Chapitre 45 - Le vent, les vagues et Severus
Vendredi 3 Avril 1998 :
Au cours de l'année, je fus confrontée à de nombreux cas d'étudiants traumatisés - voire parfois blessés - par les cours enseignés par les Carrow. Le pire d'entre eux fut sans doute celui de Winona Buckley, une troisième année de Serdaigle, née de parents moldus.
La leçon avec mes troisièmes années de Serdaigles et Gryffondors était la dernière de la journée. Exceptionnellement, je terminai une heure plus tôt que d'habitude et, n'ayant pas de réunion prévue avec l'AD, j'allais mettre à profit cette heure pour m'entraîner aux côtés de Severus. Je sentais que nous n'étions pas loin de finaliser cette magie que nous façonnions de jour en jour de manière plutôt hasardeuse et je ne voulais pas relâcher mes efforts maintenant.
Le cours d'aujourd'hui portait sur la fabrication du Philtre de Confusion - un quart d'heure de théorie et trois-quarts d'heure de pratique. La journée s'était étonnamment bien passée, les Carrow avaient tenu leur distance et aucun accident n'était à déplorer. Ce fut donc l'esprit léger que je m'apprêtai à accueillir mes étudiants, relisant une dernière fois la liste d'ingrédients nécessaires à l'élaboration du breuvage, cette dernière ayant été agrémentée de quelques ingénieuses remarques de Severus qui n'hésitait jamais à me donner des conseils sur telle ou telle potion.
Je fis l'erreur de croire que la journée pouvait se terminer aussi bien qu'elle avait démarré.
Les cris qui résonnèrent soudain dans le couloir adjacent à ma salle de classe balayèrent aussi sec mes espoirs et je m'élançai vers la sortie, le cœur battant à tout rompre. J'ouvris ma porte d'un geste vif et tombai nez-à-nez avec un de mes étudiants de Serdaigle qui se mit à bredouiller, peinant à aligner deux mots :
« -Je... Madame Lynch... il faut... venez... »
Il partit en courant et, sentant une vague de panique m'arracher des frissons de terreur, je le suivis en tâchant de lutter contre mes émotions. Il me conduisit jusqu'à l'endroit d'où provenaient les cris, maintenant remplacés par des murmures inquiets et des sanglots.
« -Ecartez-vous ! »
Ma voix tonna plus sèchement que je l'aurais voulu dans le corridor mais, au moins, elle eut son effet et les élèves, visiblement choqués, reculèrent dévoilant ainsi la raison de leur angoisse. Une exclamation de terreur mourut sur mes lèvres et je dus me faire violence pour ne pas tourner de l'œil. Winona Buckley était allongée au sol, la peau livide et le corps en proie à de violents spasmes qui contraignaient ses membres à se tordre dans des positions erratiques. Sortant de ma torpeur, je m'agenouillai au pied de la jeune Serdaigle et relevai tant bien que mal son visage afin qu'elle ne s'étouffe pas.
« -Winona ! Winona, tu m'entends ? »
La sorcière semblait évanouie, car elle ne réagissait pas à mes appels. Je me tournai vers ses camarades, formant un groupe compact et terrorisé à côté de moi.
« -Allez chercher Madame Pomfresh et... faîtes quémander Rogue aussi. »
Les élèves restèrent un moment sans bouger, ne semblant pas comprendre ma demande. Puis, l'étudiant qui m'avait conduit à Miss Buckley pris par le bras deux de ses compères et disparut dans les couloirs, ses pas résonnant en cadence jusqu'à ne se résumer plus qu'à un faible talonnement qui finit par laisser place au silence.
L'infirmière arriva en urgence quelques minutes plus tard et prit en charge la petite, sans perdre son sang-froid, bien que son expression laissât deviner son horreur. Elle la transféra jusqu'à l'infirmerie et, à l'instant où Pompom partit avec le corps tressautant de Buckley, une voix féroce s'exclama :
« -Que s'est-il passé ici ? »
Instinctivement, les élèves se regroupèrent derrière moi, tandis que la silhouette de Severus apparaissait en face de nous. Son regard croisa le mien quelques secondes puis, je me tournai vers ma classe pour leur demander, d'une voix que je voulais douce mais qui était parcouru de trémolos :
« -Qu'est-il arrivé à Winona ? Nous avons besoin de savoir, ça pourra aider Madame Pomfresh à la soigner.
-C'était Ca... Madame Carrow, gémit enfin l'un des jeunes sorciers portant l'uniforme des Poufsouffles. Elle voulait... elle a dit qu'elle voulait nous montrer... ce que méritaient les né-moldus... »
Sa voix se brisa et le jeune garçon à la tignasse rousse et aux indénombrables taches de rousseur renifla bruyamment. Je posai une main rassurante sur son bras, le remerciant d'un signe de tête.
« -Retournez dans vos dortoirs, ordonna Severus derrière mon dos. Immédiatement. »
Je fondis en larme à l'instant où les sorciers des maisons bleue et jaune quittèrent le couloir d'un pas rapide. Severus m'empoigna par le bras et me ramena dans ma salle de classe, où il prit soin de fermer la porte derrière lui. A bout de force, je me laissai tomber dans ses bras en sanglotant, hantée par les images du corps parcouru de spasmes de la pauvre Winona. Le sorcier garda ses bras autour de ma taille un long moment, silencieux, laissant simplement le temps me calmer.
Quand enfin je cessai de pleurer, Severus murmura tout en caressant mes cheveux :
« -Tu ferais mieux de te reposer. »
Je me redressai d'un bond et le fusillai du regard :
« -Hors de question ! On doit s'entraîner ! »
Je crus lire du soulagement dans les yeux de Severus. Il était le premier à vouloir mettre fin au maléfice et, malgré ce qu'il laissait paraître, annuler un entraînement lui coûtait beaucoup. Passée l'abattement qui m'avait arraché toutes ces larmes, je sentais une colère sourde bouillonner dans mes veines et faire cogner mon cœur contre ma poitrine. Cette colère était entièrement dirigée contre Alecto qui, finalement, était peut-être comme le disait les rumeurs, pires que son frère. Je sortis ma baguette et d'un geste vif, dégageai l'espace et rangeant les tables destinées aux élèves contre les murs. Puis, plongeant mon regard dans celui de Severus, je lui tendis ma baguette. Il fit de même de son côté et une fois ma main scellée contre le bois sombre que je commençais à connaître dans le moindre détail, je me positionnai en face de lui.
« -Patronus ? me demanda Severus. »
Je hochai la tête, le regard déterminé, mon corps entier vivant au son de la haine que j'éprouvais à l'égard de celle qui se faisait passer pour une professeure d'Etude des Moldus. Malgré moi, j'imaginai son visage tordu dans une folle expression d'exaltation en voyant le corps de la pauvre Miss Buckley se tordre de douleur. Des frissons me parcoururent le dos et je les sentis glisser le long de ma colonne vertébrale.
Je fermai les yeux.
Mettant de côté ma colère, je me focalisai sur la présence de Severus en face de moi. C'était de lui que je tirais toute ma force. De lui... et des émotions que je ressentais, qui parcouraient mes veines et me rendaient plus forte.
« -Spero Patronum ! »
Ma colombe apparut et, suivant une chorégraphie que je connaissais désormais par cœur, alla rejoindre le corbeau de Severus pour ne faire plus qu'un. Lorsque la brume engloutit les deux oiseaux, je sentis distinctement ma baguette vibrer entre mes doigts et, pendant quelques secondes, je sentis une force inconnue naître dans mon ventre.
La brume disparut et tout redevint comme avant.
« -On recommence, affirmai-je aussitôt, ma voix précédant mon cerveau. »
Severus me lança un regard étonné. D'ordinaire, nous commencions chaque entraînement par la conjuration de nos Patronus, puis nous enchaînions sur d'autres sortilèges jusqu'à ce que la fatigue nous oblige à nous reposer.
« -On recommence, répétai-je dans un souffle. »
Je brandis ma baguette. Severus fit de même en face de moi. Ce fut la dernière chose que je vis avant de fermer les yeux.
Inspiration.
Expiration.
Je laissai mes émotions prendre du terrain, gagner peu à peu le contrôle de mon corps. Je fis taire ma raison. Colère, tristesse, peur, amour, joie... un tourbillon chaotique pulsa bientôt entièrement à l'intérieur de moi, animant mes muscles et faisant tressaillir ma peau. Mon cœur donnait le rythme à ce concerto tonitruant. La silhouette de Severus se dessina sur mes paupières fermées. J'étais prête.
« -Spero Patronum ! »
La voix de Severus s'était mêlée à la mienne. Il savait anticiper le moment où j'allais lancer le sort grâce à ses facultés de Legilimens. Nous étions toujours parfaitement synchronisés.
Cette fois, je ne pris pas la peine d'ouvrir les yeux. De toute manière, je savais ce qui se produisait seconde après seconde, le spectacle était imprimée sur mes paupières closes. Il y eut un éclat vif lorsque les volatiles fusionnèrent puis...
Le temps se figea.
Et, sans prévenir, la même force étrangère que j'avais ressenti plusieurs minutes auparavant se mit à croître en moi. Ma baguette vibrait entre mes doigts, une chaleur se dégageait du contact entre le bois et ma peau.
Je fus projetée en arrière avec violence et mon dos alla claquer contre un mur mais étrangement, je ne ressentis aucune douleur. Un vacarme assourdissant retentit à l'instant où je sentis la force quitter mon corps.
Les muscles de mon dos protestèrent violemment et la vive douleur qui en résulta m'obligea à ouvrir les yeux. Si je ne me sentais pas aussi terrassée, j'aurais probablement lâché un cri de surprise. Severus était également à terre, à l'autre bout de la salle. Cette dernière ne ressemblait plus à grand-chose : les armoires avaient littéralement explosé, déversant leur contenu sur le sol ; les bocaux précédemment alignés sur les étagères avaient fini leur course par terre dans un amas de verre et de substances colorées fumant ; les tables et les chaises côtoyaient le reste, réduits à des lambeaux de bois éparses. L'on aurait dit qu'une tornade était passée par là.
Severus grogna et se redressa, apparemment tout aussi sonné que moi par ce qu'il venait de se produire.
« -Qu'est-ce que...
-On a réussi, murmurai-je ne lui laissant pas le temps de terminer sa phrase. On a réussi ! »
***
Samedi 4 Avril 1998 :
La première chose qui frappa mon esprit fut l'air iodée qui piqua mes narines. J'ouvris les yeux et un paysage époustouflant s'offrit à moi. Nous avions atterri dans une vaste prairie dont l'herbe sauvage atteignait presque ma taille et dansait au gré du vent. Non loin, une étendue d'eau faisait battre ses vagues contre les rochers abruptes qui se découpaient dans la luminosité timide de la nuit.
« -Tu es sûre qu'elle t'a demandé de la rejoindre ici ? »
Je me tournai vers Severus qui contemplait les lieux avec suspicion. Je souris.
« -Certaine. Il n'existe qu'une seule île du nom de Hoy au nord de l'Ecosse et elle m'a dit qu'importe où nous transplanerions, elle nous retrouverait. »
Severus ne parut pas totalement convaincu mais garda le silence. Pour ma part, j'avais entièrement confiance en Ether. Je l'avais recontacté hier soir, après que Severus et moi avions remis d'aplomb ma salle de classe encore choqués par ce qu'il venait de se passer. Elle m'avait simplement indiqué le nom de l'île en me disant qu'elle nous rejoindrait là-bas, puis avait disparu de son cadran, me laissant seule avec mes questions.
Plus les minutes passaient, plus Severus devenait nerveux. Je le comprenais, il misait tout sur la capacité d'Ether à annuler le maléfice et si jamais ça ne marchait pas... il en deviendrait malade. Je m'approchai de lui et pris son visage entre mes mains.
« -Severus, tout va bien se passer. Ça va marcher, d'accord ? Je fais confiance à Ether et, si ce n'est pas ton cas, fais-moi confiance à moi.
-En voilà de sages paroles, Elladora Lynch. »
Je me tournai d'un geste vif, alors que mon cœur manquait un battement.
« -Ether, soufflai-je lorsque mon regard croisa la silhouette familière de la vieille femme qui s'approchait de nous le sourire aux lèvres, l'herbe battant ses jambes et le vent faisant onduler ses cheveux. »
La sorcière était comme dans mon souvenir, à la fois humble mais dégageant une puissance et inspirant ainsi un certain respect. Elle s'immobilisa à quelques pas de moi et, intimidée par sa silhouette, je bredouillai, penaude :
« -Je suis stupide d'avoir cru que vous étiez morte. »
Ether m'adressa un sourire bienveillant.
« -Il fallait que je disparaisse, les Mangemorts m'auraient poursuivi à l'autre bout du monde pour que je devienne leur arme s'il le fallait. La meilleure solution était donc de me faire passer pour morte. Ça a eu l'air de fonctionner. »
Ses yeux me fixèrent longuement puis dévièrent en direction de Severus. Je sentis le sorcier se raidir alors que la sorcière le toisa sans gêne pendant plusieurs secondes.
« -Intéressant..., murmura-t-elle si bas que je faillis ne pas l'entendre. »
Je voulus lui demander ce qu'elle entendait par cela mais elle cessa soudainement de nous contempler pour annoncer :
« -Ça va marcher. Vous avez fait des progrès considérables, c'est même au-delà de mes espérances. »
Je ne répondis rien mais sentis le soulagement me dénouer légèrement l'estomac. Ether avança de quelques pas et je fronçai mes sourcils lorsqu'elle me dépassa et s'arrêta en face de Severus qui, la dépassant d'une bonne tête, ne paraissait pas savoir quoi faire.
« -Je dois m'entretenir avec chacun d'entre vous, individuellement, expliqua-t-elle d'un ton serein qui semblait inapproprié à l'actuelle situation. Après cela, vous suivrez à la lettre mes indications et je vous assure que d'ici une heure, plus aucune magie noire ne coulera dans vos veines. Monsieur Rogue, j'aimerais commencer avec vous. »
Ether s'éloigna, invitant tacitement Severus à la suivre. Ce dernier m'adressa un regard embarrassé et je l'intimai du regard de s'exécuter. Les silhouettes des deux sorciers rétrécirent peu à peu, jusqu'à se confondre avec les hautes herbes et disparaître de ma vue.
Je ne savais pas combien de temps j'attendis dans cette prairie, ayant pour seule compagnie le vent et le bruit des vagues éparpillant leurs écumes sur les pierres qui seraient un jour arrondies par l'érosion. Severus et Ether revinrent et cette dernière me pria de la suivre avant que je ne pusse dire quoi que ce soit à Severus. Je croisai son regard, quelques secondes, mais ne fus incapable de distinguer une quelconque émotion prédominante. Il paraissait plus calme, plus confiant peut-être. Je ne savais pas trop.
Ether me conduisit jusqu'au bord de l'eau. Ici, le vacarme de l'océan était encore plus prenant que dans la prairie et le vent sifflait furieusement dans mes oreilles.
« -Tu voulais me poser une question, m'informa simplement la sorcière, après que plusieurs secondes se fussent écouler. »
Je la dévisageai un moment sans rien dire, puis me décidai à l'interroger :
« -Qu'est-ce que vous avez trouvé intéressant, en nous regardant tout à l'heure ? »
Elle paraissait se douter de ma question car elle répondit sans marquer de temps d'hésitation :
« -Ton Aura a évolué, depuis que je t'ai rencontré. Elle s'est assombrie. Celle de Monsieur Rogue, en revanche, s'est purifiée. C'est comme si vous aviez échangé vos Auras. Il y a beaucoup de colère en toi, n'est-ce pas ? »
Je restai silencieuse. La vérité, c'était que la colère prédominait souvent sur ma peur ou ma tristesse. Peut-être était-ce ainsi que j'avais trouvé la force de continuer de me battre, malgré tout ce que j'avais perdu.
« -Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, cette colère. Tu sais la contrôler parce qu'un autre sentiment puissant contrebalance cette haine. Pendant le rituel, je veux que tu te désintéresses de ce que je vais faire, je veux que tu oublies le monde extérieur. J'ai choisi spécialement ce lieu pour t'aider dans cette introspection. Le vent qui déchire le ciel et les vagues qui frappent les rochers symboliseront ta colère. Le contact constant que tu garderas avec Monsieur Rogue te rappellera ton amour pour lui. Tu te concentreras sur ceux deux choses : le déchainement de la nature et ta peau contre celle du sorcier. Uniquement sur ces deux choses, qu'importe ce qu'il arrive, qu'importe ce que tu entendes ou ce que tu sentes. Ton attention ne doit jamais faiblir, c'est très important. Tu m'as comprise ? »
Je hochai la tête, sentant mon cœur s'accélérer dans ma poitrine. « Qu'importe ce qu'il arrive ». Je ne m'étais jamais vraiment demandé comment allait se dérouler le rituel qui annulera l'ancien pesant sur nous. Je sentis un mauvais pressentiment m'envahir mais le chassai aussitôt : ce n'était pas le moment de paniquer.
Insensible à mes états d'âme, Ether reprit :
« -La conjuration de vos Patronus sera la magie qui enclenchera le rituel d'annulation, j'ai besoin que ce soit le plus puissant possible. Tout s'enchainera à partir de cette conjuration, c'est primordial. »
Une nouvelle fois, je secouai la tête pour lui faire signe que je comprenais. Ma gorge était trop nouée pour prononcer un mot. Ether ne parut pas s'en soucier et sa main se posa sur mon bras, lorsqu'elle dit :
« -Allons-y. »
*
Mon regard était rivé dans celui de Severus. Ses pupilles exprimaient la même angoisse, mêlée à de la détermination, que je ressentais en cet instant précis. Je réussis à calmer un peu les battements de mon cœur en me concentrant sur les lueurs qui dansaient dans les prunelles du sorcier. C'était fascinant.
Ether s'approcha de nous et positionna nos bras l'un contre l'autre, de la même façon que nous l'avions fait lorsque Voldemort nous avait liés. Sa cicatrice contre la mienne.
Ma main libre resserra la baguette de Severus et je fermai les yeux.
Introspection.
Le vent mugissait sans relâche autour de moi, soulevant mes cheveux et faisant couler de petits frissons de froid le long de mon dos. Mes oreilles capturèrent son bruit et, à partir de ce moment-là, mes tympans ne vibrèrent plus que pour ce sifflement violent, couplé du vacarme régulier de l'écueil léchant la pierre au loin. Je repensais à Amycus martyrisant à la pelle mes étudiants, un sourire sadique accroché à ses lèvres ; Amycus me désarmant, me projetant contre le mur, ses mains se glissant sous ma robe. Je repensais à Alecto, torturant Winona Buckley qui se tortillait au sol en hurlant ; Alecto rigolant en m'assénant de Doloris sans rire se mêlant à mes propres cris de douleur. Je repensais aux Mangemorts, dissimulés sous leurs capes noires, le visage lugubre et aux éclats verts qui éructaient de toute part, frappant, frappant, frappant. Sirius. Emmeline. Mes parents. Alastor. Et tant d'autres.
Ma colère grandit et s'assimila au mugissement du vent et au bruit provoqué par le fracas de vagues finissant leurs courses contre la baie.
Introspection.
Mes doigts entouraient fermement le poignet de Severus, tandis que les siens tenaient le mien. Nos peaux ne faisaient qu'une. Et il y avait cette chaleur qui se dégageait, cette douceur. Mon épiderme absorba cette douce sensation, frémissant. Je repensais à la première fois que nous nous étions embrassés ; à la sensation de nos lèvres se rejoignant ; à mon cœur qui s'était affolé tandis que le reste de mon corps se laissait transporter par cette nouvelle sensation. Je repensais à la première fois que nous avions fait l'amour, et à toutes les fois qui ont suivi ; sa peau dévorant la mienne ; sa respiration saccadée contre mon cou ; son cœur tambourinant à l'unisson avec le mien.
Mon amour grandit et s'assimila à la douceur du contact de la peau de Severus contre la mienne.
Ensuite, tout se passa incroyablement vite. D'une voix lointaine, j'entendis Ether nous demander de conjurer nos Patronus. Ma baguette vibra quand en sortis ma colombe. A travers mes paupières, je devinai la danse de deux oiseaux. Puis une vive lumière...
Mon corps fut parcouru d'une vibration qui démarrait de la baguette et se répandait tout autour de moi. La même force que ressenti hier fit son apparition.
Je me concentrai. Le vent, les vagues. La peau de Severus contre la mienne. Le vent, les vagues et la peau de Severus. Le vent, les vagues et Severus.
Je sentis un picotement provenant de mon avant-bras, celui qui était accroché à Severus.
Le vent, les vagues et Severus.
La force grandissait encore et encore... et, en parallèle, je sentais quelque chose me quitter.
Le vent, les vagues et Severus.
Au loin, j'entendais vaguement Ether parler, s'agiter.
Puis, plus rien.
☆☆☆
Hellooo les amis ! Bonnes vacances à celle.s.ux qui le sont enfin (like me !) et bon courage à celle.s.ux qui n'en ont pas. J'espère que vous allez tous bien :)
Au sujet de ce chapitre, je n'ai pas grand chose à vous dire si ce n'est qu'il a été écrit totalement au feeling et que je ne sais absolument pas quoi en penser. J'attends donc vos retours pour en savoir plus !
Qu'en avez-vous pensé ? Avez-vous des interrogations ? Qu'attendez-vous pour la suite ?
Ne soyez pas timide !
Prenez soin de vous jusqu'à dimanche prochain,
PetitKoala
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