Bonus #3
Hello ! En cette nouvelle année on se retrouve pour un troisième bonus et pas des moindres ^^ vous vous souvenez du chapitre 46 de la partie 1 ? Dis comme ça probablement pas ahah et pourtant il a marqué un tournant dans la relation tumultueuse entre nos chers Ella & Severus. La jeune sorcière a découvert le corps couturé de cicatrices du maître des potions et il semblerait bien qu'ils aient passé la nuit ensemble hihi :)
Vous voulez un petit peu plus de détails sur ce qui a pu se passer dans la chambre ? Vous êtes au bon endroit ! Je précise tout de même qu'il ne s'agit pas d'un lemon (ou alors un très très très soft) donc si vous n'êtes pas confortables avec ce genre d'écrit ne vous inquiétez pas, il n'y a rien d'explicite... juste un peu de tendresse entre nos deux amants :)
Bonne lecture !
*
Les cicatrices, suite
« -J’aimerais connaître l’histoire de chacune de ces cicatrices. »
Je percevais le malaise de l’homme en face de moi, bien qu’il tentât par tous les moyens de ne pas le laisser paraître. Ses longs bras pendaient gauchement le long de son torse, ne sachant pas comment se tenir, ni quoi entreprendre. Son visage avait perdu son éternel masque d’impassibilité pour laisser place à une myriade d’émotions complexes à démêler. Son regard fuyait le mien, lorsqu’il maugréa, maladroitement :
« -Crois-moi, ce ne serait pas des plus plaisants de te raconter tout ceci. Et je doute que tu le veuilles vraiment. »
Sa voix délibérément détachée ne me trompait pas. Le sorcier feignait de contrôler la situation mais en vérité, il semblait tout comme moi dépassé par la fébrilité qui avait envahi les lieux. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, d’excitation sans aucun doute, de désir surtout, de trac probablement.
J’avais cette impression à la fois incroyablement déstabilisante et émouvante de me retrouver pour la première fois en intimité avec une autre personne. Rompant les quelques centimètres que j’avais instauré entre nous pour observer sa peau ainsi découverte, je déposai mes mains contre son torse, mes doigts dessinant presqu’instinctivement les marques légèrement boursoufflées laissées par les multiples cicatrices qui parsemait son corps. Je sentis Severus se tendre, comme à chaque fois que ma peau rentrait en contact avec la sienne. C’était comme un mécanisme d’auto-défense qu’il avait très certainement intériorisé malgré lui au cours de sa vie et dont il n’arrivait pas à se défaire. Je me promis d’arriver à bout de ce réflexe et de lui démontrer que deux personnes pouvaient se toucher de bien d’autres manières que pour se faire du mal.
Laissant mes doigts vagabonder à leur guise le long de son buste, je reportai mon attention sur son visage. Severus me fixait d’un regard fiévreux, dans lequel dansaient mille lueurs. Ses pupilles d’un noir d’encre étaient aujourd’hui semblables à une eau sombre dans laquelle se reflétait un ciel étoilé. Je sentis sa peau réagir sous mes mains. Son cœur battait furieusement dans chaque parcelle de son épiderme et des frissons incontrôlés pulsait contre mes doigts. Le sorcier ferma les yeux en soupirant. J’en profitai pour déposer mes lèvres contre les siennes, mes mains continuant méticuleusement leur travail, retraçant l’histoire de ce corps mutilé, frêle et hanté par un passé envahissant. Mon propre corps ne tenait plus en place, il n’avait qu’une seule envie : réduire encore la distance qui le séparait de celui du sorcier. J’avais beaucoup trop chaud sous mes vêtements, j’avais envie de sentir ses mains contre ma peau nue, tout comme les miennes parcouraient tendrement son dos à l’instant. Plus que jamais, j’avais besoin de me sentir ne faire qu’un avec lui.
Je me détachai à regret de lui, bataillant pour ne pas laisser les émotions qui me tordaient le ventre avoir raison de moi. Je sentais bien que Severus n’était pas dans son élément et, s’il désirait sans aucun doute la même chose que moi, je ne devais pas le brusquer.
« -Tu dors quelque part ? lui demandai-je dans un souffle, d’une voix rendue rauque par les émotions qui formaient une boule dans ma gorge. »
Severus mit quelques secondes à réagir, semblant ne pas savoir comme s’y prendre. L’une de ses mains, jusqu’alors restée sagement le long de son corps, empoigna mon bras et je me laissai guider sans résistance jusqu’à une pièce attenante, qui servait vraisemblablement de chambre au sorcier. Il ne paraissait pas avoir passé beaucoup de temps dans cet endroit. La chambre était vide de toute décoration, de toute émotion, de toute vie. Un lit, simple, était posé dans un coin. Les draps sombres qui recouvraient le matelas étaient tirés à quatre épingles comme s’il n’y dormait jamais. Un meuble austère reposait contre le mur opposé. Tandis que j’observais les lieux, pas tout à fait étonnée par ce que je découvrais, j’entendis le sorcier derrière moi attendre avec appréhension une réaction de ma part. Il n’avait pas fermé la porte, comme s’il s’attendait à tout instant que je fasse demi-tour pour m’enfuir définitivement.
Restant dos à lui, je défis la queue de cheval qui maintenait plus ou moins mes cheveux en place puis retirai sans plus attendre mon haut. Il n’y avait aucun feu, ni source de chaleur dans cette pièce qui se situait au sous-sol du château mais ma peau n’avait pas conscience de la température ambiante. Je me tournai vers Severus qui se décida à fermer sa porte dans un cliquètement sonore. Ses bras avaient retrouvé leur position malhabile contre son corps et ses yeux fouillaient les miens, comme s’il tâchait de comprendre la préparation d’une potion particulièrement difficile à réaliser.
« -Je suis désolé, finit-il par articuler d’une voix préoccupée. Le lieu n’est pas vraiment adapté pour hum… la situation. »
Je souris, attendrie par sa maladresse, et pour toute réponse, je retirai mon soutien-gorge, afin de me dévoiler à son tour à lui. Il parut tour-à-tour surpris, puis gêné, puis intéressé par ce qui s’offrait à lui.
« -Et maintenant, c’est plus adapté ? lui murmurai-je d’un ton malicieux. »
Le teint ordinairement cireux de l’homme prit une adorable couleur rose.
« -De toute évidence, admit-il à mi-voix – et je vis ses bras devenir fébriles, comme s’ils avaient conscience que leur place n’était pas de part et d’autre du torse de leur propriétaire mais qu’ils ne savaient pas par où commencer. »
J’emmêlai mes doigts aux siens et guidai doucement sa main vers l’endroit où tambourinait toujours plus fiévreusement mon cœur. Ses doigts se posèrent craintivement contre ma peau, comme s’ils craignaient à tout moment lui faire du mal. Je gardai mes doigts collés aux siens, sentant distinctement mon pouls unir nos mains dans un va-et-vient frénétique. Une nouvelle vague de chaleur se propagea dans mon corps à ce contact et mit à rude épreuve mon impatience. Severus regardait nos mains liées contre ma poitrine d’un air à la fois désireux et tourmenté. Je déposai ma main libre contre sa joue et l’obligea à me regarder.
« -A quoi tu penses ? lui demandai-je, en sentant son malaise. »
Il brisa notre étreinte d’un geste un peu brusque, pris au dépourvu. Il fit un pas en arrière, alors que tout mon corps ne réclamait que lui. Je pris sur moi pour ne pas laisser transparaître ma frustration et lui adressai un regard patient, ignorant les états d’âme de mon cœur qui protestait de ne plus sentir sa main en contact avec ma peau. Severus finit par admettre, d’une voix hachée, visiblement en difficulté pour s’exprimer :
« -Je ne suis pas sûr de… de pouvoir hum… te donner ce que tu veux.
-C’était bien parti pourtant, lui affirmai-je d’un ton plus pressant que je ne l’avais voulu. »
Il cligna plusieurs fois des yeux, se racla la gorge, le tout sans parvenir à prendre d’initiatives. Il avait terriblement peur de faire un geste déplacé à mon égard, si bien qu’il se censurait tout mouvement dans ma direction. Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point il avait une si petite estime de lui-même. Cela me tordit étrangement le cœur et me donna paradoxalement encore plus envie de lui faire comprendre que lui aussi avait le droit au bonheur.
« -Severus, je ne te comprends pas tout le temps mais je vois bien ce qui te tracasse en ce moment. Je ne veux pas que tu te tortures l’esprit à cause de moi, à cause de nous. Ce n’est pas comme ça que c’est censé être, ce n’est pas censé faire mal. Je suis ici parce que j’en ai envie, parce que j’ai envie de toi, là maintenant, tout de suite. Je sais que c’est dur de lâcher prise mais tu as autant le droit de le faire que n’importe qui. Tu n’es pas plus ou moins illégitime que qui que ce soit. Je refuse que tu t’autoflagelles en pensant l’inverse. Alors… si tu préfères en rester là, je comprendrais mais je… »
Je n’eus pas le loisir de poursuivre car une paire de lèvres fondit sur moi dans un élan brusque. Surprise puis amusée par le manque de tact du sorcier, je me laissai faire, soulagée qu’il n’eut pas renoncé à ce que nous avions commencé à entreprendre. La déferlante de chaleur qui avait envahi mon corps reprit du terrain et, malgré mon corps à moitié dévêtu, je sentais des gouttes de transpiration perler à la racine de mes cheveux. C’était la deuxième fois que Severus m’embrassait, mais la première fois qu’il le faisait avec autant d’ardeur.
Je ne savais pas si c’était mon discours qui avait eu son petit effet ou s’il avait décidé de mettre de côté ses doutes au moins pour cette nuit, mais ses bras avaient retrouvé leur mobilité et, si ses gestes n’étaient pas assurés, ses mains se posèrent néanmoins dans mon cou, avant de descendre dans mon dos. Je pressai mon corps contre le sien et sentis son excitation se mêler à la mienne dans un écho chaotique de battements de cœur incontrôlables. Ses gestes se firent plus tremblants lorsque mes mains trouvèrent leur chemin jusqu’au bas de son ventre. Je le sentis étouffé un grognement de plaisir lorsque j’entrepris de retirer son pantalon. Son visage se nicha dans mon cou et les petites affections qu’il y laissa ne rendirent pas ma tâche facile. Je fis glisser à mon tour mon jean au sol, bien contente de me libérer du tissu devenu de trop pour la fournaise qui consumait mes entrailles. Les doigts de Severus, de plus en plus entrepreneurs, ne tardèrent pas à combler mon corps de frissons et je laissai échapper un gémissement lorsqu’ils effleurèrent quelques zones qui n’attendaient que cela.
Il m'entraîna en tremblant jusqu'au matelas sur lequel il n'avait vraisemblablement que peu dormi mais l'austérité des draps ne résista pas longtemps à la chaleur de nos étreintes.
Le reste ne fut qu'harmonie et désir, un peu de courage et de lâcher-prise, mais surtout, surtout, une page qui se tournait enfin après des années de tourment et une autre qui s'ouvrait, prête à accueillir une nouvelle histoire, pas forcément plus douce mais réservant bien des surprises pour les deux amants.
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Et voilà un petit texte en plus rien que pour vous ! Je l'ai un peu écrit sur un coup de tête mais j'espère qu'il vous aura plu ^^ n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Merci d'être toujours au rendez-vous ♡
Je vous souhaite une belle semaine et, comme toujours, prenez soin de vous :)
PetitKoala
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