Chapitre 3 : Doux Espoirs.


Raphaël, après avoir traversé la nuée de journalistes qui les attendaient devant les grilles et s'être faufiler jusqu'à sa chambre ne prit pas la peine d'allumer la lumière tandis qu'il se servait un verre de whisky. Il le vida d'un trait, savourant la brûlure de l'alcool le long de sa gorge avant de se laisser tomber sur son lit.

Ce matin, lorsqu'il s'est levée il était au sommet de sa gloire, heureux et sûr de gagner. Il avait Ella et Jeweel et maintenant... Il n'avait plus rien. Ella était parti, il avait perdu le match de sa vie, il avait frappé un journaliste devant témoins et il était empli de culpabilité.

Mais peut-être s'agissait-il d'un mauvais rêve ?

Ou une mauvaise passe ? Il allait rectifier le tire. Il allait appeler Ella, faire en sorte qu'elle accepte d'attendre un peu, qu'elle lui laisse une autre chance. Demain il allait faire son Mea Culpa auprès de la presse et du public, expliquer son emportement par de la fatigue et faire en sorte que tout s'arrange. Il allait redoubler d'effort et gagner la coupe du monde. Il allait briller plus fort que n'importe qu'elle autre joueur. Il parlerait également à Jeweel, lui présentera ses excuses et fera ce qu'il faut pour garder son ami et Ella dans sa vie. Il avait besoin des deux pour réussir.

Rebooster, Raphaël se leva et attrapa son portable qu'il avait laisser sur le bar à côté de la bouteille. Il en profita d'ailleurs pour se servir un autre verre,après tout, c'était du courage liquide, non ?

Le numéro composé, le meilleur des meilleurs appuya sur la touche appel et attendit, la boule au ventre.Il fallait qu'elle réponde. Elle devait répondre.

Une sonnerie.

Deux sonneries.


– Aller Ella. Réponds, réponds.


Trois sonneries.


– Putain Ella, s'énerva-t-il en commençant à déambuler dans sa chambre.


Quatre sonneries.


– Allô ?


– Ella, s'il-te-plaît, il faut qu'onparle !


Elle ne répond rien, tant et si bien qu'il prend soin de vérifier qu'elle n'a pas raccrocher mais non.


– Je suis désolée pour le match...c'est de ma faute.


– Quoi ? Non, non,s'empresse-t-il de répondre en s'installant au bord du lit. Tu n'y es pour rien ma fleur, c'est moi. Je suis un professionnel et je me suis laissée distraire. Je devrais être capable de faire la part des choses.


Lorsqu'il l'entend renifler son cœurse serre sous la culpabilité.


– Il faut qu'on parle, chuchote-t-il finalement.


– Il n'y a rien à dire.


– Si. Je ne veux pas te perdre. Jet'aime.


– Mais ça ne peut pas marcher.


Raphaël se redresse comme un diable sorti de sa boîte, se dirige vers le bar et se serre un troisième verre.


– On a même pas essayer ! On s'est contentés de se planquer ! Si tu me laissais une chance de te le prouver...


Ella poussa un profond soupir mais ne dit rien. À quoi bon ?


– Raphaël...


– Attends la fin de la semaine. Laisse moi le temps de calmer la presse et je te le prouverais.


– Et Jeweel ? Tu t'en souviens ?Ton meilleur ami ? Ton coéquipier ? Ton frère ? Tut'en souviens ? Ou bien tu comptes attendre que ces enfoirés de paparazzis lui apprennent pour nous ?


Raphaël secoua la tête en se pinçant l'arrête du nez. Elle avait raison. Jeweel. Il fallait qu'il parle à Jeweel.


– Je vais lui parler.


– Ne sois pas ridicule,ricana-t-elle. Tu ne vas gâcher ton amitié avec Jeweel pour moi !Je n'en vaux pas la peine.


– Arrête, ne dis pas ça. Laisse moi juste un peu de temps. Je t'en supplie ma fleur. Ne m'oblige pas à venir devant chez toi. Tu sais que je le referais sans la moindre hésitation.


À cet instant il l'imagina chez elle,sur son canapé, enroulée dans sa couverture en pilou aussi douce qu'un pelage de chaton, à levée les yeux au ciel en secouant la tête, un léger sourire sur les lèvres tandis qu'elle se souvenait de la fois où, souhaitant attirer son attention après une dispute,il avait jeté des cailloux sur la fenêtre de sa chambre. Le problème c'est qu'il y était allé trop fort et avait cassé ses vitres. Mais ils s'étaient réconciliés.


– Une semaine. Je vais pouvoir différer mon départ d'une semaine, pas plus.


Raphaël ferma les yeux en poussant un long soupir soulagé. Une semaine. Il devait tout faire pour la reconquérir. La garder auprès de lui.


– Merci. Je vais parler à Jeweel. Je vais faire les choses bien ma fleur, je te le promets.


– Bonne nuit Raphaël.


– Bonne nuit ma fleur.



Elle raccrocha et le sportif laissa tomber son téléphone. Finalement la soirée n'était pas aussi catastrophique. Maintenant il devait prendre tout la merde autour de lui à bras le corps et faire place net. Il était le numéro 0. Il ne laissait rien tomber. Ni sa carrière, ni la femme qu'il aimait.Et Raphaël comptait bien se faire pardonner. Son public, le coach, Jeweel, Ella, le reste de l'équipe. Tout le monde. Et le meilleur des meilleurs, pour couronner le tout, leur offrira la coupe du monde.

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