Tilla fut la dernière levée, et c'est Merry qui vint la secouer légèrement. En toute honnêteté elle serait bien restée ici à continuer de dormir, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas. En tout cas elle n'allait tout de même pas laisser tomber ses amis, il en était hors de question.

En se levant elle jeta un regard circulaire à la pièce et fronça les sourcils.

« Où est Aragorn ? demanda-t-elle.

- Il avait quelque chose à faire avant de partir, il nous a dit de l'attendre ici et qu'il reviendrait nous chercher, lui répondit Merry. »

Celui-ci avait maintenant les bras croisés et c'était soudainement renfrogné. Se disant qu'il s'était sans doute levé du mauvais pied la jeune Hobbite n'y prêta pas grand attention, elle ne doutait pas que sa bonne humeur puisse rapidement revenir.

« - Oh, je vois.

- S'il revient, marmonna Sam dans sa barbe inexistante.

- Allons Sam...lâcha le porteur de l'anneau.

- Il va revenir, affirma Tilla, si Gandalf lui fait confiance alors nous aussi nous pouvons lui faire confiance, assura-t-elle.

- Et s'il nous mentait ? Si ce bougre nous faisait croire que c'est un ami de Gandalf et qu'au final il n'en est rien ? Je ne le laisserai pas faire de mal à Mr Frodon ! grommela Sam.

- Eh bien Maitre Gamegie, j'espère que la piètre opinion que vous avez de moi sera réévaluée avec l'aide que je pourrais vous apporter et ce que je vous apporte déjà qui attend dehors, déclara Aragorn. »

Ce dernier se trouvait dans l'embrasure de la porte, derrière Sam qui piqua un fard dû au fait que le rôdeur ait pu tout entendre de ce qu'il venait de dire.

« Allons, il est temps de partir maintenant, continua l'homme. »

Arrivé dehors le Dúnedan leur fit signe de le suivre. Ils marchèrent quelques mètres le long de la rue avant qu'Aragorn ne s'arrête à côté d'un poney auquel il flatta l'encolure.

« Voici Bill. Je n'ai pu trouver que lui, mais il nous permettra au moins de nous décharger quelque peu pour notre voyage à venir, dit-il en désignant l'animal. Bien, une longue route nous attend désormais. Je connais des chemins ainsi nous éviterons au possible la route principale, et espérons que nous n'ayons pas à faire plus de détour pour atteindre la cité elfique. C'est pourquoi nous devons partir sans plus attendre désormais. »

[...]

« Où nous conduisez-vous ? interrogea Frodon à l'adresse d'Aragorn au bout de plusieurs heures de marche.

- Dans la forêt, souffla celui-ci sans s'arrêter.

- Comment être sûr que ce Grands-Pas est bien un ami de Gandalf ? demanda Merry qui, tout comme Sam, semblait avoir du mal à accorder sa confiance au rôdeur.

- Je pense qu'un serviteur de l'ennemi serait plus attirant, et à la fois plus repoussant, lui répondit Frodon.

- Moi je lui fais confiance, Gandalf l'a dit lui-même dans sa lettre..lâcha Tilla en se joignant à la conversation. Et de toute façon, avec ce qui nous poursuit c'est sans doute la seule aide dont nous pouvons disposer à l'heure actuelle. »

Quelques heures passèrent de nouveaux avant qu'ils ne fassent une première pause. Du moins c'est ce que pensaient les Hobbits qui s'apprêtaient à sortir de quoi manger, mais cette initiative fut vite balayer par le rôdeur.

« Messieurs, mademoiselle, nous ne ferons pas d'arrêt avant la tombée de la nuit, lança-t-il en se tournant vers le petit groupe.

- Et notre petit-déjeuner ? s'exclama Pippin.

- Vous l'avez déjà pris, répondit Aragorn.

- Oui, le premier c'est vrai. Qu'en est-il du second petit-déjeuner ? répliqua le Hobbit. »

Le rôdeur ne répondit rien de vive voix, se contentant d'avancer de nouveau, ce geste semblant parler pour lui.

« Il n'a pas l'air au courant pour le second petit-déjeuner Pippin, nota Merry.

- Et la collation de 11h ? Le déjeuner, et puis le goûter ? Le dîner, le souper ? Il est au courant pour ça pas vrai ? s'emporta Pippin un brin désespéré.

- Vaut mieux les oublier, trancha son cousin. »

Tilla qui passait à hauteur de Pippin posa une main compatissante sur l'épaule de ce dernier en haussant les siennes, avant de se remettre en marche à la suite de Merry après avoir remis ses affaires en place sur ses épaules.

Ils traversèrent des prés, des chemins boisés le restant de la journée, s'arrêtant seulement le midi pour le déjeuner mais sans trop traîner, car selon les dires du rôdeur ils avaient perdus suffisamment de temps. Plus vite ils seraient à Fondcombe et mieux ça serait. En attendant il fallait espérer qu'ils ne tombent pas sur des rencontres non désirées.

« Vous connaissez les Elfes ? demanda Tilla, curieuse, à Aragorn.

- J'ai vécu un temps parmi eux, à Fondcombe, répondit ce dernier. »

D'un coup les yeux de la Hobbite s'illuminèrent. N'ayant jamais quitté la Comté avant maintenant elle n'a jamais eu l'occasion d'en voir, mais de ce qu'elle en a lu dans les livres, et entendu dire, ils sont considérés comme étant les êtres les plus beaux et forts en Terre du Milieu, une race supérieure en somme, si on pouvait parler ainsi.

« J'ai tellement hâte d'en voir, lâcha-t-elle rêveuse. Mais pourquoi n'êtes vous plus avec eux ? questionna-t-elle à nouveau à l'adresse de l'homme. »

Tout comme elle n'avait jamais vu d'Elfes, elle n'avait jamais non plus vu d'Hommes avant ce jour. En fait, hormis des Hobbits et un Magicien elle n'avait jamais rencontré aucune autres créatures dans la Comté. Elle savait néanmoins que soixante ans auparavant des Nains étaient venus jusqu'à Cul-de-Sac dans le demeure de Bilbon, mais elle n'était pas née à cette époque-là. De ce fait, et de part sa nature curieuse, elle devait bien avouer que ce Grands-Pas l'intriguait, et elle voulait donc en savoir un peu plus.

Mais voyant qu'il ne répondait rien -il semblait même perdu dans ses pensées, regardant un point fixe au loin en fumant sa pipe- elle se dit que sa question était sans doute de trop et qu'elle aurait mieux fait de freiner curiosité.

Elle se confondit alors en excuses mais se trouva bien vite sotte face à sa propre réaction alors que, pensant avoir mal agit, elle arrivait à peine à aligner quelques mots d'excuses correctement, rougissant toujours plus de gêne.

Cependant, alors qu'elle allait faire demi-tour pour retourner voir ses amis assis un peu plus loin, et parce qu'elle avait peur d'avoir pu fâcher le rôdeur et ne voulant ainsi pas aggraver la situation, Aragorn posa son regard sur elle avant de lui offrir un petit sourire. Pas un sourire moqueur ou taquin, mais un sourire bienveillant, suffisant pour la rassurer sur le fait que finalement elle n'avait sans doute pas fait grand chose de mal. Au final, le silence de ce dernier avait eu vite fait de lui faire penser qu'elle avait mal agit mais cette réaction de la part du Dúnedan lui confirma qu'elle avait pensé à mal.

Dos au reste du groupe elle ne remarqua donc pas les œillades noires que Merry leur jetait, plus ou moins discrètement. Il trouvait que son amie portait un peu trop d'intérêt à son goût à cet homme dont ils ne savaient quasiment rien hormis son nom.

Et même si l'arpenteur n'avait encore rien fait qui puisse le discréditer aux yeux des Semi-Hommes Merry restait prudent qu'en au fait de lui accorder une totale confiance, contrairement à Tilla. En effet, c'était sans doute là un de ses défauts; - du moins selon les points de vues de chacun - elle accordait sa confiance rapidement, sans doute un peu trop même. Pour Merry, quant à lui il préférait au moins attendre d'être à Fondcombe. Si ce Aragorn les conduisait jusqu'à cette demeure elfique sans avoir tenté de leur porter préjudice une seule fois, alors à partir de là il pourrait sans doute le considérer comme un homme de pleine confiance. Quant aux trois autres, il était difficile de savoir ce que Frodon pensait vraiment, Sam de son côté jugeait principalement par le fait qu'il ne fasse aucun tort à Frodon, et enfin Pippin, lui semblait plus enclin à faire plus facilement confiance, malgré le petit incident survenu quelques heures plus tôt dans la matinée au sujet du second petit-déjeuner.

Le déjeuner terminé ils se remirent rapidement en marche. Comme la matinée ils traversèrent des prés, des chemins boisés, des bois, des collines, jamais sans passer par la route principale entre Bree et Fondcombe. En effet, le rôdeur jugeait quelle les exposerait de trop à la vue de l'ennemi à leur poursuite, malgré le fait qu'emprunter d'autres chemins n'assurent pas non plus une sécurité totale, mais ils pouvaient tout de même leur permettre plus de discrétion.

Le soir, alors que le soleil déclinait à l'ouest et qu'il faisait de plus en plus sombre, ils s'arrêtèrent pour la nuit.

Malheureusement au moment de manger alors que les Hobbits s'apprêtaient à faire un feu, notamment pour se réchauffer et manger, Aragorn les arrêta vivement dans leur initiative, au plus grand dam des Semi-Hommes. Le rôdeur stipula en effet que l'ennemi était toujours à leurs trousses et qu'il pouvait être n'importe où. De ce fait un feu serait idéal pour signaler leur position actuelle et l'attirer jusqu'à eux.

Ne pouvant donc profiter d'une chaleur ardente les cinq petits voyageurs se retrouvèrent donc collés les uns aux autres pour dormir afin de se réchauffer mutuellement entre eux du mieux qu'ils pouvaient.

Le lendemain le Dúnedan les réveilla un par un. Il leur donna également de quoi se restaurer -visiblement il était réveillé depuis un petit moment et avait dû aller chercher de quoi contenter quelques estomacs au réveil dans les alentours- avant de reprendre la route qui les attendait pour la journée.

Cette deuxième journée se déroula comme la première. Ils passaient le plus clair de leur temps à marcher, avec des pauses limitées.

Plusieurs fois la Hobbite grogna à cause de sa robe qui n'était vraiment pas une tenue adéquate pour ce genre de périple, si seulement elle avait su qu'elle allait quitter la Comté en catastrophe après être passée par le champs du Père Magotte elle se serait habillée en condition et aurait emprunter quelques affaires à son frère.

[...]

Cela faisait maintenant six jours qu'ils avaient quitté Bree. Le déroulement des journées jusqu'à celle-ci c'était déroulé de la même manière, et il en fut de même pour celle-ci.

« C'est encore loin Fondcombe ? demanda Sam à mi-voix, la fatigue des longues journées de marche et des nuits écourtées commençant à se faire sentir de plus en plus, tout en tirant sur la bride de Bill pour le faire avancer à ses côtés.

- Quand arriverons nous à Fondcombe ? interrogea alors Frodon à l'attention de l'arpenteur à côté duquel il marchait.

- Le plus tôt possible, je l'espère, répondit l'autre. Mais pour le moment j'aimerais au moins que nous puissions atteindre Amon Sûl d'ici la tombée de la nuit.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Pippin.

- Le Mont Venteux, une colline. Autrefois était édifiée une tour de guet en son sommet, aujourd'hui il ne reste plus que des ruines. Néanmoins nous trouverons un endroit pour nous abriter là-bas pour la nuit et nous aurons une bonne vue sur les terres alentours.

- Si vous nous affirmiez que des lits moelleux serait en train de nous attendre là-bas je pense que j'essayerais de trouver suffisamment de force pour me mettre à courir et atteindre cet endroit le plus rapidement possible, soupira Tilla.

- Ne vous inquiétez pas, vous ne manquerez pas de confort quand nous serons chez les Elfes.

- J'ai bien hâte d'y être, déclara Merry. »

Finalement ils atteignirent la colline du Mont Venteux à la tombée de la nuit comme l'avait espéré le rôdeur.

•~•

Eh eeeh psssst vous savez quoi ?
Demain go au ciné pour voir cette merveilleuse trilogie au cinéma en version longue ajxjskkxjsjd

Bref j'espère que vous avez aimé ce chapitre sinon

See you soon ✨