3.
• Billie Eilish - Bellyache
Avery
Réécriture
***
Je fixe ce mur blanc face à moi, l'odeur désagréable de désinfectant ancrée dans mes narines. Je me remémore difficilement ce qui c'est passé aujourd'hui. Toutes les émotions vécues depuis que je me suis fais poignardée me sont arrivées en pleine face à mon réveil. Une migraine pointe déjà le bout de son nez.
Je suis complètement épuisée.
Trop de chose ce sont passée, j'ai l'impression de faire un mauvais cauchemar. J'ai déménagé. Je me suis fait poignardée. J'ai prit le tram. J'ai insulté tout le monde et ensuite. Il est arrivée.
Je me souviens pas bien de son visage, il est flou, mais ses yeux eux, je m'en souviens bien, ils m'ont transpercé l'âme. Je me souvient de sa voix froide mais inquiète. De sa façon de faire attention à ne pas trop me toucher la peau. Sa façon de demander un médecin femme au lieu de laisser un homme venir. Il est mystérieux, qui es-tu vraiment Jayden Hamilton ?
Il est sûrement parti, je le reverrais à l'élite pour le remercier, parce que même si je suis la personne que je suis. C'est le seul à être intervenu et avoir fait en sorte de rester respectueux envers moi. Je souffle longuement déchargeant tout la frustration de cette journée. Mes yeux se tourne vers l'horloge, il est vingt heure et je suis à l'hôpital.
Il m'a demandé mon consentement.
Ça m'a troublée.
Pourtant, ça devrais être banal, anodin, tout le monde devrait le faire. Demander avant de faire quoi que ce soit. S'assurer que la personne est d'accord.
Mes pensées dérivent sur mon père. Je me demande comment il va réagir en me voyant revenir à la maison ? Si il avait voulu me tuer il aurait planté le couteau dans un endroit fatal, ou peut-être pensait-il que je ne m'en sortiras pas ?
Sauf que je m'en sors toujours.
Je souffle longuement, je sais plus, je suis complètement perdue... Je passe mes mains sur mes tempes. Ma tête me martèle de coup.
Si ma mère était encore là mon père ne serait pas comme ça, si ma jumelle était présente à mes côtés, j'aurais au moins eu une épaule sur laquelle pleurer, ne serait-ce qu'un soutient émotionnel. Malgré la présence d'Hayden, j'avais besoin de ma jumelle. Cette fille qui m'a toujours surprotégée et chérie, qui a toujours minimisé les dégâts.
Egoïste.
— Comment tu vas ? Surgit une voix froide et masculine tout près de moi.
Jayden.
Je tourne ma tête assez surprise de sa présence ici, je le vois hésiter entre entrer ou rester sur le pas de la porte, me regardant en attendant mon signal.
Encore une fois.
Je lui fais un signe de tête pour lui signaler qu'il peut s'approcher, après tout il a sûrement sauvé ma misérable vie de la mort. Quelle ironie du sort.
Même si je retiens le fais que si je m'étais évanouie, il m'aurait littéralement traînée sur le sol. Ce sont ses mots. Pas les miens. C'est presque vexant, mais dans un sens compréhensible dans ma façon de rejeter le contact des hommes.
— Oui ça va mieux. Grâce à toi. Merci.
Fait gaffe Avery, il risque de neiger à ce rythme là.
Il vient prendre place sur le sofa à côté du lit en adoptant une position détendue, les jambes tendues et les bras croisés contre son torse, le regard sombre et les sourcils froncés renforce le sentiment de mystère qui émane de lui.
— J'ai fais ce qu'il fallait, je fais parti de l'élite ça fait parti de mes valeurs d'aider les gens.
— Et moi qui me sentais spécial, je suis déçue, raillé-je ironiquement le faisant sourire en coin. Mais je te remercie pas que pour ça, t'as fais attention à chacun de tes faits et geste quand tu as compris qui j'étais. Tu as demander à une femme de venir m'aider au lieu de laisser venir le premier venu et ça peut paraître insensé mais, quelqu'un d'autre ne l'aurais pas fait, alors, merci.
— C'est normal et tu es l'amie de Kyle, alors c'est la moindre des choses. L'infirmière m'a dit que tu pouvais sortir d'ici demain. Ça te dérange pas que je reste ici comme ça je t'emmène à l'élite demain ?
— Tant que tu ne fais rien de bizarre tu peux, par contre commencé-je en le pointant du doigt.
— Si je fais quoi que ce soit de déplacer ma mère me reconnaîtra plus, oui j'ai compris l'emmerdeuse, me coupe-t-il en levant les yeux au ciel.
Mes yeux suivent le même mouvement que les siens, agacée de m'être fait coupée la parole, surtout pour reprendre à la perfection la fin de ma phrase.
Idiot.
Je m'enfonce dans mon lit d'hôpital. Sa voix retentit après plusieurs minutes de calme.
— Il t'es arrivé quoi ?
— Je me suis fais poignardée.
Mmh. Un peu brutal ça.
Toute façon foutue pour foutue je vais pas inventer une excuse bidon, qui ne tiendra probablement même pas la route. Il m'observe avec étonnement, les sourcils froncés.
— T'as vraiment aucun tact enfaite, souffle-t-il secouant la tête de façon réprobatrice. C'était qui ?
Le ton de sa voix devient plus dur. Sec et tranchant.
— Je l'ai pas vu, il était cagoulé et il m'a prise par surprise.
Je vais finir en enfer.
Putain de merde.
Je le savais déjà. Mais ça commence à ce concrétiser.
Je souffle intérieurement non sans remercier Hayden de m'avoir si bien appris à mentir tout au long de notre amitié. Il voulait que je sois la meilleure, pour régner un jour à ses côtés.
Avec sa première question ma réponse était vrai, alors aucune doute qu'il croira ma deuxième réponse malgré le mensonge de celle-ci. Le seul problème c'est qu'un jour ou l'autre il finit par être découvert, déclenchant au passage une bombe dévastatrice. Surtout quand on sait qui protège mon mensonge.
— Pourquoi tu t'es pas défendue ? Il me semble que t'as eu la même formation que moi, me demande-t-il en fronçant les sourcils tout en posant ses coudes sur mon lit d'hôpital.
Il le fait exprès ?
— On est en pleine interrogatoire ? Comme je l'ai dis, il m'a prise par surprise. Je ne l'ai pas entendu arriver et j'écoutais de la musique ! Tu veux que je le répète encore une fois pour être sûr ?
— T'es vraiment une putain d'emmerdeuse ! Très bien. Je te laisse tranquille pour ce soir. Maintenant dors t'as besoin de te reposer et moi aussi.
Il croise les bras et pose sa tête en arrière, la laissant reposer sur l'appui tête du sofa, mettant fin à toute discussion. Je me redresse en grimaçant et attrape la couverture posée sur les draps pour lui là lancer, dans la tête.
Il ouvre ses yeux me fusillant du regard avant de regarder la couverture et de la déplier.
— Ose faire ça encore une fois et je t'étouffe dans ton sommeil, grogne-t-il avant de refermer les yeux.
Un merci ça lui arracherais la gueule ?
Dire que je le trouvais presque sympa.
— Essaye seulement et tu verras stupido ragazzo (stupide garçon).
— Irritante (emmerdeuse).
Je me replace correctement et ferme les yeux laissant la fatigue m'emporter. Je ne suis pas rassurée de sa présence à mes côtés, mais je sais au fond de moi qu'il ne me fera rien. Parce que si il le voulait vraiment, il m'aurait laissée me débrouiller dans ce tram.
« Une rencontre étrange avec un garçon mystérieux. »
***
J'ouvre lentement les yeux mais les referment aussitôt quand ceux-ci rentrent en contact avec la vive lumière du matin me faisant grommeler quelques insultes en italien.
Je sens quelque chose de lourd et de chaud sur ma main, en rouvrant les yeux brusquement paniquée. Je remarque une mains tatouée d'une rose posée sur la mienne que je m'empresse de retirer brusquement.
Une rose, douce coïncidence.
La personne à des cheveux noir, je me penche en avant afin de voir son apparence, je découvre un visage serein et masculin. Il me faut un moment avant de me familiariser avec l'environnement et que mes souvenirs me reviennent en mémoire.
Il m'a aidée, il est resté à veiller sur moi, mais pourquoi ? Pourquoi faire tout ça alors qu'on ne se connaît même pas ? Et pourquoi n'ai-je pas senti le contact de sa main sur moi ? Habituellement je me serais réveillée en crise et je l'aurais probablement frappé, comme il m'était déjà arrivé un jour avec Hayden.
C'était une nuit où on avait dormi ensemble après un énième cauchemar. La nuit on devient insouciant et vulnérable, j'avais peur qu'il revienne.
La main d'Hayden avait frappé ma jambe durant notre sommeil, alors je m'étais réveillée et je l'avais frappé. Plusieurs fois. Jusqu'à ce qu'il me calme tout en continuant à recevoir mes coups sans rien dire. Parce que frapper, c'était la seule défense que j'avais.
Mon trésor encaissait mon malheur sans rien dire.
Je fixe ma main, cette traitre. Avec mon autre main je frappe la coupable plusieurs fois, avec force, pestant contre celle-ci.
Je me déteste d'agir ainsi avec un inconnu que je ne connais pas, il m'a aidée certes mais c'est pas une raison valable pour baisser ma garde. Pourquoi me suis-je par réveillée ?
Fait chier.
Faut que je retourne au Texas je deviens tarée ici.
Un mouvement brusque sur ma gauche me fait sursauter et arrêter le massacre de ma pauvre main, devenue rouge sous les coups.
Je me tourne la tête vers le coupable, qui souris en me regardant étrangement, arquant parfaitement un de ses sourcils et faisant apparaître des fossettes que je n'avais pas remarqué jusqu'à là.
Il les mérite pas.
Putain. Ouais. Je suis jalouse de ces fossettes !
— Qu'est-ce que tu fais à te frapper la main comme ça ? Tu t'es prise un coup sur la tête l'emmerdeuse ? Me demande-t-il avec amusement.
Je le fusille du regard et croise mes bras contre ma poitrine.
— Je me punissais, espèce d'idiot.
Il me lance un regard indéchiffrable, ses yeux s'assombrissent d'une lueur sombre.
— Pourquoi ?
Je le regarde surprise par sa question.
— Ta main était sur la mienne, pesté-je en croisant les bras contre ma poitrine.
Il se lève me surplombant de toute sa hauteur, ses poings serrés contre le drap de lit. Ses yeux assombrit par la colère on changé de teinte, devenant d'un gris Antarctique effrayant. Me donnant l'impression d'être en pleine tempête de neige. Le bleu a disparu. Dominé par le gris. Il se penche vers moi, me fixant d'un air sévère, la mâchoire serrée.
— La prochaine évite de te punir toi et défoule toi sur moi plutôt, surtout si c'est moi le fautif de l'histoire. Je te laisse te préparer. Je t'attend dehors.
Alors ça, je m'y attendais pas.
Je me sens comme une gosse qui vient de se faire gronder par son père.
Sauf que le mien me frappe quand il s'énerve.
Il se diriger vers la sortie, une clope à la main, claque brusquement la porte derrière lui, faisant trembler celle-ci et me faisant sursauter par la même occasion. Me laissant seule, sur ce lit d'hôpital, complètement déroutée par son comportement.
Je ne le connais pas encore, mais quelque chose me dit que Jayden a un passé bien plus sombre que ce que j'aurais imaginé, il a l'air d'avoir souffert pour devenir quelqu'un d'aussi froid. Il ne laisse paraître aucune de ses émotions ou du moins il cache parfaitement les émotions qu'il ne veut pas laisser apparaître.
Il cache une grande haine en lui. Je pense que tout ce qu'il attend c'est que quelqu'un lui tende la main, il est pas méchant, juste déstabilisé, il a du grandir trop vite, laissant son enfance derrière lui.
On pourrait presque se ressembler.
J'ai l'impression de me voir en lui, normalement je n'aurais jamais laissé sa main sur la mienne. Sans conséquences et pourtant, même si je reste méfiante à son égard et que je ne laisserais plus ça ce reproduire. Quelque chose me pousse à lui faire confiance, sûrement parce qu'il m'a aidée ou alors pour notre ressemblance. Je suis perdue.
Contrôle Avery.
Putain.
Merde.
Sois méchante.
Je-je.
J'ai peur de l'inconnu, j'ai peur du fait que je puisse avoir un contact avec un homme que je ne connais pas sans en devenir complètement folle. J'ai peur du changement.
Je dois le détester tout ira mieux après ça.
Je me lève précipitamment, oubliant ma plaie qui me ramène à l'ordre. J'arrache l'oxymètre de mon doigt et éteins la machine qui le relie avant qu'elle ne commence à faire un son strident, signalant l'arrêt de mon cœur.
Je cours à la salle de bain en catastrophe, la respiration haletante, je sens mon cœur se compresser douloureusement dans ma poitrine, ma respiration se fait de plus en plus difficile. Un étau me serre la gorge.
J-j'arrive plus à respirer.
J'arrache ma blouse, la jette au sol et me lance sous le jet d'eau froid tentant d'arrêter la panique qui pointe le bout de son nez. Je pose mes mains sur la surface du mur en face de moi et me penche, essayant de reprendre mes esprits.
Putain.
Putain.
Putain.
La voix d'Hayden apparaît dans ma tête à ce moment même.
« Quand tu feras une crise de panique imagine que je suis avec toi, compte jusqu'à trois, et refais-le autant de fois qu'il le faut pour que t'arrive à reprendre une respiration normale. Quand tu seras à Los-Angeles, je pourrais pas te prêter les battements de mon cœur, mais tu vas réussir ma précieuse.»
On inspire.
On expire.
On bloque.
On recommence.
On inspire.
On expire.
On bloque.
Entendre sa voix dans ma tête, réussi à calmer la panique qui prenait doucement possession de mon corps. J'inspire un dernière fois longuement, expire et bloque.
Mes mains tremblent, mais je sens que la panique est partie, s'écoulant de mes veines. Comme un poison.
Je me redresse vivement, deux petites claques sur mes joues pour me motiver. Je me lave décrassant le sang de mes cheveux et de mon corps et me sèche rapidement. Je me change en vitesse en voyant mes affaires propre à côté du lavabo, néanmoins mon haut qui devait probablement être taché de mon sang a été remplacé par un simple t-shirt noir.
Un coup d'œil au miroir pour me rendre compte de l'état catastrophique de mes cheveux. Je trouve une brosse sur le côté et l'utilise pour dompter mes cheveux mouillés. Je les sèches rapidement avec une serviette, pour raviver les fines ondulations qui m'accompagne depuis toujours.
Je me dirige vers la porte pour l'ouvrir, mon téléphone en main. Je découvre sans surprise, Jayden, adossé au mur en face de ma chambre, sur son téléphone. Il porte un training gris avec un t-shirt noir moulant son corps sculpté par le sport sans en faire trop, son sweat tâché de mon sang dans sa main.
Sa mâchoire est bien tracée, il a un nez droit et fin décoré d'un anneau, des yeux gris tirant sur le bleu, un halo de marron entourant sa pupille. Polaire mais chaleureux, un étrange contraste. Son regard impassible est accentués par de long cils noir, des sourcils symétriques dessinent son visage. Une légère cicatrice au coin de l'œil effacée par le temps mais assez ancrée pour la voir.
Ses cheveux noirs, bouclés sont recouverts par sa casquette laissant seulement quelques mèches s'en échapper, d'après ce que j'ai vu ce matin, ses cheveux sont longs sur le dessus et un peux plus court sur les côtés. Sa bouche elle, est charnue et légèrement rosée. Un tatouage orne son cou, trop loin pour voir ce qui est écrit.
Dire qu'il n'est pas attirant serait un mensonge.
— On y va ?
Ma voix cassée par habitude est accentuée par la crise de panique, il relève les yeux de son téléphone ne m'ayant pas vue sortir de cette chambre.
— Ouais. J'ai signer tes papiers de sortie, au passage je me suis fais passer pour ton mari tu ne m'en voudras pas. Répond-t-il simplement en se mettant en marche, les mains dans les poches.
J'hausse les épaules pour toute réponse, non sans me dire qu'il ne manque pas de culot, il aurait pu simplement dire qu'il était mon frère cet imbecile.
Mon mari. Non mais.
J'hallucine.
Idiot.
On se dirige vers la sortie, marchant côte à côte, je jette des petits coup d'œil en direction de sa casquette. Elle m'irait super bien pour cacher le désastre de mes cheveux. Finalement je lui la prend et la place sur ma tête plutôt fière de moi.
— Je peux t'aider peut-être l'emmerdeuse ?
Ah tient. Le revoilà.
Il me lance un regard noir, arquant un de ses sourcil. Ses mains toujours sagement dans ses poches.
Mon majeur se lève en sa direction et je pars en courant. Ne voulant pas qu'il reprenne sa casquette.
Sauf que une connerie en entraînant une autre, je n'ai pas vu le panneau qui indiquait que le sol était glissant. Je tombe lamentablement au sol, malgré ma tentative de me rattraper. Je pose ma main sur mon ventre où une douleur vive apparaît.
Merde.
Sans m'en rendre compte, malgré la douleur un léger rire à peine audible sors de ma bouche. Un rire franc malgré sa légèreté, un rire que je n'avais pas émit depuis longtemps, un rire qui vient du cœur, celui que je pensais disparût.
Je suis rapidement rejointe dans mon hilarité par Jayden qui rit lui aussi, créant un magnifique son à mes oreilles, à la fois grave et légèrement cassé, suivit de quelques infirmière est patient qui ont assistés à la scène.
Je m'arrête soudainement de rire et me relève cachant toute trace d'amusement sur mon visage.
Je dois pas oublier. Que je n'ai pas le droit au bonheur.
— C'est ce qu'on appel le karma ça, ricane-t-il mesquinement en souriant ses putain de fossettes de retour. Tu t'es pas faite mal au moins ?
Je le fusille du regard et hoche la tête négativement tout en me dirigeant vers la sortie.
— Tu boude là ? J'y crois pas elle boude. T'es vraiment une putain d'emmerdeuse jusqu'au bout.
Je lui passe devant, réitérant mon geste d'avant, levant mon bras bien haut pour lui présenter mon majeur.
— Je t'encule idiot.
Je l'entend ricaner derrière moi.
— Si c'est par toi, c'est avec plaisir que je te laisse inaugurer la découverte de cette endroit encore inexploré Cariño (chérie).
Je me retourne brusquement vers lui et m'approche jusqu'à être très proche de lui, trop proche. Au point d'apercevoir le début de son tatouage sur son cou.
Ho....
— Ose me donner encore une fois un putain de surnom, et je te démembre toi et tout tes putains d'ancêtres, Inteso (compris) ?
Il me regarde et sourit doucement avant de se mettre à rire.
— J'aime les femmes de caractère. Continue comme ça et bientôt tu me donneras envie de découvrir autre chose.
J'écarquille les yeux, horrifiés de ses propos. C'est quoi son problème à lui ?
— Tu me dégoûte, répliqué-je en grimaçant répugnée de ses paroles.
— Je te dégoûterais plus lorsque tu goûteras au joie de crier mon prénom.
Je mime un vomissement avec mes doigts, le faisant sourire.
C'est une cause perdue. Et un idiot fini. Mais il n'aura certainement pas le dernier mots.
— Je demande le divorce.
— Merci dieu d'avoir entendu mes prières ! Je n'aurais pas à te supporter plus longtemps en tant qu'épouse. T'es un vrai calvaire tu le sais ça ?
— Je sais mon mari, tellement un calvaire que tu restes collé à mon cul depuis hier, répliqué-je un sourire malicieux sur les lèvres.
Sa bouche s'ouvre, avant de se fermer définitivement, me laissant profiter de ma victoire écrasante et du doux silence quand il ferme enfin sa gueule.
Je sors mon téléphone pour commencer à jouer à un jeu stupide que j'avais installé pour ne pas m'ennuyer. J'intercepte le regard jugeur de Jayden au même moment me faisant rouler des yeux.
Idiot.
Le tram arrive enfin après quelques minutes d'attente, on se dépêche de s'engouffrer à l'intérieur et aller s'assoir.
— Tu l'as rencontré comment Kyle ? Il ne m'a jamais parlé de toi, jusqu'à ce qu'il t'appel hier.
— Parce que tu t'intéresse à autre chose que mon cul maintenant ?
Il rit, amusé. Secouant la tête de droite à gauche.
— T'es plutôt drôle comme femme.
— Toi t'es plutôt idiot comme homme, mais après tout il faut bien que ta femme remonte le niveau pour faire briller son mari qui manque de capacités intellectuelles.
— Outch, pas très gentil ça. Je te paye un Starbucks pour me faire pardonner et tu me raconte tout ? Me demande-t-il en essayant de m'amadouer.
Putain le connard.
Il a réussi en plus.
Comment dire non.
Je fais un signe de tête positif, capitulant.
Trop faible.
« Son rire aurait pu attendrir n'importe qui. »
***
Tout deux assit autour de la table un café à la main, le mien est glacé, le sien est chaud. Jayden a prit deux cookies en plus. Le soleil nous réchauffe de ces doux rayons. Je ferme les yeux profitant de la douce chaleur qui réchauffe mon visage, en les ouvrant à nouveau. Je tombe sur deux billes glaciale qui brillent au soleil, me donnant presque l'impression qu'elles vont fondre.
J'ai un peu mal à ma blessure, alors je pose ma main dessus dans un geste rassurant qui m'apaise.
Il fait glisser un cookie vers moi, ne laissant rien transparaître sur son visage.
— Mange tu dois reprendre des forces, dit-t-il simplement en croquant dans le sien qui est au m&m's.
Je fixe le mien, noix de macadam, mon favoris, je fronce les sourcils, il me semble pas le lui avoir dit. Malgré tout j'étire mes lèvres et croque dedans.
— Il y'a deux ans Kyle est venu me parler par erreur sur les réseaux sociaux. Il voulait souhaiter l'anniversaire d'une de ses amies mais il c'est trompé de photo de profil. Sauf qu'il se trouvait que c'était également mon anniversaire ce jour là. On a parlé et on c'est trouvé beaucoup de point commun, c'est rapidement devenu mon meilleur ami. Débuté-je en me remémorent toutes nos discussions et nos confessions nocturnes.
Je prend une gorgée de ma boisson, il me fixe, attendant impatiemment la suite.
— Il m'a aidée à traverser des phases difficiles sans même le savoir et moi j'ai été là pour écouter son histoire. Si il ne vous à rien dit sur moi c'est parce que l'un comme pour l'autre on se considérait comme un secret. C'était notre petit moment à nous sans que personne ne le sache, c'est étrange mais c'était plaisant. Il y'a juste mon meilleur ami qui était au courant, il nous avait surprit une fois au téléphone. Et je crois que sa sœur est au courant aussi.
Il hoche de la tête, attentif à chacune de mes paroles, il les bois sans jamais quitter son regard du mien.
Tu me déstabiliseras pas.
— Je comprend, en même temps c'est difficile de ne pas apprécier Kyle, répond-t-il.
Un lueur dans ses yeux s'allume témoignant de l'affection qu'il porte à son ami.
— Il est toujours souriant et positif malgré tout ce qu'il a vécu, c'est que j'aime le plus chez lui je crois. D'une certaine façon je l'admire.
— Il m'a toujours impressionné pour ça, reprend Jayden en accord avec moi.
— Et toi ? Vous vous êtes rencontré comment ? Demandé-je curieuse d'en savoir plus sur leurs amitiés.
Il tourne la tête sur la gauche, pour regarder l'heure me laissant une vue imprenable sur son tatouage vers le cou, il est fin et très discret.
Hope.
Qui signifie espoir.
— C'est une longue histoire un jour peut-être que je te raconterais.
Je me lève finalement de ma chaise, acceptant son refus non sans lever les yeux au ciel.
On reprend le tram en silence, côte à côte, on pourrait presque croire qu'on joue au roi du silence. Mais la vérité c'est que je n'ai strictement rien à confié et lui non plus. J'ai appris à apprécié la présence du silence.
Nous descendons au quatrième arrêt et nous marchons cinq longues minutes pour atterrir dans un coin reculé de la ville. Juste devant moi se dresse le portail du QG de l'élite qui est juste immense, je peux voir à travers la villa grise le jardin équipé d'une piscine spacieuse.
Jayden compose le code du portail me l'apprenant au passage et que je mémorise rapidement. Une fois arrivé devant la porte d'entrée à peine celle-ci est-elle ouverte, qu'un putain de couteau nous arrivent droit devant, j'ai juste le temps de l'esquiver pour ne pas qu'il m'atterrisse entre les deux yeux. Jayden ayant reproduit le même mouvement que moi.
Je commence sérieusement à en avoir ras le cul des couteaux.
Tout les personnes de la salle ce sont arrêtées dans leurs tâches pour nous regarder quelques peu choquées, s'attendant probablement pas à notre arrivée dramatique.
Je recherche ma cible des yeux, en croisant un regard coupable, je me penche pour ramasser le couteau. Je le fait tourner entre mes doigts avant de le relancer à son destinataire qui atterrit juste au dessus de la tête d'une blonde au yeux vert.
Ses cheveux lui arrivent au bas du dos, elle aurait pu être belle si son maquillage n'était pas aussi voyant par sa teinte légèrement orangée par apport au reste de son corps qui est très pâle. Elle est habillée d'un décolleté plongeant et d'une mini jupe en cuir laissant presque apercevoir la naissance de ses fesses, je trouve ça dommage.
Mais après tout, elle fait ce qu'elle veut. Nous sommes dans un pays libre.
Elle lâche un petit cri perçant en écarquillant les yeux de stupeur.
— Apprend à lancer. Parce que la prochaine fois, je serais pas aussi clémente.
Elle hoche la tête précipitamment et part aussitôt à l'étage. Je me tourne maintenant vers les personnes présentes avec un faux sourire angélique sur les lèvres, avant de les observer. Tous.
Mes yeux s'arrêtent sur un beau brun au yeux vert que j'ai tant vu à travers la vitre de mon téléphone. Cette homme que j'ai appris à connaître et à m'attacher, cette homme que j'ai tant rêvé avoir à mes côtés. Il me fixe lui aussi et se lève précipitamment en réalisant que c'est moi, sous le regard curieux de sa bande d'amis.
— Putain moon, s'exclame-t-il en souriant grandement tout en ouvrant grand les bras, me laissant venir à lui.
Je souris doucement et m'élance sans crainte dans ses bras, un sourire étirant mes lèvres, comme jamais auparavant. Il me réceptionne sans peine pour me prendre dans ces bras et me serrer très fort. Le genre de câlin qui répare un cœur brisé.
Deux ans, c'est beaucoup trop long.
« Elle était violente, mais l'avait elle vraiment choisi ? »
***
On se sépare doucement au bout de longues minutes qui m'ont parues une éternité, on ne se quitte pas du regard. C'est comme si une connexion c'était crée entre nous, comme celle qui a fait, que l'on c'est directement entendu, cette connexion qui fait de lui mon meilleur ami. Il caresse ma joue. Souriant tendrement. D'une douceur à faire pâlir la morte elle-même.
Sunshine. Savait mettre de la lumière. Dans mes nuits les plus sombres.
Il me repose à terre avec précaution en me détaillant du regard avant de bloquer ses deux iris sur le haut de mon crâne en se mordillant la lèvre, les yeux pétillants de malice. J'écarquille les yeux en me rappelant de ce détail crucial, je porte la casquette de Jayden.
Putain.
Manquait plus que ça.
Dire que ça m'a valu une chute.
Je la retire avec précaution de ma tête pour me diriger vers le propriétaire, appuyé contre le rebord de la porte, les bras croisés, vêtu de son regard impassible et de son sourire en coin. Cette fois-ci. Une seule fossette est présente.
Arrivé devant lui, je dépose sa casquette sur sa tête faisant exprès de l'enfoncer jusqu'à cacher ses yeux. Je me recule et hoche la tête satisfaite du travail fourni.
— Je sais que je suis beau, j'ai pas besoin de ton approbation pour ça. S'exclame-t-il soudainement en réajustant sa casquette.
— Ha.Ha.Ha, c'est certainement pas la modestie qui t'étouffe idiot. Soufflé-je en levant les yeux au ciel.
— Non mais j'ai quelque chose avec lequel tu pourrais t'étouffer l'emmerdeuse.
— Tu me dégoûtes ! Je te conseil vivement d'aller te détendre un coup, espèce d'ours mal léché.
— Seulement si c'est par toi, petite emmerdeuse.
— Putain. Tu veux toujours avoir le dernier mot hein ? Craché-je avec mépris le faisant doucement rire.
PUTAIN. DE. FOSSETTES.
— Toujours. Mais peut-être que si tu crie mon prénom, je lâcherais le morceau.
— Oh j'y crois pas, je ris nerveusement mes dents mordant férocement mon poing. Je vais le tuer, je vais lui broyer les os à ce con, disé-je avant de finalement le regarder. Va crever. Et en enfer de préférence.
Je lui tourne le dos, en croisant les bras, frustrée et énervée. Il arrive à me rendre hors de moi, pour aucune putain de raison. Et ces allusions me mettent hors de moi. Et il le sait. Il l'a remarqué. Je fais maintenant face au regard éberlués et choqués de ses amis. Ne comprenant rien de la situation.
Je les avais presque oubliés.
— C'était... Commence un brun au cheveux bouclés en hochant la tête de haut en bas.
— Explosif. Fini une jolie blonde en souriant.
Et ils éclatent tous de rires. Cette fois. C'est à mon tour de ne rien comprendre.
J'aurais vraiment dû rester au Texas.
— Vous avez entendu ce qu'elle lui a dit ? Ours mal léché. Oh mon dieu j'adore. J'aime déjà cette fille. Elle l'a déjà cerné. Continue la jolie blonde en fou rire.
— Au moins vous êtes sur la même longueur d'onde, je suis sûr, que vous allez vous a-do-rer, dit Kyle en souriant, déjà plus calme que les autres.
— Certainement pas, répondons-nous en même temps.
On se tourne l'un vers l'autre pour se fusiller du regard.
La petite blonde éclate à nouveau de rire en sautillant et en tapant des mains.
— Ahhhh, vous êtes trop mignons, vous êtes déjà synchro.
Je pouffe doucement face à cette fille qui ressemble à un vrai rayon de soleil, le genre de personne qui laisse personne indiffèrent, elle a une aura envoutante, ce petit quelques choses qui donne envie d'en connaître plus sûre elle.
— Même pas en rêve Heather, la stoppe Jayden en se pinçant l'arrête du nez d'un air exaspéré.
La dénommée Heather arrête de sourire, fronce les sourcils et retrousse sa lèvre d'un air boudeur.
Je m'avance finalement au centre de la pièce comme font normalement chaque nouveau.
— Bonjour, je suis la nouvelle. Avery Anderson, j'ai vingt ans et ça fait six ans que je fais parti de l'élite du Texas. Me présenté-je avec une voix assurée.
Si je montre mes faiblesses. On m'écrasera.
L'élite contient quatorze membres avec moi en plus enfin sauf si ils en manquent. Quatre femmes et trois hommes se présentent chacun leurs tours à moi en me souriant d'un air amicale, puis retournent à leur occupations. Les garçons respectant tout de même une certaine distance avec moi.
Il reste juste le petit groupe de Kyle et de Jayden qui ne se sont pas présentés et qui d'ailleurs me font des grands signes en direction des canapés pour que je vienne vers eux, des sourires illuminant leurs visages.
Ils ont l'air... accueillant ?
Je me dirige donc vers eux, en les observants un peu mieux je constate rapidement que ce n'est pas juste une bande d'amis. Ils sont soudés, on voit à travers leurs yeux et dans leurs gestes qu'ils s'aiment comme une famille.
J'ai un bon pressentiment en ce qui les concernes. Mais quelque chose en moi m'oblige à rester méfiante, à camper sur mes gardes, sûrement parce que la dernier fois que je me suis trompée sur le compte d'une personne, ça a mal fini.
Très mal fini.
— Je vous présente ma chère et tendre meilleure amie virtuel que j'ai connu il y'a deux ans, je vous laisse vous présenter. Si jamais Avery, il manque deux personnes, ils reviendront le jour de la rentrée à cause d'une mission, m'apprend-t-il enthousiaste.
La petite blonde au doux prénom de Heather, me regarde affectueusement de ses yeux noisette. Un voile de mélancolie passe dans ses yeux pour disparaître aussi vite qu'il est arrivé, me laissant penser que ce n'était qu'une illusion.
Elle s'avance vers moi d'un pas hésitant en se mordant la lèvre d'un geste anxieux. Je ne peux m'empêcher de la trouver mignonne avec sa petite moue, malgré la froideur qui se dégage d'elle. Elle ressemble à un ange.
Je me dévoue mettant fin à son dilemme pour m'avancer vers elle et lui faire la bise.
En venant dans ce pays j'ai eu le droit à une deuxième chance, celle de vivre à nouveau loin de mes démons, sauf un. Malgré tout
il ne pourra pas gâcher ma vie perpétuellement, alors oui ça va être dure, oui ça va prendre du temps, oui les cauchemars me hanteront toute ma vie.
Mais il faut que j'avance, il faut que je vive avec ma peur constante du contact avec les hommes, mais il faut aussi que je profite de cette vie. Elle est rare et elle ne tient qu'à un fil. Et qui sait peut-être qu'un jour tout ira mieux, je me réveillerais un matin, comme si rien n'avait jamais existé.
Mais pour l'instant, j'aimerais profiter.
— Je m'appelle Heather Garcia, j'ai vingt ans et ça fait cinq ans que je suis à l'élite, s'annonce-t-elle sans perdre son sourire.
— Je suis contente de te rencontrer, répondé-je sincèrement en lui offrant un sourire.
Un grand brun au cheveux bouclés et au yeux marron, s'avance et se présente.
— Moi c'est Josh Wilson, j'ai vingt et un an, ça fait cinq ans que je suis à l'élite et je sors avec Kaylee depuis six ans, me dit-t-il en souriant tout en couvant sa copine du regard.
Je lui rend ses salutations d'un hochement de tête. Kaylee s'approche d'ailleurs de moi avec son visage harmonieux qui transpire la gentillesse.
— Je suis Kaylee Stewart la jumelle à Kyle, j'ai vingt ans, ça fait quatre ans que je suis à l'élite et je suis en couple avec Josh depuis six ans.
— Ravie de te rencontrer depuis le temps que j'entend parler de toi. J'ai bien pensé que tu étais sa jumelle, vous vous ressemblez beaucoup.
Jayden s'avance finalement vers moi. Il est grand, au point où je dois lever ma tête pour le regarder sans les yeux.
— Je m'appel Jayden Hamilton, j'ai vingt et un ans et ça fait cinq ans que je suis à l'élite, termine-t-il clôturant ainsi les présentations.
Après ça, on commence donc à parler un peu de tout et de rien tout en visitant la villa, ils m'ont expliqués que la blonde qui a faillit me tuer fait parti de l'élite mais ne fait jamais de mission, à mon plus grand soulagement.
Reste plus qu'elle me tue en pleine mission.
L'angoisse.
Quand on entre dans le QG on fait face à deux gros escaliers qui se relie en haut. Sur la gauche de la porte d'entrée se trouve une grande pièce ouverte sur le salon avec une grande baie vitrée qui donne vue sur la piscine.
Il y a une grande table à manger et une porte qui est présente dans le salon nous mènent directement à la salle informatique. Sur le côté droite de l'entrée se trouve également une pièce ouverte qui n'est autre que la cuisine.
Une salle de sport est installées pas loin ainsi que deux salles d'entraînements, une pour les entraînements d'armes et une autres pour les combats.
À l'étage ce trouve vingt chambres avec salle de bain inclues qu'on peux aménager à notre goût dont la mienne. Il y a également un home cinéma et pour finir à la cave, se trouve l'armurerie, où se trouvent toutes les différentes armes.
« Elle était bien loin de la vérité, ce ne seront pas que ses amis.»
***
Assise sur le canapé au côté du groupe depuis maintenant deux heure, j'ai pu faire connaissance avec tout le monde et du peu que j'en ai vu d'eux, je peux dire que je les apprécies bien.
Ils respirent la joie de vivre tout en gardant leurs traits de caractères qui les rendent si différents et pourtant si attachants. Ils sont tous comme moi, légèrement détachés de la vie et brisés par les conséquences de celle-ci.
Tu ne peux pas Avery.
Ce seront tes collègues. C'est tout.
Ils m'ont posés aucune questions sur mon passé ce que j'apprécie et j'en ai fait autant pour eux, si ils veulent m'en parler ils le feront d'eux même, un passé est toujours difficile à confier.
La plus part du temps on le garde pour nous ou par honte ou alors tout simplement par peur de le raconter au risque de réouvrir une plaie encore infectée.
— On fait un jeu ? Propose Kyle une lueur enfantine dans le regarde.
— Un cache-cache ?
— Non mais, t'as quelle âge Heather pour proposer ce genre d'activité ? Demande Josh dépité.
— Sans vouloir t'offenser mon coeur, ça me parait bien un cache-cache, c'est amusant, et en plus la maison est gigantesque, répond Kaylee en souriant, prenant ainsi la défense de la jolie blonde.
— Ouais ! S'exclame Heather en levant le poing en l'air. Merci je t'aime ma chérie.
Kaylee lui fait un baiser de loin, qui se répand en un claquement sonore.
— Moi ça me va tant qu'on ne fait pas rien, répond Kyle en haussant les épaules.
— Vous êtes toujours contre moi de toute façon, boude Josh.
— Et toi Avery, ça te tente ? Me demande Heather en ignorant Josh.
— Ça peu être amusant oui, répondé-je en haussant simplement les épaules.
Ça doit bien faire dix ans que j'en ai pas fait un.
Un raclement de gorge sur notre gauche, nous fait tourner la tête vers le perturbateur qui n'est autre que Jayden.
Et c'est moi l'emmerdeuse ?
Idiot.
— Et moi ? Pourquoi personne ne me demande mon avis ? Demande celui-ci les sourcils froncés, les bras croisés, laissant apercevoir ses nombreux tatouages.
— T'as pas ton mots à dire le grognon, tu joue et tu te tais. Répond la jolie blonde de façon désinvolte.
— Sympa, grogne-t-il.
Et pourtant en l'observant, je suis persuadée d'avoir vu une lueur d'amusement passé dans ses yeux. Je pense également que si Heather ne lui laisse pas le choix, c'est parce qu'elle sait, qu'il a besoin de faire ce jeu, pour retrouver le temps d'un instant son insouciance, à laquelle il à du mettre fin trop tôt.
— C'est moi qui compte, lançe Kyle. Je vous laisse une minute pas plus.
Il se dirige vers un mur, et se place face à lui, et lorsque le compte à rebours commence. Nous nous levons tous, pour partir en courant le plus vite possible à la recherche d'une cachette, nous nous séparons tous et pourtant j'entends les rires enfantins de certains. Mon coeur se réchauffe, de les voir ainsi sans même vraiment les connaître.
Ferme-moi ce putain de coeur Avery.
Pas de sentiments.
Je me dirige vers la cuisine, mais en voyant aucune cachette concluante, je pars en courant vers la salle d'armurerie, presque certaine d'avoir vu quelque chose d'intéressant lors de la visite.
Lorsque j'y arrive, je remarque que quelqu'un d'autre a eu la même idée que moi, la personne est déjà en train d'ouvrir la grille dans le sol. Lorsqu'elle me remarque, elle esquisse un sourire amusé.
— Tient voilà l'emmerdeuse, faut croire que les grand esprits se rencontrent, me lance-t-il.
— Attention j'arrive. Hurle Kyle dans toute la maison.
Eh merde.
On se regarde tout les deux, les yeux grands ouverts, finalement, Jayden se glisse dans la cachette, mais laisse malgré tout la grille ouverte. Je regarde autour de moi cherchant un endroit qui pourrait me cacher.
— Tu compte rester là et te faire attraper comme ça ? Où tu vas bouger ton joli petit cul pour venir ici ? Me demande froidement Jayden, la tête sortant de la trappe.
— Trouvé ! crie Kyle tout près de moi.
Je me retourne en sursaut, mais il n'est pas là et si il n'est pas là, ça veut dire qu'il est tout proche.
— Et puis merde, murmuré-je en me dirigeant vers Jayden.
Je me glisse à ses côtés dans le trou de la trappe, c'est assez étroit, mais assez grand pour rester debout surtout pour lui. Jayden referme la grille au dessus de nos têtes, on se retrouve face à face, nos corps sont proches, mais pas assez pour établir un contact, nos respirations s'entrechoquent face à l'adrénaline. Pourtant je m'approche de lui encore, et encore, à la limite du contact avant de lever la tête et de le fusiller du regard.
— T'es vraiment un putain d'idiot. Faut vraiment que t'arrêtes de faire ça.
— Pardon ? Me demande-t-il les yeux écarquillés. De faire quoi au juste ?
— C'est la dernière fois que tu parles de mon cul de près ou de loin, le menacé-je, parce que sinon je te jure que la prochaine fo-.
Je m'arrête soudainement de parler en entendant des pas entrer dans la pièce et marcher sur les grilles.
— Sinon quoi Carinõ ? Murmure-t-il d'un air joueur, son souffle s'abattant sur mon visage.
— Sinon tu peux t'assurer que je me chargerais de ta descendance, en faisant en sorte que tu puisses plus jamais te reproduire. Et crois moi, je suis très, très sérieuse. Murmuré-je à mon tour.
Une lueur malicieuse s'éclaircit dans son regard, un sourire me laisse entrevoir ses dents bien alignées. Et ses deux putain de fossettes.
— Dommage, j'ai encore tellement d'adjectif à lui attribués, siffle-t-il.
Vraiment trop con.
— Tu l'auras voulu.
— Qu-.
J'élance mon genoux entre ses jambes, avec force et sans aucune pitié. Il s'écroule à genoux, un gémissement plaintif sortant d'entre ses lèvres.
— Putain, espèce-.
Je pose ma main sur sa bouche, lui intimant de se taire, son volume sonore va nous faire repérer. Malgré tout je tente de cacher mon petit sourire malicieux.
— Chut pas de bruit, je savoure ma victoire.
Il me fusille du regard, et sans que je m'y attend, me mors la main. Je retiens un gémissement de douleur et retire ma main en vitesse, la marque de ses dents imprimées dans ma peau, putain de cannibale.
La trappe s'ouvre soudainement.
— Trouvé, hurle Kyle en riant. Oh je dérange ? Je referme si vous voulez ?
— Non, répond Jayden avec précipitation, et toi t'as intérêt à courir, très vite !
Comprenant sa menace, je m'extirpe en vitesse de ma cachette, pour détaler comme un lapin.
— Euh, j'ai loupé un épisode ?
Jayden passe à côté de lui, sans répondre pour me poursuivre.
— Ok sympa, je me sens vachement impliqué ! S'écrie mon meilleur ami en augmentant le volume de sa voix pour qu'on puisse l'entendre de loin.
Je ricane en continuant à courir. Le pauvre. Je continue ma course folle, je tourne la tête vers Jayden pour voir où il en est, sauf que je m'attendais pas à ce qu'il soit déjà aussi prêt de moi. J'augmente la cadence, évitent de justesse Kaylee, qui nous regarde les yeux grand ouverts, pétrifiée sur place.
Lorsque j'arrive au salon je tombe sur le regard noisette de la jolie blonde. Parfait. Je me place derrière elle, tirant ma langue percée par la même occasion, au tatoué qui me pourchassait et qui s'arrête en face de son amie.
Heather comprenant la situation, sourit et écarte les bras pour empêcher Jayden de passer, il lève les yeux au ciel, agacé.
— Toi et ton girl power, tu ne ferais pas ça si tu savais ce qu'elle m'a fait cette emmerdeuse, marmonne-t-il grognon.
— Oh et qu'est-ce qu'elle a fait la vilaine petite Avery au petit ours mal léché ? Demande Heather la voix douce et moqueuse en reprenant ma réplique.
Putain. C'est décidé.
J'adore cette fille.
Les autres arrivent dans le salon en observant la scène, d'un œil interdit, ne comprenant rien à la situation. Kaylee encore traumatisée de notre presque collision.
— Elle m'a donné un coup dans les couilles, s'exclame-t-il excédé et légèrement énervé.
Oups ?
Kyle rit et crie;
— Ça c'est ma meilleure pote !
Heather tourne la tête vers moi, étonnée, non sans cacher son amusement.
— C'est vrai ça ? Me demande-t-elle avec un regard suspicieux.
— Il a parlé de mon joli petit cul.
Elle se tourne vers Jayden et le regarde d'un air exaspéré, secouant la tête de droite à gauche.
— T'écoute vraiment rien à ce que je te raconte sur les femmes toi. T'as mérité ton coup et tu en mérites même un autre.
Lorsque Jayden comprend le sens de la phrase de la blonde, il est trop
tard, sa main manucurée part vers l'arrière du crâne du noiraud.
Bien fait.
Je ricane, face au regard perplexe du noiraud, suivi de rapidement toute la bande, qui s'esclaffe face à la scène qu'ils viennent de participer, et je suis certaine d'avoir vu l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.
Idiot.
« La vérité, c'est qu'il avait prit plaisir pour une fois, à participer à ce jeu pourtant si enfantin. »
***
En remarquant l'heure sur la pendule qui indique déjà seize heure et demi, je me lève en vitesse du canapé beige sous le regard surpris du groupe.
Déjà ?
— Ça va Avery? Demande Kyle inquiet.
— Oui, oui, je suis désolée j'avais juste pas vu l'heure mais je dois y'aller, mon père m'attend et il doit sûrement être inquiet de ne pas me voir arriver.
Enfin je préférais rester ici mais je dois bien jouer le jeu.
Toute bonne chose on une fin.
— D'accord à demain et si on se revoit pas, à lundi. S'exclament-t-ils dans une synchronisation parfaite, un seul ne rentrant pas dans leur petit jeu.
Il me fixe de ses orbes glaciales, les sourcils froncés, il n'a pas beaucoup parlé après le cache-cache. Je crois pas que ce soit quelqu'un qui parle beaucoup, enfin j'en ai aucune idée, je ne connais rien de lui. Peut-être qu'il boude encore pour le coup que je lui ai mis ?
L'idiot est blessé dans son ego d'homme.
Je cligne plusieurs fois des yeux, en voyant mon incompréhension, ils éclatent de rire en se tapant dans les mains, Heather prend le temps de m'éclairer sur le sujet.
— On s'entraîne à être synchro à nos heures perdues, enfin sauf Jayden qui fait le grognon, bienvenue chez les fous Avery, m'annonce-t-elle joyeusement en secouant ses deux mains en l'air.
Des enfants qui ont grandit trop vite et qui tente de rattraper le temps perdu...
— Vous vous rendez compte que c'est glauque ? J'ai pas signé pour rejoindre votre secte, les prévené-je en les examinent du regard, méfiante.
Non vraiment. C'est trop bizarre de faire ce genre de chose, je suis limite de l'avis de Jayden. A contre coeur.
— Menteuse, tu rêves de rejoindre notre petite secte avoue-le, s'exclame Kyle en m'ébouriffant les cheveux tout en faisant bouger ses sourcils de haut en bas.
— Même pas en rêve, grogné-je en tapant sa main pour la dégager, remettant mes cheveux en place du mieux que je le peux.
Je recule finalement pour me rapprocher de la porte en voyant les minutes défiler, je dois me dépêcher, je sais pas si en rentrant il sera là où non et j'espère arriver au moment où il ne sera pas encore là.
Pitié, faite que ma bonne étoile soit clémente.
— Je suis désolée mais je dois absolument partir.
— Je te ramène, ça ira plus vite, en plus je dois rentrer chez moi, ma mère m'attend, propose Jayden qui c'était déjà levé pour saluer ses amis.
— Ah moi si j'étais toi, je ne mettrais pas Rosie en colère, s'exclame Josh en riant doucement, jouant avec les longs cheveux noir de Kaylee.
— Heureusement que tu n'est pas moi alors, répond-t-il non sans un sourire.
Rosie... Un joli prénom que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps, un prénom qui représente pour moi la force, celle qui m'a donné l'envie de me battre.
— Sois gentil avec Avery, le prévient la jolie blonde, avec un sourire amusé.
— Compte pas sur moi.
C'est ce qu'on verra.
Il se retourne sans un mots de plus et se dirige vers la sortie, je leurs fais un dernier signe de main avant de les perdre de vue en referment la porte derrière moi. Jayden m'attend devant une BMW bleu foncée légèrement brillante sous le soleil de la Californie.
« Pourquoi était-elle si renfermée ? La question demeuraient dans l'esprit du groupe d'amis.»
***
Un silence apaisant a prit place dans la voiture, Lost in the moment de NF joue en fond, une musique que j'aime beaucoup, je me retiens de la fredonner et même si l'envie me tord le ventre, je ne peux pas.
J'ai arrêté de chanter au moment où ma mère est morte emportant ma voix avec elle. Je chantais toujours avec elle et ma soeur, c'était tout ma vie, ça me libérais. J'aimais cette sensation de faire sortir ma voix en une douce mélodie, de parler de la réalité ou même d'un idéale de vie.
Un monde meilleur plus doux, et sans atrocités.
Au bout d'un certain moment à rouler, on arrive finalement devant ma maison après avoir guidé Jayden tout au long du trajet.
— Sacrée baraque, siffle-t-il en se penchant vers moi pour observer la villa par la fenêtre.
— M'en parle pas, grogné-je entre mes dents.
Il me regarde en fronçant les sourcils, une moue dubitative.
— Quoi c'est pas à ton goût d'emmerdeuse ?
— Trop riche et luxueuse pour moi mais c'est pas moi qui décide l'idiot.
Il hoche simplement là tête.
— D'ailleurs t'habite dans le même quartier que les autres et moi.
Je me retourne vers lui étonnée de cette information.
— Je savais pas, merci pour l'info.
— Pas de quoi.
Je me donne du courage et me motive à enfin ouvrir cette portière mais avant de la refermer, je me penche vers Jayden en appuyant mon bras droit sur le toit de la voiture.
Faire le trajet seule avec lui ne m'a pas dérangée plus que ça, en même temps il a passé une nuit complète à mes côtés et on a même fait un cache-cache ensemble, difficile de faire mieux. J'ai l'impression que je m'habitue à sa présence et je ne devrais pas. Ne sait on jamais, même si je pense que ça doit être quelqu'un de bien, je pensais la même chose pour lui.
Même si c'est un putain d'idiot. Supplément ours mal léché.
— Merci pour l'hôpital et d'avoir fait du baby-sitting sans même me connaître et aussi pour le trajet. T'es un idiot mais un idiot gentil quand tu le veux. On se revoit à la rentrée, je pense pas avoir le temps de passé avant.
Je me redresse précipitamment de la voiture sans attendre sa réponse. Je claque la portière et avance, en me retournant je l'observe sourire en secouant la tête de droite à gauche faisant bouger ses boucles noirs de qu'il a libérés de sa caquette.
Je me dirige vers la villa en entendant le moteur de la voiture s'éloigner doucement, augmentant mon appréhension, en rentrant je suis accueille pas le silence, je m'avance dans la cuisine mais rien, le salon non plus.
Tu t'attendais à quoi Avery ? Que ton père t'accueille à bras ouvert ?
Après constatation j'hausse les épaules, l'appréhension que je ressentais disparaît aussitôt, je me presse vers la cuisine pour préparer à manger, de la salade et du riz au poulet curry. Je mange ma part assise au bar de la cuisine et met l'assiette de mon géniteur au micro-onde, il se débrouillera tout seul.
Je me dirige vers mon dressing pour prendre des habits pour dormir dont un short blanc en coton et un t-shirt blanc, je me dirige ensuite vers la douche avec la musique sur ma base.
Je laisse le jet d'eau chaude s'écrouler sur moi, les bleus sur mes jambes on disparut même si ils en restent quelques-uns et ma blessure protégée par un pansement imperméable ne risque rien.
Je me détend et laisse mes pensées divaguer tout en me savonnant. Finalement après un bon moment à profiter de la chaleur de l'eau chaude je sort de la douche, me sèche le corps et m'habille confortablement.
Je remonte mon t-shirt laissant une vue imprenable sur mon pansement. Je le retire doucement pour laisser place à la plaie, une ligne droite légèrement boursouflée et recousue, elle m'a tiraillée toute la journée mais j'ai fait comme si de rien était, après tout ce n'est rien de grave. Je passe une pommade de cicatrisations et remets une compresse neuve.
Je démêle mes cheveux avec ma brosse tout en me dirigeant vers ma chambre et jette un coup d'oeil sur mon horloge pour me situer dans le temps, il est seulement dix-sept heure trente.
Je commence à préparer mes affaires pour lundi. Je me dirige par la suite vers mon lit douillet, mon ordinateur en main pour lancer Netflix, les leds illuminant ma chambre d'une douce aura bienveillante.
Au bout de quatre épisodes de ma série la fatigue commence à m'emporter, je pose mon ordinateur sur le sol avec précaution. Éteint les lumières pour me laisser emporter dans les bras de Morphée, pour une deuxième nuit dans la cité des anges avec douceur ou peux être pas.
« Elle profitait de chaque instant que la vie avait à lui donner, même si au fond elle ne vivait plus.»
@TheDestinyOfABrokenGirl
Je suis aussi brisée que ce monde, nostalgique de ce passé qui me hante, je me tue lentement en riant.
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HEY MES PETITS ANGES À LA CRÈME !
COMMENT ALLEZ-VOUS ?
VOUS AVEZ AIMÉ CE CHAPITRE ?
J'ai galèrer à écrire ce chapitre donc j'espère vraiment qu'il est à la hauteur de vos espérances ! Et il est trèssss long en plus de ça quoi de mieux sérieux ?
PUTAIN PUTAIN PUTAIN.
Bon je crois qu'on en à eu assez. Mais c'est probablement le mot préféré d'Avery.
Si vous préférez sinon je peux dire ;
EMMERDEUSE
OU
IDIOT.
Putain.
C'était 🧨
Comme dirait Heather et Josh.
Mais ils sont trop chou mes bébés, alalalalala je les aimesssssss.
Des suppositions pour le tatouage de Jayden ; Hope ?
Hahahah moi je sais nananinananere. 😛
J'accepte tout avis me permettant de m'améliorer pour la suite !
Corriger et relu ✅ (il ce peut que certaines erreurs traînent ! )
N'oubliez pas que vous pouvez me retrouver sur Instagram sous le noms de
The_heartless.angel
À la prochaine ! 🥰
-A
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