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Une fois l'aurore traversée, nous arrivons dans un autre univers, complètement étranger de tout ce que j'ai connu jusqu'ici, le climat y est très différent et le froid qui y règne me prend aux tripes et me glace le sang.

Quand je relève les yeux j'ai l'impression d'être dans un livre d'histoire médiévale, je reste immobile et abasourdi quelques instants, jusqu'à ce que mon cerveau se rende compte que tout ceci est bien réel.

J'ai la sensation d'avoir voyagé dans le temps et de pouvoir redécouvrir mon histoire ou revivre carrément une autre vie, dans un autre temps. C'est perturbant et hallucinant, si je ne sentais pas la présence de Stiles à mes côtés, je pourrais croire que je rêve tout simplement.

On voit au loin, en haut d'une colline, un château impressionnant... pas une ruine, non !

Un vrai château fort avec son pont-levis, ses tours en pierre, ses douves et tout ce qui compose un château fort quoi !

Dans les champs entourant l'énorme bâtisse, des feux de camp et des tentes sont dispersés un peu partout, on peut y voir des chevaliers avec leurs daemons, assis autour du feu, discutant entre eux dans le soleil couchant, leurs loups placés comme des gardes ou des sentinelles derrière eux.

Une guerre est bel et bien en préparation.

Des cris me sortes de ma contemplation, c'est Deaton qui hurle un prénom. Je remarque alors un jeune homme qui lui ressemble et une femme aux longs cheveux blonds à ses côtés.

- Boyd, Erica, vous allez bien ? Demande Deaton secoué par ce qu'il voit.

Les deux jeunes gens sont retenus par des gardes que j'imagine être ceux de la princesse, leurs compagnons sont enfermés dans des cages non loin d'eux. Je comprends alors que ce sont les personnes que l'émissaire attendait, l'un d'eux devait lui ouvrir la fameuse aurore.

- Ca va papa, ne t'inquiète pas pour nous, explique le grand costaud.

Ok, donc Boyd est le fils de Deaton, je note.

- Emmenez-les aux grottes glacées, il n'y a plus de place dans les cachots du château, ordonne la princesse sur un ton des plus froids.

- Non ! Hurle Deaton qui ne lâche pas son fils et la jeune femme des yeux, l'air horrifié. Je suis désolé mon fils, ajoute-t-il en tombant à genoux la tête dans ses mains.

Je ne sais pas ce que sont les grottes glacées mais rien que le nom ne m'inspire pas du tout.

- On s'en sortira et on viendra vous libérez ! Crie Boyd qui est emmenez de force en même temps que la blonde et leurs compagnons.

- Non, retrouve le roi et dit lui que le temps est venu, il comprendra, ajoute Deaton.

De quel roi parle-t-il ? Le père de la princesse-grincheuse ?

Je ne comprends pas mais tenterais de lui en parler plus tard, si je vis assez longtemps pour ça !

J'ai tout à coup du mal à respirer en y pensant. Qu'est-ce qu'ils vont nous faire ?

Sans m'en rendre compte et sûrement à cause du choc qu'ont provoqué mes pensées, je me suis rapproché de Stiles, Azgaar collé à ma jambe et Zoya sur mon épaule qui est elle-même collée à celle de Stiles. J'ai le souffle coupé, je ne peux plus bouger et ne sais encore moins quoi dire.

Un jeune homme ressemblant à un viking lui aussi arrive pour accueillir la princesse avec un grand sourire.

- Théo, tu tombes bien, j'ai du monde pour toi, mets-les au cachot, ils iront voir mon père demain ! Crie-t-elle.

Ça commence à être une habitude dis-donc ! Ce petit bout de femme tout en hargne ne va pas être mon amie j'en suis sûr !

- A vos ordres princesse Malia, dit-il en faisant une révérence lorsqu'elle nous quitte sans un regard.

Malia ! Voilà enfin le prénom de cette folle furieuse.

Elle s'éloigne en direction du camp pendant qu'on nous emmène à l'opposer, vers l'entrée du château, sous l'œil mauvais de ce Théo.

Je sens qu'on ne va pas s'amuser avec elle, ni lui d'ailleurs, le regard de ce gars semble diabolique, sournois et vouloir me sonder de la tête aux pieds. Il ne m'inspire aucunement confiance, je n'aime pas ça du tout.

🦊SS🦊

Nous sommes à présent dans les cachots du château, j'ai pas encore bien réalisé tout ce qui se passe, j'ai la tête qui tourne et mes muscles tout engourdi du au froid qui règne dans ce coin pourri.

Sérieusement, on se les gèle ! J'espère qu'un jour je pourrai avoir des enfants car là, je vous le dis franchement, je ne les sens plus !

Ils ont enfermé Deaton et ses compagnons dans la cellule à l'autre bout du couloir, on ne peut pas les voir mais je les entends de temps en temps, au moins on est encore tous en vie.

Il m'ont enfermé avec Derek ce qui me rassure par ce que franchement, je n'aurais pas du tout aimé être tout seul, par ce qu'il faut bien le dire : ce château me fou la trouille !

Il fait un froid comme jamais je n'ai connu, c'est humide, ça pue la mort et honnêtement je me demande même s'ils n'ont pas oublié quelqu'un ici vu la puissance de cette puanteur !

Nos daemons et le loup de Derek ne forment qu'une boule de poil géante tricolore à nos pieds tellement il fait froid dans notre cellule, à les voir comme ça ils me donnent une idée.

- Derek ?

- Quoi ?

- Je peux me rapprocher de toi ? Je claque des dents, j'ai trop froid.

Il ne me répond pas, hésite et finalement ne bouge pas. Je décide de prendre les devants en nous évitant de mourir de froid.

Je le prends dans mes bras et le serre fort contre mon torse, une sensation de chaleur m'envahit, c'est tellement agréable et réconfortant que j'en oublie presque où je suis.

Au bout de quelques secondes à peine Derek rompt le silence dans lequel nous étions et fait exploser cette petite bulle de chaleur apaisante dans laquelle je me sentais si bien.

- Qu'est-ce que tu fais ? Me demande-t-il en tentant de se dégager.

Je me sens un peu gêné par sa réaction mais je n'ai pas envie de le lâcher, je suis bien là, alors je m'agrippe à ses bras et tente de le garder contre moi. Je le sens se crisper mais il reste silencieux et finalement ne bouge pas.

- Je te sauve la vie alors ne râle pas, tu préfères mourir de froid ?

- Non mais...

Il ne dit plus rien à part quelques soupirs que je décide d'ignorer jusqu'à ce qu'ils disparaissent d'eux-mêmes, ce qui est le cas au bout de quelques minutes.

Tout en me réchauffant je repense à ce qu'a dit cette princesse, Malia ? J'espère que son père nous libérera par ce que j'ai pas l'intention de moisir ici.

Je me demande comment il est d'ailleurs.

S'il est comme sa fille on est mal, mort je dirais même, c'est peut être ma dernière nuit sur terre ?! Non je ne veux pas, je suis trop jeune pour ça !

Cette jeune femme est une cinglée et j'espère que ce n'était que de la provocation pour nous faire peur. En tout cas elle a réussi.

Je ne sais même pas si je tremble plus de froid ou de peur pour tout vous dire.

On entend tout à coup des bruits de pas dans le couloir, la porte s'ouvre sur une personne que je n'arrive pas encore a distinguer car il fait trop sombre. Elle s'arrête au niveau de la cellule de Deaton, y reste quelques instants, s'échangeant quelques mots seulement puis vient vers nous.

C'est une femme d'un âge indéfinissable tant son visage est sale et ses cheveux en bataille. Un loup brun et un loup noir la suivent en silence.

Le fait qu'elle soit accompagnée de deux loups me surprend, elle semble, malgré son apparence, dégager une aura particulière qui me touche d'une manière que je ne saurais expliquer.

Azgaar se lève et s'avance près des barreaux de notre cellule, il observe les loups puis la femme. Elle le regarde en silence, on dirait une espèce de dialogue mental entre eux comme s'ils se comprenaient.

Elle porte enfin son regard sur nous et immédiatement je relâche Derek qui se colle au fond de la cellule, contre le mur froid, je fais de même sans réfléchir.

Toujours silencieuse, elle dépose un plateau devant la cellule, jette un dernier regard à Azgaar puis un, plus insistant, sur nous, bien que nous soyons dans l'ombre et qu'elle ne puisse nous distinguer.

Elle semble chercher à capter notre regard mais franchement elle me fait un peu peur, on dirait qu'elle a vu un fantôme, ce qui me fait regarder parterre instinctivement.

Quand j'ose relever les yeux elle a disparu, le couloir est vide, étonnement Azgaar vient vers Derek coller son museau contre son torse, il a l'air triste mais ne dit rien.

Derek le caresse en silence mais s'arrête quand Azgaar dit :

- J'ai l'impression de l'avoir déjà vue quelque part mais je ne sais pas où.

Derek le regarde mais reste aussi silencieux qu'une tombe, ce mec n'est vraiment pas bavard, au lieu de ça il observe le vide devant lui sans aucune expression sur son visage, un véritable mystère ce gars.

- Aucune idée d'où tu pourrais l'avoir vue, son visage ne m'a pas paru familier en tous les cas.

Sans plus de cérémonie, le loup se couche près de nous, laissant nos daemon entre eux, ils n'ont même pas bougé d'un pouce d'ailleurs depuis tout à l'heure, ce qui m'intrigue.

Je ne reconnais pas Jeriko, d'habitude elle est assez nerveuse et énergique mais depuis quelques jours elle est toujours collée à Zoya.

Je ne comprends pas son changement de comportement et décide d'aller m'assurer qu'elle va bien.

- Jeriko est-ce que ça va ? Lui dis-je en la caressant.

- Oui, je réchauffe Zoya, elle tremble de froid, me dit-elle tout en resserrant la petite fennec contre son pelage.

Elle me regarde comme si j'étais de trop dans cet échange, gêné je les laisse seules et retourne vers Derek.

- Tu ne les trouve pas bizarre nos daemons depuis quelques jours ?

- Tu sais Zoya n'a jamais vraiment eu l'occasion de côtoyer d'autres daemons, elle était toujours cachée mise à part avec ma famille, peut-être qu'elle se sentait seule !

En y réfléchissant je trouve que c'est une bonne explication, Zoya devait être triste de ne pas pouvoir parler à d'autre daemon, elle devait effectivement se sentir seule. Avec Jeriko elle n'a plus besoin de se cacher. Mais je m'interroge encore sur le comportement de mon daemon, elle m'intrigue, quelque chose chez elle a changé mais je n'arrive pas à dire quoi.

La nuit est maintenant tombée sur ce nouvel univers, au dehors on entend les chevaliers parler, on entend aussi des épées s'entrechoquer, le bruit des flammes dans les différents foyers.

Les loups qui hurlent à la lune me donnent des frissons dans le dos. Azgaar semble nerveux lui aussi, il fait les cents pas dans la cellule en grognant de temps en temps.

Depuis que nous sommes arrivés au château on dirait que son instinct se réveille, il semble être à l'affut du moindre bruit, de la moindre odeur, il surveille et écoute tout ce qui se passe entre ces murs.

Tout en l'observant faire ses allées et venues mes yeux se ferment, ma tête sur l'épaule de Derek, les fesses sur le sol gelé de notre cellule.

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Toute la nuit je veille sur Stiles et nos daemons, Azgaar faisant le guet près des barreaux de la cellule, incapable de dormir, tout comme moi. Aux premières lueurs du jour il se met à gémir et à grogner comme s'il sentait un danger.

Stiles se réveille au moment où la porte du couloir s'ouvre sur Théo, deux gardes et leurs compagnons. Ils passent devant la cellule de Deaton sans même s'y arrêter. Théo sort un trousseau de clés de sa poche et ouvre notre cellule.

- Levez-vous, le roi veut vous voir !

- Bonjour à vous aussi, on a très bien dormi et vous ? Demande Stiles avec une pointe d'amertume dans la voix.

- La ferme et lève-toi ! Ordonne Théo d'une voix qui n'augure rien de bon.

Je donne un petit coup de coude dans les côtes de Stiles et lui lance un regard noir lorsqu'il me dévisage.

- Quoi ? Râle-t-il en se levant.

Je ne réponds pas mais le suis dans le couloir, Théo devant, les gardes derrière nous. Lorsque je passe près de la cellule de Deaton, il m'attrape par le pantalon.

- Surtout ne dit pas au roi qui tu es, garde ton nom secret ! Me souffle-t-il avant que Théo ne me hurle d'avancer. Je vois dans le regard de Deaton qu'il a peur de ce qui pourrait se passer, je hoche la tête pour lui montrer que j'ai compris et l'abandonne dans les cachots en essayant d'oublier son inquiétude.

Nous arpentons en silence les couloirs du château, plus nous avançons, plus il semble accueillant malgré notre situation. L'air se fait aussi de plus en plus chaud, les couloirs sont baignés de lumière au contraire des cachots sombres et sordides.

On peut voir que la famille qui habite les lieux est riche, il y a des portraits aux murs dans des cadres dorés, des tapis au sol, des armures de chevaliers aux coins des pièces qui sont restées ouvertes.

On croise dans les couloirs des gens qui courent partout avec des plateaux remplis de nourriture ou les bras remplis d'étoffes de couleurs différentes.

Enfin nous arrivons devant une immense porte à deux battants, sûrement la salle du trône. De chaque côté elle est gardée par des chevaliers armés de leurs épées, leurs daemons et leur loups à leurs pieds.

Les canidés grognent pour nous accueillir au moment où la porte s'ouvre sur une immense salle, un tapis de couleur bleus roi nous accompagne jusqu'aux trônes.

Sur celui de gauche est assise la princesse, Malia, le regard aussi noir que d'habitude, ses compagnons couchés devant ses pieds. A sa droite, j'imagine que c'est son père, le roi. Il est accompagné d'un loup noir et d'une hyène.

Je ne suis pas très rassuré par sa façon de me dévisager mais m'avance en compagnie de Stiles à mes côtés, mon loup devant nous.

- Mon roi, voici les prisonniers que nous avons fait hier, annonce Théo en faisant une révérence.

- Tu peux disposer, fait-il avec un geste de la main qui l'invite à nous laisser.

Le roi se lève et nous regarde de la tête aux pieds, son regard est dur mais les traits de son visage me porte à croire qu'il est plus jeune que ce qu'il parait.

- Alors messieurs, peut-on savoir qui vous êtes et pourquoi vous êtes dans mon royaume ?

Je prends la parole le premier, je n'ai pas envie que Stiles dévoile mon identité si cela peut nuire à la sécurité de Deaton, je ne veux pas prendre ce risque.

- Je m'appelle Smith Anderson et voici Scott MC Call, nous venons en paix et souhaiterions repartir le plus vite possible sans vous causer de soucis.

Donner le nom de mon frère a fait ressurgir le manque de ma famille, comme un petit rappel pour me donner le courage d'affronter ce qui va suivre.

Stiles me dévisage mais joue le jeu, il se tait et attend comme moi que le roi veuille bien prendre la parole.

- Je crois que vous connaissez déjà ma fille Malia ? Je me présente, Peter Hale, roi du Royaume du Nord. Au fait, vous partirez quand je l'aurais décidé, pour l'instant je veux tout savoir de vous, prenez un siège et asseyez-vous à table. Le petit déjeuner va être servi, dit-il sur un ton si froid que je me mets à croire en tremblant qu'on va servir de déjeuner aux loups du roi et de sa fille.

Peter Hale ?! Le roi et sa fille seraient-ils de ma famille ? Si c'est le cas pourquoi Deaton ne voulait pas que je leur donne mon nom ? Que craint-il ?

Encore des questions et des mystères et cette même frustration qui commence franchement à me briser le moral et d'autres choses.

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Hello tout le monde,

Voici le treizième chapitre où on en apprend un peu plus sur les possibles ennemis de Derek et Stiles...

Rendez vous la semaine prochaine !

Bisous, Mellie 🥰