Bonsoir, bonsoir ! Voici donc la seconde partie de la rencontre et le début de l'amitié entre Lost et Ézy.

On pensait sérieusement que ça ferait une trilogie mais si c'est raconter des trucs juste pour raconter des trucs...

Bref, en espérant que ça va vous plaire :] !

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Ézéchiel traînait des pieds dans les couloirs, ravagé par la fatigue et son rythme de sommeil plus que malsain. Pourtant, il s’était engagé. Et si Ézéchiel s’engageait… Il tenait sa parole.

Ceci expliquait donc pourquoi, à 8h22 du matin, il était déjà debout, slalomer entre les blouseux avec la grâce féline qui le caractérisait. Ses cheveux blancs n’étaient pas coiffés et il avait enfilé à la va-vite sweat et jean, mettant de côté sa superficialité, pour une fois.

D35STR0Y avait 14 ans maintenant. Il était plus mâture. Plus puissant aussi. Il affrontait régulièrement les Mustélards et les machines du laboratoire, ne trouvant plus d’ennemi organique à sa hauteur. Le jeune homme s’était fait à son hybridation, ses cellules s’étaient figées et stabilisées, permettant un ajustement définitif de son traitement ainsi que de nombreux progrès.

Mais ce matin, ce n’était pas pour lui, qu’il stressait. Pas pour ses résultats  personnels.
Il stressait pour quelqu’un d’autre.

Ézéchiel s’arrêta devant la porte de la chambre de Lost.
Il s’inquiétait pour lui.

Les deux compères s’étaient beaucoup rapprochés, depuis l’arrivée du domino. La protection d’Ézy s’était vite changée en une amitié dynamique et solide. Le mi-guépard s’était appliqué à lui apprendre les rudiments de la langue française (notamment les injures) et Lost lui avait inculqué les bases du japonais. C’était un échange de savoir équivalent.
Comme il l’avait prédit, Lost était un excellent combattant, réactif, sérieux, intelligent et rusé. Lyam observait ses résultats avec une attention particulière. Et Ézéchiel s’assurait que rien ni personne ne freine son ami dans son ascension vers les meilleurs rangs du complexe.

Et aujourd’hui c’était le grand jour. Après 2 ans de batterie de test, autres examens, de débats houleux et d’essais catastrophiques, Lost avait été approuvé.
Aujourd’hui il devait payer le tribut de son contrat, passé à son arriver, et obtenir la récompense pour laquelle il s’était tant entraîné.

Aujourd’hui, Lost allait être hybridé.

Hier au soir, les deux garçons avaient passés plusieurs heures à faire des plans sur la comète, en imaginant tout ce que le plus jeune pourrait ou ne pourrait plus faire.
Ils avaient refait le monde jusqu’au-delà de l’extinction des feux et Ézy avait dut retourner dans sa chambre en catimini.

Mais la chose dont il était sûr c’était qu’ils s’étaient donné rendez-vous à 8h, pile, dans une des salles de repos.

Mais voilà, le très ponctuel Lost… n’était pas venu.

Si au début Ézéchiel ne s’était pas inquiété, ricanant en l'imaginant pester contre leur sauterie. Mais au final, il avait commencé à angoisser.
Le pire avait été quand Noa, ou 114, était entré dans la salle avec sa fratrie pour lui décocher un sourire radieux.

Bien que sa relation avec l’aîné des Mustélards se soit foutrement améliorée, il avait reçu la menace dissimulé comme un coup de fouet.

Ézéchiel soupira, avant de poser la main sur la clenche. Il savait parfaitement que son domino détestait qu’on viole son espace vital… Mais la chimère était trop anxieuse pour s’en occuper. Il poussa le battant, décidé à lancer une salutation… En manquant de se prendre un oreiller.

« MAIS ÇA VA PAS ?! hurla-t-il

Il entra en ramassant le pauvre coussin. Mais immédiatement, le cri de Lost lui arracha les oreilles :

-DÉGAGE !

Choqué et blessé, l’hybride posa sur son camarade un œil étonné… Et compris immédiatement. Il en lâcha le coussin.

Les cheveux autrefois noirs et blancs du jeune homme avait été entièrement teintés en bleu azurin. Ézéchiel se mordit la langue, profitant que Lost lui tournait le dos, résolument décidé à échapper à son regard.
Si bien une chose choquait toujours Ézéchiel c’était la fragilité de Lost concernant son apparence physique. Pourtant, la chimère ne pouvait s’empêcher de trouver que les cicatrises, physiques et psychiques, lui donnait un charme terrible. Ézy avait un truc pour les âmes brisées.

Mais cette fois, il ne trouva pas ça drôle du tout. Il serra les poings. Depuis l’arrivée de l’humain, les Mustélards lui faisaient les pires crasses. Mais là, ils étaient allés beaucoup trop loin ! Ils avaient conscience de la faille et s’étaient engouffré dedans comme les pires racailles.

-J’ai dit dégage, rappela Lost en s’enfermant dans sa petite salle de bain.

Son ami soupira. Remplacer le chagrin par la colère, voilà une caractéristique qu’ils partageaient. Cependant, voir Lost dans un tel état de rage n'était que le reflet de la plaie qui venait de s’ouvrir dans son cœur.
Ézéchiel soupira. Il s’approcha de la porte en verre trouble pour y coller son front. Remonter Lost demandait un fin doigté et Ézy pouvait se vanter que depuis quelques mois, il maîtrisait la matière avec une grande dextérité.

Première étape : rediriger la colère du domino. Aussi, il souffla :

-Qu’est-ce qui va pas Phinéas ?

-M’appelle pas comme ça ! Tu sais que je le déteste !!

-Pardon votre honneur. Réponds à ma question maintenant.

-La gentillesse c’est en option dans ta vie ?

Il y eut un silence. Bien. Au moins, il ne se refermait pas totalement. Ézéchiel passa à la deuxième étape : Le faire relativiser.

-Donc ?

-Fais pas genre t’as pas vu.

-Oh ! Tu parles de ton nouveau style ?

La porte s’ouvrit à la volé et Ézéchiel recula d’un bon pour éviter que Lost se sente agresser. Ce dernier avait les cheveux trempés et un regard plus froid que jamais. Mais ce qui marqua D35STR0Y ce fut surtout les larmes qui brillaient aux creux de ses yeux.

-Eh bah, quoi ? Ça te plaît pas ? Moi j’aime bien.

Lost roula des yeux. Il lui jeta une serviette trempée et cracha :

-J’ai l’air d’un clown ! Je peux pas sortir comme ça ! Et c’est du permanent bordel !

-Arrête un peu. C’est classe je te dis.

Cette fois, l’autre se tourna vers lui. Ézéchiel ne lui avait jamais menti, mêlant son honnêteté personnelle et la peur de la trahison de son ami. Il lui sourit donc :

-Ça va bien avec tes yeux ! Et puis ça fait encore plus edge lord ! Fais gaffe un jour t’auras mon flow.

Troisième, et dernière, étape : Le distraire en l'amusant. Comme un bébé et un hochet en soit.

-Pardon ? fit Lost en riant, Ton flow de tampon ? Tu peux te le garder, merci !

-Hé ! hurla Ézy, outré, Je te permets pas ! T’as vu ta gueule ?! On dirait une myrtille !

-Une myrtille ?! Mais c’est noir une myrtille ! T’as jamais vu de myrtille mon pauvre !

Les deux compères finirent par éclater de rire en constatant le tour que prenait leur discussion. Leurs gloussements restaient ceux d’enfants et, malgré le monde rude dans lequel ils vivaient, ces petites bulles de joie leur apportaient toujours une bonne dose de bonheur qui leur permettait, entre autre, de ne pas péter un câble.
Ézéchiel se reprit le premier et jeta :

-Bon blueberry ! T’as ton test et si tu veux pas être en retard, faut bouger ton cul, tu viens ?

Lost hésita. Il se jette un dernier coup d’œil dans le miroir… puis hocha la tête.
Il avait confiance en Ézéchiel. Si le mi-guépard disait que ça lui allait bien… Il ne mentait pas… pas vrai ?

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« Tu as dit que ça se passerait bien !

- Et ? Je n’ai pas menti !

- Pardon ?! Il souffre ! Laisse-moi entrer ! Avoue que ton expérience t’as échappé ! Il n’était pas prêt ! Pas autant que tu le croyais ! Tu t’es foiré ! Laisse-moi moi rattraper ta connerie pour une fois. »

Le silence avait gagné la salle. Les scientifiques regardaient avec angoisse les deux frères se vociférer dessus. Derrière la baie vitrée en verre fumée me sujet nouvellement nommé 667, se tordait de douleur.

Les deux titans s’observait maintenant sans mot dire, entraînés dans un combat de regards terrible.
Lyam Fayard d’un côté, dit le Professeur Fayard.
Ézéchiel Fayard de l’autre, dit D35STR0Y.

Si d’habitude c’était le cadet qui finissait toujours par avoir le dernier mot, cette fois, une ombre passa dans l’œil de celui-ci.
Il courba l’échine, une des rares fois où il se soumettait aux caprices de son aîné.

Un signe et le SAS fut ouvert.

Ézéchiel se jeta à l’intérieur sans un regard de remerciement pour qui que ce soit.

La chimère rattrapa Lost à l’instant même où les câbles qui le retenaient et s’insinuaient sous sa peau se ddécrochèrent. Sans s’occuper de son haptophobie, il le serra contre lui.
667 saignait abondamment, haletait. Il n’hurlait plus. Sa voix avait été brisée par les sanglots et les suppliques.
Ézy s’assit à même le sol, caressant les cheveux de son ami avec un coup venimeux à la vitre fumée.

Malgré qu’il lâcha un gémissement de protestation, Lost se laissa faire, en finissant même, petit à petit, par se détendre, sous les murmures rassurants du mi-guépard.

Quand il fut certain qu’il s’était endormi, probablement terrassé par la fatigue et la douleur, Ézéchiel se releva, le gardant dans ses bras à la manière d’une princesse. Cette position permettait, entre autre de garder son corps à l’horizontale, limitant le saignement encore fluide mais qui se tarissait pourtant.

La chimère sortit, sans repasser par la salle de contrôle.
Il aurait pu aller à l’infirmerie, en sécurité.
Il aurait pu aller dans un des biômes, en sécurité.

Mais à la place, il l’emmena dans sa chambre à lui. Là où leur amitié avait commencée. De toute manière, connaissant Lyam, il avait déjà probablement envoyé des infirmières à leurs trousses.

Ézéchiel déposa Lost sur le lit avec soin. Il s’assit ensuite à côté de lui. Habituellement, il n’aurait pu accepter que l’autre tache ses draps immaculées de son sang. Mais cette fois il laissa passer.
La queue enroulée autour des jambes, les genoux contre la poitrine et les bras cerclant ses mollets, Ézy ressassa ses remords.

Il se sentait un peu coupable. Après tout, c’était la chimère qui avait chuchoté aux oreilles de son frère les hybridation de 667. Sous prétexte d’être son ami, Ézéchiel avait insisté pour que Lost soit hybridé avec ses animaux préférés, sans prendre garde aux conséquences.
Et Lyam avait accédé à son caprice.

Ézy souffla, agacé par lui-même, et s’affala sur le lit, en étoile.

C’était un peu de sa faute, d’accord. Mais il n’était pas responsable des calculs ! Donc il n’avait pas vraiment de raison de s’en vouloir. Voilà, tout ! Il n'était qu’un demi-coupable. Et un demi-coupable, c’était toujours mieux qu’un coupable entier !

Il finit par se rouler en boule sur le côté, respectant toutefois une distance acceptable avec Lost, histoire qu’il ne fasse pas un bon au réveil.
Ézéchiel ferma les yeux.

Maintenant que son ami était hybridé, ils allaient devenir les plus puissants et terrifiants du complexe ! Les meilleurs chasseurs ! Les pires killers ! Les plus grands Élites de l’Histoire de Néolus.
Mais surtout, maintenant que son ami était hybridé, Ézéchiel se promit de toujours, toujours, toujours garder un œil sur lui, afin de le protéger. Car maintenant, c’était un petit peu comme son… petit frère.

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Le soleil caniculaire. Le sable brûlant et rouge. La sueur acide et amer. L’hémorragie interne, légère mais qui bleuissait déjà la peau pâle…

La douleur vint après. Bien après. Du moins, à travers le spectre perception d’une personne pouvant subdiviser les informations de manière 8 fois plus précisément qu’un être humain.

Il venait de se prendre un coup violent dans la mâchoire.

Ézéchiel, incapable de se rétablir à temps, chuta et tomba sur les fasses, un peu sonné. Le mi-guépard jeta un œil surpris à son adversaire, dont la force démesurée l’étonnait. Son opposant s’améliorait d’une manière fulgurante et exponentielle, de jour en jour. Ce qui, soyons honnête, n’était pas désagréable : D35STR0Y devait toujours garder un œil sur ses propres capacités pour espérer avoir le dessus, ce qui n’arrivait plus de manière systématique, comme avant.

Lost, ou 667. Un des meilleurs Élites du laboratoire. 1m88 pour 83 kilos de muscles et d’os. 18 ans à tout casser. Et un amour démesuré pour les habits noirs.

Au fil des années, l’ancien humain s’était bien accoutumé à son hybridation. Il était devenu plus sûr de lui et sa coquille s’était renforcé. Il avait fait de ses démons, ses succube et de ses ennemis, ses alliés.
Métamorphe à mi-chemin entre l’humain, le grizzly, le vélociraptor et  le spinosaure, il était très vite devenu un des plus craints du complexe scientifique, démontrant une résistance à la douleur physique comme psychique incroyable, ainsi qu’une détermination presque inébranlable.

En face de lui, Ézéchiel avait 19 ans, maintenant. Il mesurait plus d’1m90 pour près de 80 kilos, possédant une allure particulièrement svelte. Son corps d’enfant avait laissé place à une musculature finement dessinée et un regard rouge acéré.
Chimère d’un guépard et d’un humain, il avait continué son ascension au rang d’Élite et pouvait aujourd’hui se vanter de faire parti du top 3 du laboratoire. Comme Lost, Ézéchiel s’était durci, offrant maintenant un caractère insolemment fier et chamailleur, ainsi qu’une grande impulsivité. Pourtant, sous ce masque de céramique se trouvait un assassin minutieux, maniaque et perfectionniste avec une ambition démentielle. Aucun objectif ne semblait vraiment inatteignable, quand on l’écoutait parler.

« T’aurais pu y aller doucement, se plaignit-il pourtant à Lost, T’as failli me démettre la mâchoire !

- Ça t’aurais peut-être empêché de balancer 14 conneries à la minutes.

- The Lion, the Witch, the Audacity of this Bitch, prophétisa l’albinos. »

Cela arracha un rire silencieux à Lost. Il aurait probablement tendu la main pour aider Ézy à se relever, si sa phobie du contact physique ne s’était pas accrochée au fil des années.

Les deux hybrides entretenaient en effet une relation solide et stable, très fusionnelle malgré qu’ils aimaient donner l’impression de se chercher à longueur de temps. Ils passaient le plus clair de leur temps ensemble, cherchant toujours à faire une bêtise "pour s’amuser". Car il fallait le dire, sous leur paillettes de sérieux et de froideur, 667 et D35STR0Y étaient restés de grands enfants.

Ézéchiel se remit sur ses jambes et adopta une position offensive.
Cela faisait plusieurs heures que les deux Élites s’entraînaient, sans pause ni temps-morts, enchaînant parades, attaques, feintes et coups-fourrés. Ézy allait d’ailleurs mettre en place une nouvelle stratégie d’attaque quand les haut-parleurs du complexe résonnèrent d’une voix grésillante :

« Les Élites sont attendus dans le biôme jungle pour un examen surprise, tout retard sera sanctionné d’une privation en fonction du laps de temps manqué. Je répète, les Élites… »

Mais répéter fut inutile. Un coup d’œil avait suffi aux compères pour se jeter d’une même impulsion dans les couloirs. Malheureusement pour Lost, la course restait un domaine où Ézéchiel était un maître incontestable et incontesté…


Tous les Élites, soit une grosse dizaine d’hybrides surentrainés, s’étaient alignés face au Professeur Fayard, qui débitait le but de l’examen surprise. Le principe était plutôt simple. Il souhaitait tester leur cohésion de groupe et leur capacité de réflexion. Aussi, avait-il fait des paires aux résultats hétérogènes. Chaque paire devrait fouiller la zone pour trouver son drapeau et le ramener "ici" – soit à la zone de départ – au plus vite. La paire ne devait jamais se séparer et aucune volonté ne devait être imposé.

Comme d’habitude pour ce genre d’exercice Ézéchiel et Lost se retrouvèrent ensemble. On aurait où facilement pensé à un favoritisme… Mais en vérité, la terrifiante et massive force physique du plus jeune, contrastait avec la vitesse inouïe et la grande agilité du plus âgé.
Les deux, après s’être concerté d’un coup d’œil complice, bondirent en avant à travers les arbres. Le biome jungle était le plus tortueux et le plus… fourni. Y retrouver un drapeau revenait à trouver une aiguille dans une botte de foin. Si ça n’avait tenu qu’à Ézy, d’ailleurs, il serait parti à toute volée et aurait quadrillé la zone avec la minutie qui le caractérisait.

Si les garçons avaient trouvés deux autres drapeaux, et les avaient chipés au passage, le leur restait introuvable. Et ce, même après de longues minutes de recherches. Les haut-parleurs n’ayant pas résonnés, il était facile de deviner que tous les autres duos étaient dans le même pétrin.
Mais malgré ça, Ézéchiel avait atteint la limite de sa patience. Il se laissa lourdement tomber sur une racine en gémissant :

« J’en ai maaaaaaaaarre. Ça fait des heures qu’on cherche et toujours rien !

Lost s’arrêta et se retourna, en roulant des yeux. Il croisa les bras et soupira :

- Ça fait à peine trente minutes. Et le biome jungle est le plus vaste, tu le sais. On a même pas fait la moitié du sol, t’abuses !

- Ouais, peut-être mais moi j’en ai marre, voilà ! J’en ai marre de réfléchir, marre de marcher, marre de sniffer l’odeur de merde des plantes de merde d’ici, marre de retomber sur les traces dégueux des autres, marre d-

Mais Lost ne l’écoutait plus il avait attrapé un bâton et s’attelait à dessiner sur le sol une sorte de carte improvisée pendant que son meilleur ami se plaignait à bruyantes complaintes. SI Ézéchiel était décidé à se lamenter, Lost, lui, en profitait pour trouver un moyen plus rapide de faire leurs recherches.

Après une poignée de minutes, il releva la tête. Ézy s’était allumé une cigarette et regardait dans le vague, ayant visiblement fini sa messe. 667 lui jeta le bâton en plein sur le visage, histoire d’attirer son attention. Ézéchiel poussa un cri de fillette, avant de le fusiller du regard :

- Quoi encore cœur-de-pierre ?

- J’ai un plan. Tu veux bien m’écouter 5 minutes abruti ?

- Ai-je vraiment le choix ?

- Écoute moi ou je te brise les genoux.

Ézéchiel roula des yeux et s’approcha. Mais quand Lost commença son explication, le mi-guépard trouva beaucoup plus intéressant de jouer avec une boule de mousse, comme un chaton turbulent.
Sachant pertinemment que la capacité de concentration d’Ézy, proche de celle d’une huître, ne lui permettait pas de suivre deux sources d’informations en même temps, Lost continua, l’air de rien :

- …puis il nous suffira de monter sur le dos des jolis moutons blancs et de s’envoler vers le pays du cannabis, tu suis toujours ?

- Trop, fit D35STR0Y, J’aime bien ton plan il est cool.

- Mhmm. Tu t’occupe de distraire les sauterelles mutantes ?

- Ça marche.

Cette fois, ce fut à la patience de Lost de se briser en deux, face à la téméraire nonchalance de son aîné. Le fait qu’il ne prenne absolument pas l’examen au sérieux le frustrait beaucoup trop pour qu’il imagine garder son calme. C’est pourquoi… le métamorphe explosa.

- Et VOILÀ ! hurla-t-il en attrapant Ézéchiel pae le col, T’es tombé dans la piège ! Écoute-moi quand  je te cris dessus, ÉCOUTE-MOI !

- Mais si tu crois que c’est en criant que ça va mieux marcher ! pigna Ézy en essayant de se défaire de l’étreinte de son opposant.

Lost rapprocha alors sa bouche masqué de l’oreille de guépard de son ami et y cracha, comme dans un murmure :

- Parce que tu penses qu’en chuchotant ça va rentrer dans ton crâne de con ? Moi j’penses pas nan…

Sur ces bonnes paroles, il le lâcha dans l’herbe avec une violence contrôlé, et répartit. Ézy se remit très vite debout et le rattrapa en quelques secondes.

- Tu sais en vrai… j’ai écouté ton plan, hein !

- Ah oui ? Cites-m ’en une étape que je rigole.

D35STR0Y hésita… mais finalement, après s’être tapoté la lèvre, il demanda :

- Y avait pas une histoire de cannabis ?

Lost s’arrêta. Il avait atteint sa limite. Cette fois ce n’était pas sa patience qui sautait, mais tout son être. Il serra les poings, en tentant de se contrôler, en vain.
Faute de mieux, il se retourna vivement vers le mi-guépard et gronda avec un air mauvais :

- Cours. Cours ou je t’arrache la queue.

- …Laquelle ?

- Cours vite. »

Beaucoup plus loin, un scientifique soupirait, exaspéré. Il avait voulu prouver que, si, si, Lost et Ézéchiel était un duo fonctionnel et efficace. L’examen n’était en fait qu’une jolie mascarade.

Derrière Lyam et l’écran des caméras, tous les Élites mais aussi Elsa-Mina et Jonas assistaient à la scène.
Si un spinosaure furibond poursuivant une chimère fit bien rire leurs collègues, sous leur cape, la bagarre posa sur les traits d’Elsa-Mina un air terriblement blasé. Elle se massa l’arrête du nez, et Lyam vit en elle le reflet de sa propre émotion : un profond désespoir.

Certes les deux étaient efficaces. Mais ensemble, par une règle mathématique encore inexplicable, il parvenait à rendre cohérente l’équation :
+ × + = -

Toutefois, D4RKN355 savait qu’avec un peu plus de maturité et d’ajustements, la paire deviendrait plus redoutables que n’importe qu’elle unité d’assaut jamais imaginé au sein du complexe.
Il lui fallait juste du temps…

« JE VAIS TE FAIRE BOUFFER TES COUILLES L’ASPIRINE ! ET PAS PAR VOIE BUCALE !

- C’EST POUR COMPENSER À COMPLEXE ? AVEC TA GUEULE DE KAIMINUS LÀ ! »

…et beaucoup, beaucoup, beaucoup… de patience.