Chapitre 46 - Le début de la fin
Samedi 11 Avril 1998 :
Le vent, les vagues et Severus.
J'entendis une voix qui se rapprochait mais je n'entendais pas ce qu'elle me disait.
Le vent, les vagues et... Elladora ?
Elladora.
La voix prononçait mon prénom.
« -Elladora ! »
Je voulus bouger mais la seule chose dont je fus capable fut de bredouiller d'une voix affreusement rauque :
« -Le... vent... les v... vagues... et... Sev... Severus...
-C'est moi, oui c'est moi, Elladora. Tu m'entends ? »
J'ouvris les yeux. Le décor qui s'offrit à mes pupilles dansa un moment avant de se stabiliser. Je dus cligner plusieurs fois des yeux avant de discerner le visage de Severus penché sur moi.
« -Severus ?
-Oui, c'est moi. C'est moi. »
Avec un effort qui me parut surhumain, je réussis à lever mon bras et poser ma main contre sa joue. Mes muscles me paraissaient peser une tonne chacun.
« -Que... que s'est-il passé ? »
J'étais déboussolée, je sentais une vague odeur iodée titiller mes narines sans comprendre d'où elle venait. Et puis il y avait ce bruit incessant... du vent ? Où est-ce que j'étais ?
« -Tout est fini, Elladora. Tout est fini. »
La voix de Severus tremblait sous l'émotion mais il paraissait soulagé. Incroyablement soulagé. Tout me revint d'un coup, aussi soudainement que j'avais repris conscience.
« -Ether, réussis-je à balbutier. Où est... Ether ? »
Le regard de Severus s'assombrit. Reprenant peu à peu conscience de mon corps, je sentis mon cœur s'accélérer dans ma poitrine. Je voulus me redresser mais la fatigue m'empêcha de bouger. Severus m'enlaça fermement avant de murmurer :
« -Calme-toi, Elladora. Tu es encore trop faible pour bouger.
-Où est Ether ? répétai-je alors que ma voix gagnait en fermeté.
-Elle est partie. »
***
Dimanche 12 Avril 1998 :
Il fallut attendre le lendemain pour que la fatigue qui pesait sur l'intégralité de mon corps commence à disparaître. Severus daigna alors me raconter ce qu'il s'était passé avant et pendant que j'avais perdu connaissance : lui aussi avait ressenti la vibration et la force qui avaient parcouru mon corps, puis tout avait disparu aussi brusquement que le phénomène s'était déclenché. Il avait senti une vive fatigue lui tomber dessus et il s'était également évanoui. Lorsqu'il avait repris connaissance, Ether n'était plus là et j'étais allongée à quelques mètres de lui, encore dans les vapes.
« -Comment peut-on être certain que le maléfice a été rompu ? lui demandai-je après qu'il m'eut raconté tout ce qu'il savait. »
Severus me prit le bras et releva la manche de ma robe. Il fit de même avec la sienne et me montra nos deux avant-bras. Stupéfaite, je caressai du bout des doigts ma peau, puis la sienne. La cicatrice infligée par les couteaux avait disparu. Plus aucune trace. Notre épiderme était comme neuf.
Je relevai la tête et croisai le regard de Severus. Il me fixait avec un mélange de soulagement et de tendresse. Je me collai contre lui et laissait son étreinte soulager mon corps encore meurtri.
En début d'après-midi, je voulus me rendre dans le bureau de Flitwick pour parler au tableau d'Ether mais ne trouvai aucune raison valable pour attirer le petit professeur de Sortilèges hors de sa salle sans qu'il ne commence à avoir des soupçons. Severus se chargea de le faire et revint vingt minutes plus tard en m'assurant que le tableau était vide. Je restais de longues minutes à songer à la sorcière, me demandant ce qui lui était arrivé.
Elle s'était encore une fois volatilisée et, sans que je ne sache réellement pourquoi, je sentais que je ne la reverrais plus jamais.
***
Lundi 13 Avril 1998 :
« -Comment ça, Ginny n'est pas revenue à Poudlard ? »
Je dévisageai Neville d'un air inquiet, alors que ce dernier venait de m'annoncer la nouvelle.
« -Elle m'a fait passer un message. Elle est rentrée ce week-end pour fêter Pâques. Toute sa famille s'est mise en sécurité chez sa tante et sa mère ne voulait pas qu'elle retourne à Poudlard pour risquer sa vie. »
Nous quittâmes l'enceinte du château d'un pas rapide, puis descendîmes les quelques marches en pierre menant à la cabane d'Hagrid. Neville paraissait quelque peu chamboulé que ses deux meilleures alliées ne soient plus à ses côtés pour gérer l'AD mais il gardait la tête haute. Il n'y avait aucun doute là-dessus : ce garçon méritait de porter les couleurs de Godric Gryffondor.
« -Qu'est-ce que tu comptes faire avec l'AD ? murmurai-je, alors que nous nous approchions du porche menant à la porte en bois du garde-chasse. »
Neville s'arrêta à quelques mètres de celle-ci et m'avoua d'un air soucieux :
« -Je ne sais pas. Les Mangemorts commencent à avoir beaucoup d'emprise sur nous et nous faiblissons. Ils s'en sont récemment pris à ma grand-mère dans l'espoir de me stopper, ils ont envoyé un Auror à ces trousses. »
Devant ma mine horrifiée, Neville rit amèrement.
« -Ne vous en faîtes pas, ma grand-mère ne s'est pas laissé faire. Le pauvre Dawlish purge actuellement sa peine à St Mangouste. »
Une lueur fière brilla dans ses yeux, puis il toqua à la porte du garde-chasse, qui nous fit entrer quelques secondes plus tard, le sourire aux lèvres.
La fête eut un goût amer de dernières retrouvailles. Peut-être était-ce dû à l'absence de Luna et Ginny qui s'étaient démenées durant toute l'année pour raviver l'Union. Peut-être que le discours maladroit d'Hagrid nous disant qu'il était fier de faire partie de ce combat contre les ténèbres n'aida pas nos cœurs à se réchauffer, malgré la sincérité de ses mots.
Depuis que j'étais de retour au château, à la suite d'une courte excursion dans l'archipel des Orcades, je sentais que quelque chose avait changé. Certes, depuis le début de l'année, l'ambiance ne faisait que se ternir, peu à peu, tandis que la menace d'une guerre imminente grandissait. Mais là, c'était différent. C'était comme si nous avions dépassé un stade de non-retour. Désormais, les jours étaient comptés avant l'ultime bataille et le château retenait son souffle dans l'attente du verdict. Qui gagne ? qui perd ? qui meurt ? qui vit ? Telles étaient les questions dans tous les esprits mais que personne n'osait poser.
Malgré tout, la fête eut le mérite de dénouer un peu la tension et les conversations fuyaient habilement toute évocation des terribles jours à venir. Terry Boot était en plein récit d'une mésaventure qu'il avait eu en cours de Métamorphoses, durant lequel il avait bien failli perdre tous ses cheveux, lorsqu'un bruit à l'extérieur brisa la bulle de sérénité dans laquelle nous nous étions tous plongés avec soulagement.
Je fus la première à réagir et bondit jusqu'à la fenêtre. A l'endroit-même où Neville et moi discutions quelques instants plus tôt, deux silhouettes se dressaient, s'approchant peu à peu de la cabane. Je me tournai en direction des membres de l'AD qui, tout sens en alerte, avaient dégainé leur baguette, Neville en tête.
« -Vous allez sortir par la porte de derrière, leur intimai-je d'une voix qui me parut étonnement calme compte tenu de la situation. »
Neville ordonna à ses compères de se diriger à l'autre bout de la cabane, tandis qu'Hagrid passait à son tour sa tête par la fenêtre.
« -Nom d'un Murlap ! jura-t-il en reculant d'un pas, faisant tomber une chaise par terre.
-Ça va aller, Rubeus. Je vais les retenir pendant que les étudiants partiront par derrière.
-J'vais vous aider à les retenir, grommela-t-il et il alla farfouiller dans un recoin de sa maison tout en pestant contre les Carrow. »
Je rejoignis Neville qui faisait sortir ses camarades par l'arrière-cour.
« -Neville, il faut que vous alliez vous cacher. Vous ne pouvez plus rester dans la lumière, les Carrow vont avoir votre peau un par un jusqu'au dernier. Tu l'as dit toi-même, nous faiblissons. »
Je m'attendis à ce que le Gryffondor proteste mais il parut comprendre la gravité de la situation. Si les Carrow commençaient à les traquer partout dans Poudlard, rien ni personne ne les arrêtera et ce n'était pas l'AD, même au complet, qui pouvait lutter contre eux.
« -Nous allons nous réfugier dans la Salle-Sur-Demande, je savais que ça devait arriver de toute manière. Je tâcherai de vous contacter.
-Bonne chance, lui murmurai-je, la gorge quelque peu nouée.
-Bonne chance à vous aussi, Professeur Lynch. »
Neville partit le dernier, m'adressant un dernier sourire. Je suivis pendant quelques secondes sa silhouette s'élancer dans la prairie qui bordait le château puis quelqu'un frappa violemment contre la porte d'entrée et je fus de nouveau connectée à la réalité. Je refermai la porte arrière et par mesure de précaution, lançai un sort de Désillusion afin de camoufler la sortie avec le mur, avant de pousser un meuble contre la porte.
Je rejoignis Rubeus qui s'apprêtait à ouvrir. Automatiquement, mes doigts se refermèrent sur le manche de ma baguette et l'adrénaline commença à pulser dans mes veines. Severus allait se mettre dans tous ses états lorsqu'il apprendrait que j'avais tenu face aux Carrow. Il allait me dire de cesser de me mettre en danger inutilement. Tant pis, l'adrénaline et le désir de vengeance étaient plus forts. « Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, cette colère ».
« -Bien le bonjour, géant, grinça l'affreuse voix d'Amycus lorsque la porte dévoila sa silhouette.
-Pousse-toi de là, lourdaud. On va jeter un œil à cet endroit miteux qui te sert de maison. Tiens, tiens, regardez qui voilà ! »
Alecto eut un sourire fou lorsqu'elle m'aperçut derrière Rubeus.
« -Toujours là quand il ne faut pas, hein ? »
Je soutins son regard sans broncher.
« -Je ne savais pas que le nouveau règlement interdisait les visites entre collègues, sifflai-je d'un ton sec. Enfin, si on peut encore employer le terme de « règlement » ...
-J'sais pas c'que vous cherchez, maugréa Rubeus alors qu'Amycus entrait à son tour dans sa cabane, mais 'y a rien d'mal ici. Alors fichez moi la paix avec votre foutue magie noire ! »
Les deux Mangemorts ignorèrent ouvertement le pauvre garde-chasse et semblèrent pas plus inquiets que cela en voyant l'imposante arbalète qu'il tenait entre ses mains. Ils firent un rapide tour des lieux - ou du moins, Amycus fit un rapide tour des lieux, pendant que sa sœur me tenait en joug, visiblement satisfaite de la situation.
« -Ils ne sont pas ici, l'informa Amycus quelques secondes après, puis il se tourna vers moi et me demanda - ou plutôt me cracha : où sont-ils ? »
Je n'avais pas peur. Seule l'adrénaline et l'idée de me venger de toutes les atrocités qu'ils avaient commis depuis le début de l'année faisaient battre mon cœur à une cadence anormalement élevée.
« -Je ne sais pas de quoi vous parlez, répondis-je calmement et le bout de la baguette d'Alecto vint se figer dans ma gorge.
« -Menteuse ! On sait que tu traînes avec ses Sang-De-Bourbes et Traîtres-A-Leur-Sang, on sait que vous organisez une minable rébellion comme si vous aviez une chance de nous vaincre !
-Si nous n'avions aucune chance de vous vaincre, vous ne gaspillerez pas tant d'énergie à nous traquer. »
Je me mordis les lèvres, consciente d'avoir parlé trop rapidement. De toute manière, les Carrow connaissaient l'existence de l'AD, ils avaient même probablement une liste plutôt exhaustive des élèves y participant de près ou de loin. Je croisais les doigts pour que Neville et sa troupe aient trouvé refuge dans la Salle-Sur-Demande. Je frémis en pensant que je le saurais bien assez tôt.
Alecto glapit de rage et voulut me lancer un sort mais Amycus l'arrêta.
« -Ne t'avise pas à faire ça. Tu sais ce que Rogue a dit.
-Je n'en ai rien à cirer de ce bâtard de Rogue ! cria Alecto. Il ne mérite même pas ma considération ! »
Amycus empoigna fermement sa partenaire qui voulut se débattre mais il était plus fort et gronda :
« -Alecto... tu te souviens de ce qu'on a dit... »
La sorcière le défia longuement du regard avant de s'avouer vaincue. Elle se tourna vers moi, me cracha à la figure avant de s'éloigner. Amycus me montra la sortie de la main.
« -Déguerpissez d'ici, Lynch. De toute façon, vous ne pourrez pas couvrir vos élèves suffisamment longtemps... nous finirons par les abattre, un par un. »
« Vous pouvez toujours essayer », pensai-je très fort mais je gardai résolument la bouche fermée pour ne pas commettre d'impair. Je me résolus à obéir à Amycus, à contre-cœur et rejoignis la porte, lançant au passage un regard reconnaissant à Rubeus :
« -Merci pour le thé, Rubeus. Dommage qu'une bande de malpropres ait perturbé ce moment de pure convivialité entre collègues, c'était plaisant.
-J'vous en prie, Mademoiselle Lynch. »
Je souris et quittai la cabane. Je gravis la petite montée qui me reconduisait au château, me demandant pourquoi les Carrow m'avaient laissé filer aussi facilement. J'avais du mal à croire que Severus fusse suffisamment menaçant aux yeux d'Amycus pour qu'il empêche sa sœur de me blesser.
Un rugissement provenant de derrière moi me fit faire volte-face et j'aperçus avec horreur l'arbalète de Rubeus voltiger dans les airs avant d'être réduite en cendre par un sortilège avisé lancé par Amycus. Le garde-chasse, démuni, faisait face aux deux Mangemorts. Mon sang ne fit qu'un tour et je rebroussai chemin.
D'un commun accord, ils se mirent à attaquer, les éclairs jaillissant de leurs baguettes venant frapper le demi-géant qui tremblait sous les impacts mais résistait.
« -NON ! hurlai-je, horrifiée par la scène. »
Alecto se retourna et, au moment où je brandissais ma baguette, je fus projetée en arrière dans un cri de rage. Dans ma chute, je perdis mon arme et le temps que je me relève, c'était trop tard : je vis la silhouette de Rubeus s'enfoncer dans la Forêt Interdite, tandis qu'Alecto poussant un cri victorieux, fit exploser sa cabane.
***
Vendredi 1 Mai 1998 :
Cela faisait maintenant deux semaines que l'Armée de Dumbledore s'était, aux yeux de tous, volatilisée. Un seul message m'était parvenu, via Peeves : Neville me disait qu'ils étaient en sécurité et qu'il ne valait mieux pas que j'entre en contact avec eux, je ne pouvais malheureusement qu'approuver son choix.
Leur disparition avait sapé le moral des autres étudiants qui avaient vu en ce groupe de rebelles de l'espoir face à la tyrannie qui avait terni les couloirs du château. En plus de cela, se produisirent de nombreux changements durant les deux semaines qui suivirent leur volatilisation. Les Carrow avaient cessé de dispenser leurs cours pour faire régner la terreur partout où ils le pouvaient. Désormais, c'était sans foi, ni loi et les seuls endroits où les étudiants échappaient encore à la folie des deux Mangemorts étaient dans les salles de classe de nous autres professeurs, et dans leurs dortoirs, protégés par des mots de passe ou autres stratagèmes qui leur empêchaient l'accès. Toute âme qui avait le malheur de tomber entre les mains des Carrow subissait leur interrogatoire musclé ayant pour but de retrouver les membres de l'AD. Severus m'avoua un soir qu'il n'avait plus le contrôle de Poudlard désormais car les Carrow savaient que la fin approchait et que, bientôt, Severus ne serait plus leur supérieur hiérarchique.
Je me rapprochai beaucoup de mes collègues ces derniers jours et je me rendis alors compte à quel point j'avais été éloigné d'eux pendant l'année. Minerva, Filius, Pomona et moi-même faisions de notre mieux pour protéger les étudiants, épaulés par Sibylle et Firenze - bien que ces deux-là ne s'entendissent guère - Renée, Bathsheda, Aurora, Septima, Cuthbert et Wilhelmina. Nous étions le dernier bouclier entre Amycus et Alecto et les élèves. J'entendis plusieurs fois Minerva et Filius converser d'une voix grave et s'annonçant que la fin était proche.
Etrangement, je n'étais pas effrayée, malgré l'ambiance de plus en plus pesante qui imprégnait le château - qui n'avait jamais fait aussi pâle figure. Toute trace de joie et de légèreté avait définitivement quitté les lieux. Le combat perpétuel concernant la sécurité des élèves m'aida à garder la tête hors de l'eau, comme je doutais que ce fut le cas pour mes collègues.
Rubeus n'était pas réapparu depuis sa fuite et c'était certainement mieux ainsi car les Carrow étaient de très mauvaise disposition. J'espérais simplement qu'il avait trouvé un endroit où se réfugier.
Je passai toutes mes nuits en compagnie de Severus, depuis que le maléfice avait été rompu. Les heures que nous avions passées à user sans relâche de notre magie n'avaient qu'endurci encore plus le lien fort qui nous unissait - pas un lien construit par le sang et la magie noire, non un lien spirituel mais tout aussi puissant et, surtout, rassurant. Je crois pouvoir dire que notre relation n'avait jamais été aussi fusionnelle que durant cette période et c'était de là que je puisais ma force. Severus se montrait bien plus détendu depuis le jour où nos cicatrices disparurent de nos avant-bras. Il savait tout aussi bien que moi que la guerre était proche mais nous avoir libéré de nos chaînes l'avait ôté d'un poids et cela se ressentait dans son comportement.
Nous ne parlions pas de ce qui allait se passer dans les jours à venir. Il avait des informations que je ne connaissais pas mais je ne l'interrogeais pas dessus, je lui faisais confiance. Je n'avais qu'une seule certitude, que je gardais logée au fond de mon esprit : qu'importe ce qu'il advienne, nous nous en sortirons, ensemble.
Comme toutes les nuits depuis deux semaines, donc, je m'endormis dans les bras de Severus, l'esprit plutôt tranquille, en ce premier vendredi du mois de mai. Je fus tirée d'un sommeil sans rêve lorsque je perçus de l'agitation autour de moi. Ayant perdu mes repères, je grognai et me mis à tâtonner le matelas, m'attendant à ce que mes mains rencontrassent le corps de Severus. Je me redressai en constatant que le lit était vide. Pourtant, aucune lumière ne perçait les ténèbres qui avaient envahi la pièce, ce qui m'apprit que nous étions toujours la nuit. Mes mains, parties à l'exploration de ma table de nuit, trouvèrent ma baguette et j'éclairai la pièce, l'éclat sortant du bout de celle-ci m'obligeant à plisser les yeux. Mon corps réclamait le sommeil mais mon esprit était parfaitement réveillé. Je vis en tournant la tête vers la porte séparant la chambre du salon qu'une raie de lumière était visible, signe que Severus se trouvait de l'autre côté. Je me levai, vêtue d'un simple t-shirt ample et d'une culotte.
« -Severus ? l'appelai-je d'une voix ensommeillée. »
J'ouvris la porte. Le sorcier était effectivement dans la pièce attenante, entrain de boutonner ses robes. Sa baguette avait été soigneusement glissée dans l'une de ses poches, prête à l'usage.
Il se tourna vers moi lorsque je fis quelques pas dans sa direction.
« -Elladora ? Qu'est-ce que tu fabriques levée à cette heure ? Retourne te coucher. »
Sa voix était tendue et je me raidis. Désormais parfaitement réveillée, je sentis aussitôt ma main s'agripper automatiquement au manche de ma baguette.
« -Que se passe-t-il ?
-Rien... maugréa Severus en finissant de s'habiller. »
Je l'empêchai de faire un geste de plus en l'empoignant par le bras.
« -Severus, tu te souviens de ce qu'on avait dit : plus de secrets. Tu t'en souviens ?
Le sorcier se tourna dans ma direction et m'accorda enfin un regard.
« -C'est certainement une fausse alerte. Il y a du raffut dehors, il faut que j'aille voir. Pas besoin de t'inquiéter. »
Ses yeux me disaient tout le contraire, ils paraissaient lutter contre la panique. Mon cœur se mit à accélérer dangereusement dans ma poitrine. Une pensée traversa mon esprit : et si c'était maintenant ? Je fus prise d'une vague de panique, alors que la réalité d'une guerre en approche m'éclata pour la première fois en pleine figure. Je bredouillai, déboussolée :
« -Tu reviens me voir, dès que tu as réglé cette affaire. D'accord ? »
Severus me fixa un instant sans rien dire puis acquiesça :
« -D'accord. »
Il m'embrassa et je répondis avec force à son geste. Quand il quitta la pièce, je me sentis vide.
Pourquoi ce baiser avait-il le goût d'un adieu ?
☆☆☆
Salut les Botrucs. J'espère que vous allez bien, malgré la fin des vacances (pour ma part en tout cas) et que vous avez bien profité d'Halloween pour faire le plein de sucre ^^
Plus on avance, plus les chapitres sentent terriblement la fin... et notamment celui-ci qui, comme vous l'avez remarqué, se termine dans la nuit du 1 mai soit à quelques heures de la bataille de Poudlard. Eh oui, le dénouement est plus proche que jamais !
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Êtes-vous impatients de lire la suite ?
Merci pour votre continuelle présence.
À la semaine prochaine,
PetitKoala
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