renifle et la regarde.

- C'est pas une raison pour me repousser comme il l'a fait.

En relevant les yeux, je vois Erica s'approcher de nous avec sa garde rapprochée. Je me demande qu'elle nouvelle va encore nous tomber dessus, je crains le pire.

- C'est là que tu te caches !

- Je me cache pas, dis-je en l'observant.

- Tu fais la gueule ?

- Qu'est-ce que tu me veux ?

Elle s'assoit à même le sol avant de répondre.

- Tu es mon partenaire de bataille et il fait presque nuit, je m'inquiétais pour toi c'est tout.

Je soupire, j'en ai marre de tout ça, je veux juste qu'on me fiche la paix.

- Je vais bien...

Elle se relève d'un coup et me tire par le bras, le sourire aux lèvres tout à coup.

- Mouais ! Viens boire un verre avec moi, tu sembles en avoir bien besoin.

- Hein ?!

Elle m'entraine dans une des nombreuses maisons du village, mais celle-ci est bien différente, c'est en fait une taverne. On s'assoit à une table libre. J'ai à peine le temps de poser mes fesses sur le banc, que déjà une boisson atterri devant mes yeux.

- Vas-y bois ! Ça te fera du bien, dit-elle en soulevant sa chope devant elle.

- A la tienne ! Dis-je sans conviction.

Erica vide d'un trait sa boisson alors que je bois la mienne avec parcimonie, puis elle lâche un rot digne d'un ours enragé.

Je manque de m'étouffer devant son audace.

- Désolée, j'ai pas pu me retenir !

- C'est charmant !

- T'as pas l'habitude des filles comme moi à ce que je vois, rit-elle.

Je lui avoue que non et petit à petit je lui parle de mon monde et de ses différences avec le sien. Elle semble impressionnée.

On nous resserre à boire et sans que je ne m'en aperçoive, j'ai bu bien plus que je ne le devrais.

Je ne sais même plus ce que je raconte et comprend à peine ce que me dit Erica qui n'arrête pas de rire. Quand elle décide que c'est l'heure de rentrer se coucher, je ne sais même plus où je dois aller, elle le remarque et m'invite dans sa maison car elle m'avoue qu'elle ne sait plus non plus où est la mienne.

On est pitoyable !

Au bout de ce qu'il me semble une éternité, on arrive enfin chez elle. Un doigt sur sa bouche elle m'entraîne dans une petite chambre où il y a juste un lit. Je m'effondre dessus et avant que je ne m'endorme elle me souhaite une bonne nuit.

Le réveil est terrible, je tombe sur Boyd à moitié à poil qui me demande pourquoi je suis rentré avec sa petite-amie, heureusement Erica s'empresse de tout lui expliquer.

Moi j'ai la tête encore en vrac et du mal à articuler trois mots. Je retrouve tant bien que mal ma maison, Derek n'y est pas et je ne le vois pas de la journée.

Le lendemain c'est pareil, ça fait deux jours qu'il ne me parle pas, qu'il m'évite, ma nuit chez Erica n'ayant rien arrangé. Je décide d'aller lui parler parce que j'en peu plus de son silence.

Je le cherche pendant des heures lorsque je le vois en pleine discussion avec son père qui est apparemment revenu. Je me cache et les écoute discrètement.

- Mon fils, il le faut, j'ai fait une promesse que je me dois de tenir.

Son ton est sec et cassant, ne laissant aucune envie de lui répondre.

Le roi abandonne ici Derek qui semble contrarié. Je reste caché quelques instants, ne sachant pas si le moment est bien choisi pour aller lui parler.


*****************************

Hello tout le monde...

Voili voilou le dix-huitième chapitre !

J'espère qu'il vous a plu, moi j'ai hâte que vous lisiez la suite...

A tout bientôt !

Bisous, Mellie 🥰

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top