Chapitre 5 - LE FAUCON
Dans la chambre, avec Kassandra, son corps se meut devant moi dans le but de me provoquer. Assis dans le fauteuil, je l'observe, les yeux rivés sur son cul. Elle sait exactement réalise. Un doigt glisse de ses lèvres jusqu'à son ventre, descendant lentement, tandis que l'autre main vient taquiner un téton durci, avec en prime des gémissements.
Je vide mon verre d'un coup et me lève. En un instant, je saisis sa gorge et la plaque contre le mur. Mes idées se brouillent, mais ce n'est pas dans le sens approprié. Finalement, je pose ma bouche sur la sienne, exerçant une domination totale. Son corps frissonne sous mes paumes, son cœur bat furieusement, répondant à mes moindres gestes.
Tu le veux ? Tu vas le sentir.
Je ferme les paupières un moment, et son visage envahit déjà mes pensées. Ses yeux gris me transpercent comme la dernière fois dans mon bureau. Kassandra se tient là, prête et soumise, mais c'est elle que je vois. Elle, avec cette gueule de princesse insupportable que j'ai juste envie de faire taire de toutes les façons possibles. Putain. Imaginer ses lèvres s'écraser sous mon contrôle, chaque foutue position où elle apprendrait ce que ça coûte de jouer avec moi.
Merde. Je serre les poings, essaie de balayer cette vision. Il est hors de question que je la laisse s'immiscer dans mon esprit, ni là ni ailleurs. Elle n'a pas sa place ici, et je me jure qu'elle comprendra ce que ça signifie de défier un mec comme moi.
Je saisis le visage de Kassandra, mes doigts s'enfonçant dans ses joues, avant de la pousser sur le lit sans ménagement. Sans hésitation, ils explorent son intimité déjà trempée. Je n'ai besoin que d'un seul doigt pour commencer, mais rapidement, deux suffisent. Ma cadence augmente, mes mouvements deviennent plus brutaux. Ses cris emplissent la pièce, ses mains se crispent sur les draps, ses yeux se ferment.
Kassandra arque ses hanches pour synchroniser ses gestes avec les miens. Je me penche, mes lèvres trouvant son sein, que je mords et lèche sans aucune tendresse. Son corps se courbe en réponse, un frisson parcourant sa peau, comme toutes les autres. Elles disent vouloir résister, mais elles finissent toujours par se laisser prendre, qu'elles le souhaitent ou non.
Je m'arrête brusquement, retire mes doigts avec un sourire en coin. Je déboutonne mon pantalon et libère ma verge sans détour. En silence, je la retourne pour qu'elle s'offre à moi, à genoux, le dos cambré, soumise à mon bon vouloir. Je glisse un préservatif en vitesse, puis, avec mes paumes, agrippe fermement ses hanches. Un coup sec, je m'enfonce en elle pour entamer des mouvements puissants, brutaux.
Ma main attrape sa queue de cheval, tirant sa tête en arrière pour qu'elle sente exactement qui la domine. Elle espère certainement plus qu'une partie de jambe en l'air alors que moi, je veux juste me vider, rien de plus. Une fois que j'ai éjaculé, je la lâche sans un mot, je me retire et je me redresse. Pas de regards, pas de gestes supplémentaires. Pour moi, le moment est terminé. Je suis déjà ailleurs, loin d'elle.
— Ce soir, tu sembles particulièrement excité, s'esclaffe-t-elle, l'air faussement amusé. Une bonne journée ?
— Pas avec toi en tout cas, prononcé-je, froid.
Elle se retourne, yeux écarquillés, touchée au vif.
— Tu crois vraiment qu'une autre femme supporterait ce que tu me fais endurer ? Qui te satisferait autant que moi, Faucon ?
Un rictus déforme ma bouche.
— Kassandra, tu es là pour m'éviter de me soulager tout seul. Juste un jouet, rien de plus. Alors maintenant, habille-toi et dégage avant que je m'énerve.
Son visage perd toute couleur, et sans un mot de plus, elle chope ses fringues, émotive, et quitte la pièce à moitié nue, presque en courant. Je secoue la tête, attrape mon paquet de clopes afin de m'en griller une. J'en ai bien besoin.
***
Dans la salle de bain, une fois douché, mes mains se posent sur le rebord de l'évier alors que je scrute la cicatrice qui barre ma cuisse, un souvenir d'enfance. Je me revois, bataillant avec mon frère, armé de ce qui devait être des faux pistolets. Mais lui, dans sa connerie, a tiré, et la douleur de la balle qui m'a transpercé reste gravée dans ma mémoire.
Je pense aussi à Suzana, notre médecin attitrée, qui n'a pas manqué de se moquer de moi ce jour-là : « Une cinquième cicatrice à ton actif... à dix, je te prépare une surprise. » J'ai ri, un rire amer qui résonne encore dans ma tête. Suzana est devenue plus qu'une simple docteur ; elle est comme une seconde mère pour moi, là où la mienne n'était qu'une ombre, trop occupée à baiser à droite et à gauche. Elle a toujours été celle qui recousait mes blessures, tant physiques qu'émotionnelles, sans jamais vraiment poser de questions.
Il est déjà plus de vingt heures. Je m'habille rapidement puis me dirige vers la salle informatique où Drago doit être en train de compiler tous les détails possibles sur cette femme. J'ai besoin d'un dossier complet, de sa naissance jusqu'à aujourd'hui. Elle pense qu'elle peut jouer avec moi ? Elle est loin du compte. Si elle s'imagine pouvoir passer inaperçue, elle se trompe lourdement. L'avantage, c'est qu'elle est coincée dans son hôtel depuis une semaine avec un plâtre à la jambe. La fuite devient un jeu bien plus difficile pour elle maintenant.
Dans les couloirs, seuls les portraits de mes ancêtres m'observent. Une lignée qui ne s'arrêtera pas avec moi. Mes pas résonnent dans la maison, ignorant les quelques silhouettes qui traînent encore. Pas de temps pour les bavardages inutiles. Je glisse une cigarette entre mes lèvres et l'allume avant de franchir la porte de la salle informatique, paré à obtenir ce que je veux.
Dans cette pièce, les néons bleus accrochés au plafond diffusent une lumière froide et clinique. C'est l'ambiance parfaite pour Drago, qui passe la plupart de son temps ici, absorbé par ses écrans. Au centre, une immense table ronde domine l'espace, ornée d'ordinateurs sophistiqués prêts à réagir à la moindre urgence. Au premier étage, nous détenons une salle de réunion où nous nous rassemblons chaque semaine pour balancer les chiffres et discuter des contrats.
Drago, le blond à l'air désinvolte, pivote mollement sur sa chaise. Devant lui se trouvent divers écrans qui retransmettent une vue d'ensemble de chaque recoin du bâtiment, garantissant ainsi un contrôle absolu. Cette vigilance a souvent évité des débordements, comme nous l'avons appris à nos dépens.
— As-tu découvert des renseignements sur la nana qui a tenté de me voler ? lui demandé-je.
— J'ai pu accéder à son nom de famille et donc à ses données. Et je peux te dire que la fin, tu vas adorer, répond-il avec un sourire qui trahit une certaine satisfaction.
Il fait craquer ses phalanges, une habitude qu'il a quand il est sur le point de balancer une info croustillante. Je m'assois sur une chaise à côté de lui, ma curiosité piquée, espérant que ses propos seront dignes d'intérêt.
— Elle est née à Belgrade le 2 juin 2000, commence-t-il, en consultant les fichiers. Elle vivait dans une maison mitoyenne avec ses parents et son frère. À l'âge de huit ans, elle a quitté le pays pour s'installer aux États-Unis. Après cela, je n'ai plus eu aucune donnée, jusqu'à ce qu'elle réapparaisse ici, il y a quelques jours.
— J'espère que ce n'est pas ça ta bonne nouvelle, sinon tu risques de te retrouver avec un PC enfoncé quelque part où le soleil ne brille pas, craché-je.
— Les Petrović te disent quelque chose ? rétorque-t-il.
— Comme si ce nom était rare en Serbie. Drago, bon sang, réfléchi un peu, tu es con ou tu le fais exprès !
Il se redresse, un sourire en coin sur le visage, comme s'il savait qu'il allait frapper un grand coup.
— Renja Petrović, secrétaire dans un laboratoire pharmaceutique, brune, tignasse longue, plutôt bien pour son âge. Rien qui te rappelle quelque chose ?
Je me masse l'arête du nez afin de chasser la tension qui s'y est logée.
— Oui, je m'en souviens maintenant, elle voulait des infos sur l'accident, craché-je.
Drago hoche la tête, son regard devient plus sérieux.
— Hé bien, c'est sa fille, lâche-t-il.
Je plisse les sourcils puis m'enfonce un peu plus dans le fauteuil. Quelle merde.
— J'espère que c'est une putain de plaisanterie !
Je sens mon cœur s'accélérer. Cette info pourrait tout changer. Les ramifications de ce lien m'enserrent telle une corde autour de la gorge. Comment ai-je pu laisser cette petite idiote se faufiler si près de moi sans apercevoir qui elle était réellement ? Je vais devoir agir vite avant que cela ne devienne un vrai cauchemar.
— Tu penses qu'elle a déjà compris ? me questionne-t-il.
— Si elle est revenue, c'est qu'elle a un plan en tête. J'ai la certitude qu'elle va foutre un sacré bordel.
— Tu envisages de l'éliminer ?
— Une vie pour une vie, Drago. C'est la règle de notre monde et je ne vais pas l'ignorer.
Je fixe Drago avec un regard qui dit tout. La vérité, c'est que je ne laisse personne s'interposer entre moi et ce que je désire. La peur et la mort dansent dans mes yeux et ce n'est pas prêt de s'arrêter.
— Trouve-moi tout ce que tu peux sur sa vie aux États-Unis. Je veux des liens, des faiblesses, tout ce qui pourrait nous donner l'avantage, ordonné-je. On a des alliés, donc fais-les bosser pour nous, certains me doivent des services.
Je me lève pour quitter la pièce. La rage bouillonne dans mes veines, mes pas résonnent alors que je file vers la cuisine. Une bière s'impose, histoire d'apaiser un peu mes nerfs à vif, toutefois, mon téléphone vibre, me sortant de mes pensées :
« Salut Teo, désolée de ne pas t'avoir contacté plus tôt, mais il y a eu un petit souci. Ce gros malade dégénéré m'a cassé la cheville, donc je suis coincée à l'hôtel pendant trois semaines, avec un plâtre. J'avoue que j'ai connu mieux, et toi, ça va ? J'espère que tu ne te fais pas trop chier. »
Je serre le portable dans ma main. Un deuxième message arrive rapidement :
« Euh... Ah, désolée, mauvais destinataire. C'était un mémo pour un de mes romans. Bonne journée. »
Cette conne se moque littéralement de moi, il n'y a pas d'autre explication. Pourquoi j'ai été assez tordu pour lui enregistrer mon numéro ? De base, c'était juste quand j'ai du boulot afin qu'elle rapplique son cul, mais visiblement, Esther n'a pas compris.
Les sourcils froncés, je reste figé pendant quelques secondes, dans le but de chercher une réponse adéquate à cette provocation. Puis, une pensée surgit. Une idée qui pourrait lui faire regretter son insolence. Je crispe la mâchoire, déterminé à lui enseigner une leçon qu'elle n'oubliera pas de sitôt.
Je pousse la lourde porte et découvre un véritable cimetière de véhicules. Les murs sont parés d'outils, tandis que des clés de voiture, alignées comme des trophées, sont accrochées sur des crochets en acier. L'odeur d'huile se mélange à celle du métal brûlé. Les étagères plient sous le poids des pièces détachées, des pneus usés et des bidons d'essence. Je saisis la télécommande de la Mercedes, glisse du côté conducteur, et fais rugir le moteur.
Après une bonne vingtaine de minutes de route, je me gare dans le parking réservé aux clients de l'hôtel. J'ajuste le col de mon vêtement avant de franchir les portes coulissantes. Pas besoin de me présenter à la blonde plantureuse derrière le comptoir ; son sourire suggestif en dégageant un bouton de son chemisier me fait rouler des yeux. Elle peut bien essayer, mais je ne suis pas là pour ça. Mon esprit est déjà focalisé sur une autre cible.
— La chambre d'Esther Petrović, s'il vous plaît.
Elle acquiesce, son regard étincelant d'intérêt, puis commence à taper sur son clavier. Pendant ce temps, je scrute les lieux du coin de l'œil. Le hall est assez calme, avec seulement deux clients installés dans des fauteuils en cuir rouge, discutant à voix basse. Je ne m'attendais pas à un tel luxe ici : des escaliers ornés d'or, un immense tapis pourpre et des lustres scintillants. Il semblerait qu'Esther sache mieux se débrouiller que je ne l'imaginais. Alors que je me perds dans mes pensées, l'hôtesse me glisse discrètement un bout de papier : 42. Je lui fais un léger signe de tête en guise de remerciement et me dirige vers l'ascenseur, au bout du couloir sur ma droite.
Arrivé devant son appartement, je frappe trois fois. J'espère vraiment ne pas avoir à forcer l'entrée. Après quelques instants, j'entends des pas se rapprocher, suivis du bruit du verrou qui se débloque. La porte s'entrouvre et nos regards se croisent. Je la pousse sans ménagement pour me stationner au milieu de la pièce.
— Tu te fous de ma gueule, là, non ? lui balancé-je d'un ton sec.
Elle s'approche, béquille en main. Son visage se crispe, mais les taches de rousseur sur sa peau brillent toujours sous la lumière tamisée du lustre.
— Comment m'as-tu trouvé ? demande-t-elle, étonnée.
— J'ai des ressources, lâché-je, mais ce n'est pas vraiment la question qui me préoccupe.
— Ah, tu veux parler du message ? Je t'ai dit, c'était pour un roman.
Sans réfléchir, j'attrape sa gorge avec ma main, puis la plaque contre le mur. La peur émane de son corps, et je dois avouer que c'est plutôt excitant. Mon regard s'attarde sur son pyjama. Elle porte un mini-short qui souligne la courbe de ses fesses, et son t-shirt moulant laisse deviner la pointe de ses tétons, l'un d'eux orné d'un piercing. Ce n'est pas le seul : un autre brille à sa narine et un dernier sous son nez. Je dois admettre que ces détails lui confèrent un charme, un côté sensuel.
— Penses-tu me prendre pour un con encore longtemps ?
Esther secoue la tête dans lequel ses cheveux gris dansent sur ses épaules.
— Mais pas du tout ! Tu deviens taré.
Je lève un sourcil, amusé. Elle croit pouvoir me parler comme ça ? Elle n'a pas compris à qui elle a affaire. Lorsque je relâche ma prise, Esther tente de regagner son souffle, les yeux rivés sur moi. Elle relève un peu la tête, ses lèvres se pinçant, prête à balancer une insulte. Elle devrait réellement réfléchir à deux fois avant d'ouvrir la bouche.
— Taré ? Tu n'as aucune idée de ce que ça veut dire. Si je souhaitais vraiment devenir fou, crois-moi, tu serais la première à le regretter.
Je fais un pas vers elle, la pression de mon corps la forçant à reculer contre le mur.
— Je vois très bien de quoi tu es capable, rassure-toi, surenchérit-elle, affichant un courage qui frôle la témérité.
Petit crapaud, arrête de jouer avec le feu, tu vas te brûler.
— Eh bien, je t'écoute. Fais-moi rire.
Elle frise ma peau. Elle essaie de se hisser sur la pointe des pieds, mais sa stature lui joue des tours. La voir ainsi me donne envie de la corriger, de lui faire comprendre qu'elle n'est pas à ma hauteur. Mon cou craque alors que je lutte pour me contenir.
— Tu es ce qui s'apparente le plus de l'animal, chuchote-t-elle. Tu n'as pas d'âme, tu es là pour savourer le malheur des autres, et tuer des gens pour le plaisir de voir leur sang éclabousser les murs.
Esther se rapproche encore. Je peux sentir son souffle chaud contre ma peau. La tension est palpable. Ses yeux, d'un gris perçant, cherchent à lire dans mon âme, mais elle n'y trouvera que des ténèbres. Elle réalise peu à peu la gravité de la situation, et un frisson traverse son corps.
Si elle veut jouer, alors qu'elle joue. Je ne reculerai pas devant un défi. Esther Petrović... tu pourrais bien regretter d'avoir croisé mon chemin.
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