Partie 2 : •9•

Le lendemain matin, cela fait au moins vingt minutes, que Mira, fait semblant de dormir. Rindou étant à ses côtés, elle essaie de retarder cette inévitable discussion.

- C'est pas trop dur de rester les yeux fermés, alors qu'on ne dort pas ? Rit un peu Rindou, ayant bien remarqué son petit manège.

Elle grogne un peu et enfouit sa tête, dans son oreiller.

- Désolée. Fait elle. Je n'aurais pas dû te demander de rester.

Elle reste toujours, le visage dans son oreiller. Elle n'ose même pas le regarder.

- Pas de problème. Lui répond t'il. Tant que tu auras besoin de moi, je serai toujours là.

Elle sourit un peu, malgré le fait qu'il ne puisse pas le voir.

- Tu sais... Commence t'elle. Je suis pas vraiment calée en droit ou en loi.... mais vu que tu es le propriétaire de cet appartement... si tu souhaites rester... une certaine période... ici... tu en as le droit.

Son visage est toujours caché de Rindou. Ce dernier rit silencieusement.

- Tu veux que je reste ? Lui demande t'il.

- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Le reprend t'elle. J'ai dit que si tu voulais rester ici, tu en avais le droit. Puisque tu es...

- Le propriétaire de l'appartement. Termine t'il pour elle. Je vois.

- Alors.... qu'est ce que tu décides... proprio ?

Il rit un peu. Mira a une fierté sans égale. Elle n'avouera jamais, qu'elle veut qu'il reste avec elle, un certain temps. Il la connaît. Il est impossible, qu'elle lui dises ce genre de choses, surtout au regard de leur situation actuelle.

- Et bien... en tant que propriétaire... je ne peux decement pas m'en aller, tant que ma locataire... souhaite que je reste.

- T'es plutôt sympa, comme proprio.

Il rit de nouveau. Oui, cette immense fierté, chez Mira, lui a toujours donné du fil à retordre, encore plus maintenant.

Coupant cours à ses pensées, la sonnette retentit.

- Si c'est un autre cadre du Bonten, dis lui que je suis morte. Fait elle, enfouissant encore plus son visage, dans le coussin.

- Ou... peut être que c'est le petit déjeuner ? Je l'ai commandé, pendant que tu dormais vraiment. Aller debout. Soupire t'il.

C'est un Rindou torse nu, qui finit par ouvrir la porte, pour tomber sur une femme, un sac rempli de nourriture à la main.

La tenue plus que légère, qu'arbore Rindou, ne lui pose pas de problème. Pour la femme livrant le repas, c'est une toute autre histoire. Elle détaille le corps, plus qu'attirant du jeune Haitani.

- Wahou. Glousse t'elle. Je ne m'attendais pas à ça.

Rindou fronce les sourcils. Il ne comprend pas vraiment cette réflexion.

- Euh... vous ne voulez pas me donner le sac ? Demande t'il, légèrement surprit.

- Le sac et... tout ce que vous voulez. Fait elle, se mordant légèrement les lèvres.

- Hein ? Fait Rindou.

Le sortant de son incompréhension c'est Mira, qui arrive à ses côtés.

- Bonjour, je vois que vous avez rencontré mon mari. Fait elle, un faux sourire aux lèvres.

Rindou manque de s'étouffer, après cette intervention, plus que surprenante de Mira.

- Oh... désolée. S'excuse la jeune femme, un peu honteuse.

- Ça ne fait rien, ça arrive souvent. Je sais, je suis une femme chanceuse. Au revoir. Lance t'elle, prenant le sac et fermant la porte.

Alors qu'elle se dirige vers la table basse, du salon, avec le petit déjeuner, Rindou reste interdit.

- Et bien... très chère épouse... déjeunons. Fait il, arquant un sourcil.

- Pardon... j'aurais pas dû... mais faut croire, que c'est dur pour moi de te voir... flirter avec une autre femme.

- Je ne flirtais pas. Se défend t'il, s'asseyant avec elle, autour de la table basse.

- Elle si. Soupire t'elle.

Il ne le dira pas, mais il a aimé, la voir intervenir de cette façon. Le fait qu'elle soit toujours jalouse, lui plaît. Il doit bien se l'avouer.

- Je m'en moque un peu, à vrai dire. Lui dit il.

- Laisse. Soupire t'elle. Tu as le droit de faire ce que tu veux, maintenant. C'était de l'abus de ma part.

- Flirter... ça m'intéresse plus vraiment. Reconnaît il.

- Oh je t'en prie. Proteste t'elle. Tu vas pas me faire croire, que tu n'as pas connu de femme depuis deux mois.

- Pourtant c'est le cas. En fait... je m'en fous des autres femmes. Répond t'il sérieusement, la regardant droit dans les yeux.

Le rouge monte aux joues de Mira. Elle essaie tant bien que mal de le cacher. Peine perdue, quand elle a l'allure d'une tomate en plein soleil.

Rindou, lui est assez fier intèrieurement. Il lui a dit la vérité. Il n'en a rien à faire, d'une autre femme qu'elle. Comment pourrait il prêter attention, à une autre femme, quand pour lui, Mira est absolument tout ce qu'il désire ?

- T'as raison. Dit elle. Mangeons. Propose t'elle, pour essayer de dissiper son trouble.

Elle sait qu'elle a besoin qu'il soit là pour le moment. Même si elle ne lui a pas explicitement, demandé. C'est assez étrange, comment elle se sent en ce moment. Elle est heureuse et triste à la fois.

Heureuse, car il la fait passer avant le reste. Heureuse de constater, qu'il est toujours prêt à beaucoup de chose, pour elle.

Mais triste. Triste, parce qu'ils ne sont plus ensemble. Triste surtout, de constater qu'elle n'arrive pas à lui faire de nouveau confiance. Elle essaye. Mais ça semble impossible pour le moment.

Elle a mal aussi. Mal parce qu'elle se dit que ceux sont juste ses crises d'angoisses, qui retiennent Rindou ici. Une fois qu'elles seront passé, il repartira, recréant ce profond sentiment de vide en elle.

- Je vais prendre une douche. Annonce Rindou, la sortant de son introspection.

- Oh tu fais ce que tu veux... tu es dans ton appartement après tout.

Elle semble toujours, avoir son geste, en travers de la gorge, étant donné le ton qu'elle a utilisé.

Rindou sait qu'il en a pour un moment, à l'entendre lui reprocher à demi mot, d'avoir acheter son appartement. Qu'à cela ne tienne. Pense t'il.

- C'est vrai. Commence t'il. Ici, avec toi, je me sens... chez moi. Termine t'il, en s'éloignant.

Revoilà, cet insupportable rouge, sur les joues de Mira. Elle soupire et termine calmement son repas.

Prenant sa douche, Rindou repense au moment, où il y a de ça presque un an, il s'est rendu compte de ses sentiments pour Mira, alors que leur relation, était censée être, purement physique.

Au cours de son existence, le Bonten, a traumatisé plus d'un facteur. De manière assez originale d'ailleurs.

Pour celui là, c'était Rindou, qui lui avait donné envie, de prendre ses jambes à son cou.

En effet, le jeune facteur, semblait être tombé sous le charme de Mira. Lorsqu'il déposait le courrier, il passait souvent par la cuisine, essayant de flirter avec elle.

Elle lui répondait, dans un sourire, si habituel, avant chez elle. Ils discutaient pendant plusieurs minutes.

Si on avait demandé à Mira, pourquoi elle laissait, le facteur flirter ouvertement avec elle, à cette époque. Elle aurait répondu avec un sourire malicieux, qu'elle comptait bien piquer l'égo d'un certain Haitani.

Pour cause, dès que Rindou, assistait à cet affligeant spectacle, elle jouait avec ses cheveux, rendant sa voix plus suave et se permettant même, de caresser l'avant bras de ce facteur.

Il se sentait bouillir de plus en plus, chaque jour, plus violement encore, sous le discret regard triomphant de Mira.

Il ne pouvait rien faire à ce moment là. Mais, l'envie d'envoyer valser ce facteur à travers les fenêtres du QG commençait à sérieusement l'envahir.

Ce fut lorsque ce foutu facteur avait proposé une sortie, à Mira et qu'elle l'avait accepté, qu'il avait réalisé, qu'il ne s'agissait pas uniquement de possessivité.

Non, il s'agissait finalement, de sentiment. De peur qu'elle ne trouve quelqu'un de mieux que lui. Peur, qu'elle veuille arrêter leur relation.

Alors, ce soir là, il s'était, comme à son habitude, glissé par la fenêtre de Mira, qui était dans sa chambre.

- Tu réfléchis, à une tenue pour ton rencard, avec le facteur ? Avait il ironisé.

- Non, j'ai déjà trouvé. Avait elle répondu, un air de défi dans le regard.

- Tu penses vraiment, que ce mec pourra t'apporter quelque chose ? Pitié, il a l'air... d'un gamin.

- Tu t'inquiètes pour mes rencards maintenant ? Avait elle rit.

- Je ne voudrais pas que tu soit déçue. Lui avait il murmuré, à l'oreille, caressant ses hanches.

- Déçue ? Avait elle répété, arquant un sourcil.

- Il ne te satisfera jamais comme moi. S'était il vanté. Tu ne frissonneras pas, de la même manière, quand il te carresseras. Tu ne gémiras jamais autant qu'avec moi. Surtout, tu ne crieras pas son nom comme tu cris le miens.

Repensant à ce qu'il s'était passé après, Rindou baisse la température de l'eau de la douche. Il en a besoin. Surtout quand il sait, qu'ils n'avaient pas dormis de la nuit, ce soir là.

Oui, être facteur, peut être un métier dangereux, quand la tournée de la journée, comprend le QG du Bonten.

Depuis cette proposition de rencard, le Bonten, avait vu dès le lendemain, débarquer un nouveau facteur. Lui aussi, rapidement remplacé, à cause d'un autre cadre. Plus jamais, on avait entendu parler du précédent.

C'est lors d'une réunion, avec Mikey et les autres cadres du Bonten, que Rindou Haitani, se dit qu'il faut qu'il fasse les choses dans les règles cette fois.

Alors, quand les propos de chacun se terminent, il décide, demandant aux autres de rester, de s'adresser à Mikey.

- Il faut que je te dises. Mira fait d'énormes crises d'angoisses, concernant Koji Sakumi. J'ai décidé de m'installer chez elle, le temps que ça s'arrange et qu'elle aille mieux. Lui dit il, sans la moindre hésitation.

Kakucho, semble fier de la décision de Rindou.

Ran a un sourire en coin.

Koko et Sanzu eux, étouffent un "Oui", faisant même le fameux geste du poing, qui célèbre une bonne nouvelle, sous le regard amusé des autres cadres.

- Très bien. Fait Mikey, d'un ton neutre. J'espère sincèrement, qu'elle ira mieux. Tu peux... me tenir au courant ?

- Oui. Fait simplement Rindou.

C'est peut être ça, sa façon de se racheter ? Se dit Rindou. Quoi qu'il en soit, il est heureux, que ça ne fasse pas plus de vague que ça, avec Mikey.

Le boss a même l'air soulagé. Peut être a t'il réalisé, qu'il était allé trop loin, avec cette décision ?

Alors qu'ils sortent du bureau de Mikey, il est l'heure pour Rindou, de se faire chambrer.

- Pour calmer ses crises d'angoisses hein ? Se moque Sanzu.

- C'est uniquement pour ça oui. Assure Rindou.

- Seigneur Rindou, y a pas plus mauvais menteur que toi ! Ajoute Koko.

- Vous comptez... vous remettre ensemble ? Demande Kakucho.

- Je ne pense pas que ce soit d'actualité, pour le moment. Avoue Rindou, baissant la tête.

- Comment ça, pas d'actualité ? S'offusque Ran. Tu es un Haitani ! Aucune femme ne nous résiste !

- 1.... 6..... 10.... 22. Fait Koko, à voix haute, semblant réfléchir.

- Qu'est ce que tu fais ? Demande Sanzu.

- Oh rien. Je compte le nombre de vents qu'a mit Mira, à ce Haitani. Répond t'il, désignant Ran du doigt, dans un sourire narquois.

Tous rient de bon coeur, face à la mine faussement vexée de Ran. Peut être que le Bonten, retrouvera des jours meilleurs après tout ?


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