Chapitre 19

Le trajet s'était passé dans le silence durant plusieurs jours jusqu'à ce que Daryl ne s'arrête proche de l'endroit où ils avaient découvert le groupe et qu'ils les avaient tué. Les corps étaient encore là, en charpie. Quelqu'un avait dû venir se faire un méga festin. Daryl descendit de sa bécane, coupant le moteur, tandis que les deux cavaliers quittèrent leurs montures, armes en main.

- Alors comme ça, toi et Taniya ? lança Aaron, un demi sourire sur les lèvres.
- Ta gueule, gronda l'homme concentré à traqué la moindre trace qui pourrait leur indiquer que des vivants étaient bien là où qu'ils s'y trouvaient encore.
- Carol est au courant ? demanda Rick.
- Tu crois que je serais encore en vie si elle le savait ?
- Tu devrais lui dire.
- Nan tu crois ? T'en as d'autres des remarques dans ce genre-là ? gronda Daryl. Maintenant, ferme-la et concentre toi.

Aaron lança un regard amusé à Rick qui se retint tant bien que mal de rire face à cette nouvelle facette de son ami. Il était content pour lui de voir qu'il s'ouvrait un peu plus, même si c'était avec la nièce de Carol. Non pas qu'il avait quelque chose contre la jeune femme ni leur relation, mais Carol était une mère poule et pour elle, Daryl était l'homme le plus important dans sa vie. Rick se risquait à imaginer la réaction de la femme face à cette relation. 

En attendant, ils progressèrent lentement avec précaution, guettant la moindre traces de vie humaine encore chaude. Mais alors qu'ils s'approchaient du centre où Daryl suivait une piste étrange, le sol se mit à trembler et ils n'eurent pas le temps de sauter sur le côté qu'il se firent engloutir dans l'ombre du sol.

- Ah, gronda Daryl. Putain.
- Tout le monde va bien ? demanda Rick, sortant sa torche pour éclairer les lieux.
- Je crois que mon cul a pris une racine, se plaignit Aaron en époussetant son pantalon.
- Daryl ?
- Chut, fit-il.

Daryl prit la lampe de Rick pour la diriger vers un coin de la pièce où ils se trouvaient et remarqua une ligne qui ressemblait aux fils des rings de boxe.
Les lumières s'allumèrent soudainement, éclairant la salle dans laquelle ils étaient tombés.
Des cris retentirent tout autour d'eux, des applaudissements également, jusqu'à ce qu'un homme ne s'exclame dans un micro :

- Bienvenue à tous au Festin du Roi ! Nous recevons aujourd'hui trois hommes, visiblement de bons bagarreurs qui feront de très bons combattant pour nous offrir un spectacle de choix ainsi que faire un festin succulent !

Les trois hommes se rapprochèrent, dos à dos, le corps courbé en avant, lame au poing. Ils étudièrent l'endroit, se demandant contre quoi ils allaient devoir se battre quand ils entendirent des grondements de rôdeurs, visiblement très excités de venir tâter de la viande humaine encore vivante.

- C'est quoi ce bordel, gronda Daryl.
- Taniya a dit qu'ils s'étaient attaqués à l'équipage du bateau, sans qu'aucun n'ait eu l'occasion de se défendre, dit Rick. 
- Ils sont trop nombreux pour qu'on puisse se défendre, fit remarquer Aaron, scrutant les estrades remplis de cannibales déchainés. 

Est-ce qu'ils arriveront à survivre à ça ? Aaron se disait qu'ils avaient bien réussit jusqu'à présent, mais ils se trouvaient actuellement dans un pétrin et ils ne pouvaient pas juste compter sur la chance.

- Comme premiers adversaires ! s'exclama de nouveau la voix dans son micro. Quatre gros rôdeurs shootés aux stéroïdes !
- Hein ? s'écrièrent les trois hommes en voyant débarquer les quatre molosses, la bave aux lèvres, enchaînés, se débattant comme de beaux diables pour se défaire de leurs attaches pour se jeter sur leur repas.
- Restez serrés, dit Rick. Faites attention à pas vous faire mordre.

La grille s'ouvrit et le combat se lança.

[...]

Taniya était stressée.

Daryl n'était pas encore rentré et cela faisait une bonne semaine maintenant. Ils auraient dû les contacter via le talkie qu'ils avaient avec eux. Mais après les quelques jours qui avaient suivit leur départ, ils avaient cessés d'émettre. Il s'était passé quelque chose, elle le savait, elle pouvait le sentir.

Durant un échange avec sa tante depuis le centre de communication de la bourgade, elle lui fit part de son inquiétude.

- Tata, ils ne sont pas encore là...
- "Depuis quand vous n'avez plus de nouvelles d'eux ?"
- Au moins quatre jours, répondit la jeune femme. Et si... Et s'il leur était arrivé quelque chose ? Tu ne peux pas envoyer du monde ?
- "Je dois en parler avec Ezekiel et le conseil", lui dit sa tante, consciente que son poste pouvait lui donner la liberté d'envoyer des équipes aider ses amis, mais avec la nouvelle politique instaurée, c'était plus compliqué. 

Elle devait en référer au Conseil et voter l'accord d'envoyer des renforts. Si ça n'avait tenu qu'à elle, bien sûr qu'elle serait partit seule pour sauver le trio. Mais les choses étaient différentes. Encore plus depuis sont retour de l'Europe.

Taniya savait, elle comprenait bien la situation de sa tante, mais ses sentiments pour Daryl et son affection pour les habitants de cette petite bourgade, elle ne pouvait rester là sans rien faire.

- J'attends ton retour, dit-elle avant de couper la communication et de quitter le bâtiment d'un pas décidé.

Elle irait elle-même.

Elle partirait dans la nuit et irait sauver ses amis. Pour ça, pour une mission kamikaze, elle devait préparer un gros sac d'outils utiles contre des cannibales. Que ce soit des explosifs, des lames, des balles ou même des flèches qu'elle pourrait tirer avec son arc. Elle y passerait la journée à tout préparer, mais elle serait prête cette nuit à partir pour les rejoindre.

Et c'est ce qu'elle fit quand la nuit fut complètement noire. Elle récupéra son cheval et Dog, harnacha Daran, accrochant son arsenal derrière sa selle, le mena par la bride discrètement et quitta Alexandria en direction du port où elle avait accosté.

[...]

Dans la prison des sous-sol, les trois hommes attendaient le prochain combat, épuisés et affamés. On ne leur avait même pas donné une once d'eau pour les hydrater. Le but était très clair, on les voulait mort.
Depuis combien de temps étaient-ils enfermés là ? Ils avaient perdu la notion du temps et n'espéraient pas compter sur une aide. Car même si quelqu'un venait, ils seraient tués sur le champ. 
En silence, chacun réfléchissait à ce qu'il pouvait faire pour s'échapper, mais également pensait à leur famille qui les attendaient et qui devaient être inquiètes.

Rick pensait à sa femme et leurs deux enfants, à Maggie et Hershel, à tous ceux qu'ils avaient perdu pendant toutes ces années. Aaron, pensait à son ancien compagnon et à sa fille, Grace.
Quant à Daryl, il pensait à Carol, au fait de ne pas lui avoir dit ce qu'il ressentait pour elle depuis tout ce temps. Cet amour d'un frère à une sœur, d'un ami à sa plus proche confidente. À Laurent, à tout ce qu'il ne lui avait pas encore apprit. À Dog, Daran et surtout Taniya. Ils s'étaient à peine trouvés, découvert dans le plus pur des bonheur que voilà qu'il risquait de ne plus revoir son sourire, entendre ses piques sarcastiques, son rire communicatif. Ses soupirs doux contre son oreille, sa peau contre la sienne, sa chaleur...

Et merde... pensa-t-il en sentant son corps réagir à cette simple pensée. Quand je sors de cette merde j'irai voir Carol.

Il était décidé, sans savoir que, à quelques heures de lui, sa belle arrivait, chargée pour faire un carnage et les sauver tous les trois.

***

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