Néolus. Une magnifique ville. Surtout de nuit. Avec toutes ses lumières qui scintillent, en compétition avec les étoiles. Mais le plus impressionnant était probablement le complexe scientifique qui trônait en bordure de la ville. On chuchotait que des expériences sur des êtres mutants y étaient menés, mais qui serait assez sot pour y croire ?
En tout cas, cette nuit était très particulière. Pour la première fois depuis 2 ans, un quatuor de frimousses refaisait son apparition. Ils avaient loué une chambre dans la banlieue de la ville. L'hôtel était miteux mais convenait parfaitement aux 4 résistants, leur but étant, officiellement, de se balader dans la ville, le plus innocemment du monde. Mais en vérité, leur but était tout autre.
La fratrie s'était divisée en 2 groupes bien distincts. Le premier se rendait toujours dans le même quartier chic, faisant des allées et venues dans la même rue, à longueur de journée. Et le deuxième celui qui, aujourd'hui, ca nous intéresser, claquait de l'argent en grosse quantité depuis 72 heures.
Mais aujourd'hui, tout était prêt. Les deux membres de ce duo jubilaient. Lors de la réunion de famille qui réunissait les 4 compères le soir, chacun débitait ce qu'il avait apprit ou fait pour faire avancer leur plan respectif. Mais ce soir là, 2 du quatuor n'écoutait que d'une oreille, surveillant avidement l'horloge branlante qui faisait parti du petit mobilier de la salle commune.
Quand l'heure d'aller se coucher sonna. Les deux obsédés du temps souhaitèrent bonne nuit aux deux autres et restèrent dans la salle commune à siroter du café corsé. Leur première nuit. Le début d'une longue suite de nuits blanches... Quand 22h sonna lourdement, rythmée par la pendule de l'horloge, le plus grand se leva et posa son regard de sang sur sa cadette, qui lui ressemblait beaucoup :
《 - T'es sûre que tu veux venir ? demanda-t-il d'un ton vibrant d'excitation difficilement contenue.
Elle se leva à son tour et lui jeta un regard de défi :
- Évidemment. Ce n'est pas que ton crush, c'est aussi mon meilleur ami, Ézéchiel.
Le dénommé Ézéchiel grommela mais finit par hausser les épaules :
- D'accord. C'est moi qui conduit.》
La cadette ne protesta pas et le suivit. Cela aurait pu être une conversation à peu près normale si les individus ne semblait pas partiellement inhumain. Le premier portait deux oreilles de guépard et la jolie queue qui allait avec. La seconde était coiffé de deux grandes oreilles de rongeurs et une queue nue s'agitait dans son dos, menace silencieuse. Les deux étaient albinos, présentant du blanc, du rouge et du noir en couleur naturelle. Mais le plus étonnant restait probablement leurs habits. Une longue cape à capuche noir qui dissimulait des tenues en cuir moulantes et élégantes, mais surtout bardée de lame et d'armes en tout genre. Des tenues d'assassins, en somme.
La rue était relativement calme. Le claquement des portières résonna donc assez fort dans la rue. Le véhicule, une sorte de grosses voiture noire et grise, sentait bon le cuir et l'aîné sourit. Il caressa le volant du bolide avec un sourire psychotique et tourna tête vers l'autre :
- Prête Azélie ?
- Prêt frérot ! 》
Une seconde plus tard et l'engin rugissait dans les rues. Les deux tueurs avaient un joli panels de victime à exécuter ce soir. La plupart n'était que des victimes collatérales mais bon. Azélie se retourna et attrapa une cage de vétérinaire qu'elle avait déposé plus tôt. Elle sourit aux mignons petits écureuils roux qui la regardait avec des yeux inquiets :
《 Ne vous inquiétez pas les gars, vous allez bientôt retrouver votre liberté !
L'un d'eux se jeta sur les barreaux en poussant un couinement agressif. Après un court silence, seulement ponctué des bruits des dents de l'animal sur la ferraille, la jeune fille demanda :
- Regarde, on dirait Armand.
L'autre glissa un coup d'oeil et ricana :
- 115, sort de ce corps ! 》
Mais cela ne sembla qu'énerver davantage l'animal. Azélie soupira, son frère se reconcentra sur la route, un sourire sincèrement amusé accroché aux lèvres. Bientôt, le véhicule s'immobilisa devant une maison plutôt modeste. L'aîné attrapa ses écouteurs et lança une musique anodine en allumant une cigarette, alors que la cadette sortait avec la caisse aux écureuils. Elle baissa un masque de clown sur son visage, dissimula sa queue et rabattit la capuche sur sa tête, pour cacher ses grandes oreilles. Elle avança doucement jusqu'à "portail". En vérité une barrière de 7o centimètres. Elle sourit. Tout était comme prévue. Azélie tendit l'oreille. Aucun bruit. Elle bondit par dessus le portail, alla se coller à la porte en enfonçant une lame dans le détecteur de la lumière automatique. Elle identifia 4 personnes. Bientôt, l'onde vocale de leurs victimes se détachèrent clairement. D'accord. Visiblement, ils discutaient paisiblement entre famille, après le dîner. Le sujet ne l'intéressait pas. Tout ce qui comptait était que tout ce passait comme prévue.
Azélie refit le chemin inverse aussi vite qu'à l'aller. Son frère finissait tout juste sa cigarette. Il écrasa le mégot sur la boîte au lettres et la suivit en silence, balançant innocemment le reste de sa cigarette dans juste devant la porte. Laisser des indices. Meilleur moyen pour tenir en haleine les force de l'ordre.
Ézy tourna la tête vers sa sœur... elle lui fit le fameux signe du pouce en l'air et remonta le foulard sur son nez. Le mi-guépard rabattit sa capuche, enroula sa queue autour de sa jambe, dissimula le bas de son visage, fit tomber un masque de clown sur le reste et... mit un gros coup de pied dans le battant de bois.
La porte explosa en mille fragments. Les 4 membres de la joyeuse famille se turent, paralysés par l'adrénaline que leur envoyait en masse leur cerveau. Le duo entra avec un grand sourire :
《 Salut les cadavres, fit Ézy.
Il se lança à toute allure sur les deux plus jeunes, avec une jolie chaîne en acier. En quelques secondes, ses proies étaient ligotés à leur chaise. Azélie sourit. Son frère semblait totalement dans son élément. La lueur cruelle qui irradiait au fond de ses yeux sanglants la fascinait. Parmi les deux saucissons, on trouvait un garçon et une fille. Le mâle se débattit en hurlant :
- Qu'est-ce que vous voulez bande de malades ?!
La cadette secoua la tête. Elle posa la cage, que la fille regardait avec une horreur non-feinte, et s'approcha :
- Tu connais le système du karma ?
- Bah ouais.
- Et bah on EST le karma, mon pote.
Le père de famille se leva et attrapa le couteau qui avait servi à découper la viande. Il menaça Ézy qui s'amusait à faire balancer la chaise de la fille avec un sourire tordu. La chimère releva des yeux d'enfant pris en faute et écouta l'homme menacer :
- Quittez immédiatement notre maison. Et laissez nos enfants. Ils... ils n'ont rien fait.
- Ah ouais ? grinça l'albinos, T'es sûr de toi le vioque ?
L'humain hocha la tête. Un signe de la main et Azélie se mit à réciter, en bonne petite sœur serviable :
- Maximilien Nikalos, ancien scientifique au labo mais surtout camarade de classe de vos enfants à été traumatisé par eux suite à des simulations de viole, de véritables tortures et d'insultes non-stop. Nous ne faisons que rétablir la justice.
Ézéchiel leva un sourcil, l'air de dire "alors ?". La mère tourna un visage blême vers ses précieux trésors :
- C'est quoi cette histoire ?
Les deux enfants avaient blémis, eux aussi. La fille semblait au bord de la nausée et le garçon au bord des larmes. L'aîné des tueurs haussa les épaules :
- Je suis désolé, madame, monsieur, vous ne serez que des victimes collatérales.
- Hein ?! Comment ç--...
L'homme ne put terminer sa phrase. En fait, parler est vachement dur sans tête. Ézéchiel lécha la lame de son poignard. La femme, promue chef de maison se mit à hurler à en exploser du cristal. Azélie poussa un couinement douloureux. Le garçon en rajouta en hurlant "Papa" en boucle, terrorisé. Le tueur albinos s'approcha de la femme, le visage caché dans les mains et susurra à son oreille :
- La prochaine fois, faites gaffe à qui vous adopter.
Il enfonça la même lame dans son dos, entre l'omoplate et la colonne, pour perforer les poumons et l'aorte. Le sang jaillit en jet et Ézy grogna quand le liquide vital vint éclabousser sa tenue. Il laissa le cadavre retomber sur la table, la tête dans son assiette. Le garçon avait éclaté en larmes en suppliant et en se débattant. Les humains ont tous une peur. Il suffisait de la trouver. La sienne était de regarder mourir ses proches. Comme c'était mignon...
Azélie, attrapa la cage, l'ouvrit et le petit excité vint grimper sur sa main. Elle referma l'acier. Un suffirait pour l'instant. L'animal agitait sa petit truffe tout partout. Azy approchait dangereusement de la fille. Celle-ci secoua la tête en battant des pieds. La peur des clowns et des écureuils. C'est vrai que les masques n'étaient pas des plus rassurants... mais les écureuils, c'est mignon !
- Arrête ! Laissez-nous ! On s'excuse ! On s'en veut ! Promis !
Hurlait-elle. Mais Ézy secoua la tête :
- Tu as traumatisés notre Maximilien, cocotte. Ce sera la plus grosse erreurs de ta vie.
- Mais pourquoi ?! Vous êtes qui, putain ?! Ses frères et sœurs ?! s'égosilla le garçon.
- Pas du tout Théo ! rigola Ézy.
Il attrapa le visage de sa proie et jeta joyeusement :
- Je suis son futur-petit-copain auto-proclamé ! Et la jolie fille là-bas, c'est ma sœur, sa best-friend-forever. Mais tu vois, si je peux pas le baiser sans faire resurgir de vieux souvenirs pas ouf... Ça me les brise.
Sa fin de phrase fût ponctuer par les cris de la sœur adoptive de "Théo". Azélie venait de glisser la bête dans le col de son t-shirt. Elle rigola et fit :
- Oups.
L'animal paniqua et tenta de trouver une sortie, écrochant la peau de la jeune femme avec ses griffes. Bientôt, Azy lui amena la compagnie de ses deux autres compères. L'autre se mit à hurler. Mais elle hurla plus fort quand une des petites bêtes planta ses crocs dans sa chair :
- Dis-moi Ézy, c'était pas toi qui devait les nourrir ? demanda innocemment Azélie.
L'autre secoua négativement la tête, provoquant un haussement d'épaule de la part de sa sœur :
- Désolée Rita, il me semble qu'ils vont te dévorer vivante.
Terrorisée, Rita ne cessait de hurler. Au bout d'un moment, Azélie en eut vraiment marre de ces cris. Elle sortit son katana et lui trancha proprement la tête, comme à son père. Théo lui ne faisait plus de bruits. Il semblait être persuadé qu'il était dans un cauchemar dont il se réveillait. Mais Ézy était plus qu'un épouvanteur. Il lui sourit, enleva son masque et chuchota :
- Ne touches plus jamais à M O N Maxou, pauvre créature. 》
Une lame s'enfonça dans son estomac. Ce n'était pas mortel. La mort viendrait avec la perte de sang, d'air, et l'infection. En 3 minutes, un être humain était condamné. Le jeune avait donc 3 minutes pour profiter des visages dévastés de ses proches. Il hurla de douleur, de peur, mais les Fayards ne l'écoutaient pas. Ils enfilèrent une jolie broche cerclée d'or sur leur vêtements. Un lézard aux grandes pattes et à la tête coupée : un basilic décapite. Sur le dos de la petite bête, en rouge, un F sanglant. Les criminels dignent de ce nom signaient toujours leurs prestations.
Le duo quitta les lieux après avoir récupéré les écureuils et les avoir lâchés dans le jardin. Ils remontèrent en voiture. Pendant un instant, il n'y eut que le silence. Aucun d'entre eux n'osait ouvrir la bouche. Puis l'aîné demanda :
《 On passe au suivant ?
- Ouais. Hâte que ça finisse.
- Pareil. T'as vu leur tête ?
- Des ordures.
- Heureusement qu'on les a crevés.
- Carrément. 》
Le bolide redémarra et s'enfuit dans les rues. Azélie appuya sa tête sur sa main, contre la fenêtre. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas tué des gens... Peut-être devrait-elle laisser Nahema faire le sale boulot ? Mais elle fronça les sourcils. Non. Maximilien était son meilleur ami. Elle devrait le venger. Elle et pas Nahema. Pour une fois, la gentille fifille montrerait les dents !
Ézéchiel immobilisa la pseudo-voiture devant un immeuble, cette fois. Les deux sortirent en même temps. La cadette brûlait d'une détermination dévorante, boostée, il fallait l'avouer, par la haine de Nahema. Ils ouvrirent le coffre pour extirper cette fois deux mallettes en cuir noires. Ils ne se donnèrent pas la peine de sonner à l'appel automatique, Ézéchiel colla un boîtier blanc à la poignée automatique. Un clac sonore se fit entendre. Le duo pénétra dans l'enceinte de l'immeuble, l'oeil mauvais. Ils gravirent 3 volées de marches avant de s'arrêter devant une porte. Là, ils ne pouvaient pas se permettre de tuer la seconde personne qui occupait le petit appartement. Seule la première les intéressaient. Azélie crocheta donc soigneusement la serrure.
Le battant s'ouvrit en silence, laissant entrer les assassins. La télé était allumée sur un vieux feuilletons policier. Une femme proche de la vieillesse était assise, dos à eux sur le canapé. Ézy sortit un M-16 et le posa sur la nuque de la femme :
《 Pas de bruit.
Ordonna-t-il. La femme eut un sursaut au moment où la balle partie. Elle s'écroula de tout son long. Ézy fit signe à sa soeur. Elle était HS.
La fillette laissa son frère user de son odorat pour trouver l'autre. Il étant dans sa chambre. La porte vola en éclat. Le jeune homme se retourna brutalement. Un humain des plus banals. Il les jaugea un instant du regard avant de demander :
- Vous êtes qui vous ?
Toujours cette question... C'était lassant... En plus, on se foutait de qui les agresseurs étaient ! Le plus important était plutôt de savoir si la victime se sortirait vivante de ce bazar !
Ézéchiel sourit, il posa sa mallette et dit calmement :
- Maximilien Nikalos, ça te dit un truc, Grégoire ?
Grégoire se gratta le menton et claqua des doigts :
- Mais ouais, le pd qu'on a redressé avec des potes !
Azélie jeta un regard inquiet à son frère. Oof... L'albinos se tendit, mais son sourire ne bougea pas :
- Ouais. Exactement.
- Putain, mec, t'as changé ! C'est ta meuf ? Tu l'as niqué ? Dans tous les cas, on a bien fait, t'es redevenu normal ! Remercie nous mon pote !
Azy cligna des yeux. Kewa ?! C'était quoi ce débile. Sa notion du danger était parti en Antartique oouuuu ? Elle tendit l'oreille et comprit. Il bluffait. Son pouls et sa respiration le trahissait. Ézy avait dût sentir sa peur car il secoua négativement la tête :
- Mais non ! Je ne suis pas lui, je suis son petit-ami. Et la "meuf" derrière moi est sa meilleure amie, accessoirement ma sœur.
Azélie haussa un sourcil. Elle rêvait où il venait de s'auto-promouvoir de "futur" petit-ami à petit-ami tout court ? Elle sourit derrière son foulard, amusée. Puis elle reporta son attention sur leur interlocuteur qui éclata de rire :
- Aha ! C'est toujours un pd, alors ?! Moi qui pensait l'avoir changer ! Quel fils de chien celui-là
- Là je suis d'accord avec toi. Son père est un chien. Mais ce n'est pas le sujet. Nous allons aujourd'hui parler de ta mort !
Le ton joyeux d'Azy contrastait avec ses propos. La jeune fille tapa dans ses mains. L'autre l'avait vraiment agacé. Elle ne risqua pas à s'approcher. Le regard avide qu'il lui lançait l'en dissuadant fortement... Mais elle avait le moyen de l'empêcher de la considérer comme une proie.
Elle ouvrit la valise, laissant apparaître une série de 15 seringues remplit d'un liquide rouge aux reflets joliment violacés. Son frère l'imita offrant une seconde série de seringues. Azélie laissa à ce dernier le soin d'expliquer le jeu auquel ils allaient tous jouer :
- Le premier tiers de ces liquides est un venin mortelle qui arrête le cœur de ses victimes au bout d'une heure. Le second tiers est un liquide complètement sans effet. Le dernier tiers est l'antidote. On va tous piocher une seringue tour à tous et se piquer avec. Compris ?
- V... Vous êtes malades !!
S'étrangla Grégoire.
- Probablement, grinça Ézéchiel, Mais au moins, on t'offre une chance de t'en sortir. Contrairement à toi, on n'accule pas nos proies. Et on les ENcule pas non plus.
L'humain fit caméléon sur le mur blanc, au grand bonheur d'Azélie qui lui présenta la première valise :
- Grouille ! On en a encore 4 derrière !
L'autre bredouilla :
- M...Mais on était 7...
- Théo et Rita sont aussi crevés que tes espoirs de survie mon pote, ricana Ézéchiel.
Leur proie n'osait plus esquisser un geste. Mais si quelqu'un était impatient, c'était bien le mi-guépard. Il attrapa une seringue au hasard et planta le bras de Grégoire avec, lui arrachant un cri de peur. Il actionna le piston sans aucune merci et en prit une autre. Celle-là, il se la planta directement dans la gorge, en lui lançant un regard mauvais. Azélie l'imita, sans une once d'hésitation.
- Maintenant qu'on t'a montré, démerde toi, où je démembre ta tante qu'est dans le salon, gronda le plus grand.
Cela eut au moins le mérite de faire frissonner Grégoire. Il choisit lui-même la seringue suivante, mais sa main tremblait au moment de l'enfoncer dans la chair.
Il leur fallut bientôt 1 heure pour arriver au bout des 3o seringues, avec un humain qui suppliait toutes les 2 piqures de lui foutre la paix. Mais Ézy grognait toujours :
- Ma pitié tu peux te la mettre dans le cul. Après tout, t'as l'habitude des sodomies, nan ?
Quand ils arrivèrent enfin à vider les valises. Les Fayards les refermèrent calmement. Ils allaient sortir de la chambre, mais un Grégoire gémissant les en dissuada :
- V... Vous pensez que j'ai une chance de m'en sortir ?
Azélie se retourna, un sourire radieux et qui semblait vraiment sincère sur les lèvres :
- Absolument aucune. Bonne dernière heure Grégoire. 》
Le duo sortit aussi vite qu'il était entré, après avoir épinglé la fameuse broche lézard sur le t-shirt du jeune homme et en arrachant la fléchette de la nuque de la tante au passage. Ils filtrent jusqu'à leur véhicule, dans un silence morbide.
Une fois dedans, Azélie attrapa un thermos et en but deux grosses gorgées. Elle le passa à Ézéchiel qui fit de même. Ce dernier souriait.
L'antidote avait un goût de barbe à papa.
Dommage que Grégoire ne puisse pas le goûter et se soit contenter de seringues mortelles...
La voiture de mort roula de nouveau dans la ville, s'enfonçant dans les beaux quartiers. Cette fois, leur prochaine victime avait gentiment invité deux autres cibles. Pour une fête d'anniversaire. Les Fayards leur apportaient un magnifique cadeau.
La rédemption.
Pour la grande chance des deux tueurs, elles étaient seules, pensant être à l'abri, sans leurs proches. Grossière erreur.
Le bolide s'arrêta devant leur maison pavillonnaire. Ils descendirent sagement, sans un mots. Cette fois, dans le coffre et pendant que son frère fumait, Azélie attrapa une boîte qu'elle ne se risqua pas à ouvrir, mais qui faisait un bruit très désagréable. La caisse était entourée de trois couches de scotch pour contenir 3 araignées violonistes, seconde araignée la plus dangereuse de la planète et probablement celle à la morsure la plus douloureuse... Éclatement des artères, des vaisseaux sanguins, vomissements, spasmes, déchirure nervo-cérébrale... Un joli panel pour des bestioles aux reflets verts, aux longues pattes et aux yeux malsains.
Azélie n'avait cependant pas peur. Le produit que contenaient les 3o seringues était en fait du venin de cette araignée. Et les deux tueurs avaient consommés deux gorgés d'un antidote confectionné par leur frère. Ils étaient donc... immunisés en quelque sorte. La jeune fille attrapait la boîte sans grande inquiétude, donc. Elle la déposa au sol, saisit trois chaînes solides et un revolver à tranquillisant. Elle faillit bien se tirer dans les pieds quand Ézy lui balança son t-shirt sur les oreilles. Talia et ses sécurité furent bénis sur trois générations. La mi-ratte se tourna vers son frère en couinant :
《 Eh ! C'est pas marqué porte-manteau ! 》
Mais l'autre ne l'écoutait pas, trop absorbé par l'observation de la maison. Il enleva la dernière couche de son haut. Torse nu, de dos, sa cadette pouvait admirer avec un déglutissement mal à l'aise, les muscles secs sous la chair mais aussi les nombreuses cicatrices. Elle lui lança la bouteille de whisky, essentielle au bon fonctionnement d'une partie du plan. Il la rattrapa dans un mouvement fluide. Azélie était toujours fasciné par les réflexes dingues de son frère.
C'est donc en legging mais avec le manteau à capuche - fait froid quand même oh... - et muni d'une bouteille d'alcool, de trois chaînes pour l'un et portant une caisse remplie d'araignées mortelles et un revolver pour l'autre, que les Fayards s'avancèrent jusqu'à la porte. Comme d'habitude, Ézéchiel arma son pied, mais au moment où il projeta son pied contre les planches, le battant s'ouvrit. Malheureusement la vitesse du mi-guépard ne lui permettait pas de s'arrêter aussi facilement. Son pied vint heurter une de leur cible. Celle-ci roula dans le corridor avec un bruit mat, accompagnée par une bordée de jurons lâchés par l'agresseur.
Un grand silence plana alors que celle qui venait de se prendre un talon dans l'estomac à près de 15o km/h, vomissait ses tripes. Les deux autres cibles déboulèrent dans le corridor. Azélie eut tout juste le temps de dégainer le révolver et de les viser avant que le premier cri n'explose dans l'air.
Le frère haussa les épaules avec une auréole au-dessus de la tête alors que sa sœur lui jetait un regard meurtrier. Il avait faillit faire foirer le plan en tuant leur proie aussi rapidement. Heureusement pour lui, il n'avait pas eu le temps, ni le besoin, d'accélérer.
Azélie attrapa Alissa, une des cibles et l'enchaîna correctement contre un des tuyaux en plomb, à la base du mur. Elle se tourna ensuite vers Yita et l'attrapa par la jambe. Un signe de la main suffit à Ézy pour savoir que, pendant que sa soeur s'occupait de la sienne, il devait s'occuper de sa proie à lui.
Le jeune homme sourit et attrapa la bouteille qu'il avait laissé tomber. Il était temps pour lui de sortir ses vieux jeu d'acteur... En plus la chance était avec lui : Ania n'était pas des plus laides. Il fit craquer ses articulations, étira un fin sourire sur ses lèvres et attrapa la salope apr le col.
Il la traîna dans sa chambre - le duo avait révisé les plans de chaque habitations de leurs cibles -, l'installa sur le lit et retira son t-shirt. Si ça avait été dans d'autres circonstances, il est probable qu'il aurait profiter de la vue, mais là chacun de ses regards et de ses sourires n'étaient que mensonges, inventions, subterfuges... Il arracha le calmant du bras de la jeune fille et la laissa se réveiller. Elle avait des jolies yeux de biches mais la cruauté qui brillaient dans ses mêmes yeux faillit faire vomir Ézéchiel.
《 Vous êtes qu...
Elle s'arrêta tout net et papillona un instant. Le mi-guépard lui décocha un sourire ravageur. La mouche tomba aussi net dans la toile de son prédateur. Il lui colla un doigt fin sur les lèvres, parfaitement conscient que le fait d'être dans une tenue aussi restreinte jouait en sa faveur. L'autre rougit et répondit à son sourire. La nymphomanie était une maladie rare, mais très amusante à exploiter...
- Et si nous jouions ensemble ? susurra Ézéchiel près de l'oreille de sa victime.
- Oh oui, avec joie~...
Sa notion du danger était étouffée par un besoin pathologiquement dangereux d'endorphine et de plaisir charnel. Ézy lui embrassa la nuque, la laissant se tortiller pour retirer son jean bien trop moulant à son goût. Rien que le legging que lui-même portait le perturbait alors sur quelqu'un d'autre ? Yerk. Enfin, il continua à jouer le jeu et laissa ses mains atteindre la poitrine de sa cible. Elle poussa un soupire d'aise quand la chimère la lui caressa doucement. Aussitôt, Ania lui arracha sa capuche, laissant apparaître deux oreilles touffues. Elle haussa un sourcil et Ézéchiel s'immobilisa.
Mais, complètement abrutie par son addiction elle murmura :
- Coucou petit chaton~...
Ézy retint un soupire de soulagement. Il passa un long moment avant que, sentant que la jeune fille allait finir par passer à l'étape supérieure, le prédateur ne se recule. Sa proie poussa un gémissement désespéré, dans le but, évident, de l'exciter. Malheureusement pour elle, elle n'attirait pas du tout son nouvel ami. Celui-ci tendit la main vers la fameuse bouteille et l'ouvrit. Il fit mine de la boire, mais ne s'y risqua pas. L'autre minauda :
- Tu ne m'en propose même pas~ ?
Il fit semblant d'hésiter et finit par lui tendre. Elle se redressa pour en boire un peu avant que le jeune homme ne l'encourage :
- Bois tout si tu veux... Je ne vois pas pourquoi tu devrais te priver...
Ce fût au tour de Ania d'hésiter avant de reporter le goulot à ses lèvres. Elle vida la contenue du flacon en un clin d'oeil et fronça les sourcils brutalement :
- C'est quoi comme cocktail ton truc ?
Ézéchiel sentit un plaisir immense monter en lui. Ça y est, elle commençait à l'intéresser. Il roucoula :
- Du venin d'araignée banane ma chère !
Ania eut un instant de... de bug. Elle poussa un gémissement très, très déplacé et lâcha la bouteille. La chimère replaça sa capuche, quitta le lit et expliqua :
- Ce venin à la particularité, assez étonnante, de provoquer une érection brutale, longue et très douloureuse chez les hommes. Et tu sais ce que ça fait chez les femmes ?
Elle secoua la tête, se mordant les lèvres jusqu'au sang pour ne pas hurler... de plaisir. Ézy mit fin au suspens en murmurant, à deux centimètres de son visage :
- Ça leur donne la putain d'impression de jouir. Avec les hormones et tout. Un putain de bonheur. Pas vrai, salope ?
La pauvre nymphomane parvint à articuler un "pourquoi" qui se termina par un autre gémissement. La réponse d'Ézéchiel fut aussi courte que fracassante :
- Maximilien Nikalos. Attaques-toi aux bonnes personnes la prochaine fois... "putain". 》
Il sortit une des broches lézard et lui épingla sur le soutien-gorge. Il fit claquer un bisou sur son front et tourna les talons, sans autre forme de procès, la laissant gémir de façon pitoyable. Ahhhh les araignées-bananes. Il était fort probable qu'elles aient été promues au rang d'araignées préférées de notre petit tueur. Il attendit sa sœur dans le couloir, prêt d'Alissa, en se fumant une cigarette - la troisième de la soirée.
Parce que pendant ce temps, Azy n'avait pas rien fait !
Elle avait emmené Yita dans le cabanon, au fond du jardin, avec une pensée pour toutes les scènes morbides qui s'étaient passées dans ce genre de cabanon.
La chimère avait enlevé la fléchette et laissé sa proie se réveiller. Elle avait accroché la broche pendant ce temps, consciente qu'elle n'en aurait pas le temps après. Yita avait donc ouvert les yeux dans la lumière chiche de l'habitacle de bois, avec une enfant souriante, vêtue de noir et tenant fièrement une jolie boîte en carton.
《 - Qu'est-ce que tu me veux petite ? couina-t-elle.
Ah ! Pour une fois on ne lui demandait pas son CV ! C'était agréable. Azélie annonça donc, de but en blanc :
- Te tuer, pardi !
Yita cligna plusieurs des yeux avant de froncer les sourcils :
- Quoi ? Mais pourquoi ?
L'autre soupira. Bon, elle y avait cru mais non. C'était repartie pour les questions bateaux...
- Parce que tu as brisé mon meilleur ami !
- Qui est ton meilleur ami ?
- Maximilien Nikalos !
Yita eut un moment de réflexion avant d'éclater de rire. Azélie serra la boîte dans ses bras en même temps que ses dents. L'autre se rendit compte que quelque chose clochait car elle cessa brutalement de rire. Elle soupira et se leva pour prendre le visage d'Azy entre ses mains :
- Écoute chérie, tous les gamins font des erreurs, plus ou moins grosses. Oui, ce qu'on a fait c'est carrément immorale, mais on ne peut rien y faire. C'est comme ça. Tu sais, il n'avait qu'à pas être pd.
Si Azy avait faillit croire à sa tirade, la fin fût comme une douche froide. Elle repoussa sa cible sur le sol et gronda :
- Et vous, vous n'aviez qu'à pas être aussi cons !
Elle donna un coup de griffes dans la boîte et la balança au sol. Derrière Yita. Les deux filles regardèrent avec fascination la première araignée s'extirper du carton. Azélie réagit au quart de tour, contrairement à l'humaine qui restait paralysée par la peur. Elle attrapa la clé de la seule porte, bondit hors du cabanon et enferma Yita. Les cris explosèrent si vivement que la mi-ratte dû plaquer ses mains sur ses oreilles pour éviter d'avoir une déchirure des tympans. Sa cible se mit à tambouriner sur la porte en hurlant. Avec une joie malsaine, Azy lança, aussi fort qu'elle pût :
- Tous les gamins font des erreurs ! 》
Elle s'enfuit en courant, se défilant du concerto en cri majeur que lui offrait Yita. Elle arriva à moitié essoufflée de son sprint devant son frère. Celui-ci écrasa sa cigarette sur la tapisserie avec un joli sourire. Il attrapa Alissa par les chaînes et sortir avec la jeune fille encore endormie.
Les deux regagnèrent très vite leur véhicule, balançant sans aucun soin, leur cible à l'arrière. Ézéchiel se rhabilla pendant que, pour une fois, Azélie conduisait. La jeune fille avait eu son permis il y avait deux mois et conduisait donc encore prudemment. Il leur fallu donc près d'une heure pour rejoindre le plus gros cours d'eau qui sillonnait la ville.
La nuit apportait son lot d'imprévues, mais ce soir, les porteurs de mort avaient de la chance. Ils sortirent dans un silence macabre et Ézy se chargea de faire descendre Alissa du coffre. Il lui arracha sa fléchette et la balança à quelques centimètres du bord de l'eau, avec toute la violence qui courrait dan ses veines.
Il fallut quelques secondes à la jeune femme pour rouvrir de grands yeux sur ses agresseurs. Elle allait ouvrir la bouche, mais Azy la coupa :
《 On est des amis de Maximilien Nikalos.
Alissa referma la bouche. Après un instant, elle la rouvrit et de nouveau, Azélie la devança :
- Te noyer. On veut te noyer. Dans le fleuve tranquille que tu trouveras derrière toi.
Cette fois, la réaction de l'autre fût plus violente. Elle se retourna et fixa avec horreur les flots monstrueusement lents. Même Ézéchiel se tenait à bonne distance du bord, une cigarette à la bouche. Alissa bredouilla :
- Je... Non ! Vous... Vous êtes malades ?! On... On p... peut s'arranger !
Les deux albinos échangèrent un regard et explosèrent franchement de rire. Se faire traiter de malades, ils connaissaient, mais que la cible tente de négocier ? Ça c'était nouveau ! L'aîné secoua la tête :
- Non, non, chérie. Tu te serais excuser, ça aurait potentiellement été possible. Mais là, c'est beaucoup trop tard. Tu as manqué ta chance !
- Alors pourquoi ne pas m'avoir laissé... endormie ou... ou je ne sais pas quoi ?! s'étrangla Alissa
Cette fois, le sourire qui étira les lèvres de son frère fit frissonner la mi-souris. Même sa voix était plus inquiétante quand il gronda :
- Mais pour que la peur te ronge les entrailles, pardi. Que tu sentes la fatalité immobiliser tes muscles un à un puis l'oxygène te manquer. Que tu sentes les flots jouer avec toi comme tu as jouer avec MON Maximilien.
Il se trouvait maintenant à une poignée de centimètres de sa proie. Elle ouvrit la bouche, mais Ézy, les mains dans les poches, lui envoya un coup de pied dans le plastron. Comme au ralenti, son corps bascula, tout doucement. Elle hurla. La peur des fonds marins. Certes, ils n'avaient pas de mer sous la main, mais ce torrent lent et calme, suffirait à tuer une jeune humaine enchaînée. Elle s'échouerait probablement près des quais dans 2-3 heures...
Sa broche brilla un instant sou l'éclat lunaire avant que son corps et les chaînes n'émettent un "plouf" lourd. Azy et Ézy se délectèrent de la terreur vive qui marquait ses traits.
- La même que sur cette putain de vidéo.
- La même, répondit Azélie à son frère.
Elle marqua un silence, profitant du bruit de l'eau paisible et demanda :
- Tu t'es vraiment approprié Maximilien ou j'ai rêvé ?
- Tssss... Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Ne me "tssss" pas ! On dirait Lyam !
Les deux échangèrent un regard où brillait une fausse colère. Ézéchiel finit par rougir et détourner les yeux :
- C'est bon, t'as raison. Je suis peut-être UN PEU possessif.
Sa cadette le suivit vers le véhicule à petits pas bondissant :
- Un peu ?
- Ok, beaucoup ! concéda finalement l'autre en ouvrant la porte du bolide. 》
Satisfaite, Azélie le lâcha et grimpa avec lui. Elle tapota dans ses mains, excitée à l'idée de tuer leur prochaine et dernière victime.
Leur préférée.
Le plus vicieux.
Un triple récidiviste.
Lenzo.
Le véhicule fonça jusqu'aux quartiers riches. Plus précisément vers une barre d'immeubles assez reconnue. Plus précisément vers un immeuble. Blanc, gris clair, vitré, avec un magnifique rooftop. Malgré l'heure tardive - 1h et des poussières d'après l'horlogerie électronique du tableau de bord - les routes étaient bondées, presque bouchonnées. Il fallut donc un long moment au duo tueur pour parvenir à la porte du bâtiment de leur cible.
Pour ses beaux yeux, ils avaient préparés les grands moyens, mais le nombre affolant - littéralement pour Azélie - de passants, poussa les Fayards à tout mettre dans des valises de voyage. Au lieu d'entrer par effraction, ils... sonnèrent à l'appartement de Lenzo.
La voix encore à moitié endormie jeune homme résonna dans l'interphone. Cela excita tellement Ézéchiel que Azélie fût obligée de prendre la parole pour éviter que son frère ne rugisse comment ils allaient mettre fin à sa vie :
《 Bonsoir euh... Lenzo, c'est bien ça ?
- Ouais... C'est pourquoi ?
- On est les petits-enfants de la grand-mère du dessus et...
-M'dame Danoé ?
- Oui ! Celle-là même ! On devait arriver plus tôt dans la soirée mais... notre avion a eut du retard et tout... On ose pas la réveiller et sonner... 》
L'autre sembla hésiter. Les Fayards comptaient surtout sur sa fatigue et son manque de cohérence pour leur ouvrir. Non parce que, sérieusement, comment des inconnus pourraient connaître son prénom ?! Mais ouvrir à sa mort était aussi très symbolique...
Le duo se glissa dans la cage d'escalier. Ézéchiel avait une cigarette coincée entre les lèvres et les spasmes qui secouaient sa queue et ses oreilles témoignaient de sa hâte. Bientôt, ils furent devant la porte de leur cible.
Il toquèrent simplement. Lenzo ouvrit avec un bâillement. L'instant d'après, il ouvrit de grands yeux... avant de les plisser :
《 C'est vous qui avez appeler à l'interphone.
- Perspicace pour un futur mort... 》
La pic d'Ézy termina de reveiller leur proie. Elle tenta de fermer la porte, mais Azy fut plus rapide. Elle envoya son coude, renforcé par des morceaux d'acier, dans le battant qui explosa. Son frère siffla entre ses dents, appreciateur alors que le couinement effrayé de Lenzo résonnait de l'autre côté. Sans attendre, la jeune fille passa son bras dans le trou créer par l'impact et enclencha la poignée.
Elle entra sans hésitation, suivit par l'aîné qui referma la porte bien abîmée. Lenzo était hors de vue. Azélie chargea le pistolet à calmants. Ézéchiel fit de même.
Ils eurent juste à patienter, dans un silence total. Au bout de 5 minutes, Lenzo passa sa tête pour voir si ses prédateurs avaient disparues... Il se prit deux fléchettes dans la gorge. Tous les Fayards n'étaient pas aussi doués que Talia pour tirer aussi elles étaient équipées de mini-têtes chercheuses. Leur cible tomba brutalement, les yeux vides et hagards.
Le duo échangea un sourire carnassier et s'avança vers lui, menaçant...
Quand Lenzo rouvrit les yeux, il était enchaîné sur une chaise roulante, tout en haut de son immeuble. Il n'était pas au bord du vide, pourtant l'humain pâlit. Azélie imaginait sans mal son cerveau lui créer une série d'images vertigineuses. Ah la peur du vide... Si facile à exploiter.
《 Alors le caïd, on flippe ?
Le ton vibrant d'Ézy couvrit un instant le hurlement du vent. Le mi-guépard semblait totalement à l'aise sur ce toit à plus de 2oo mètres au dessus des voitures. Azy, elle, était un peu plus tendue, mais pas autant que la cible. Les deux albinos s'avancèrent, sortant de l'ombre d'une façon absolument effrayante.
Lenzo posa sur eux un regard absolument terrorisé que le duo savoura avec un sourire cruel. Les mains dans les poches, Ézéchiel se pencha à un souffle du visage de l'humain. Azélie lui laissa le plaisir de torturer Lenzo. Des deux, c'était lui qui brûlait le plus de venger Maximilien. À tel point que ça en devenait parfois vraiment effrayant... Mais jamais son frère n'aurait fait de mal à ses proches, alors le reste de la fratrie laissait couler. Mais aujourd'hui, sur ce toit... La chimère semblait vouloir arracher les entrailles de sa proie et les lui faire ingurgiter... par l'anus.
Azélie tira la langue alors qu'une image vraiment peu ragoûtante s'affichait dans son esprit. Elle reposa son œil rouge sur son frère quand il commença à parler :
- Tu regrettes maintenant ?
Lenzo fronça les sourcils. Et il sembla avoir un déclic. Il bégaya :
- Max...Maximilien...
Le mi-guépard se tourna vers sa sœur :
- Il est plus futé que les autres !
- Les autres ?! hurla Lenzo, Vous les avez...
- Assassiné de la plus traumatisante des manières.
Ézéchiel hocha la tête à la tirade de la cadette et se reconcentra sur sa cible :
- Et tu vas subir le même sort. Mais avant, j'aimerais que tu t'excuses.
- P...Pourquoi ?
- Pour ce que tu as fait au bleu.
- Maximilien ?
- Ouais. Excuse-toi et il y a une petite chance que je te laisse la vie sauve.
Il sourit franchement. Après tout, le but du duo n'était-il pas la rédemption des harceleurs ? Lenzo expira calmement et dit :
- Dans ce cas, sache que je m'en veux vraiment. J'étais jeune. J'étais... bordel, même le terme con ne suffit pas !
- J'te l'fais pas dire... marmonna Ézéchiel
- Aussi, sache que je suis véritablement et sincèrement désolé et que si j'avais Maximilien en face de moi je m'agenouillerais pour lui réclamer son pardon.
Cette déclaration fût accueilli par un silence sceptique. Azélie s'était prise d'intérêt pour la magnifique vue qu'offrait Néolus et ses alentours, mais ses oreilles captaient tous les accents dans la voix des deux mâles derrière elle. Aussi, elle entendit très bien son frère murmurer :
- Tu sais quoi ? Je m'en branle.
Lenzo blêmit. Il avait visiblement eut trop confiance en ses aveux. Car les albinos n'étaient pas prêt à revenir en arrière. Ézéchiel surtout. Il grinça, en agitant la queue d'un air mauvais :
- Je m'en branle mais le pire, c'est que je te crois. Tu vois le paradoxe ? Mais bon, on est pas là pour que je déblatère mes problèmes psychologiques, t'es pas psychiatre. Tout ce que tu dois savoir, c'est que tu vas crever.
- Mais je me suis excusé ! hurla Lenzo
Ézy éclata d'un rire franc et sourit :
- Ouais. Mais c'est comme quand tu obliges une pute à hurler son désaccord. Au final, tu vas la baiser, tu vois ? Bah là, c'est toi qui t'es fait baiser mon pote.
L'humain chercha de l'aide du regard. Ses yeux se posèrent sur Azélie. Il l'appela avec l'énergie du désespoir et la jeune fille se retourna, sincèrement touchée. Elle haussa un sourcil, attendant qu'il parle :
- Je t'en supplie gamine, aide-moi ! J'ai fait ce que vous vouliez !
Mais la mi-ratte secoua la tête :
- Désolée. On m'a programmé pour obéir à Ézéchiel. Et puis... Moi aussi j'ai envie que tu crèves !
Le vent ébouriffa ses cheveux maintenant courts. La lune fit briller ses yeux rosés. La nuit accentua la blancheur de son teint. L'éclairage chiche de la ville fit scintiller la craquelure noire sur son front. Son ton se fit grinçant, crissant, comme des griffes contre de la pierre :
- Je n'aime pas spécialement Maximilien, siffla la créature en fouettant l'air de sa queue, Mais j'avoue que j'aimerais bien voir l'horreur sur ton visage. En plus, rare sont les fois où ma petite Azélie ose se salir les mains. C'est un grand jour !
La bête renifla, méprisante et posa des yeux maintenant rouges sur Ézéchiel :
- Tue-le, sous-fifre.
Mais celui-ci posa les poings sur les hanches :
- Nahema ! On a dit quoi avec les sous-fifres à tout va ?! Et le mot magique, je te prie.
Voyant son effet brisé sans aucun remord, Nahema cracha comme... comme un rat. Elle chuchota :
- Tue-le, s'il te plaît.
Satisfait, Ézéchiel lui accrocha la broche en forme de lézard sur le plastron en tapotant gentiment.
- Non, supplia Lenzo, Non, non, non, je vous en prie, non ! 》
Mais le mi-guépard attrapa les accoudoirs de la chaise roulante et se précipita vers le bord avec un sourire psychotique. Lenzo se mit à crier et à ruer, en vain. Son opposant tenait tête à un spinosaure alcoolique, il ne fallait pas l'oublier !
Bientôt, la pauvre chaise bascula dans le vide, entrainant la proie des Fayards. Ceux-ci le saluèrent de la main, comme des enfants partant en colonie de vacances.
Un craquement sourd et une série de klaxons saluèrent son atterrissage. Le frère et la sœur se regardèrent, la craquelure sur le front d'Azélie ayant disparue. L'aîné tendit la main, paume vers le ciel et la cadette frappa dedans avec un sourire calme. Bras dessus, bras dessous, ils repartirent tranquillement.
La vengeance était accomplie.
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Le lendemain, vous vous doutez que le réveil fut très dur... Mais au moins, il eut le mérite d'être !
À 11h cependant, Azélie était déjà penchée sur le journal local avec un sourire enthousiaste. Elle sirotait une tasse de thé noir quand son frère entra dans le petit salon, les cheveux en bataille et l'air mauvais.
De base, Ézéchiel n'était pas matinal. Alors imaginez son humeur fracassante ! Il maugréa, encore abruti de sommeil :
《 'lut...
Il attrapa la cafetière et une tasse, mais après un instant d'hésitation, il reposa la tasse et but directement dans le récipient de métal. Sa sœur lui laissa 3 minutes avant de lui bondir presque dessus :
- On fait la une !
Les deux autres étaient déjà partis, fignolant quelques bricoles pour le second coup de pied dans la fourmilière des Fayards.
Ézy comprit donc que le "on" désignait le duo qu'il formait avec Azélie. Son intérêt fut piqué à vif et s'approcha en s'essuyant la bouche du revers de la manche. Il était encore en caleçon et avait passé un t-shirt complètement au hasard. Dans cette tenue minime, il se pencha par dessus l'épaule de sa sœur.
Déjà, la première page hurlait "Mystérieux meurtres à Néolus". Sympathique. Le titre plut au jeune homme qui reprit une gorgée de caféine. Si Lyam avait été là, il aurait probablement dit qu'associer la caféine à son hyperactivité était un mauvais plan mais il n'était pas là !
- Regarde un peu ça !
Azélie couinait, excitée comme une puce en lui montrant les deux doubles pages qui étaient dédiées aux meurtriers. Il était dit que les meurtres brillaient par leur originalité, leur précision et leur horreur. Tout avait été calculé à la seconde prêt. Ce qui ne collait pas avec les nombreux mégots laissés sur les lieux des crimes. Mais aussi les empreintes digitales. Empreintes qui avaient menés à... rien. Du tout. Comme si les tueurs étaient des fantômes.
Ézéchiel sourit et Azélie aussi, par mimétisme. Leur coup était parfait. Et comme prévu, il faisait paniquer tout le monde. Mais le meilleur était à venir.
Le meilleur constituait la partie où l'article parlait des broches, des poils de guépard, de rat, des cheveux blanc et du poignard marqué du scorpion laissé sur place. Une série d'indices que seul ceux connaissant les Fayards pouvaient exploiter.
- C'est génial, conclut Ézy, en se redressant, un fin sourire flottant sur les lèvres.》
Il laissa sa sœur dans son monologue de lecture de l'article entier et s'avança vers la fenêtre. Néolus était déjà bien réveillé. Quelque part, un des membres de la Résistance allait probablement tomber sur la revue. Il allait peut-être le lire. Pourquoi pas le ramener ? Oui. Il y avait quelques chances que leurs amis comprennent.
Et pourquoi mieux ?! Et pourquoi pas leurs ennemis ?!
Ézy pouffa tout seul en imaginait la tête d'Elsa-Mina, Jonas, Lost, Noa, Armand, Mavis, Clémentine, le Mamba ou bien Maximilien. C'était surtout sa réaction à lui qui intriguait Ézéchiel. Comment allait-il le prendre ?
Bon, pas besoin de se faire un nœud au bid, de toute façon, ce qui était fait était fait ! Il ne restait plus qu'à avancer...
Les basses de History Maker résonnèrent dans la petite pièce. L'albinos se tourna vers sa sœur qui avait lancé la mélodie sur l'enceinte familiale. Ézy sourit de plus belle.
L'instant d'après, les deux chantait la musique avec une ardeur nourrie d'espoirs, de soulagement, de joie, de peur et d'appréhension aussi, mais ça, personne ne l'avouera.
La fierté Fayard, vous connaissez ?
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ET BAH VOILÀ.
Je crois que ça fait deux semaines que je suis sur ce texte qui, au final, n'est pas si ouf.
Mais bon, il était essentiel.
J'ai... adoré l'écrire. Ça m'a permit de poser masse de questions sur le fonctionnement du labo à Chinchin mwahahah. Et aussi plein de questions à Euca à propos de Maxou.
Et puis, comme d'habitude, écrire des pdv narratifs de mes Oc's, j'adore !
Enfin, bravo à vous d'avoir lu jusque là. Franchement... respect, ce texte est teeeeellement long (il fait 7635 mots svp ;^;)! J'espère en tout cas qu'il vous aura plus !
Je rappelle que je suis en vacances donc je vais répondre à vos comms, ÉVIDEMMENT, mais parfois ça peut prendre un pitit peu de temps.
Sur ce, bizous sur vos oreilles, je vous kiffe TOUS >^>. Le premier qui fait sa drama-queen/king je le frappe en wi-fi.
Tchuss !
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