Chapitre 50 - Ce n'est qu'un au revoir

Jeudi 01 Septembre 1988 :

Je fus réveillée par une agréable sensation de chaleur sur ma peau. Lorsque j'ouvris les yeux, je fus un instant aveuglée par les rayons du soleil qui, filtrant à travers la fenêtre, venaient lécher mon visage, répandant une douce sensation de bien-être dans tout mon corps. Soupirant de plaisir, je restais un long moment ainsi, contemplant le plafond et profitant des bienfaits du soleil, lorsque je sentis une présence à mes côtés qui me fit tourner les yeux. Severus était allongé à ma gauche et me contemplait, un sourire béat aux lèvres.

«-Depuis quand es-tu réveillé ? lui demandai-je, d'une voix encore enrouée de sommeil.»

Comme pris en flagrant déli, il se redressa, avant d'avouer, d'un ton rauque :

«-Je ne sais pas... j'aime te regarder dormir.»

Et, avant que je ne puisse faire une remarque, il captura mes lèvres et je lui rendis son baiser avec autant d'ardeur que je pouvais. Se hissant sur moi, il laissa ses mains vagabonder sur ma peau nue et ses gestes étaient encore plus agréables que les rayons du soleil. Je gémis, tout en continuant de dévorer ses lèvres et me mis à lui rendre la pareille, frissonnant en l'entendant exprimer à son tour son bonheur quelques instants plus tard.

***

Il devait être plus de dix heures passées, lorsque nous nous décidâmes enfin à sortir du lit. En rechignant à l'idée de me séparer du corps chaud de Severus contre lequel j'étais jusqu'alors blottie, je m'habillai avec des gestes lents, puis tentai en vain de dompter mes cheveux, avant de me résoudre à les laisser dégringoler le long de mes épaules, à défaut de pouvoir en faire autre chose. Une fois prête, je me tournai vers Severus qui me regardait d'un air malicieux. Avant que je ne puisse lui demander quoi que ce soit, il s'approcha de moi et lança, à mi-voix :

«-J'ai cru entendre que c'était ton anniversaire, aujourd'hui...»

Je le fixai un instant, hébétée. J'avais totalement oublié cet évènement, tout comme l'année précédente où, stressée par la rentrée, je ne m'en étais souvenue qu'en milieu de journée, en recevant une missive de mes parents. Papillonnant des cils, je balbutiai, prise de court :

«-Co... comment as-tu su ?»

Severus sourit, avant de me répondre :

«-Dumbledore m'a fait lire ton dossier, l'année dernière. Il voulait connaître mon avis concernant ton profil.

-Et qu'est-ce que tu lui as répondu ?»

Il grimaça.

«-Tu tiens vraiment à ce que je te le dise ?»

Je rigolai et posai mes lèvres sur celles du sorcier. Je sentis alors Severus faire glisser quelque chose dans ma main. Il se détacha de moi et je baissai les yeux sur ma main qui tenait désormais un petit boitier fait en matière noire.

«-Ouvre-le, m'intima-t-il, tandis que je m'attardais sur l'observation de l'objet.»

Je ne me fis pas prier et soulevai délicatement le couvercle ébène, dévoilant un magnifique bijou, posé sur un coussin de velours sombre. Le pendentif représentait un coeur, soutenu de part et d'autre par deux oiseaux : un corbeau et une colombe qui se faisaient fièrement face, les ailes déployés ; le tout était finement fabriqué dans un métal argenté, chaque détail semblant être le résultat d'un laborieux travail de minutie.

«-C'est magnifique, soufflai-je, estomaquée par la merveille que je tenais entre les mains et que je ne parvenais pas à lâcher des yeux.»

Severus resta silencieux et, lorsqu'enfin, je daignai lever le regard du bijou, je le remerciai brièvement, à court de mots :

«-Merci.»

Pour toute réponse, il me prit le collier des mains et le passai délicatement autour de mon cou, puis se recula d'un pas, comme pour admirer le résultat. Touchée par son attention, je me rendis alors compte d'un détail qui m'arracha un froncement de sourcil :

«-Severus... je ne connais même pas ton propre anniversaire !»

Il haussa les épaules, comme si ça n'avait pas d'importance, mais finit quand même par m'apprendre qu'il était né le 9 Janvier 1960. Etrangement refroidi par l'évocation de sa propre date de naissance, il se détourna un instant et récupéra sa veste, accrochée au porte-manteau.

«-Tu pars ? demandai-je, à la fois déçue et inquiète.»

Il enfila son manteau sombre avant de me répondre :

«-Oui. Je dois aller travailler. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous sommes la rentrée des classes, aujourd'hui.»

Lui prenant tendrement la main, je bougonnai :

«-Les étudiants ne t'attendent pas avant ce soir... pourquoi te presser ?

-Dumbledore recquiert tous les enseignants pour le repas du midi, il souhaite passer ses directives avant la mise en place du banquet. Il aurait fait de même l'année dernière, s'il n'avait pas été au Magenmagot, à régler une affaire avec le Ministère.»

Je baissai les yeux, envahie par la déception. Comprenant mon désarroi, Severus fit glisser sa main libre sur mon menton, avant de redresser ma tête pour que son regard croise le mien.

«-Je suis désolé, murmura-t-il.»

Déposant un long et dernier baiser sur mes lèvres, il finit par quitter la chambre et je me sentis tout à coup vide, en son absence.

***

En arrivant dans la cuisine, je faillis lâcher un petit cri de surprise en voyant une silhouette assise à la table, lisant tranquillement la Gazette. Je fus soulagée en reconnaissant le visage rassurant de Remus qui se tourna vers moi quand j'entrai dans la pièce :

«-Bonjour, Elladora. Bien dormi ?»

Je hochai la tête, avant de m'asseoir en face de lui, non sans avoir, au préalable, fait venir à moi une tasse de café brûlante.

«-Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je alors. Tu... tu as passé la nuit là ?»

Remus sourit, une lueur malicieuse brillant dans ses yeux.

«-Non, je suis revenu ce matin. Ding' a abusé sur le Whisky hier, il fallait bien que quelqu'un range. D'ailleurs, tu n'es pas restée longtemps, tu ne te sentais pas bien ?

-J'étais fatiguée, dis-je simplement.»

Cela parut suffire à Remus, qui se replongea dans la lecture du journal. Engloutissant à grandes gorgées la boisson chaude que je m'étais servie, je laissai mon esprit vagabonder, et celui-ci se focalisant sur la nuit que j'avais passé en compagnie de Severus, je ne pus retenir un sourire. Remus m'arracha soudain de mes pensées en disant :

«-J'ai vu le professeur Rogue passé ce matin. Il semblait exceptionnellement de bonne humeur, il m'a même dit "bonjour".»

Je faillis en renverser mon café et la tasse vascilla un instant sur la table avant de se stabiliser à nouveau. Je me raclai la gorge, gênée et le sorcier s'empressa de poursuivre, percevant sans doute ma gêne :

«-Tu as bien fait de lui parler.»

Levant les yeux sur lui, je me permis un sourire timide qu'il me rendit. Soudain, la vision de Remus, bien plus jeune, au milieu de ses trois amis, refit surface et je lançai, d'une voix blanche :

«-A ce propos, je sais désormais pourquoi Severus n'aimait pas les Maraudeurs.»

Le sorcier se redressa, surpris, et m'adressa un regard d'abord paniqué, puis désolé :

«-Oh, je..., commença-t-il, mal à l'aise. Écoute, Elladora, nous...»

Je l'arrêtai aussitôt, d'une voix que je voulais conciliante, malgré le malaise que je ressentais à l'égard des scènes que j'avais aperçues dans la Pensine :

«-Tu n'as pas à t'expliquer, je voulais juste que tu le saches.»

Remus hocha lentement la tête, passant une main gênée dans ses cheveux. Soulagée d'avoir fait part au sorcier de cette information, mais m'en voulant un peu de la culpabilité que j'avais ressenti chez lui face à ces souvenirs, j'avalai une grande gorgée de café, le liquide chaud coulant dans ma gorge m'apaisant. Alors qu'il reprenait la lecture de la Gazette, je finis ma tasse puis la fit léviter jusqu'à l'évier.

«-Par Merlin ! jura tout à coup Remus. Ils ne valent pas mieux qu'une horde de Doxys ceux-là !»

Me tournant vers lui, je le gratifiai d'un regard interrogateur et il me tendit le journal, ouvert sur un article qu'il pointa du doigt. Intriguée, je me mis à le lire :

«LE MINISTERE MET FIN AUX MANIFESTATIONS DE MAGIE NOIRE QUI FRAPPENT L'EUROPE DEPUIS QUELQUES MOIS :

Pas plus tard qu'hier, une équipe d'Aurors, chargés de traquer les potentiels Mages Noirs à l'origine de l'effervescence de Magie Noire qui s'est développée durant les mois derniers, a mis la main sur les coupables, mettant définitivement un terme au problème. Millicent Bagnold, ministre de la Magie, n'a pas tardé à exprimer sa gratitude envers ses employés : «Ils travaillaient d'arrache-pied pour mettre la main sur les malfaiseurs et voilà chose faite. Ils seront bien évidemment primés pour ce mérite. Je tiens aussi à préciser que les coupables n'avaient aucun lien avec Vous-Savez-Qui, ce n'était que de petits malfrats qui ont bien vite été maîtrisés par le Ministère.» Elle n'est d'ailleurs pas la seule à se complaire de cette victoire, comme en témoigne M. Fripemine, employé à la Commission des sortilèges expérimentaux : «Je savais qu'ils finiraient par mettre la main dessus, ça ne pouvait pas être autre chose qu'une bande de sacripants ayant pour seul objectif de faire peur aux gens. Bien évidemment, ils ont échoué et nous n'avons plus rien à craindre.» Les Aurors en question ne sont toujours pas disponibles pour nous en apprendre davantage quant à l'identité des arrêtés.

Sacharissa Cuffe, journaliste à la Gazette du Sorcier, article datant du jeudi 01 Septembre 1988.»

Je reposai le journal, furieuse. Alors comme cela, le Ministère avait revendiqué l'arrestation des Mangemorts et, de surcroît, avait qualifié ces dangereux criminelsde "petits malfrats" ? Je n'en revenais pas de leur culot ! Remus grommela, visiblement autant frustré que moi par cet article :

«-Alastor et King' n'ont pas pu avoir accès au Veritaserum, nous étions obligés de livrer les Mangemorts au Ministère, sans quoi nous risquions de leur laisser une occasion de s'enfuir. Je parie que ce fumier de Fripemine a été payé pour dire cela !»

Je soupirai :

«-Certainement. Enfin, ça ne change rien, le danger a été écarté.

-Mmmmh, tu as raison.»

Le silence retomba entre nous et Remus finit par jeter le journal à la poubelle, non sans avoir grommeler plusieurs injures concernant ce "torchon" avant de le faire. Puis, calmé, il vint s'installer en face de moi et remarqua, avec un petit sourire :

«-Tu portes un joli collier.»

Baissant les yeux sur le pendentif, je me contentai de murmurer :

«-Merci.»

Ses yeux restèrent un moment rivés sur le bijou et il semblait en proie à une intense réflexion, quand il demanda, d'une voix distante :

-Un corbeau et une colombe ? Qu'est-ce que cela signifie ?»

Je mis un certain temps à répondre, ne sachant tout d'abord pas comment aborder la question :

«-C'est une longue histoire...»

Et ce que je ne savais pas encore, c'était qu'elle venait à peine de commencer.

☆☆☆

Ça y est, c'est la fiiin ! Aloors qu'en avez-vous pensé ? Et de cette première partie en général ? Quelles sont vos attentes pour la suite ? Je veux tout savoir !

Concernant le concours d'écriture, j'ai décidé, suite à la demande de plusieurs participants, d'augmenter le délai jusqu'à la fin des vacances, de sorte à ce que chacun puisse avoir le temps de finir d'écrire son texte dans les meilleures conditions.
Pour la FAQ, n'oubliez pas qu'elle est toujours ouverte donc n'hésitez pas à aller y faire un tour et poser toutes les questions qui vous viennent à l'esprit, je me ferais un plaisir d'y répondre !

Voilà, merci pour tout et n'oubliez pas que l'épilogue vous attend juste en dessous :)

Passez une bonne semaine !

*PetitKoala*

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