Chapitre 18

Quand Daryl se réveilla ce matin-là, une première pensée lui vint :

Dans quelle merde il s'était fourré, encore ? C'était la nièce de sa meilleure amie, la personne la plus importante pour lui. Comment avait-il put se laisser aller comme ça ? Pourtant... Il ne le regrettait pas. S'il s'écoutait, il lui referait l'amour là, dans l'immédiat.

Il avait passé la meilleure soirée et nuit jamais vécue jusqu'à présent. Et il devait tout ça à cette gosse, roulée en boule contre lui, les poings fermés contre sa bouche, tel un bébé. Mais ce moment magique fut interrompu brusquement par des coups portés à la porte d'entrée. Taniya sursauta, visiblement apeurée.

- Taniya ?! s'exclama la voix de Michonne. Daryl ?

La jeune femme soupira, visiblement peu heureuse d'avoir été dérangée dans un rêve heureux, faisant sourire le motard qui lui dit :

- Reste-là, je m'en occupe.

Mais elle passa un bras autour de sa taille, comme pour l'empêcher de se lever, posa sa tête sur son ventre, grondant de désaccord. Amusé, il lui lança :

- Si tu veux pas que j'entame un autre round ma belle, laisse moi aller voir, ou elle va casser ta porte d'entrée.
- Laisse la faire, répondit-elle alors, d'une voix rauque de sommeil.

Daryl lui caressa la tête, se défit de son étreinte, enfila son bas et son pantalon, puis descendit vers la porte d'entrée que Taniya avait verrouillé la veille. Il défit le verrou et ouvrit à la femme de son meilleur ami qui le détailla d'un regard étonné. 

- Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il.
- On... s'inquiétait, tu n'es pas venu à la réunion, ce matin.
- Il est quelle heure ?
- Presque 10h. Ta passé une bonne nuit à ce que je vois.
- Daryl ! entendirent-ils appeler depuis l'étage.

L'homme sourit, mais quand il s'adressa à son amie, il reprit un ton rude et un visage neutre.

- Assez bonne pour pas avoir vu l'heure. Je viendrais plus tard pour m'occuper de Laurent. Dis lui de nourrir Daran et Dog.
- C'est déjà fait, t'en fait pas. Profite bien, pouffa Michonne, quittant le terrain de Taniya non sans se moquer gentiment de l'homme qui claqua la porte pour grimper quatre à quatre l'escalier et s'enfermer dans la chambre avec la jeune femme qui se mit à gémir de plaisir l'instant d'après.

[...]

Il devait être midi passé quand ils firent enfin une apparition.

- He bien ? se moqua Rick. Daryl qui ne se lève pas ? C'est du jamais vu.
- Ferme-la, gronda l'homme.
- Où est Taniya ?
- Partie voir les animaux, répondit-il en prenant place sur un des bancs de la petite église. Qu'est-ce que j'ai raté ?
- On sait qui a attaqué et pourquoi, dit Michonne. Tu te souviens le groupe de cannibales qui s'en était pris à Taniya dès son arrivée ?
- Ouais, on est allé les défoncés avec Rick, se rappela Daryl.
- Bah visiblement on avait pas traité le problème au complet.
- Tu veux dire que ceux qui ont attaqué faisaient partie de cette bande de nazes ?
- Oui.
- Comment tu as pu le savoir ?

Rick lança un regard à Gabriel qui soupira. Il sortit une boite et la lança à Daryl. Intrigué, ce dernier les regarda tour à tour avant de l'ouvrir et de voir rouge. Il se leva brusquement, quitta l'église à la recherche de la belle qu'il entendit rire aux éclats. Laurent se trouvait avec elle, accompagné de Judith et RJ.

Maggie et Hershel avaient dut rentrer chez eux pendant qu'ils s'étaient enfermés dans la maison de la jeune femme.

- Taniya ! gronda-t-il.
- Daryl ?
- Daryl !
- Laurent, recul, dit Taniya, comprenant que quelque chose se tramait.

Le regard dur de l'homme avec qui elle avait passé un moment inoubliable, était maintenant furieux, voir terrifiant de colère. Avait-elle fait quelque chose ? Regrettait-il ? Non, visiblement ça semblait être autre chose. Il lui tendit une boite et attendit qu'elle l'ouvre.

Son regard changea quand elle trouva sa dague à l'intérieur.

- Où... les larmes commencèrent à s'amonceler au bord de ses yeux. Où l'as-tu trouvé ?

Sa voix se brisa. Cette dague appartenait à son père et c'était un cadeau de sa mère pour ses 25 ans. Elle pensait l'avoir perdu à jamais, où l'avait-il trouvé ?

- Rick l'a trouvé sur un des corps. C'est à toi, non ?
- Ou... Oui, elle appartenait à mon père, dit-elle en admirant l'arme. Ma mère me l'a donné pour mes 25 ans, expliqua-t-elle la voix emplie d'émotions.
- Je pensais les avoir tous buté, mais visiblement non, gronda Daryl.

Elle comprit soudain, pourquoi il était dans cet état. Doucement, elle posa une paume de main sur la poitrine de l'homme pour l'intimer à se calmer. Elle posa son front contre son épaule robuste et se mit à pleurer. Ses larmes étaient silencieuses, tout comme ses sanglots, mais il pouvait la sentir trembler, hoqueter contre lui. Il la prit dans ses bras et n'ajouta rien, Laurent les observant. Il vint s'ajouter au câlin, par instinct d'enfant. Daryl lui ouvrit un bras, c'était bien la première fois qu'il se retrouvait dans cette situation, mais ce n'était pas déplaisant. Ce qui l'était fut de sentit les larmes couler contre son vêtement, d'entendre Taniya renifler, le cœur brisé.

- Taniya, Laurent. Je vais partir avec Rick et Aaron.

L'ado comme la jeune femme s'écartèrent de lui, le regard inquiet.

- C'est le week-end ! se plaignit l'enfant.
- Je veux m'assurer que ces enfoirés sont bien tous morts. Je veux que tu veilles sur lui.
- Ne fais pas ça, souffla la jeune femme.
- C'est autant pour toi que pour Carol et nos communautés, déclara-t-il. 
- Tu seras partis combien de temps ?
- Aucune idée.
- Vous faites pas prendre, souffla la jeune femme.

Daryl lui prit le menton et releva son visage pour l'affronter du regard.

- Je suis pas encore mort, je reviens toujours.

Mais qui allait la convaincre elle ? Elle allait lui dire de l'emmener avec lui, mais son regard savait déjà ce qu'elle s'apprêtait à dire et il n'était pas d'accord du tout avec cette idée. Pour une fois, Taniya n'insista pas.

- Tu as intérêt, dit-elle en lui frappant le bras avant de quitter les écuries, laissant les deux hommes dans le box de Daran.

[...]

Le convoi était prêt à partir, mais aucun signe de Taniya. Elle n'était pas réapparue depuis qu'il lui avait annoncé son départ pour l'excursion. Pire, Laurent lui en voulait de l'avoir blessée, mais malgré tout, l'enfant comprenait les enjeux. Il ne voulait tout simplement pas le perdre, comme il avait déjà perdu sa tante et sa mère.

- Tu es sûr que c'était une bonne idée de lui dire ? demanda Michonne en installant la dernière sacoche sur la selle d'Aaron.

Après le départ de Taniya, Daryl était revenu à l'église pour expliquer la situation et s'était excusé auprès du manchot qui ne lui en avait pas tenu rigueur. Mais savoir que l'arme appartenait bien à la jeune femme et qu'elle l'avait revendiqué, ne leur laissait pas le choix que de partir pour assurer la protection des communautés. Partir à trois était un suicide, mais ils en avaient éliminé déjà un bon paquet, à l'arrivée de Taniya. Maintenant que ce morceau là était mort également, il ne devait plus trop en rester. 

- Je vais pas lui mentir non plus, gronda l'homme en vérifiant ses flèches et son arbalète avant d'accrocher le tout à un côté de sa bécane.
- Vous êtes prêts ? demanda Rick en arrivant.
- Ouais.

Les enfants vinrent saluer le trio partant, jusqu'à ce qu'une voix ne fasse tourner la tête de Daryl vers la gauche.

Taniya arrivait en courant, quelque chose à la main. Ses yeux étaient rouges, signe qu'elle avait beaucoup pleuré. Il se sentait fautif d'une certaine manière, mais ne pouvait pas lui cacher ce qu'elle découvrirait au hasard en se baladant ou en tendant l'oreille, elle était bien trop douée pour ça.

Quand elle s'arrêta près de lui, déjà installé sur sa moto, Daryl ne sut quoi lui dire. Il ne pouvait pas lui promettre la lune, ni qu'il reviendrait sans égratignure. S'il avait bien apprit une chose dans ce nouveau monde était qu'on ne vivait jamais tranquillement sans en porter la marque de chaque jour qui passe. 

- Prends ça avec toi, dit-elle en lui tendant la dague de son père.

Surpris, il la dévisagea.

C'était une preuve de confiance énorme pour elle et un sacrifice qu'elle avait visiblement accepté de faire, pour lui. Il était ému, mais ne le dirait pas. Il prit l'arme et l'accrocha à sa taille, de l'autre côté de sa propre lame de chasse.

Elle lui prit le visage entre ses mains et l'embrassa avec tendresse. Il prit un instant pour le savourer, sachant pertinemment qu'il allait en entendre parler durant le trajet, mais s'en foutait royalement.

- Occupe toi d'ici, dit-il doucement.
- Reviens. Revenez tous les trois.

La grille s'ouvrit et elle les regarda partir, le cœur déchiré. 

Elle était dans la merde cette fois et Carol allait leur en vouloir.

***

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