J'ai préparé un petit sondage en fin de cette partie au sujet de l'activité que je souhaiterais organiser dans les semaines à venir. N'hésitez pas à y répondre, me questionner, me dire ce que vous en pensez !

Bonne lecture ♡

☆☆☆

Mercredi 31 Août 1988 :

Lorsque j'ouvris les yeux, le monde sembla danser autour de moi et, pendant quelques minutes, je fus incapable de retrouver mes repères. Déboussolée, je clignai hasardeusement des paupières, dans l'espoir d'y voir plus clair, mais seules des taches difformes et éparses étaient visibles dans mon champ de vision. Petit à petit, les environs cessèrent leur tango nauséeux pour devenir stables et un visage se dessina plus clairement devant mes yeux.

«-Sev... Severus ? balbutiai-je, d'une voix faible, en essayant de vain de me redresser, mais des mains fermes me maintinrent en position allongée.

-Je suis là, souffla une voix qui m'était à la fois familière et réconfortante, me persuadant à elle-seule de rester calme.»

Je papillonai encore quelques secondes des yeux avant que les traits du sorcier ne devinrent parfaitement fixes et que ma tête ne me tourne presque plus. De nouveau parfaitement consciente, je ressentis aussitôt de vives douleurs parcourir l'intégralité de mon corps et je serrai les lèvres pour ne pas crier. Les souvenirs affluèrent en même temps que la douleur et tout me revint en mémoire : la mission, l'attaque, la fuite de Selwyn, le combat, les Détraqueurs... En pensant à ceux-ci, je grommelai, en frissonnant longuement :

«-Je... les... Détraqueurs... ils...»

Severus me coupa dans mes balbutiements :

«-Ne t'en fais pas, ils sont partis.»

Sa voix était douce et posée, parfaitement maîtrisée. Elle me fit incroyablement du bien et je sentis ma panique diminuer, avant qu'une atroce image ne s'impose à moi : le corps de Selwyn, broyé sous le poids de l'arbre. Je gémis, alignant des mots sans queue, ni tête, une vive angoisse me prenant l'estomac :

«-Et... les M... Mangemorts... Oh, Merlin, je... Selwyn... je l'ai... tué... je ne... je ne voulais... je n'aurais pas dû... je...

-Elladora, calme-toi ! m'ordonna Severus d'une voix ferme mais toujours aussi calme. Tu as fait ce qu'il y avait à faire. Ce salaud ne méritait pas mieux. Au moins, il n'est plus une menace pour personne.»

D'un geste qui m'arracha une grimace de douleur, je caressai le visage du sorcier, comme pour m'assurer qu'il était bien réel. Au contact avec sa peau froide, je ne pus m'empêcher d'être rassurée et, ignorant la douleur, je fis un effort pour me redresser. Là, je déposai lentement mes lèvres sur les siennes, en fermant les yeux pour profiter du baiser. Le sorcier déplaça ses bras pour me maintenir, tout en me rendant mon geste. Un doux sentiment d'apaisement m'envahit et éloigna de moi toute angoisse et stress post-bataille, du moins pour un certain temps. D'une main tremblante, je commençai à jouer avec des mèches de ses cheveux, tandis que le sorcier intensifiait le baiser. Prise d'un besoin compulsif d'être le plus proche possible de lui et de ne jamais me défaire de son étreinte, je me collai contre son torse, tout en dévorant ardement ses lèvres, plus consciente de l'environnement hostile dans lequel nous nous trouvions.

Soudain, Severus se détacha de moi et releva la tête, aux aguets. Encore toute chamboulée, je mis un certain temps avant d'entendre des voix, au loin, qui hurlaient mon nom :

«-Elladora ! Elladora ! Elladora, où es-tu ?»

Tentant de me remettre debout, je demandai, en grognant sous l'effort :

«-Aide-moi... à me relever.»

Le sorcier ne se fit pas prier et, passant un bras sous mon aisselle, me permit de regagner une station bipède plus ou moins stable. Ma jambe gauche, sur laquelle je m'étais réceptionnée quand j'avais sauté du rocher, me faisait souffrir. Aussi, je m'appuyai uniquement sur ma jambe droite, tachant de ne pas trop prendre appui sur Severus, qui avait laissé son bras autour de moi, en soutien. Un groupe formé de membres de l'Union inquiets et claudiquant arrivèrent du petit sentier escarpé qui traversait la sombre forêt, Remus en tête. À ma vue, ce dernier lâcha :

«-Oh, par Merlin, tu es en vie!»

Il s'approcha de moi et, me libérant de l'étreinte de Severus, je me jetai dans ses bras, moi aussi soulagée de le voir entier, la dernière fois que je l'avais vu étant lorsqu'il était aux prises avec un colosse qui paraissait avide de vaincre. Visiblement, le sorcier à l'apparence frêle ne s'en était pas si mal sorti. D'abord surpris par mon geste soudain d'affection, Remus finit par m'enlacer à son tour et murmura :

«-Tu m'as fait peur...»

Je me décollai de lui pour lui adresser un sourire rassurant, à défaut de savoir quoi dire, et remarquai à ce moment qu'une large tache de sang barrait son t-shirt déjà sale et rappiécé.

«-Tu es blessé ! m'exclamai-je, d'une voix plus aigüe que d'ordinaire.»

Ce fut à son tour de me gratifier d'un rictus réconfortant :

«-Ne t'inquiète pas, ce n'est que superficiel.»

Je n'insistai pas et Alastor posa alors une main bourrue sur mon épaule, son visage partagé entre la colère et le soulagement, tout comme l'était sa voix lorsqu'il me dit :

«-La prochaine fois, suis mes ordres et ne file pas comme ça. C'est bien clair ? J'ai bien cru qu'on t'avait perdue, toi aussi.»

Je hochai la tête lentement, avant de froncer les sourcils. Comment ça «toi aussi» ? Je me mis à inspecter frénétiquement le groupe, à la recherche d'asbents.

«-Où... où est Emmeline ? lâchai-je finalement, la gorge nouée, au souvenir du corps inerte de la sorcière jonchant le sol du salon.»

Alastor voulut répondre mais Remus s'empressa d'intervenir, en jetant un regard lourd de sens à Fol-Œil :

«-Hestia l'a conduite à St Mangouste, elle est entre de bonnes mains.»

L'Auror grommela quelque chose que je ne compris pas, et je compris qu'il n'était pas aussi optimiste concernant la blessée. Serrant les dents et ravalant ma panique, je tentai de raisonner comme le loup-garou, sachant que stresser pour l'état d'Emmeline n'aiderait en rien à son rétablissement.

Soudain, Kingsley lâcha, sa voix pleine résonnant pendant quelques secondes parmi les hauteurs des arbres peuplant la sinistre forêt où nous nous trouvions :

«-Merde, c'est Selwyn !»

Tandis que nous étions entrain de discuter, l'Auror avait vagabondé autour du secteur où nous nous trouvions - sûrement pour s'assurer qu'aucun Mangemort ne s'y trouvait encore - et, tombant sur le corps de Selwyn, n'avait pu s'empêcher de lâcher un grognement de stupeur. À sa remarque, tous s'étaient tournés vers lui, leur regard dérivant automatiquement sur le corps - du moins ce qu'il en restait - du Mage Noir, alors que je baissai le regard, me sentant tout à coup nauséeuse.

«-Que s'est-il passé ? rugit Maugrey, ses yeux passant sans cesse de Selwyn à moi-même, attendant une explication - et, au vue de l'expression féroce qui avait soudain durci ses traits, j'avais tout intérêt à peser mes mots avant de me lancer dans des explications.»

Déglutissant péniblement et me plongeant dans la contemplation du bout de mes chaussures, mon esprit cherchait vainement un échappatoire à la situation. Relevant la tête pour me confronter au regard poignant d'un Maugrey en attente d'une réponse, je commençai, d'une voix rauque, m'apprêtant à confesser le crime que je venais de commettre :

«-Je...

-C'est moi qui l'ai tué, me coupa soudain une voix, qui venait de derrière mes épaules.»

Je me retournai, bien vite imitée par mes congénères. Severus avait le regard rivé sur Alastor et le visage, comme à son habitude, recouvert d'une expression insondable, si bien que personne ne pût se douter de son mensonge - personne à part moi, évidemment. Anticipant très certainement une réaction chez Maugrey, Severus poursuivit, toujours implacide :

«-Il était sur le point de tuer Lynch, quand je suis arrivé, alors je l'ai tué.»

Je lançai un regard insistant à Severus, mais ce dernier ne daigna pas baisser les yeux sur moi, se contentant de fixer Alastor sans ciller. L'Auror maugréa quelque chose que je ne compris pas et Remus enchaîna, d'une voix paisible :

«-Et bien... merci, Severus.»

Lentement, Severus se tourna vers le sorcier qui venait de parler et lui adressa un regard haineux. Prenant conscience de ma proximité avec le loup-garou depuis maintenant cinq bonnes minutes, je fis un pas sur le côté, mal à l'aise, tandis que Dedalus nous sauva tous d'un silence pesant :

«-On a vu les Détraqueurs se diriger vers la forêt, où sont-ils passés ?

-Ils ont pris la fuite, trancha Severus d'une voix sèche, espérant sans doute faire taire les autres questions qui pouvaient arriver.

-Comme la plupart des Mangemorts, ajouta Alastor, passablement agacé. Notre mission est terminée, si je ne m'abuse. On ferait mieux de rentrer. King', aide-moi à le ramener. (Il désigna l'enchevêtrement de branches et de feuillage sous lequel se trouvait Selwyn d'un mouvement de la tête.) Vous autre, retournez au QG.»

Nous ne nous fîmes pas prier et commençâmes l'ascension par le chemin de terre pour rejoindre la bordure de la forêt, Elphias en tête du cortège. Je marchai aux côtés de Remus mais, alors que celui-ci se mit à converser avec Mondingus à voix basse, je décélérai mon rythme de marche, afin de me mettre à la hauteur de Severus, qui traînait des pieds à l'arrière. Une fois que Remus et Mondingus furent à plusieurs mètres de nous à l'avant, de sorte à ce qu'ils ne puissent pas entendre ce que je m'apprêtais à dire, je demandai, en chuchotant :

«-Pourquoi avoir dit que tu l'avais tué ?»

Le sorcier mit un certain temps à répondre et je regrettai aussitôt de m'être exprimée aussi froidement. Après tout, il m'avait couvert pour un meurtre ; la moindre des choses serait de le remercier avant de lui demander les raisons de son geste. Je voulus me rectifier, mais ce fut à ce moment qu'il se décida à répondre :

«-Disons que c'est mieux qu'ils pensent que c'est moi le meurtrier, que toi. De toute façon et de toute évidence, je n'ai fait que confirmer ce qu'ils suggéraient déjà.»

Nous arrivâmes à la frontière entre la forêt et les vastes champs de hautes herbes qui entouraient le sombre manoir. Un brin essoufflée et titubant sous ma jambe endolorie, je repris, me voulant plus conciliante :

«-Et bien, je... merci de... aïe !»

J'avais eu la mauvaise idée de m'appuyer sur ma jambe blessée et regrettai derechef mon initiative en la sentant céder sous mon poids, tandis qu'une douleur lanscinante me parcourut le corps. Severus me retint in extremis de chuter et passa un bras sous mes épaules pour m'aider à marcher.

«-Je peux encore marcher toute seule ! m'indignai-je, en grimaçant malgré tout de douleur.»

Severus sourit mais ne retira pas son bras jusqu'à la fin du trajet, ce dont je lui fus extrêmement reconnaissante.

***

«Bilan de la mission n°49 menée le 31/08/1988 :

[...]

Le bilan se dresse, à ce jour, à une dizaine de Mangemorts capturés et détenus, un mort (Aucturus Bilius Selwyn, très certainement l'investigateur du réseau Mangemort, tué par Severus Rogue, pour légitime défense) et une trentaine de Mages Noirs courant encore dans la nature.

[...]

Quant aux documents trouvés sur les lieux de la bataille, il ne fait aucun doute que ce sont des duplications de dossiers officiels du Ministère. L'un des Mangemorts - peut-être même un agent ministériel - a dû pénétrer dans le Ministère et dédoubler les fichiers originaux pour qu'aucun vol ne soit déclaré. Les documents concernent en grande partie St Mangouste, mais aussi certaines personnes influentes de la politique, telle que Gladys Brandstone, dont nous n'avons toujours aucune trace. L'un des fichiers évoque l'affaire des gobelins, dont nous avons enfin un profil clair : les agents de Gringotts fournissaient des armes aux Mangemorts, dont la nature nous est encore à ce jour inconnu ; les transactions sur lesquelles Mondingus a mis la main dessus devaient très certainement porter sur ce trafic. Enquête à poursuivre.

Rédigé le 31/08/1988, par Alastor Maugrey et Kingsley Shacklebolt.

Union du Phénix, créateur : Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore.»

☆☆☆

Saluuut !

La fin de la première partie s'approche peu à peu... et la deuxième arrive à grand pas ! Encore deux chapitres avant de clore cette période pré-Harry Potter et de se plonger en plein cœur des années 90, durant lesquelles ce n'est plus un simple réseau Mangemort qui menace la paix magique, mais bien le redoutable Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ! Qu'est devenue Elladora depuis sept années ? Et Severus ? Et Remus ? Et l'Union du Phénix ? Toutes les réponses à vos questions d'ici quelques semaines !

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Concernant l'activité que je souhaiterais organiser à l'occasion de Noël, je ne sais pas encore quelle forme elle va prendre... aidez-moi à choisir en commentant celle(s) qui vous plairai(en)t !

-Un concours d'écriture : le principe serait d'écrire un court texte sur un thème que j'imposerais (et qui sera, bien évidemment, en lien avec ma fanfiction ^^)

-Une FAQ : durant laquelle vous pourrez poser TOUTES vos questions au sujet de cette histoire et son élaboration

-Un concours d'aesthetics, ou autres réalisations artistiques : là encore, un thème en lien avec mon histoire sera imposé et le principe serait de réaliser un montage, collage, dessin autour de ce thème

-Autre : si vous avez des idées à me proposer, n'hésitez pas !

Vous pouvez, bien sûr, voter pour plusieurs propositions si vous en avez envie ! J'aviserais ensuite de l'activité ou des activités que je mettrais en place par la suite ^^

Merci de votre participation !

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En bref, j'espère que ce chapitre vous a plus et n'hésitez pas à commenter et poser vos questions si vous en avez !

Merci pour tout,

À dimanche,

*PetitKoala*