11. Tu veux récupérer ton pull ?
🦊 SS 🦊
Je me tourne vers lui, perplexe, j'enlève le collier de mon cou et le lui donne en précisant :
- C'est ma mère qui me l'a offert en me disant qu'il pourrait m'être utile un jour, je t'avoue que je n'ai pas compris pourquoi elle me l'a donné sur le moment, je ne comprends pas mieux aujourd'hui en fait, dis-je perdu.
Nous avons complètement oublié que nous étions sur le point de nous embrasser, sans que nous en soyons gênés pour autant, il n'y a plus que ces objets dans notre tête à présent.
Derek enlève lui aussi son collier et nous les comparons sous les yeux attentifs de nos daemons curieux.
Ils sont quasiment identiques, la seule différence est que le loup représenté sur le collier que ma mère m'a donné, porte une couronne sur sa tête.
- Tu y crois maintenant à la légende du prince loup ? Demandé-je à Derek qui ne quitte pas les colliers des yeux, comme s'il avait le saint graal devant lui.
- Franchement au point où j'en suis, je suis prêt à croire n'importe quoi, avoue-t-il encore désarçonné.
Je repense à ce que ma mère a pu me raconter depuis le plus ancien souvenir que je puisse me rappeler mais mes pensées ne sont pas claires, entre légendes et souvenirs il est difficile pour moi de faire la différence.
Je me rappelle les anecdotes sur les voyages qu'ils ont faits avec mon père, j'essaie de me rappeler les personnes qu'elle avait mentionnées mais c'est trop confus, je n'arrive pas à m'en souvenir, comme si tout ça était entouré d'une brume trop épaisse pour être transpercée par mon esprit.
Ça me frustre car je suis sûr d'avoir les réponses, quelque part cachées dans les tréfonds de ma mémoire pourtant excellente.
Je vois Derek m'observer du coin de l'œil, me sortant de mes pensées.
- Quoi ? Demandé-je en l'observant, gêné tout à coup.
- A quoi tu penses depuis cinq minutes ? Tu marmonnes dans ta barbe !
Je soupire, dépité de ne pas avoir plus à lui apprendre.
- J'essaye de me rappeler ce que ma mère aurait pu me dire d'important et qui pourrait nous servir pour rentrer chez nous, avoué-je simplement.
- Et ? Demande-t-il en me toisant du regard, comme si j'avais la réponse parfaite à lui donner, ce qui n'est clairement pas le cas malheureusement !
- Rien, nada, le néant, un vrai trou noir, ma tête est vide...
Son visage se décompose, il soupire et moi aussi.
- On devrait se reposer et attendre demain matin, peut être qu'on verra une autre aurore, propose Jeriko.
Je passe mes bras autour de son cou pour me rassurer car j'en ai vraiment besoin en cet instant. Elle a raison, ce soir on ne trouvera pas de solution, c'est sûr, mais la nuit porte conseil comme on dit.
Elle se couche près de l'arbre et aussitôt le daemon de Derek vient se coucher contre son flanc, la nuit commence à se faire fraîche. Azgaar monte la garde, assit près du foyer dans lequel Derek rajoute du bois.
Je me sens mal à l'aise tout à coup, ne sachant pas trop où me mettre dans notre camp improvisé. Je décide de me coucher à côté de Jeriko, mon dos contre le sien, mon sac à dos en guise d'oreiller. J'observe du coin de l'œil Derek qui s'est assis aux côtés de son loup, il observe les étoiles, le nez en l'air, il semble pensif.
Les flammes dansantes donnent aux yeux du noiraud des reflets dorés, faisant ressortir les traits de son visage, accentuant sa beauté naturelle.
Tout en fermant les yeux, alourdis par la fatigue, les traits de son visage se mélangent malgré moi avec ceux d'un vieux souvenir. Le premier garçon à avoir réveillé le timide papillon de mon estomac de jeune adolescent.
C'était il y a trois ans, avec mes parents nous étions en vacances dans le sud de l'Espagne, dans une ville dont j'ai oublié le nom, contrairement à celui de ce garçon qui avait, en quelques heures seulement fait chavirer mon cœur ; Minho.
Il était coréen, nous ne parlions pas la même langue, pourtant cet été là nous n'avions eu aucune difficultés à nous comprendre, nous avions laissés nos regards et nos gestes parler à notre place.
Les étoiles dans ses yeux noirs et son sourire sur ses lèvres rosées m'avaient chamboulé alors que je sortais des toilettes d'un restaurant où nous mangions avec mes parents. Cette rencontre m'avait littéralement cloué sur place, au propre comme au figuré, par ce que je lui étais carrément rentré dedans. Il m'avait été impossible d'oublier ce regard durant le reste de cette journée.
Le lendemain nous nous étions retrouvés par hasard sur la même plage et discrètement, nous avions fait faux bond à nos parents respectifs.
Durant le mois que j'avais passé sous le soleil d'Espagne, chaque jour Minho et moi nous nous étions retrouvé dans une petite crique connue uniquement de nous deux et chaque jour notre complicité se renforçait sans que nous en soyons effrayés ou même étonnés. Avec lui tout se faisait naturellement, sans gêne ni mal entendu, malgré nos langues maternelles différentes.
C'était la première fois que j'étais attiré par un garçon mais Minho n'était pas n'importe quel garçon. Il était différent des autres garçons, il était doux, attentionné et gentil mais surtout, il était le premier qui, au bout d'une semaine, m'avait embrassé et que j'avais pris l'initiative d'embrassé dès le lendemain, puis tous les jours de ce mois d'août. Il avait été le premier à faire battre mon cœur de cette si douce façon et jamais je ne pensais que cette sensation de bonheur pourrait me faire si mal quand nous serions obligés de nous séparer.
A la fin de notre séjour j'étais dévasté, j'avais le cœur en miette et je n'ai plus jamais revu Minho. Il restera à jamais dans mon cœur, comme le premier à avoir fissuré la carapace de mon être tout entier.
Je me demande pourquoi ses souvenirs me reviennent en mémoire aujourd'hui ? Je peux presque sentir ses mains autour de ma taille et son torse contre mon dos. Sauf que je réalise tout en me réveillant, qu'il y a vraiment des bras autour de ma taille, mais ce sont ceux de Derek, endormi derrière moi, me serrant dans ses bras ! Je me défais de son étreinte, plus gêné que jamais.
🐺 DH 🐺
Je me relève d'un coup quand je me rends compte que ce n'est pas mon oreiller douillet que je serre dans mes bras mais Stiles qui gigote frénétiquement maintenant.
Ok, on rassemble ses neurones endormis, on calme les battements de ce cœur qui s'est emballé tout seul et on bredouille quelque chose... d'incompréhensible...
Bravo, belle performance ! Le moment n'est pas du tout gênant et je ne suis pas du tout rouge de honte, non, je dois rêver.
Mais je réalise bien vite que je suis bien réveillé et très embarrassé.
- Je suis désolé... est tout ce qui réussit à sortir de ma bouche, trop sèche en cet instant.
Stiles me dévisage, son regard me scrute de la tête aux pieds, son souffle est rapide et ses mains tremblent. Je ne pensais pas lui faire peur à ce point, je ne sais pas quoi lui dire, dois-je le rassurer ?
Aucune idée, mon esprit ne pense qu'à cette sensation réconfortante que je ressentais il y a quelques instants, quand mes bras l'entouraient tendrement, jusqu'à ce que son réveil et le mien ne viennent me voler cette douce émotion sans aucun remord.
- Est-ce que je t'ai fait peur ? Demandé-je timidement.
A nouveau je ressens ce trouble, ce sentiment qui me prend les tripes et me les retourne sans même me demander mon avis, comme si mon esprit commandait mon corps sans son consentement.
Et ça me fou la trouille, je n'ai jamais autant perdu le contrôle qu'en présence de ce garçon en face de moi, toujours appliqué à m'observer, soit dit en passant. Il passe une main sur son visage et papillonne des yeux, me fixant comme si j'avais dit quelque chose de mal, est-ce le cas ?
- Tu m'as surpris, oui. Mais je... non rien, marmonne-t-il en détournant le regard. Non, je n'ai pas vraiment eu peur. C'est juste que je rêvais et... bref, ça va je vais bien. Je peux savoir pourquoi tu étais collé à moi au fait ? Demande-t-il en relevant son regard perçant vers mes pupilles.
- J'avais froid, dis-je sur un ton pas du tout convaincant.
Ce qui est pourtant vrai, Azgaar dort toujours seul, je me suis retrouvé, moi aussi, seul dans mon coin alors que Stiles avait deux daemons pour se réchauffer. Oui je sais, dit comme ça on dirait un gamin qui fait un caprice, mais je vous assure que j'avais vraiment froid. Ce que mon esprit en a déduit et ce qu'il m'a fait faire, je n'y suis pour rien.
Bon ok, j'y suis peut-être un peu pour quelque chose mais c'était à moitié inconscient.
- Tu veux récupérer ton pull ?
- Non, garde le, je vais me mettre près du feu, retourne te coucher et ne fais pas attention à moi.
Il me regarde bizarrement, il joue avec le bas de mon pull, ne sachant pas s'il doit le garder ou non, je vois presque son combat intérieur, ce qui me fait sourire.
Je reste seul toute la nuit à côté du feu, à observer Stiles, qui a finalement gardé mon pull. Je le regarde dormir et me demande comment cet être humain peut être aussi adorable quand il dort ?
On dirait un petit enfant innocent et je n'ai qu'une seule envie, le protéger de toutes les manières possibles et imaginables, comme si mon esprit était relié au sien, comme si tout à coup il était devenu important pour moi, comme si dorénavant je ne pouvais plus aller nulle part sans lui.
Comment a-t-il prit possession de mon esprit et de mon corps ? Quel envoûtement m'a-t-il lancé ? Et pourquoi je réponds à cet appel, pourquoi je ne peux plus l'ignorer tout simplement ?
J'y réfléchis toute la nuit et à mon réveil il faut avouer que je ne suis pas de très bonne compagnie, vu mon manque de sommeil, l'ambiance est un peu froide, voir glaciale. Nous quittons notre camp de fortune et cherchons, dès le lever du soleil une aurore sans en voir.
Cette situation se répète durant trois jours, Stiles n'a pas revu d'aurore et nous décidons de partir le long de la falaise, quand nous faisons une drôle de rencontre.
Alors que nous marchons en silence, affamés et fatigués, nous voyons apparaître à une cinquantaine de mètres devant nous une personne, sortie de nulle part, enfin jusqu'à ce que Stiles me précise que cette personne sortait d'une aurore.
Nous sommes caché derrière des rochers, de sorte qu'elle ne peut pas nous voir, moi tout ce que je vois c'est que cette personne a, comme moi, un daemon et un loup.
Mon cœur s'emballe, je ne suis donc plus le seul sur cette terre à être comme ça, je n'y crois pas mes yeux, un sentiment étrange me parcours le corps, comme si tout à coup j'avais retrouvé ma famille alors que je ne sais encore rien de cette personne.
Avec Stiles on se regarde, se demandant silencieusement si l'on doit se montrer ou non. Au vu de notre situation, nous n'avons pas vraiment le choix et poussés par la curiosité nous décidons que j'y vais en premier vu que je suis apparemment comme lui.
Enfin pas vraiment, cet homme est habillé bizarrement, il porte des pantalons dans un drôle de tissu de couleur rouge, des bottes en cuir usé, un manteau bleu qui lui arrive au genou, une chemise d'une couleur incertaine ouverte jusqu'à mi torse, dont l'ouverture est cachée par plusieurs colliers colorés, agrémenté de plumes.
Il a le crâne rasé sur les côtés et sur le dessus de sa tête ses cheveux noirs sont rassemblés en plusieurs tresses, d'où sortes des plumes blanches. Il ressemble à une sorte d'indien à la peau noire, même son loup porte des plumes sur le pelage de son cou.
Il semble venir d'une époque lointaine, est-ce que les voyages dans le temps existent réellement ? Je n'en serais même pas étonné vu tout ce qui se passe depuis quelques jours. Il est aussi accompagné de son daemon, un grand chien gris à poils courts.
L'homme est train de cueillir des plantes qu'il enfourne dans un sac qu'il porte en bandoulière, je me décide à sortir de ma cachette. J'ai un peu peur de lui faire peur habillé en jogging t-shirt mais je n'ai pas trop le choix.
A peine suis-je en vue que son loup grogne et son daemon relève les oreilles, l'homme remarquant l'attitude de ses compagnons se lève et se retourne dans ma direction, le regard méfiant, il sort une espèce de poignard de sa botte.
Pas très rassuré, je lève les mains pour lui montrer que je ne lui veux aucun mal mais son loup se poste devant lui et grogne à nouveau, Azgaar fait de même avec moi, Stiles lui, est toujours caché derrière le rocher.
- Qui es-tu ? Me demande-t-il d'un ton sec, toujours son poignard en main en me dévisageant de la tête aux pieds.
- Je m'appelle Derek.
- Qu'est-ce que tu fais là, seul ? Me dit-il en me coupant la parole.
- Je...
Stiles sort de sa cachette en disant qu'il m'accompagne. L'homme le regarde bizarrement, cherchant quelque chose ou quelqu'un qui manquerait à côté de lui.
- Où est ton loup ? Demande l'homme à Stiles qui se rapproche de moi, pas très rassuré.
L'homme range son poignard dans sa botte et s'approche de nous.
- Je t'ai posé une question jeune homme ! Où est ton loup ? Demande-t-il à voix basse, comme s'il avait peur qu'on l'entende.
Avec Stiles on échange un regard et j'essaye de lui montrer que j'ai confiance en cet inconnu, il cligne simplement des yeux avant d'avouer à notre vis-à-vis qu'il n'en a pas.
- Je vois, vous ne devriez pas rester seuls dans cette forêt, venez avec moi, nous dit-il. Les environs ne sont pas sûrs pour deux jeunes dans votre genre.
Pas très rassurés mais n'ayant pas vraiment d'autres choix, nous le suivons jusqu'au bord de la falaise, à un endroit où il y a une sorte de crevasse dans le sol, il y descend grâce à un escalier creusé dans la roche et nous le suivons dans une grotte.
Il allume une torche accrochée à la paroi noircie par la fumée et nous dit.
- Bienvenue chez moi, au fait je m'appelle Deaton.
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Hello tout le monde,
Voici le onzième chapitre, j'espère que ça vous plaît toujours...
Par rapport à la musique, je l'ai mise pour les paroles, ne tenez pas forcement compte des images...
Rendez-vous dans une semaine pour la suite... et merci pour votre soutien en petits mots en en votes, ça me fait toujours plaisir 😉
Bisous à vous....
Mellie 🥰
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