Comment j'ai vendu mon frère.

~PS : J'regrette pas.

《 - À vos marques...

Le froid mordant grignotait les doigts de Lyam, serrés autour de la gâchette du pistolet.

- Prêts ?

La neige formait un tapis immaculé autour de lui et crissait à chaque fois qu'il basculait son poids d'un côté ou de l'autre de son corps.

- ...PARTEZ !

Il tira en l'air. Son frère partit au triple galop, sur la piste recouverte d'obstacles. Il était... 5h du matin, à la montre de Lyam. Cela faisait maintenant 16h, que les deux frères étaient dehors. Lyam n'aurait jamais dû montrer la nouvelle piste d'entrainement à Ézéchiel.

Son aîné était un crétin perfectionniste et téméraire. Les 6 premières courses s'étaient soldés par des chutes, des hématomes, des cris, des manifestations de rage et de frustration... Mais il fallait bien l'avouer, Ézéchiel était un crétin perfectionniste et téméraire... qui apprenait foutrement vite. A chaque course, il évitait l'obstacle suivant avec plus de souplesse, adaptait sa vitesse d'une façon plus optimale, chaque fois, il allait plus loin.

Mais bordel, pas pendant 16h !

Le plus jeune se les caillait sévère alors que son grand frère suait comme un porc, mais avec un sourire extatique. Depuis quelques jours, Lyam voyait bien qu'il de faisait royalement chier. Et un guépard qui s'ennuyait pouvait très vite devenir un danger. Aussi, il avait, avec Talia, construit cette piste.

Et à présent, il regrettait.

Un fracas de bois et d'acier le sortit brutalement de ses pensées. Il se frictionna les bras et plissa les yeux. Ézéchiel venait de se vautrer magistralement, au trois cinquième de la piste. Sonné, il se releva en trébuchant et jura plusieurs fois. Lyam soupira. Cet enfer n'allait donc jamais se terminé ?!

- Ne me dis pas que vous y êtes depuis hier...

Le brun se retourna pour découvrir Talia, les yeux pleins de sommeil, la queue et les cheveux ébouriffés. Elle tenait un plateau sur lequel fumait deux chocolats chauds. L'estomac de Lyam protesta à la vue des viennoiseries qui accompagnaient les tasses. Il en attrapa vivement une avec un grognement :

- Pas de soucis, je te le dirais pas.

Talia eut un demi-sourire amusé. Elle ne put que constater les doigts, les joues, les lèvres bleuis par le froid, la peau sèche, avide et les demis-lunes noires sous les yeux de son frère. Celui-ci avait conscience d'offrir un spectacle pitoyable, mais c'est à peine s'il avait l'énergie de tenir debout...

Il engloutit son croissant et son chocolat. Cela fait, il fut soulager de sentir la digestion provoquer de douces vagues de chaleur au creux de son estomac. Avec une douceur singulière, Talia décrocha les doigts de son frère de l'acier noir et froid du pistolet, alors que Ézéchiel les rejoignait au petit trot. Lyam maudit sa bien portance sur trois générations en se disant qu'il devrait peut-être se remettre au sport.

Finalement, son index lâcha la cross et l'arme tomba dans la main de la cadette. Elle fit claquer un bisou sur sa joue et jeta joyeusement :

- Je me charge d'occuper notre hyperactif. Va te reposer, t'es froid comme un cadavre. 》

Il hésita un instant, mais céda. Son corps entier hurlait "JE. VEUX. ME. REPOSER.", alors que son cerveau, plus calme estimait qu'il aurait pu rester encore 8h comme ça avant d'être dans un état critique.

Comme toujours, l'hétérogénéité de sa pensée reflétait l'hétérochromie de ses yeux. Il soupira et tourna les talons vers la bâtisse construite dans une architecture japonaise traditionnelle. Il fit un rapide tour par le jardin et se glissa sous une arche. Trois pas en avant, quatre à gauche, traverser le petit pont... il souleva une pierre et sourit.

Une jolie bouteille remplie d'un liquide transparent l'attendait sagement. Il l'attrapa avec une énergie brute, ôta le bouchon, s'assit lourdement dans la neige et porta le goulot à ses lèvres. Dès la première gorgée, son corps se réchauffa. Lyam eut un sourire satisfait et se leva... avant de lâcher un juron. Il avait oublié qu'il était presque à jeun. Et la gorgée qu'il venait de prendre aurait séché les plus jeunes alcooliques.

Le scientifique cligna des yeux pour essayer de chasser le brouillard qui occupait maintenant sa vue. Seul, il secoua la tête et pesta contre sa propre stupidité. Mais la tentation fût plus forte. Il prit une seconde gorgée puis rangea rageusement la liqueur traîtresse.

Un peu sonné, mais vaillant, Lyam reprit le chemin inverse. Le froid avait complètement déserté son organisme et, avant de rentrer, il enleva son écharpe. Il se faufila jusqu'à sa chambre en notant les notes de piano qui voletaient entre les murs de papiers. Azélie faisait ses exercices.

Le brun fit coulisser sa porte pour retrouver un semblant d'intimité. Il se laissa tomber sur son lit avec un soupir excédé. Mais l'alcool n'avait pas hydraté sa peau de mammifère marin. Elle réclamait impartialement une douche.

Avant de céder au caprice de son corps, Lyam s'étira de tout son long pour s'emparer de la poignée du tiroir de sa commode. Il l'ouvrit et glissa son ongle dans l'encoche prévue à cette effet pour débloquer le double fond. Là, il tomba face à face avec un cahier à la couverture noire, en cuir. Un sourire psychotique tendit ses lèvres alors que ses doigts agiles attrapait le cahier. Il le ramena à lui et l'ouvrit précautionneusement.

Les premières pages étaient noircis de noms, barrés d'un trait rouges. Il continua pour tomber sur une double page avec un unique nom : Morgan.

Tout son corps se tendit à la seul lecture de ce mot. Heureusement, les lettres étaient recouvertes d'encre rouge, tant et si bien que la feuille avait été percée à plusieurs endroits. Lyam eut un reniflement satisfait et tourna la page. Cette fois, il tomba sur un nom à la valeur tout à fait différente : Angélique. Sa propre absence de réaction le choqua, comme à chaque fois. Mais il s'y était habitué. Comment aimé une femme qui laisse son mari vous tabasser ? De toute façon, le nom était lui aussi sévèrement barré.

Lyam continua de tourner les pages. Son cœur se serra quelques secondes plus tard.

Gina.

Il soupira et resta un moment à contempler les lettres souples. Le trait était hésitant, tremblant, comme fait à contrecœur. Et c'était le cas. L'alcool couplé à sa tristesse lui arracha une larme. Elle roula sur sa joue pour tomber sur le papier. Elle rejoignait des dizaines de petites taches rondes. Lyam se passa la main dans les cheveux et sa respiration se fit plus tremblante. Les souvenirs se succédait comme les vagues sur la plage. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas regretter. Pas maintenant, pas si loin. Il était coincé, acculé. Il était trop tard pour faire demi-tour.

Alors il tourna presque violemment la page. Malheureusement - ou heureusement ? -, il ne pouvait même pas noyer sa rage dans l'alcool comme d'habitude. Avec ses frère et sœurs, c'était complètement impossible. Il risquait de se faire griller et ce n'était vraiment pas le moment.

Le nom suivant lui porta une bouffée de rage.

Elsa-Mina.

Sa cible numéro deux en cet instant.

Et plus loin, il tomba sur sa cible numéro une.

Jonas.

Les deux noms n'étaient pas encore barrés mais Lyam attendait chaque jour celui qui lui permettrait de rayer de vermeille ces nomenclatures qui le faisait grimacer de dégoût. Deux cibles. Ce n'était pas difficile. Pourtant, il avait déjà échoué une fois avec Jonas. Il avait failli se cramer les ailes et retourner à la cage départ.

Lyam eut un sourire. La "cage départ". Il tenait cette expression de son grand-père, Idzël, qui lui rappelait sans cesse que, dans ce monde, il n'y avait que des cages, plus ou moins jolies, plus ou moins grandes...

Le scientifique reprit sa lecture. Et quelques pages plus tard, le choc fût si violent qu'il dessoûla d'un coup.

Cassandra.
Naya.

Il eut l'impression que son cœur ratait un battement. Comme souvent, une question, en lettres de feu, brula dans son esprit : Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi en arriver à se telles extrémités ?

Pour survivre.

Il tourna la page en tremblant. Et là, son estomac se tapa un trip.
Lyam ferma les yeux pour retenir la nausée qui le saisissait sans vergogne. Mais, pour une fois, les noms n'avaient rien à voir là dedans. Son métabolisme manquait simplement d'eau. Donc il pétait joyeusement son câble.

Le brun ferma le cahier, le remit à sa place en essayant de retenir les tremblements qui le secouait, et fila dans sa salle de bain.

Il alluma l'eau chaude et laissé la vapeur l'entourer, alors qu'il se défiait du regard dans le miroir. Mais finalement le reflet gagna; Lyam baissa les yeux. Il parvenait de moins en moins à se regarder en face. Et il détestait ça. Parfois, la culpabilité l'étouffait. Et la solitude, aussi. Le poids d'un secret qu'il ne pouvait pas partager.

Mais ça avait toujours été son rôle.
C'était comme ça : immuable.

Lyam plongea dans l'eau du bain et frémit en sentant sa peau s'hydrater. Le frisson descendit le long de sa colonne et il fronça le nez en sentant son instinct lui souffler de piquer une tête. Sa logique répondait que "piquer une tête" dans 4o centimètres d'eau était impossible.

Mais il aurait bien aimé...

Le jeune hybride souffla bruyamment en se pinçant l'arrête du nez. S'il ne parvenait toujours pas à contrôler son propre instinct, comment était-il censé gérer ceux des autres ?!

Après plusieurs minutes à méditer dans l'eau chaude, et quand celle-ci commença à refroidir, il s'en extirpa pour s'enrouler dans une serviette et s'assoir par terre.

Il se repassa en boucle les événements qui devaient arriver dans 2 an et 6 mois, tout pile. Il les repassa en boucle, jusqu'à ce que les mots s'embrouillent dans son esprit. Ce plan était encore inconnu de ses frère et sœurs, mais cela viendrait...

Une fois sûr qu'il connaissait le plan sur le bout des doigts, il sortit, attrapa des vêtements à la va-vite, les enfila et jeta un œil dans le couloir.

La voie était libre.

Il fila, sur la pointe des pieds. Le piano s'était arrêtée, Azélie et sa putain d'ouïe pouvait apparaitre à tout...

《- Tiens, tu sors de la douche ?

...moment.

Lyam se redressa et se retint de tiquer. A la place, il lui offrit un regard de biche battue :

- Ouais. J'avais envie de sortir. Dehors. En ville. Loin.

- Tu t'es encore fritté avec Ezy ? rigola sa cadette

- Pas du tout ! assura Lyam, J'ai juste... besoin d'air.

Azélie resta un moment les bras croisés, dans sa robe blanche en laine. Lyam sut instantanément qu'elle écoutait son cœur, en voyant les oreilles tournées vers lui. Il jura intérieurement. Et se mordit la langue quand elle souffla :

- Tu me caches quelque chose...

Elle plissa les yeux et, au grand soulagement de Lyam qui loua ses ancêtres, finit par hausser les épaules :

- Mais bon, tout ce que tu fais ne me regarde pas ! Je dirais aux autres que t'es parti te balader. Fais gaffe à toi Lyly.》

Elle s'approcha, lui claqua un bisou sur la joue et repartit d'un pas sautillant. Quand elle eut tourné au bout du couloir, Lyam s'essuya la joue avec dégoût. Aussitôt, il tourna les talons et courut sans s'arrêter jusqu'à être hors du domaine.

Quand ses pieds touchèrent le béton givré, il poussa un profond soupir d'aise. Il fourra ses mains dans ses poches et se laissa engloutir par la foule hétéroclite qu'était celle du Japon. En vérité, il ne savait pas vraiment où il allait... Il trouverait bien. Ses pas le guidèrent au fil des petites rues étroites. Malgré son apparent laissé aller, ses yeux fouillaient la masse de gens à la recherche d'un potentiel danger. Parfois, il déployait ses ultras-sons, au tournant d'une rue ou quand il ne se sentait que moyennement en sécurité.

De fil en aiguille, le jeune homme aux yeux hétérochromes arriva devant un bar qu'il connaissait bien. L'enseigne vendait de bons alcools à de bons prix et les pochetrons possédaient souvent de meilleurs renseignements que Wikipédia sur le quartier, la ville ou le pays. En plus, le Sakura Vermeille proposait le journal, source d'information essentielle à la fratrie. Ces pour ces raisons et l'ambiance chaude et réconfortante du bar que Lyam savait parfaitement qu'il ne devait sous aucun prétexte n'y mettre que le bout de son orteil.




Lyam se prit la tête entre les mains en grognant. L'alcool commençait à faire effet... Sa chaleur corporelle était beaucoup trop haute; il transpirait à grosses gouttes. Il avait beaucoup trop chaud dans cette pièce où les vapeurs du saké lui rendait sa vision toute floue.

Pourtant il le savait, qu'il n'aurait dû, sous aucun prétexte, entrer dans ce foutu bar.

Quel crétin...

Il se jeta en arrière pour observer le plafond, les bras croisés.

7.

C'était le nombre de verres qu'il venait de siffler.

13.

C'était le nombre de message inquiet de sa fratrie et auquel il n'avait pas répondu

Parfois être le seul adulte dans une portée d'enfants immatures et capricieux avait du bon : vous pouviez hurler au scandale en partant sans aucune justification. Et le liberté, l'aventure, l'inconnu... Il n'y avait rien de plus bandant.

En plus, la solitude lui permettait de réfléchir à l'avenir, au passé, au présent. De résoudre les problèmes un par un... Bon, ça c'était sans l'alcool. Avec c'était beaucoup plus compliqué.

Il allait se lever quand Amaru Sato, le propriétaire de l'établissement posa brutalement sa main sur la table du scientifique. Par instinct, celui-ci porta la main à sa hanche mais ne put que constater l'absence de son marteau.

Heureusement pour lui, Sato ne lui voulait aucun mal. Il s'approcha de son jeune client et lui murmura à l'oreille :

《 - L'homme au fond, assis seul.

Lyam chercha la cible désigné et balbutia, complètement ivre mais méfiant :

- Bah... Qu-quoi ?

- Il a payé ta consommation et veut te parler.

L'autre tenta de se concentrer pour construire une pensée correct... En vain. Finalement, il tapota l'épaule de son ami et se leva d'un pas pesant, les mains dans les poches. Il avançait doucement pour éviter de trébucher. Il avait l'allure de ceux qui ont l'habitude de se déplacer dans le kaléidoscope de l'ivresse.

Il s'assit lourdement en face de "l'homme". Typé européen, blond cendré, yeux verts, mâchoire solide, nez fin, manucure, habits chers mais neuf, chaussures propres marqué par l'infiltration de l'eau, trace rouge au niveau du cou, montre en cuir usagée,   chaussettes rouges criardes, poils d'animaux sur les jambes de son pantalon, tâche de vieux sang sur le côté droit de la boutonnière de la chemise bleu ciel, col froissé, marque rouge au majeur...

- Merci pour la consommation. Désolé pour votre patient.

- Ma... ? bredouilla l'inconnu, visiblement surpris de cette entrée en matière

- Un chien, berger australien, gris blanc et noir, aux yeux vairons.

L'interlocuteur de Lyam fut scotché. Il resta bouche bée. Le scientifique s'affala sur sa chaise et le décortiqua nouveau. Les mains propres, rasé de près, un bras légèrement plus musclé, une ride du lion, marque de pince-nez sur l'arrête nasale, couture de la veste légèrement défaite, comme si elle s'était pris quelque part...

- Comment... ? couina l'inconnu, stoppant le jeune homme dans son exploration.

Ce dernier s'expliqua aussitôt :

- Les poils gris, blancs, noirs sur votre pantalon. Votre regard long dans mes yeux, suivi d'une marque de surprise au lieu de peur, par un tic de la commissure droite, je suis d'accord, les individus aux yeux vairons sont rares. L'état de votre montre, que vous devez donner à vos patients pour les déstresser. Vous semblez être propre sur vous, pourtant il y a cette tâche de sang, un oubli ? Probablement. Mais alors pourquoi ? Le choix bleu ciel de la chemise note un besoin instinctif d'apaisement, c'était une opération dangereuse. Mort du sujet ? Oui. Sinon votre pupille serait plus dilatée de 15 % car je viens d'accéder à votre demande en venant à cette table. Et si j'avais eu faux vous auriez froncé les sourcils, hors vous écarquillez les yeux, signe de ma justesse.

Il s'arrêta pour reprendre son souffle. Mais il ne laissa pas le temps au pauvre homme de reprendre la parole, il déballa :

- Vous êtes célibataire, divorcé, souhaitez faire une bonne impression, êtes légèrement stressé par la réaction des maîtres de votre patients, en témoigne le tapotement de vote index sur la table. D'ailleurs, vous étiez dans la lune sur le chemin et vous êtes pris dans un grillage. Vous avez l'habitude de travailler à l'intérieur et n'avez pas pris le temps d'imperméabiliser vos chaussures ni d'enlever votre collier-badge de la clinique vétérinaire d'où vous travailler. Vous ne l'avez fait qu'en arrivant, pour me cacher votre nom et votre prénom. Dans la précipitation vous avez tiré trop fort, vous blessant légèrement. En fait, vous vouliez faire belle et grande impression. Autant vous dire que c'est raté.

Il y eut un long silence. L'interlocuteur bégaya :

- Je... Je vois ça...

- Monsieur ? fit Lyam en tendant la main

- Théodore Lutz, répondit l'autre en la serrant fermement, On m'avait chanté vos éloges mais pas à ce point là !

Le plus jeune ne répondit. Il ouvrit et ferma plusieurs fois sa main avant de demander de but en blanc :

- Vous fumer ?

- Euh... Oui ?

- Je peux avoir en avoir un ? Je suis en manque depuis 5 ans. Si je n'étais pas alcoolisé je ne vous demanderais pas, mais quitte à pêcher, pêchons bien.

- C'est à dire que... que je ne fumes pas du tabac.

- Je sais. Je parle de joint.

- Oh !

Il sortit précipitamment son matos, au grand plaisir de Lyam qui croisa les bras sur la table pour y poser sa tête, comme un enfant impatient. Toujours impressionné, Théodore lui roula son pétard, l'alluma et le lui tendit.

Le scientifique se redressa, l'attrapa et le fuma longuement, avec un sourire extatique. Finalement, il demanda joyeusement :

- Bon, qu'est-ce que vous m'voulez, l'ami ?!

- Voilà, j'ai entendu parler de vos prouesses en... en matière d'assassinat.

- Âge, sexe, genre, origines, odeur, taille, poids de la cible, je vous prie.

Théodore agita les mains, paniqué :

- Non, non ! Vous m'avez mal comprit ! Je voudrais... je voudrais que votre frère aîné... Comment il s'appelle déjà ?

- D3STR0Y ?

- Oui ! J'ai appris qu'il maîtrisait l'art du katana et j'ai un ami qui dirige une école d'arts martiaux traditionnel... Vous pensez qu'il pourrait donner des cours ?

Lyam reprit une bouffée de cannabis et plissa les yeux. Il imagina un instant Ézéchiel en prof et éclata de rire. Théodore, surprit, eut un mouvement de recul. Il bredouilla :

- Je... Je vous paierais. J'ai beaucoup d'argent !

Immédiatement, le jeune hybride cessa de rire. Il se redressa et décocha un regard venimeux à sa nouvelle proie. Son sifflement rappela plus celui d'un serpent que d'un dauphin :

- Combien ?

- 7 ooo Yens par moi !

Lyam écrasa son mégot sur la table, le jeta au loin, croisa les mains et posa sa tête dessus :

- Je suis pas né ce matin, 18 ooo.

- Si je n'étais pas venu vers vous, vous n'auriez rien touché !

- 16 ooo

- Je propose 8 ooo.

- 14 ooo.

- Peut-être 9 ooo.

- 12 ooo.

Théodore le fixa un moment avant de sourire :

- C'est d'accord. Vous avez le sens des affaires !

Il tendit une main que Lyam prit avec joie. Aussitôt, il ressera son étreinte jusqu'à ce que les os craquent et dévisagea son client avec rage :

- Essayez de m'embobiner et je refais la peinture de vos chiottes avec vos tripes, clair ?

- C...clair ! pigna le simple humain.》

L'argent fut posé sur la table et Lyam l'empocha. Il salua Théodore de la main, avec un grand sourire. Ce ne fût que quand celui déserta l'établissement, qu'il se rendit compte de ce qu'il avait fait.

Il venait de vendre son frère.

Il ouvrit de grands yeux et gloussa, seul. Au final, il attrapa son téléphone pour envoyer sur le groupe WhatsApp de la fratrie :

Je nous ai trouvé un job. Je vous ♡




Quelque part, dans un salon, Talia observa l'écran de son téléphone avant d'annoncer :

- Il est saoul.

- Ouais, affirma Ézéchiel

- "Soyez discrets et mysterieux", lol, renchérit Azélie.

Les trois se regardèrent et haussèrent les épaules avant de relancer leur émission.

❢◥ ▬▬▬▬▬▬ ◆ ▬▬▬▬▬▬ ◤❢

Alors ? Verdict ? Je veux vos retours OvO !

Prochaine étape : Une partie de Uno entre Élites OvO"...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top