17. Je ne pensais pas...

🦊 SS 🦊

J'ai passé tout l'après-midi en compagnie d'Erica à tenter d'ouvrir une aurore avec mon esprit. Je peux vous le dire maintenant, c'est pas encore pour tout de suite !

Bon sang j'en ai mal au crâne de m'être autant concentré. J'ai l'impression que mon cerveau n'arrive plus à joindre deux neurones ensemble, je suis épuisé.

Après un repas bienvenu, je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'étais affamé avant ma première bouchée, je découvre la petite maison qui nous est attribuée à Derek et moi.

En fait il n'y a qu'une seule et unique chambre composée d'un grand lit, d'une petite table, de deux chaises et dans un coin de la pièce se trouve une cheminée. Dans le coin opposé trône une grande baignoire.

Cool, je vais enfin pouvoir me débarrasser de cette abominable odeur que je traîne partout derrière moi depuis quelques jours, je ne me rappelle même plus la dernière fois ou je me suis lavé.

C'est carrément dégueulasse quand j'y pense ! J'ai honte.

Etonnement, partout dans ce village sorti d'un autre temps, j'ai remarqué qu'il il y avait l'eau courante et l'électricité. Ce qui m'arrange parce que franchement, je n'aurai pas su comment m'y prendre dans le cas contraire.

Sans plus attendre, je fais couler l'eau dans cette énorme baignoire qui ressemble plus à un jacuzzi qu'à une baignoire traditionnelle d'ailleurs et commence à retirer les vêtements qu'Erica nous a prêté.

Jeriko se couche sans un mot non loin de moi, elle est épuisée d'avoir joué avec Zoya pendant tout l'après-midi.

Je me glisse dans l'eau et savoure la douce chaleur sur mon corps, ça fait un bien fou, vous n'imaginez même pas. Pendant au moins dix minute je ne bouge plus, trop à l'aise et trop fatigué pour faire quoi que ce soit.

Avant que l'eau ne soit trop froide, je décide de commencer à me laver en débutant par mes cheveux, tout gras et collants, c'est immonde.

Je me balade avec cette tignasse depuis combien de temps ?

Je me savonne quand j'entends la porte s'ouvrir sur Derek, je lève la tête et nos regards se croisent, il détourne la tête instantanément, sympa !

Est-ce que je le dégoute à ce point ? C'est vrai que je suis sale mais quand même !

- Désolé, tu veux que je te laisse ? Demande-t-il nerveusement.

- Tu ne me dérange pas, tu sais qu'on a déjà pris des douches au même moment quand on avait nos entraînements ? Fais pas ton timide et puis je ne te demande pas de me rejoindre... A moins que ce soit ce que tu veux ? Dis-je pour l'embêter.

Il ne sait plus où se mettre, gêné par ma remarque mais ne dit rien.

Il avait oublié nos douches à l'uni ? Moi pas, j'ai en tête chaque détail de son corps... enfin de ce que j'ai pu en voir à travers le nuage de vapeur qui y régnait toujours !

Il me fait rire et j'ai bien envie de le taquiner plus encore.

Je me relève et m'agenouille dans la baignoire, me découvrant jusqu'à la taille. Je me savonne lentement le torse et lui semble se liquéfier sur place mais ne me lâche pas du regard.

Je remarque son trouble bien qu'il tente de se montrer indifférent ; ses joues rosissent comme des fraises sous le soleil d'été et sa respiration s'est accélérée depuis qu'il est entré dans la maison.

Ce sont de petits détails mais au fur et à mesure que je passe du temps avec lui je les remarque plus facilement et j'ai aussi l'impression que son comportement est différent depuis quelques jours.

Il semble plus nerveux en ma présence, sans que je sache si c'est positif ou le contraire, j'ai encore du mal à le comprendre par moment. Il peut se montrer joyeux et sourire et l'instant d'après il se crispe et se renferme sans que je ne comprenne pourquoi.

Son regard sur mon corps réveille des sentiments qui grandissent à une vitesse qui m'effraye et tout à coup je me sens idiot de le narguer et de jouer avec ses propres sentiments.

Je ne sais même pas ce qu'il ressent, peut-être qu'en fait je suis juste transparent à ses yeux. A cette idée, mon excitation retombe aussi vite qu'elle était montée. Je me rassois dans la baignoire et remonte les jambes contre mon torse. Je baisse la tête, gêné par mes émotions et ce que je viens de lui montrer.

J'entends la porte se fermer et quand je relève la tête il n'est plus là. Je sors rapidement de la baignoire, me sèche et jette un œil à ma renarde toujours endormie à mes côtés.

J'envie son calme, car tout s'embrouille dans ma tête, je ne sais plus quoi penser, écrasé par la fatigue, je me couche dans le lit et tombe dans les bras de Morphée sans que je m'en rende compte.

A mon réveil je suis seul avec Jeriko dans la maison et la place à côté de moi est froide, impossible de savoir si Derek a dormi là cette nuit. Comme le soleil est déjà haut dans le ciel, je me dépêche de me lever et rejoint dans la neige fraichement tombée, le Skali de la reine.

Boyd, Erica et Liam sont en grande discussion avec des sorcières. Je les salue de la main avec un sourire et suis littéralement attaqué par les sœurs de Derek. Elles m'attirent vers la table où leur frère et leur père discutent.

Je me joins discrètement à la discussion.

- Selon les sorcières, les Paladins rouges ont envoyés des éclaireurs dans la forêt à une dizaine de kilomètres d'ici, ils cherchent quelque chose ou quelqu'un, explique le père de Derek, un air inquiet sur son visage.

- Qu'est-ce qu'on peut faire ? Demande Derek en caressant la tête d'Azgaar, signe qu'il est anxieux lui aussi.

-Rien pour l'instant, les sorcières les surveillent depuis les airs, elles savent quoi faire s'ils s'approchent un peu trop du village. Mais cela n'augure rien de bon, Peter est au courant de votre fuite vous pouvez en être sûrs, il vous cherche.

- Est-ce qu'il sait où chercher ? Demandé-je soudain paniqué.

James pose une main sur mon épaule avant de répondre sincèrement :

- Cela fait plusieurs années qu'il me cherche, s'il savait où chercher, il serait déjà là Stiles.

Sans rien ajouter d'autre, il se lève et va rejoindre Boyd et sa bande, sûrement pour anticiper leur éventuelle attaque ou un truc de roi.

Derek reste silencieux, à son froncement de sourcil, je sais qu'il réfléchit. Je n'ose pas l'interrompre mais une question me brûle les lèvres.

- T'as dormi où cette nuit ?

Ses sourcils se froncent encore, autant que ses lèvres se pincent dans une drôle de grimace, je sens de l'irritation dans le regard qu'il me lance.

- Pourquoi tu veux le savoir ?

- Je voudrais juste être sûr que tu n'aies pas dormi dehors à cause de moi, je m'excuse pour hier soir.

Son regard se fait plus doux, je retrouve ses iris chaleureux et attendris.

- Je n'ai pas passé la nuit dehors, ne t'inquiète pas et tu n'as pas à t'excuser, dit-il avec un léger sourire.

Zoya m'avoue, juste avant de partir, qu'il a dormi parterre, à côté du lit. De mon côté.

Derek m'abandonne là lui aussi, se lève et sort en compagnie de Boyd, sûrement pour son entraînement quotidien au combat.

Je pose la tête sur la table quelques instants, assommé par les questions qui se multiplient dans ma tête. Je ne remarque pas Erica qui s'assoit à côté de moi jusqu'à ce qu'elle me fasse sursauter.

- Il est toujours aussi silencieux ?

La tête toujours sur la table, ce qui m'aide à cacher mes joues qui chauffent, je lui réponds simplement :

- C'est sa plus grande qualité, il faudra que tu t'en contente, dis-je en relevant la tête gentiment pour l'observer.

Elle rit et me frappe l'épaule pour toute réponse.

- T'es prêt pour ton entraînement ?

Bon sang, elle n'a pas oublié ! J'aurai préféré, j'ai pas la force aujourd'hui.

Mais son daemon-furet vient me mordiller la main pendant que Shadow, son loup, me pousse en dehors du banc.

Je suis obligé de me lever pour ne pas tomber !

- Vous êtes diaboliques tous les trois ! Dis-je en râlant.

Et c'est parti pour un après-midi à me casser la tête pour contrôler ces saletés d'aurores.

Une semaine d'entraînement passe, deux, puis trois et enfin je fais quelques progrès, qui semblent insignifiants à côté de ceux de Derek. Il est devenu un dieu à l'épée, il la manie comme s'il avait fait ça toute sa vie.

J'avais déjà remarqué son jeu de jambes incroyable durant nos entraînements de basket mais là c'est autre chose. Il danse et voltige l'épée en main comme si elle était un prolongement de son bras, c'est beau à voir et j'adore l'observer. Je pourrais le faire toute la journée sans m'en lasser.

Au fur et à mesure des entraînements, Erica remarque que ma concentration est passée de passable à inexistante quand Derek s'entraîne dans les parages, du coup on s'entraîne maintenant en pleine forêt.

Je la déteste !

- Tu sais Stiles, je fais ça pour ton bien, pour ta sécurité. Je vois bien qu'il empêche toute concentration dans ton cerveau, tu ne vois plus que lui quand il est là, explique-t-elle sans méchanceté.

Je relève les yeux vers elle et lui tire la langue.

- Ça se voit tant que ça ?

- T'es trop mignon.

Je soupire, m'accroupis et attrape une bonne poignée de neige que je lui balance dans la figure !

Elle riposte avec une boule de neige bien compacte dans ma cuisse...

S'ensuit une bataille mémorable, en nous entendant, la petite troupe de combattant se joint au combat.

Boyd, Erica et Danny contre Derek, Sally la sorcière et moi, la bataille est déchainée, les boules de neige de plus en plus grosses et nos gestes plus précis.

L'ambiance reste joyeuse même si chacun veut gagner et fait de son mieux pour protéger ses coéquipiers.

Nous sommes obligés de nous arrêter à cause de moi et ma maladresse légendaire. Danny reçoit de ma part une boule de neige pleine de glace, que je n'avais pas remarquée, en plein dans l'œil.

Il saigne et je crois que sa paupière est ouverte.

- Je suis désolé Danny, je voulais pas te blesser ! Dis-je en accourant à son secours.

Il se tient l'œil mais le sang laisse déjà des marques dans la neige à ses pieds. Je décide de le conduire auprès de Deaton pendant que les autres retournent à leur entraînement.

Deaton me montre le matériel à prendre pendant qu'il examine l'œil de Danny. Son daemon, un colibri, se pose sur son épaule pour examiner la plaie, son loup à ses pieds.

J'aide l'émissaire qui recoud la paupière de Danny. Une fois qu'il a fini, il me laisse faire le bandage, chose que j'ai faite plusieurs fois maintenant grâce à lui.

- Je m'excuse encore, dis-je en terminant mon travail.

- C'est pas grave, je vais m'en remettre et Deaton a dit que mon œil ne risquait rien.

Il marque une pause en m'observant avant de continuer.

- Dis, est-ce que Derek est célibataire ?

Sa question me prend au dépourvu, j'ai du mal à déglutir tout à coup et je dois sûrement rougir vu la façon dont il me dévisage.

- OK, je vois, pas la peine de me regarder comme ça, c'était une simple question, dit-il les mains en l'air en signe d'innocence.

Aucun son ne sort de ma bouche alors que je voudrais juste lui dire que ce n'est pas ce qu'il croit mais le temps que mon cerveau se reconnecte avec la réalité, Danny est déjà sorti suivi de ses compagnons.

Eh merde !

- Stiles ça va ? Me demande Jeriko.

- Oui je crois... Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je lui cours après pour m'expliquer ?!

- Je ne sais pas, qu'est-ce que tu voudrais lui dire ?

En y réfléchissant je n'en sais rien du tout, je suis un peu perdu.

Est-ce que j'ai été jaloux de Danny ? Ou en colère contre lui ? Un peu des deux je crois.

J'ai besoin d'être seul et décide d'aller me reposer un moment.

🐺 DH 🐺

Liam et Boyd ne m'ont laissé aucun répit après notre bataille de boule de neige. La nuit tombe déjà quand je décide d'aller manger quelque chose avec eux, nous sommes affamés.

Nous retrouvons Danny avec un bandage sur l'œil, Stiles n'y est pas allé de main morte, le pauvre tire une de ces têtes.

Quand il croise mon regard il se lève précipitamment, une drôle d'expression sur le visage. Je ne connais pas très bien Danny et déchiffre avec difficulté ce que je vois mais ne m'y attarde pas plus, la faim me retenant à table.

Une fois rassasié je rejoins la maison suivi par Zoya qui se réjouit de retrouver Jeriko et Azgaar silencieux, fidèle à lui-même.

Quand j'entre, la pièce est plongée dans l'obscurité, seule une bougie sur la petite table éclair le dos de Stiles, endormi sur le lit.

Bien qu'il fasse presque nuit, je sais que c'est lui, je le reconnaitrais entre mille, à sa façon de tenir l'oreiller contre lui, à sa manière de respirer lente et régulière.

Je l'observe quelques instants et décide que ce soir je ne dormirai pas parterre, je ne peux pas résister à l'envie de m'allonger près de lui, de sentir sa chaleur contre mon corps.

Je me déshabille et me glisse derrière lui. Sur le dos, je reste immobile à observer le plafond en bois de la maison quelques minutes. Lorsque je me retourne lentement de son côté, il me fait face et m'observe de ses yeux malicieux.

- Salut.

Il ne répond pas mais se penche sur moi, ses yeux plongés dans les miens, ma bouche accueille la sienne, je n'arrive plus à penser, incapable de faire autre chose que de goûter le mouvement de ses lèvres douces et chaudes.

Je suis choqué par la force de mon envie de lui, je tremble avant de m'éloigner de lui dans un sursaut. Il a encore les yeux fermés et sa bouche forme encore un demi-baiser, il ouvre de grands yeux surpris.

Il me dévisage l'air confus, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit je m'enfuis à toute vitesse du lit et quitte la maison mes vêtements sous le bras.

Je me rhabille à la hâte les pieds nus dans la neige froide et me réfugie sur un toit, Azgaar et Zoya couinant pour me rejoindre.

Ils font tellement de bruit que je n'attends pas longtemps avant d'être retrouvé. Le bruit des pas dans la neige m'indique que c'est lui, je reconnais sa démarche sans même le voir.

Mon cœur rate un battement car je sais que je vais devoir faire face à mes sentiments, que j'avais décidé de cacher au plus profond de moi. Mais ces dernières semaines c'était devenu trop difficile.

Le voir chaque jour ne faisais que renforcer cette attirance, cette envie, ce besoin d'être à ses côtés. Je n'ai rien pu faire pour lutter et je crois que ça ne sert à rien dans ces cas-là.

- Est-ce que je peux m'assoir à côté de toi ? Demande-t-il une fois arrivé sur le toit.

Son regard m'implore et mon cœur fait de même, ils se sont ligués contre moi, il m'est impossible de résister.

- Viens, dis-je en soulevant la couverture qui me réchauffe tant bien que mal le dos.

Son corps contre le mien, nous restons en silence quelques instants, puis il le rompt d'une toute petite voix.

- Je ne pensais pas... commence-t-il, puis s'arrête aussitôt.

Il n'y a rien à ce moment-là que je veux entendre plus que ce qu'il n'a pas encore dit.

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Hello, 

Voilà voilà, le 17ème chapitre est là !

Alors ? Ca vous plaît toujours j'espère ?

Ca y est les choses bougent enfin, pour mon plus grand plaisir... et ce n'est pas fini !

La suite la semaine prochaine !

Bisous à vous.

Mellie 🥰

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