1.16

Encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer sous leurs yeux les Hobbits restaient cloués sur place, ne trouvant pas la force d'avancer alors que morceaux de plafonds continuaient de s'effondrer et que l'ennemi toujours en hauteur faisait pleuvoir ses flèches.

Boromir tenait toujours fermement Frodon dans ses bras et l'emmena avec lui vers la sortie tandis que les autres membres du groupe conduisaient les autres Hobbits vers celle-ci également. Ils grimpèrent rapidement les escaliers, et arrivés en haut de celui-ci ils traversèrent un long couloir. À mesure qu'ils avançaient dans celui-ci la lumière s'accentuait devant eux, la sortie était proche.
Puis ils sentirent le vent venir fouetter leurs visages et la lumière du jour les assaillir.

Ils débouchèrent sur une vaste étendue rocheuse. Devant eux s'étendait la vallée d'Azanulbizar. Juste derrière eux se tenait la porte Est de la Moria qu'ils venaient de franchir. Au nord, la vallée montait par une gorge sombre entre deux grandes avancées des montagnes surplombée par trois grandes cimes blanches: le Celebdil, le Danuidhol, et enfin le principal sommet des Monts Brumeux, celui-là même qui les avait tenu en échec; le Caradhras.
En haut de la gorge s'écoulait un torrent au côté duquel un chemin était profondément creusé; l'escalier des Rigoles Sombres.
À l'est, l'avancée des montagnes se stoppaient brutalement. On pouvait voir au-delà de vastes terres lointaines. Au sud les Monts brumeux s'enfonçaient à perte de vue. Et un peu plus loin, à quelques miles de la Porte Est et un peu en dessous s'étendait Kheled-zâram; le Lac du Miroir.

Les Hobbits se laissèrent tomber à genoux sur la roche à terre, épuisés par la course effrénée mais aussi toujours et principalement sous le choc, ressassant dans leurs esprits ce qu'il c'était passé sur le pont. Et à ce moment là la triste et dure réalité les frappa de plein fouet: ils n'étaient plus que 9, ils avaient perdu un compagnon, ils avaient perdu Gandalf.

Sam était assit par terre, une main devant les yeux, sanglotant, tandis que non loin de lui les trois meilleurs amis pleuraient plus ou moins bruyamment. Tilla avait la tête dissimulée contre l'épaule de Merry tandis que celui-ci était penché au dessus de son cousin qui était allongé à terre. Elle sentait les larmes salées rouler sur ses joues sans qu'elle ne puisse les contenir, sa respiration était saccadée et son coeur meurtri, comme le reste de la Communauté à ce moment là.

« Legolas relevez les ! ordonna Aragorn.

- Accordez leur un moment par pitié, implora Boromir.

- Dès la tombée de la nuit les collines grouillent d'Orques ! répliqua le Rôdeur. Il nous faut atteindre les bois de la Lothlórien, poursuivit-il en remettant son épée dans son fourreau. Allons Boromir, Legolas, Gimli, relevons les. »

Il releva Sam avant d'appeler Frodon. Ce dernier était déjà debout et avançait un peu plus loin. Il se retourna à l'appel de Grands-Pas, son visage était marqué par la tristesse et ses yeux étaient rougis à cause des larmes.

Tilla sentit soudainement deux bras la relevée pour la remettre sur pied. D'un revers de manche elle essuya les gouttes salées qui perlaient toujours de ses globes oculaires et renifla.

Ils reprirent ensuite leurs chemin. Ils quittèrent les plateaux rocheux de la vallée d'Azanulbizar.

Bien que pressé par la menace de l'ennemi qui pouvait ressurgir dès le crépuscule les pas des membres de la Communauté étaient marqués par l'accablement qui leur pesait, aussi n'avançaient-ils pas avec autant d'entrain qu'avant.

[...]

« Les bois de la Lothlórien ! s'exclama Legolas tandis qu'ils arrivaient à l'orée d'un bois. La plus belle demeure de mon peuple.

- C'est possible ça ? De faire plus beau que Fondcombe ? demanda Tilla se remémorant alors les paysages autour de la Dernière Maison Simple et l'architecture de cette dernière qui l'avaient enchantée tout au long de son séjour là-bas.

- Ne vous éloignez pas jeunes Hobbits, prévint Gimli. On raconte qu'une grande ensorceleuse vis dans ces bois. Une sorcière elfe, aux terribles pouvoirs. Tous ceux qui l'ont regardé sont tombés sous son charme et on ne les a jamais revu, expliqua-t-il. »

La Hobbite eut alors une vision plus que cocasse en imaginant le Nain de la Communauté virer au rouge cramoisie face à une Elfe. Cela lui permit quelques instants de porter ses pensées autre part que dans les coins sombres de son esprit toujours assaillit par la peine causée par la disparition brutale du Maia.

« Et bien, voici un Nain qu'elle n'envoûtera pas si aisément. J'ai l'oeil du faucon et les oreilles du renard, dit Gimli. Oh...! »

À peine avait-il achevé sa phrase qu'il se retrouva avec une pointe de flèche sous le nez, l'arrêtant nette dans son avancée. Le reste de la Communauté s'arrêta bien vite après lui. Ils étaient maintenant encerclés et des flèches étaient pointées dans leur direction par des arcs tendus prêts à se détendre à la moindre lâcher-prise.

C'étaient des Elfes; les Galadhrim de la Lothlórien. L'un d'eux se détacha du reste du groupe et s'avança vers eux.

« Le Nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir, affirma l'Elfe Sylvain aux longs cheveux blonds. »

Gimli émit alors un grognement face à cette humiliation. Le Galadhrim l'ignora totalement et laissa son regard se poser sur les différents membres de la Communauté avant de s'arrêter sur l'Elfe du groupe. Puis il fit signe aux autres d'abaisser leurs arcs, aux plus grands soulagement des Hobbits qui avaient très peu apprécié cette proximité avec les pointes de leurs flèches.

« Mae Govannen Legolas Thranduilion, dit-il. »

Legolas le salua en retour après avoir également abaissé son arc.

« Govannas vîn gwennen le, Haldir o Lórien, prononça-t-il. »

Puis l'autre se tourna vers Aragorn.

«  A, Aragorn in Dúnedain istannen le ammen, lança le dit Haldir.

- Haldir, répondit le Rôdeur. »

Derrière eux les autres membres de la Communauté regardait la scène quelque peu décontenancés et ne comprenant pas un traitre mot de ce qui était dit.

« Voici donc la légendaire courtoisie des Elfes ! s'offusqua alors Gimli.

- Nous n'avons pas eu de rapports avec les Nains depuis les jours sombres, répliqua l'Elfe Sylvain.

- Et vous savez ce que le Nain répond à cela ? Ishkhaqwi ai durugnul ! répliqua-t-il en vociférant.

- Ça non plus ce n'est pas très courtois ! le réprimanda alors Aragorn en posant une main sur son épaule.

- Nous avons été informé de votre venue par des messagers d'Elrond qui sont passés par la Lórien en rentrant à l'Escalier des Rigoles Sombres, lança Haldir. Nous ne savons rien des...Hobbits ou Semi-Hommes depuis maintes années, et nous ignorions qu'il y en eût en Terre du Milieu, ajouta-t-il en regardant tour à tour les cinq Hobbits de la Communauté. Vous ne paraissez pas méchant...Cependant, vous apportez un grand danger avec vous. Vous ne pouvez aller plus en avant, termina-t-il. »

Aragorn s'avança alors vers le Galadhrim et tenta de plaider en leur faveur pour que les Elfes acceptent de les laisser passer. Il commença alors à s'entretenir avec l'Elfe en sindarin un peu à l'écart du reste du groupe qui n'avait d'autre choix que de patienter.

« Haldir o Lórien. Henio, aníron, boe ammen i dulu lîn. Boe ammen veriad lîn, dit le Dúnedain. »

Tilla avisa Frodon qui zieutait les alentours d'un drôle d'air. Face à la mine que le Hobbit arborait elle fronça les sourcils et s'approcha de lui.

« Tout va bien ? demanda-t-elle.

- En pénétrant les bois j'ai entendu une voix dans mon esprit, répondit son ami, désarçonné.

- Que disait-elle ? s'enquit la Hobbite. »

Elle n'avait entendu aucune voix en arrivant jusqu'ici et n'aurait sûrement pas imaginé entendre cela de la part du porteur de l'anneau, ni même de toute autre personne quel qu'elle soit. Après tout entendre des voix n'était sûrement pas la chose la plus commune qu'il puisse être.

« Elle s'adressait à moi...elle me disait que j'apportais un grand malheur ici, dit-il en abaissant son regard en direction de l'anneau, dit-il d'un ton contrarié. »

Puis il marqua une pause avant de reprendre.

« Je me sens coupable, profondément, de ce qu'il s'est passé dans les mines... »

Comprenant qu'il faisait référence à l'épisode avec Gandalf le coeur de la Hobbite se serra un peu plus. Seulement, qu'elle amie serait-elle si elle ne tentait pas de le rassurer un minimum du mieux qu'elle pouvait ?

« Ne pense pas cela. Tu ne pouvais pas savoir ce qui nous attendrait dans les mines, nous ne pouvions pas le savoir...Sauf peut-être Gandalf, après tout, n'avait-il pas dit que, dans les profondeurs du monde « il y a des êtres plus anciens et plus répugnants que les Orques... » cita-t-elle en se remémorant les paroles du magicien. Il a agit de son propre chef en se positionnant seul face au Balrog, il savait qu'aucun d'entre nous n'aurait eu aucune chance. Ainsi en faisant cela il nous a offert la possibilité de nous échapper et de poursuivre cette quête même si cela devait lui en coûter la vie. Tout ce qui comptait pour lui, et ce qui compte pour nous est que toi, Frodon il ne t'arrives rien et que tu puisses porter l'anneau en Mordor jusqu'à la Montagne du Destin et que tu puisses le jeter dedans afin de le détruire à tout jamais.

- Mais je ne veux pas...je ne veux pas perdre encore plus de personne qui me sois chère à cause de tout cela...se lamenta le Hobbit.

- Nous avons décidé de notre propre arbitre de participer à cette quête et de défendre le porteur de l'anneau quoi qu'il nous en coûte. Et quand tu auras détruit l'anneau cela ne sera que vengeance Gandalf. Tu es suffisamment tourmenté par le poid que t'apportes cette anneau pour t'accabler encore plus. Je l'ai bien remarqué au cours du voyage.

- Gandalf ne sera pas mort en vain. Il n'aurait pas voulu que vous perdiez espoir. C'est un lourd fardeau que vous portez. N'y ajoutez pas le poids de cette mort, dit Boromir qui arrivait vers eux. »

Finalement Haldir et Aragorn revinrent vers les autres membres de la Communauté, coupant ainsi court à la discussion des deux Hobbits qui se rapprochèrent près du reste du groupe pour savoir ce qui avait été décidé.
Le soulagement les envahi quand l'Elfe affirma qu'ils acceptaient de les aider et les invitaient alors à le suivre. Il donna quelques indications aux autres elfes en leur disant d'aller inspecter les alentours afin de vérifier qu'aucun ennemi ne s'aventure par ici. Ainsi seul lui, et deux autres elfes Orophin et Rúmil, qu'il présenta comme étant ses frères, les accompagnèrent.

Ils s'enfoncèrent alors un peu plus à travers les arbres. À mesure qu'ils avançaient l'après-midi défilait et aux bout d'un moment Haldir finit par ralentir le pas avant de totalement s'arrêter.

Ils se trouvaient à présent dans un espace découvert, à couper le souffle. Sur la gauche s'élevait un grand monticule couvert d'un tapis d'herbe verte. Dessus poussaient deux cercles d'arbres. Les deux à l'extérieur possédaient une écorce d'un blanc neige. Et bien qu'ils ne possédaient pas de feuilles ils n'en restaient pas moins splendides. À l'intérieur les deux autres arbres n'étaient autre que des mellyrn, des arbres d'ors. Leurs écorces et leurs feuilles étaient argentées. Et haut parmi les branches d'un arbre au centre des autres brillait un flet blanc.

Haldir se tourna alors vers eux.

« Voyez ! Vous êtes arrivés à Cerin Amroth, cet endroit fut le premier coeur de la Lothlórien. »

Aragorn regardait le lieu avec attention laissant alors, à ce moment là, son esprit voyager vers une personne qui lui était cher: Arwen, car c'est à ce même endroit que tous deux s'étaient déclaré leur amour la première fois.

« Ici fleurissent éternellement les fleurs hivernales que sont l'elanor jaune et le pâle niphredil, ajouta l'Elfe Sylvain en désignant des petites fleurs d'or en formes d'étoiles et et parmi elles, d'autres fleurs blanches ou d'un vert très pâle. Nous allons rester un moment ici, puis nous arriverons à la nuit tombante à la cité des Galadhrim, conclut-il. »

•~•

Hellooo
Et voici venu Haldir ❤️
Qu'est-ce qu'on se marre avec Gimli leeeeel

J'espère que vous aurez aimé ce nouveau chapitre 🙏🏼

Puis j'ai rien d'autres à dire donc autant passer..

..au Caption This:

See you soon

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