Chapitre 47 - Unissons nos forces
Vendredi 1 Mai 1998 :
Cinq minutes après le départ de Severus, je fus incapable de rester inoccupée plus longtemps. Mon esprit, fébrile, ne cessait d'imaginer les pires scénarios et le mauvais pressentiment qui me tordait méchamment le ventre n'aidait pas à me raisonner. Il n'y avait rien à faire, je ne pouvais pas rester inactive une minute de plus. Retournant dans la chambre, je me dévêtis et enfilai ma robe, mon cœur battant si fort qu'il résonnait dans mes tempes. Je pris ma baguette, la glissai dans une de mes poches avant de changer d'avis et la garder au creux de ma main. Je jetai un dernier regard à la pièce déserte, regrettant que Marlow fusse avec ses camarades de la Forêt. Il aurait certainement été d'un bon conseil, comme toujours.
Je sortis dans le couloir en tendant l'oreille. Aucun bruit. Cette constatation ne me rassura pas pour autant. D'un pas vif et tous sens en alerte, je traversai les sous-sols sans rencontrer personne, ce qui était rassurant puisque nous étions en plein milieu de la nuit. Pourtant, le mauvais pressentiment qui m'habitait depuis que Severus était parti ne me lâchait pas, au contraire, il semblait croître de minute en minute. Je dus faire un effort considérable pour le reléguer au second plan. Arrivant aux escaliers qui menaient à l'étage supérieure, je crus entendre de l'agitation au-dessus de moi, mais fus incapable de dire si c'était vrai ou si mes oreilles, gagnées par la paranoïa, me jouaient des tours. Je gravis donc les marches d'un pas rapide, mes doigts s'accrochant à ma baguette comme l'on s'agripperait à une bouée de sauvetage en pleine mer.
Tout à coup, j'entendis clairement des talons claquer contre les dalles en marbre qui composaient l'escalier. Quelqu'un venait vers moi. Je m'arrêtai, mon pouls battant furieusement dans mon cou et sur mes tempes.
« -Elladora ? »
Je mis plusieurs secondes à reconnaître la propriétaire de la voix, tant je ne m'attendais pas à la voir ici.
« -Renée ? »
La silhouette de la professeure de Vol apparut clairement dans mon champ de vision, ses cheveux d'ordinaire gris rendus légèrement blonds par les torches vacillantes qui occupaient les murs.
« -Minerva te cherchait justement, m'informa la sorcière. »
Elle paraissait tendue. Les questions se bousculèrent dans mon esprit et je réussis à bredouiller, un peu perdue :
« -Qu'est-ce que tu fais ici ? »
La professeure me prit soudain par le bras et m'entraîna avec elle, dans la direction opposée à celle que je voulais emprunter. Je n'eus pas le temps de protester, car Renée se mit à m'expliquer, à une cadence si élevée que je dus me concentrer pour comprendre tout ce qu'elle disait :
« -Nous allons chercher les élèves de Serpentard et les emmener dans la Grande Salle, ordre de Minerva. Harry Potter est à Poudlard et, apparemment, Tu-Sais-Qui n'est pas loin derrière. Les Carrow ont été neutralisés et Rogue s'est enfui. Maintenant, nous devons nous préoccuper de la sécurité des étudiants. »
Je mis plusieurs secondes à assimiler les informations éparses que ma collègue venait de me communiquer et, le temps que mon cerveau mît à les traiter, nous étions presqu'arrivées devant l'entrée menant à la Salle Commune de Serpentard. Alors que Renée, ne faiblissant pas son allure, s'élançait dans le dernier corridor qui nous séparait de notre objectif, je l'arrêtai, à bout de souffle :
« -Rogue s'est enfui ? »
Je ne devais pas commettre d'impair le concernant mais la question brûlait mes lèvres depuis quelques secondes désormais. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Était-il blessé ? Où était-il allé ? Pourquoi avait-il fui ? Renée hocha la tête, ne se formalisant pas sur mon intérêt pour le directeur méprisé de tous.
« -Il a voulu soutirer des informations à Minerva et, avec Pomona et Filius, ils lui ont fait la peau. Ce traître n'a même pas assumé la confrontation et a quitté le château. Bon débarras, si tu veux mon avis. »
Je ne rétorquai rien, sentant une vive panique grandir dans mon estomac. Il savait qu'il ne reviendrait pas, souffla une petite voix dans ma tête. Il t'a menti. Je serrai les dents, chassant mon abattement. Ce n'était pas le moment.
Renée s'arrêta devant le mur en pierre qui, mot de passe à l'appui, s'ouvrait sur l'espace réservé aux Serpentards.
« -Evidemment, seul Rogue avait connaissance du mot de passe, grogna ma collègue. J'espère qu'en faisant suffisamment de vacarme, on pourra les attirer de...
-Salazar, la coupai-je et les pierres sombres en face de nous se mirent à bouger, dévoilant une porte qui s'ouvrit dans un silence morbide. »
La professeure de Vol me lança un regard surpris mais je ne lui laissai pas le temps de m'interroger et franchis le seuil du passage qui venait d'apparaître devant nous.
Ce n'était pas la première fois que je pénétrais dans la Salle Commune de Serpentard, Severus m'ayant déjà montré les lieux une ou deux fois, m'évoquant à demi-mot les années qu'il avait passées entre ces murs taillés dans la pierre brut. Je chassai ces souvenirs qui devenaient douloureux. Notre entrée ne passa pas inaperçue et, à peine nous eûmes mis les pieds dans la pièce souterraine que des étudiants en chemise de nuit débarquèrent autour de nous.
« -Qu'est-ce que vous fichez ici ? grogna une étudiante qui devait être en sixième ou septième année. Seul le professeur Rogue a le droit de venir ici. Qui vous a donné le mot de passe ? »
Ignorant les remarques acerbes de la Serpentard, Renée pointa sa baguette sur sa gorge et, décuplant sa voix à l'aide d'un sortilège, elle déclama d'une voix forte qui vrilla mes tympans :
« -J'ordonne que tous les élèves sortent de leur dortoir sur-le-champ et me rejoignent dans la Salle Commune ! »
En une dizaine de minutes, l'ensemble des Serpentards était devant nous, certains encore endormis et tous se demandant ce qu'il se passait pour qu'on les réveille en pleine nuit.
« -Le professeur Lynch et moi-même allons vous conduire dans la Grande Salle, où le professeur McGonagall vous expliquera tout ce que vous avez besoin de savoir.
-Le professeur McGonagall ? s'exclama un garçon que je situais en quatrième année. Ce n'est pas à elle de nous dicter notre conduite, c'est au professeur Rogue. Si l'ordre ne vient pas de lui, on ne vous suivra pas. »
Il y eut un murmure d'approbation dans les rangs. Je sentis Renée se tendre à mes côtés et, avant qu'elle ne pusse renchérir, je pris les devants, réagissant par pur instinct :
« -Rogue a quitté le château. Nous allons vous conduire dans la Grande Salle pour vous mettre en sécurité alors, maintenant, si vous désirez tous mourir dans votre Salle Commune glauque, libre à vous. Nous avons bien d'autres choses à faire que négocier avec vous. »
Un silence glacial accueillit mes propos et, pendant un moment, quelques étudiants vaillants me fusillèrent du regard. Finalement, l'un d'entre eux grommela, à contre-cœur :
« -Allons-y. »
Je lançai un regard entendu à Renée et pris la tête du groupe, ma petite victoire n'ayant aucun effet sur la panique générale qui bouillonnait à l'intérieur de moi.
*
La Grande Salle n'avait jamais accueilli autant de monde qu'à l'instant où Renée et moi fîmes entrer les étudiants de Serpentard par le double-battant qui était grand ouvert. Les élèves des autres maisons étaient déjà sur place, chaque bannière formant des rangs compacts autour de leur directeur attitré et écoutant attentivement leurs directives. Quand nous arrivâmes, Minerva quitta ses Gryffondors et s'approcha de nous. Lorsqu'elle m'aperçut, je sentis son regard insistant s'attarder quelques secondes sur moi et je compris dans un pincement de cœur qu'elle avait redouté que je me fusse enfuie avec Severus. La professeure de Vol accompagna les étudiants vert-et-argents plus loin, tandis que Minerva me prenait à part :
« -Je suis contente de vous voir ici, Elladora. L'AD m'a raconté ce que tu avais fait pour eux. »
Je relevai la tête et cherchai furtivement des yeux Neville et ses compères, que je n'avais pas vu depuis deux semaines. Mon cœur manqua un battement lorsque je trouvais le jeune homme menant une discussion animée avec nulle autre que... Kingsley. Je balayai des yeux le petit groupe qui s'était formé, une boule d'émotion se formant au travers de ma gorge. L'Union du Phénix était là, main dans la main avec l'AD. La directrice des Gryffondors suivit mon regard et dut comprendre mon malaise car elle m'expliqua, d'une voix étonnamment douce venant d'elle :
« -Ils sont aussi au courant de ton implication. Ils savent qu'ils ont fait une erreur en te renvoyant. »
Mon cœur se serra méchamment en repensant aux mots durs qu'Alastor m'avait adressés ce jour-là et cette sensation s'accentua quand je me fis la réflexion que la silhouette de Kingsley, sans son acolyte, me paraissait bien solitaire... Je clignai des yeux, sentant toute l'émotion que j'avais jusque-là refoulée au fond de moi refaire surface à la vue des personnes aux côtés desquelles j'avais passé un pan de ma vie à me battre. Je constatai plusieurs secondes plus tard que Minerva me conduisait vers eux et mon cerveau s'affola à l'idée des retrouvailles. Qu'allais-je bien pouvoir leur dire ?
« -Professeure Lynch ! s'exclama Neville en me voyant approcher. »
Je lui adressai un petit sourire, un peu intimidée lorsque tous les regards se tournèrent vers moi. A droite de Kingsley se trouvaient Molly, Arthur, Bill, Fleur et... Percy ? Ce devait être lui car, si les cheveux roux et les taches de rousseur trahissaient ses origines, je ne l'avais jamais vu auparavant et Molly m'avait suffisamment parlé de son fils pour que je fasse rapidement le lien. Je ne pris même pas le temps de m'interroger sur sa présence, mon esprit était bien trop occupé pour cela. Je croisais le regard de Kingsley et ne trouvai aucune rancœur, ni méfiance dans ses yeux.
Il y eut un mouvement à ma gauche et quelqu'un se détacha du groupe pour s'approcher de moi. Je tournai la tête dans cette direction et mes yeux passèrent du regard brun et sage de Kingsley à celui, couleur miel et en proie à de multiples émotions, de...
« -Remus, murmurai-je dans un souffle. »
Ses bras se refermèrent sur moi et son étreinte, brève mais sincère, eut le mérite d'apaiser mon esprit, qui sembla retrouver une part de lucidité.
« -Je suis tellement désolé, dit Remus en se détachant de moi. Nous n'aurions pas dû... »
Je stoppai court à ses excuses.
« -Vous avez fait ce qu'il y avait de mieux à faire. »
Kingsley hocha la tête derrière Remus, d'accord avec mes propos. Molly m'adressa un petit sourire qui me fit chaud au cœur.
« -Minerva nous a expliqué ce qu'il t'était arrivé cette année, se reprit le loup-garou en passant une main dans ses cheveux. Est-ce que... tout va bien ?
-Ne t'en fais pas pour moi, Remus, répondis-je face d'une voix que je voulais calme face à son ton concerné. Je vais bien. Comment êtes-vous entrés dans Poudlard ?
-Par la Salle-Sur-Demande, il existe un passage reliant le château à la Tête du Sanglier, à Pré-Au-Lard. On est venu le plus vite possible.
-Qu'est-ce qu'il va se passer, maintenant ? »
Kingsley se chargea de me résumer la situation, pendant que Minerva appelait les étudiants à se regrouper près de l'estrade au fond de la Grande Salle :
« -Les professeurs vont se charger d'évacuer les étudiants mineurs via la Salle-Sur-Demande, pendant qu'il est encore temps. Quant à nous, nous allons tâcher d'organiser les défenses du château avant que les Mangemorts n'attaquent.
-Très bien, dis-je d'une voix ferme. Qu'est-ce que je peux faire pour vous aider ? »
Je ne me rendis compte qu'après coup que j'avais parlé comme si je faisais encore partie de l'Union. Je secouai la tête, confuse, et ouvris la bouche pour me rectifier, mais Kingsley me répondit, comme si de rien n'était :
« -Nous devons répartir nos défenses le plus équitablement possible partout dans le château et à l'extérieur. Les habitants de Pré-Au-Lard ont accepté de nous soutenir, ainsi que certains sorciers habitant les alentours et des parents d'élèves. Les elfes de maison et les fantômes sont aussi de notre côté. En tout, je dirais que nous sommes... autour de cinq-cents.
-Pour combien de Mangemorts ? demanda Molly, inquiète.
-Pas moyen de savoir. Entre les sorciers qui combattent de leur plein gré et ceux soumis à l'Imperium, c'est compliqué d'estimer leur nombre. Mais nous devons nous attendre à beaucoup. Nous avons à notre disposition une cinquantaine de balais pour sillonner les airs mais ce n'est pas assez et, là-haut, nous serons à découvert. Il faudrait plus de matériel... »
Mon cerveau avait retrouvé la même vigueur que pendant nos assemblées laborieuses dans le QG de l'Union où il nous fallait redoubler d'efforts pour nous montrer plus intelligents que l'ennemi. Tout le reste avait été relégué au second plan : la disparition de Severus, le danger imminent de la guerre... j'étais en mode survis et n'écoutai plus que mon instinct.
« -Il y a un autre moyen pour déployer nos forces dans le ciel, annonçai-je, surprise par la rapidité à laquelle j'avais trouvé une solution. »
Kingsley se tourna vers moi, le regard inquisiteur.
« -Les Sombrals. Il y en a toute une colonie dans la Forêt, dont une partie à l'habitude de tirer les diligences en début d'année. Nous pourrions les monter.
-Bonne idée, approuva aussitôt Remus en se tournant vers Kingsley.
-On n'a pas assez de temps pour aller les chercher, grommela le sorcier à la peau sombre. De plus, c'est risqué de se rendre dans la Forêt, c'est par là que les Mangemorts vont débarquer.
-Filius va mettre en place des sortilèges de protection, répliqua Remus. Tant qu'ils tiendront, nous ne risquerons rien.
-Je peux y aller, insistai-je. »
Kingsley me dévisagea un long moment, puis acquiesça.
*
« -Elladora Lynch ! »
Alors que je m'apprêtai à quitter la Grande Salle d'un pas vif, une voix m'interpella et m'obligea à ralentir. C'était Firenze qui trottait dans ma direction, ses sabots faisant un drôle de bruit sur les dalles posées au sol. Je le saluai d'un signe de tête pressé.
« -Vous allez dans la Forêt, n'est-ce pas ?
-Oui.
-Laissez-moi vous accompagner. Je dois convaincre mes pairs de se joindre au combat et, en ces lieux, il vaut mieux ne pas se promener seul. »
J'acceptai sans plus attendre, faisant confiance au centaure. Ensemble, nous traversâmes le Hall qui était désert, toutes les personnes présentes entre les murs du château étant réunies dans la Grande Salle. Bien vite, nous fûmes dehors et nous traversâmes le parc en direction de la Forêt sans un mot. Ma baguette était brandie devant moi, m'éclairant le chemin, et prête à servir si un quelconque intrus tentait de nous barrer la route. Nous arrivâmes à la lisière de l'épaisse Forêt Interdite sans encombre. La nuit était silencieuse et calme, mais quelque chose me soufflait que ça n'allait pas durer. Avant de m'engager parmi les hauts arbres aux silhouettes menaçantes, je jetais un dernier coup d'œil à Poudlard. Le château paraissait paisible.
« -Vous vous souvenez de la première fois que nous nous sommes rencontrés, j'imagine. »
Cela faisait maintenant une bonne dizaine de minutes que nous marchions dans la pénombre étouffante des lieux, Firenze observant ça et là des traces de passage et nous guidant ainsi à travers le véritable labyrinthe formé par les arbres à perte de vue, les broussailles et les herbes folles qui avaient tout le loisir de pousser où bon leur semblait. Je souris en me rappelant cette fameuse nuit où j'avais sillonné la Forêt en compagnie de Severus... cela me paraissait si lointain.
« -Vous m'aviez mis en garde contre cet endroit. Vous aviez qualifié la Forêt Interdite de frontière entre le bien et le mal.
-C'est plus que vrai aujourd'hui. Ils approchent, la magie noire imprègne les lieux à mesure que nous nous éloignons du château. »
Inconsciemment, je pressai le pas en réprimant des frissons.
« -Et les planètes en disent quoi de tout cela ? demandai-je maladroitement. Vous pouvez savoir comment cela va se terminer ?
-Il va y avoir des morts, beaucoup de morts - Saturne brille d'une teinte plus écarlate que d'ordinaire. Le reste, je ne sais pas. »
Mon esprit dévia sur Severus. Où était-il en ce moment ? Que faisait-il ? Était-il seulement encore... je ne terminai pas de formuler ma question, le simple fait s'y songer me donnant la nausée. Merlin, priai-je silencieusement, faîtes que je le retrouve en vie.
« -HALTE LÀ ! »
Une voix féroce m'arracha brutalement de mes pensées. Firenze arma son arc, prêt à cribler l'inconnu de flèches.
« -Firenze ?
-Bane, c'est toi ! »
Le centaure baissa aussitôt son arme, alors que devant mes yeux, apparurent une horde de centaures. Ils étaient bien plus nombreux que dans mon souvenir, une trentaine au moins, si ce n'était plus.
« -Encore avec une sorcière, maugréa Bane en s'approchant de nous. Bonsoir, Elladora Lynch. J'ai comme une impression de déjà-vu. »
Je saluai poliment le centaure, sans prononcer un mot.
« -Tu as élargi le troupeau à ce que je vois, fit remarquer Firenze, son regard balayant les rangs de centaures qui attendaient avec méfiance quelques mètres plus loin.
-Ils ne font pas tous partis du troupeau, Firenze. Nous nous sommes alliés uniquement pour défendre nos terres et empêcher cette vermine de Mangemorts de venir détruire notre habitat. »
Firenze parut surpris par cette décision. Sûrement s'attendait-il à devoir longuement discuter avec ses semblables avant d'obtenir gain de cause.
« -Ne te réjouis pas trop vite non plus, le mit en garde Bane. Je sais très bien ce que tu es venu faire ici. Nous n'allons pas combattre aux côtés des sorciers, nous allons garder la Forêt et si besoin est, mettre une raclée à quiconque viendrait impunément souiller nos terres.
-C'est exactement ce dont nous avons besoin, affirma Firenze. Ecoute, Bane, je sais que tu n'approuves pas les choix que j'ai fait et, honnêtement, je ne peux pas t'en vouloir. Mais aujourd'hui, nous allons devoir nous battre contre un ennemi commun, qui nous anéantira tous si nous perdons. Alors, je t'en prie, tiens-moi au courant de ce qu'il se passe ici et sois prudent. »
Bane le regarda longuement, puis d'un geste brutal de la tête, acquiesça. Il se tourna ensuite vers ses confrères et, joignant le geste à la parole, ordonna les centaures de se répartir sur tout le périmètre couvert par la Forêt et d'accorder une attention particulière à la lisière avec Poudlard. Quelques secondes après, je n'entendais plus que des vibrations au sol, causées par le déplacement rapide des créatures armées d'arcs et de flèches.
Firenze se tourna vers moi :
« -Allons chercher les Sombrals. »
*
Nous les trouvâmes facilement, en nous enfonçant encore un peu plus dans la Forêt. La colonie broutait tranquillement dans une clairière dégagée, à mille lieux de l'agitation guerrière qui habitait les centaures.
« -Je vous laisse avec eux, m'informa Firenze. Ils risquent de prendre peur s'ils me voient. »
Je hochai la tête et m'avançai lentement, quittant la dense rangée d'arbres qui me camouflaient jusqu'à présent. Les Sombrals relevèrent la tête en remarquant ma présence. Firenze avait disparu. Maintenant que j'étais devant le troupeau de créatures squelettiques et décharnés, je ne savais pas comment m'y prendre. Comment convaincre des Sombrals de se joindre au combat ? Je me doutais bien qu'ils possédaient une certaine intelligence mais de là à leur expliquer que nous avions besoin d'eux pour dominer le ciel... Ne sachant que faire, je continuai de marcher jusqu'à arriver au cœur de la clairière. Partout autour de moi, des Sombrals me dévisageaient, méfiants, mais n'esquissaient aucun geste violent. Je m'immobilisai, en prenant soin de dissimuler ma baguette dans les pans de ma robe, pour ne pas les effrayer. J'attendis plusieurs secondes, cherchant une solution pour rallier les Sombrals à notre cause.
Soudain, un des chevaux se détacha du groupe et s'approcha de moi, d'un pas tranquille, sa tête se dandinant au rythme de ses pas. Il s'arrêta à quelques centimètres de moi, me renifla, puis fit la chose à laquelle je m'attendais le moins : il se tourna d'un quart de tour, m'offrant sans crainte son flanc. Je restais un moment hébétée, ignorant le Sombral qui hennit d'impatience. J'entendis alors des bruits de sabots frapper le sol puis des hennissements résonnèrent tout autour moi, accompagnés de bruissements d'ailes : une partie des chevaux s'agitèrent, soulevant des volutes de poussière en déployant leurs ailes, puis sans crier gare, ils quittèrent la terre ferme et s'envolèrent au-dessus de moi.
Une douleur dans mes côtes me fit baisser les yeux. Le Sombral à côté de moi n'avait pas bouger et m'avait donné un coup de museau. Ses sabots grattaient le sol avec impatience et il soulevait la tête, pour regarder ses compères rejoindre peu à peu la voie des airs. Hésitant une demi-seconde, je finis par accepter son offre et m'appuyant sur sa puissance encolure, je grimpai sur son dos. Je m'agrippai fermement comme je pouvais et manquai de perdre l'équilibre lorsque l'animal cabra, puis étendit à son tour ses immenses ailes. Avant qu'il ne quitte définitivement le sol terreux de la Forêt, je réussis à empoigner ma baguette d'une main, ne comprenant toujours pas ce qui avait poussé les Sombrals à me faire aussi facilement confiance et à partir d'eux-mêmes au combat. Peut-être avaient-ils raisonné comme les centaures, défendant à corps perdu, les terres dans lesquelles ils vivaient depuis des décennies ?
Une dizaine de secondes plus tard, le Sombral que je chevauchais était monté suffisamment en altitude pour que les plus hautes cimes de la Forêt ne bloquent plus mes yeux. Je m'écartai un peu de ma monture, afin de bénéficier d'un champ de vision de quasiment 360 degrés.
La première chose que je vis fut de vives lumières éclater à quelques dizaines de mètres en dessous de moi : des éclairs verts, rouges, blancs illuminaient par intermittence les façades de Poudlard, semblable à un spectre dans cette nuit opaque.
La bataille venait de commencer.
☆☆☆
Salut mes Botrucs préférés, j'espère que tout va bien pour vous !
Je sais, je sais, le suspens est insupportable, n'est-ce pas ? :) Pourtant, il va falloir encore patienter une semaine pour avoir la suite... qui risque tout autant de vous laisser sur votre fin, vous êtes prévenus ( oui, vous commencez à comprendre que je suis une grande fan de suspens x) ).
Mise à part cette fin frustrante, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Les retrouvailles avec l'AD et l'Union ? La mise en place de la bataille ? Alors qu'Harry recherche activement les derniers Horcruxes, tout le monde se mobilise pour organiser les défenses, j'espère que ce pdv vous a plu ^^
Pour la suite, qu'imaginez-vous ? Comment Ella va-t-elle contribuer à la bataille ? Va-t-elle changer le destin d'une (ou de plusieurs) vie(s) ? Qu'espérez-vous ? Qu'attendez-vous ?
Merci pour vos retours, vos votes, vos commentaires ♡
Passez une excellente semaine,
PetitKoala
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