Chapitre 5 : La nuit finale.
Raphaël, après moult précautions,retrouva Ella dans une chambre d'hôtel en dehors de la ville. Depuis la conférence de la veille, elle était dépeinte comme un monstre d'égoïsme qui avait mené l'équipe de France à sa perte, une vulgaire traînée qui se faisait sauter par tout ce qui bougeait. Jeweel ne s'était pas prononcé et lui non plus. Il avait conscience que tout ce qu'il dirait ne ferait qu'empirer son cas.
Il se sentait coupable. Tout ça c'était sa faute à lui. Il aurait dû en parler à Jeweel. Il aurait dû la protéger avant tout. Résultat des courses la France entière la détestait.
Il avait réussi à s'enfuir de chez lui sans trop attirer l'attention. Il avait besoin de la voir pour lui promettre d'arranger tout ça. C'est ce qu'il comptait faire d'ailleurs. Faire en sorte que son nom soit laver. Ella était une fille bien. Ils l'avaient connus, Jeweel et lui, alors qu'ils étaient encore en centre de formation et elle au lycée. Elle habitée pas loin du stade où ils s'entraînaient et un jour, alors qu'ils bossaient dur sur les tirs aux buts, elle est arrivée, son appareil photo autour du coup, ses longs cheveux bruns volant autour de son visage, son œil taquin et son sourire moqueur en leur demandant si elle pouvait les prendre en photo. Ils avaient acceptés. Et, dés qu'elle avait eu le dos tourné, ils s'étaient empressés de parier.Le premier qui la chopait. Jeweel a gagné, il lui a avoué la vérité parce qu'il était tombé sous son charme, elle avait refusée de leur adresser la parole pendant plus de trois mois malgré leur assaut incessant, puis, finalement, quand ils avaient décidés d'investir le hall de son immeuble, elle avait céder. Ils étaient restés amis pendant des années, elle les avaient soutenue,encouragée et portée et, finalement, il y a trois ans de cela,après cinq longues années d'amitié, Jeweel c'est décidé à faire le premier pas.
Il y a un an de ça, lorsque Jeweel à commencé à partir en vrille, Raphaël s'est rendu compte qu'il ressentait plus que de l'amitié pour la jeune femme. Il a alors luté de toute ses forces, elle également, de son coté, mais rien à faire.
Et voilà où ils en étaient maintenant.
Lorsque enfin il parvint au petit hôtel sans prétention, il se glissa jusqu'aux escaliers et monta à l'étage qu'elle lui avait indiquée par message. Il était angoissé,ne savait pas trop comment réagir. Parce qu'à sa place à elle, il tenterait de se tuer à peine aurait-il franchit le seuil de la chambre.
Mais ce ne fut pas ce qu'elle fit. Elle l'attendait, assise au bord du lit, la tête basse, les mains croisées entre les genoux, trempée de la tête au pied. Ça lui déchira le cœur. Il se détestait comme jamais à cet instant. La voir comme ça, si fragile... et il ne préférait même pas s'attarder sur les sanglots qu'elle tentait vaillamment de contenir.
– Je suis désolé.
Elle releva la tête et le fixa d'un air apeuré. Il fronça les sourcils, plissa les yeux et s'approcha d'elle, pas certain de ce qu'il voyait depuis le pas de la porte alors que la petite chambre n'était éclairée que par le lampadaire sur le parking.
Il se laissa tomber à genoux devant elle et avec des gestes d'une infinie douceur lui releva le menton pour pouvoir mieux l'observer. Quand il avisa les bleus sur sa joue ou ses lèvres légèrement tuméfiés son sang ne fit qu'un tour. Il bondit sur ses pieds et commença à faire les cent pas dans l'espace réduit, ses mains agrippant ses cheveux comme si cela allait l'aider à avoir une idée.
On l'avait frappé. Quelqu'un venait de la frapper. Non. Il ne pouvait pas cautionner ça. Il ne pouvait pas accepter de la retrouver comme ça. Jamais. Il l'aimait trop pour supporter ses larmes.
Encore une fois il se laissa tomber à genoux face à elle. Raphaël entoura sa taille de ses grands bras et posa le front sur son ventre.
– Je suis tellement, tellement désolé. J'aurais dû t'écouter, chuchota-t-il. Tout est de ma faute. Pardon. Pardon.
– Chut, souffla-t-elle en lui passant une main réconfortante dans les cheveux.
Ce geste était toujours parvenu à l'apaiser, à le calmer. Mais là il le détruisait plus sûrement que les bleus sur le visage d'Ella. Elle le réconfortait alors qu'elle avait été agressée ! Raphaël sentait déjà les prémices de la fureur l'envahir et tout recouvrir. Tant mieux. Il préférait la colère à la douleur.
– Je vais partir, murmura-t-elle pour ne pas brisé la quiétude de la pièce.
Seul le bruit de leurs respirations et de la pluie sur les vitres de la chambre vinrent répondre à cette affirmation. Raphaël ne trouva même pas la force de protester. Il voudrait partir aussi à sa place.
– Je suis désolé.
Elle haussa les épaules mais ne répondit rien. Elle n'avait pas grand chose à dire et ils n'avaient pas toujours besoin de mot pour se comprendre. Le sportif leva les yeux sur elle et darda son regard au sien, très conscient qu'ils'agissait là d'une rupture. Ce n'était pas tout à fait un adieu mais ce n'était pas un au revoir non plus. Cela signifierait qu'ils se verraient la semaine d'après ou dans un mois. Il savait qu'Ella avait en tête une séparation bien plus longue. Beaucoup plus longue.
Ses mains glissèrent de ses hanches pour venir caresser ses cuisses toniques à travers le jean humide.Il craignait qu'elle n'attrape froid mais il ne voulait pas parler.Ça ne servait à rien. Ses doigts à elle, long et fuselés,s'attelèrent à le débarrasser de son sweet en dézippant la fermeture avec une dextérité acquise avec la pratique. Raphaël,lui, se redressa pour se jeter sur son cou, embrassant, caressant et mordant tout ce qu'il pouvait, remontant le long de sa mâchoire, taquinant son oreille descendant jusqu'à la naissance de sa poitrine le tout en l'aidant doucement à se dévêtir. Ils étaient tout deux emprunt d'une espèce de frénésie intense et vibrante, s'échangeant mille et un mot en un regard, en une caresse, en un baiser. Ils avaient envie de plus, toujours plus. Ils voulaient aller plus vite et plus fort tout en gardant en tête qu'il était primordiale qu'il profite du moment puisqu'il s'agissait là d'un au revoir à durée indéterminé. Très vite, peut-être trop vite ils se retrouvèrent nus, enlacés sur le lit, se frottant l'un contre l'autre toujours à la recherche de plus de contacte, de plus de peau.
Raphaël vint embrasser avec révérence la marguerite rose qui s'épanouissait sous le seins de la jeune femme, petit dessin à l'origine du surnom qu'il aimait lui donner dans l'intimité.
Il ne la reverrait plus. C'était fini.Il l'embrassait pour la dernière fois, la caressait pour la dernière fois. Il ne toucherait plus ses seins, ne s'émerveillerait plus de leur taille parfaite qui lui remplissait légèrement trop les mains,il ne serait plus envahit par cette bouffée de fierté et d'orgueil toute masculine qu'il ressentait lorsque ses doigts se perdait en elle et qu'elle se cambrait contre lui en gémissant son nom. La peau du sportif ne se couvrirait plus de frisson lorsqu'elle laisserait ses ongles glisser le long de son dos. Raphaël savait qu'il ne pourrait plus la couvrir de baiser tandis qu'il s'enfonçait en elle.Il ne l'entendrait plus l'appeler, le supplier. Il ne la verrait plusse tortiller, enrouler ses jambes autour de son bassin tout en accompagnant ses mouvement. Ella ne l'encouragerait plus, ne lui dicterait plus d'aller plus vite et plus fort alors qu'il ravageait son corps. Il était Ô combien conscient qu'il ne pourrait plus mordiller ses tétons de cette façons alors qu'il accélérait ses coups de boutoirs en elle. Il ne prendrait plus ce malin plaisirs à voir ses traits se révulser dans le plaisirs alors qu'elle lâchait dans un souffle rauque son nom encore et encore. Il ne se sentirait plus comme ça. Jamais.
Ella ne se blottirait plus contre lui après leur étreinte.
– Je t'aime, lui souffla-t-elle alors qu'elle lui mordillait l'arrête de la mâchoire.
– Je t'aime aussi.
– Je suis désolée. J'aurais aussi voulue que tout cela se passe autrement.
– C'est ma faute.
Elle ne le contredit pas. C'est aussi ce qu'il aimait chez elle. Elle le laissait assumer quand il était responsable. Elle ne le maternait pas.
– Tu prendra soin de Jeweel, hein ?
Il grimaça. Il n'aimait pas qu'elle parle de lui lorsqu'ils étaient ensemble de manière générale mais la pilule était encore plus dur à avaler lorsqu'elle était nue contre lui. Mais elle avait raison. Elle avait toujours raison.
– Je te le promets.
– Tu peux encore le récupérer, tout n'est pas perdu.
Raphaël lâcha un rire aigre qui déchira le cœur de la jeune femme.
– Je suis persuadé que tu aurais plus de chance que moi dans l'exercice.
– Oui, mais c'est de toi qu'il va avoir besoin. Pas de moi.
Elle ne lui donnerait plus d'aussi bon conseils.
Mais elle ne ferait plus toutes ces choses à partir du lendemain seulement, lorsque la lumière crû et cruelle du soleil viendrait les éblouir. En attendant Raphaël comptait bien profiter de ses derniers instants les bras de la jeune femme.
Lorsqu'il se réveilla, longtemps plus tard, elle était partie et le soleil était à son zénith. Il ne savait même pas où elle était allée. Juste qu'elle quittait la France. Il poussa un long soupir en laissant son bras tomber devant ses yeux.
Tout était fini. Pas de victoire, plus d'ami, une réputation brisée et la femme qu'il aimait aux larges.
Son téléphone vibra deux fois, signe d'un nouveau message. Il grogna mais s'en saisit tout de même, parles temps qui courraient ça ne pouvait qu'être important.
Et il ne se trompait pas. Il s'agissait de son manager qui lui apprenait que son club anglais très réputé et affreusement cher ne souhaitait pas renouveler leur contrat mais comme ils l'ont acheté une petite fortune et en attendant qu'une équipe souhaite l'acquérir il était bloqué. Le directeur du club lui ordonnait donc de faire des excuses publics et de se faire discret. Son manager, Henri, clôturait son message en lui résumant la situation : tu resteras sur le banc de touche pour toute la saison à venir.
– Putain, rugit-il en envoyant son téléphone s'exploser contre le mur en face.
Il avait donc réellement tout perdu. Ella. Jeweel. La coupe. Le public. Son club. L'équipe nationale.
Son ami avait raison. Il était le meilleur pour détruire sa vie.
Mais il avait oublié quelque chose.Ils semblaient tous l'avoir oublié. Raphaël était un battant. De ceux qui ne se laisse jamais abattre. Qui continu d'essayer même avec une jambe en moins. C'est ce qu'il ferait. Il allait se battre.Se serait long et fastidieux mais il y parviendrait. C'était comme ça qu'il avait toujours avancé dans la vie. Il se fixait un objectif et il faisait tout pour l'atteindre.
Son objectif était simple :reconquérir Ella et Jeweel. Regagner sa place dans son club et dans son équipe nationale. Remonter sa côte de popularité et enfin, le tout avant la final de la coupe du monde 2018. Et il se fit la promesse que la nuit de cette finale-ci serait exceptionnel.
Parce qu'il était le 0. Le meilleur des meilleurs, il mènerait son équipe à la victoire, à la gloire de la coupe du monde et récupérerait la femme qu'il aimait.
Il en avait finit de jouer de malchance.
Il était temps qu'il se bouge. Pour que tout recommence. En mieux.
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