Partie 2 : •7•

Mira rentre chez elle. Elle soupire, retirant ses chaussures et laissant ses clefs, sur le meuble de l'entrée.

Ce trajet a été tellement pesant. Pas un mot, n'est sortit de leur bouche. Pourtant, leur moment d'égarement, leur a fait tellement de bien.

Les baisers et les carresses de Rindou, ont atrocement manqué à Mira. Les sentir de nouveau ce soir, l'a fait se sentir bien, l'espace de quelques instants.

Lorsqu'ils ont reprit leurs esprits, la douleur est revenue chez elle. Cette amère réalité, est revenue la frapper de plein fouet. Il n'est plus à elle. C'est ce qu'elle a pensé.

Pourtant, malgré ce qu'elle veut laisser paraître, elle est toujours à lui, toute à lui. Son corps, son cœur, lui appartiennent et ont besoin de lui. C'est bien ce constat, qui attise sa douleur.

Avançant dans son salon, elle pose son regard sur le cadre, sur sa commode. Elle voit la photo de son père et s'en approche, un sourire triste aux lèvres.

Elle prend le cadre entre ses mains, soupire de nouveau et, se dirige vers sa chambre.

Elle le pose, délicatement, sur son lit et part prendre une douche, qu'elle juge méritée.

Lorsqu'elle revient, les cheveux mouillés, et un large T-shirt en guise de pyjama, elle s'assoit en tailleur sur son lit, relevant le cadre pour y faire face.

- Ça fait un moment, que je ne t'ai pas parlé... hein papa ? Sourit elle, un peu.

Elle soupire et se gratte la nuque.

- Faut dire que... j'ai un peu honte de ce que je suis devenue. Tu dois pas en être bien fier non plus. Dit elle, baissant la tête.

Elle penche sa tête en arrière, ferme les yeux et sent ses lèvres trembler. Elle pose de nouveau son regard, sur le cadre.

- Qu'est ce que je dois faire, papa ? Demande t'elle, se mordant un peu, la lèvre inferieure.

Elle prend une grande respiration, attend de se reprendre et poursuit.

- Si tu savais comme je l'aime. Comme il me manque. Chaque jour, chaque instant, je pense à lui.... à comment il était..... juste parfait avec moi.

Sa voix tremble. Elle ferme les yeux et tente de se reprendre.

- Parfois... j'ai envie de le croire... quand il me dit qu'il a fait ça... parce qu'il m'aime. Mais... on ne laisse pas quelqu'un qu'on aime... si ?

Elle passe sa main sur son visage et penche la tête sur le côté.

- Je suis totalement perdue. Souffle t'elle. Peut être que toi... tu as des infos que j'ai pas ? Je ne le dirais à personne promit.

C'est une raffale de vent, ouvrant d'un coup cette fenêtre, si symbolique dans sa chambre, qui attire l'attention de Mira.

Voyant ce qu'il vient de se produire, elle rit silencieusement et, se retourne vers la photo.

- Tu l'aimes bien, hein ? Rit elle, un peu.

Elle soupire, une nouvelle fois. Elle pose le cadre sur sa table de chevet, s'allonge et se couvre.

- Merci, papa. Fait elle, fermant les yeux.

En arrivant au QG, le lendemain matin, Rindou est accueilli par Mikey. Est ce qu'il l'attendait ? Il en a l'air en tout cas.

Rindou fronce un peu les sourcils. Il est assez surprit. Mikey s'avance calmement vers lui.

- Comment elle va ? Demande Mikey.

Rindou soupire un peu mais lui répond.

-  Mieux... pas bien... mais mieux. Lui répond t'il froidement.

- Tu as.... un beau geste... de veiller sur elle.

- Merci. Répond simplement Rindou. Autre chose ?

- En fait... si tu, enfin si vous voulez... vous remettre ensemble...

- Tu crois que c'est aussi simple ? Qu'il suffit de ta bénédiction ? Tout ne tournes pas autour de toi. Ce que j'ai fait, elle ne me le pardonnera jamais. Jusqu'à ce qu'elle n'ait plus besoin de moi, je serai là. Mais elle ne me pardonnera pas. Je l'ai abandonnée alors, que je lui ai promis de ne jamais le faire.

Le ton de Rindou, s'est élevé, un peu plus que ce qu'il l'avait prévu. Il s'est laissé emporté. Il trouve hallucinant, cette attitude qu'à Mikey.

Son boss, à l'air de vraiment penser, que tout se passe, comme il l'entend. Ce n'est pas si simple et Mikey, ne semble pas le comprendre. Il semble, tellement loin de la réalité, que ça énerve Rindou.

- Pardon. J'aurai pas dû m'emporter. S'excuse le jeune Haitani.

- Tu as le droit d'être en colère. Je le mérite. T'as raison... je ne sais rien, des histoires d'amour. Reconnaît Mikey, baissant la tête. J'aimerai juste... me racheter.

Voilà, quelque chose, d'encore plus surprenant. Depuis quand, Mikey éprouve de la culpabilité ? Il est tellement ferme en général, que cette soudaine envie de se racheter, est vraiment étonnante.

- Honnêtement, je ne vois pas ce que tu peux faire. Avoue Rindou, commençant à s'en aller.

- Rindou ?

Le jeune homme, se retourne dans un soupir.

- Est ce que... si tu vois quelque chose que je pourrai faire... tu peux me le dire ?

Rindou hoche simplement la tête, se dirigeant de nouveau vers son bureau.

Mikey baisse la tête. Rindou, semble avoir une telle aversion, pour lui. Il n'était pas ainsi, avant.

Il tentait même, de faire rire Mikey de temps à autre. Alors le voir si différent, envers lui, ne peut que faire croître, cette culpabilité, qu'il ressent déjà.

Les mots de Kakucho, résonnent une nouvelle fois dans sa tête. Il avait raison. Avant c'était parce qu'on l'aimait, qu'on le suivait.

Il aimerait revenir à cette époque. Cette époque, où on faisait pour lui, ce qu'a fait Kakucho, il y a quelques jours. Lui fixer des limites. Lui faire la morale, quand il allait trop loin.

Cette époque, où il avait toujours quelqu'un sur qui s'appuyer. Cette époque, où il souriait de bon coeur.

Mira, l'avait quelque fois replongé, dans ses souvenirs heureux. Elle semblait, tenir à lui. Elle semblait avoir, cette affection si sincère. Elle a l'air de le haïr maintenant. Il doit bien reconnaître, que ça lui fait mal.

Il se dit, en cet instant, qu'il a sûrement, éloigné de lui, la seule personne, qui pouvait peut être, raviver en lui, un peu d'humanité.

Toutefois, il y a toujours, cette prudence, en lui. Cette prudence, qui lui dit qu'il vaut mieux qu'il souffre, plutôt que de la mettre en danger. C'est sa façon étrange et bien à lui, de tenir à elle.

Le jeune Sano, se dirige dans son bureau. Il y entre, ferme la porte, soupire fortement et, s'affale sur sa chaise de bureau.

Il fixe le plafond, se perd dans ses pensées et tente, de trouver quoi faire, pour retrouver, ne serait ce qu'une once d'honnête affection.

Un peu plus tard dans la journée, c'est au tour d'un autre visiteur de surprendre Mira, chez elle. Ils se sont tous donner le mot, ou quoi ?

En deux mois, elle n'a jamais eu autant de visites. Lorsqu'elle ouvre la porte, elle reste interdite.

- Ran ? Fait elle, sa voix trahissant sa surprise.

- Ah... tu attendais sûrement l'autre Haitani. Lui fait il, dans un grand sourire.

- Ta légendaire délicatesse, semble toujours là. Répond t'elle.

Elle s'écarte un peu pour le laisser entrer. Il s'affale de tout son long, sur le canapé de la jeune femme.

- Surtout Ran, fait comme chez toi. Râle t'elle, arquant un sourcil.

- Merci. Sourit il, allumant la télé.

Elle prend un coussin, sur le canapé et le frappe avec.

- Ton humour à toi, semble s'être envoler. Boude un peu Ran.

- Ne vas pas croire, que te voir ne m'enchante pas, hein. Mais... qu'est ce que tu fais ici ?

- Quasiment tout le monde est venu te voir, alors pourquoi pas moi ?

- Ran ! Grogne t'elle.

Il se redresse, pour se rassoir et rit un peu.

- Aller, viens t'asseoir à côté de moi. Fait il, en tapotant, l'espace à ses côtés.

Elle soupire et s'exécute. Elle le fixe, attendant qu'il s'explique, pour enfin connaître, la raison de sa venue.

- Ton absence est assez remarquée au QG. Lui confie Ran. Vraiment, tout le monde est si.... ennuyant.

- Je n'y suis pour rien. Précise Mira.

- Je le sais.... Aaaah Mira. Qui aurait cru que tu étais avec mon petit frère, depuis tout ce temps.

- T'es venu enfoncer le couteau ?

- Non, rassure toi. Mais en faire un sujet tabou, est ce que ça t'aide vraiment ?

Ran marque un point. Refuser d'en parler ne l'aide pas. Pire, ça la rend mauvaise. Sanzu et Koko en ont fait les frais, la dernière fois.

- Je suis juste venu te dire, qu'au final, tu as rendu mon frère plus heureux que jamais. Quand on a su pour vous deux, quelques jours après, je me suis souvenu de lui, quand il était avec toi. Je ne l'avais pas remarqué avant. Mais... son sourire était radieux. Ses yeux pleins de vie. Ouais... t'es l'amour de sa vie, Mira.

- Était... Le corrige, Mira.

- Non ! Tu l'es. Tu crois qu'un homme, capable de se mettre à genoux, prêt à se faire exécuter pour te sauver, peut t'oublier aussi facilement ?

- Il l'a fait.

- Il t'a quitté, c'est vrai. Ça ne veut pas dire qu'il t'as oubliée. Je connais mon frère, mieux que personne. Si je te dis que tu es l'amour de sa vie, tu l'es.

Elle baisse la tête et soupire. Est ce qu'elle doit le croire ? Pourquoi vient il lui dire ça, d'ailleurs ?

- Et là... tu te dis que peut être... tu as choisit le mauvais frère. Plaisante Ran.

- Bizarrement, ça ne m'a jamais traversé l'esprit. Assure t'elle.

Il a surtout dit ça, pour essayer de la détendre. Pour Ran Haitani, lorsque l'on aborde un sujet aussi lourd, il faut de l'humour. Il a toujours pensé ainsi.

- Tu veux juste pas le reconnaître. Rit il.

- Ça doit sûrement être ça.

- Bon, il faut que j'y aille moi.

- Quoi ? Tu es venu juste pour me dire ça ?

- Oui. Fait il simplement.

Il sait, que ça la fera un peu réfléchir, il l'espère en tout cas.

Elle l'accompagne à la porte. Il est vraiment étrange cet homme. Lorsqu'il passe l'entrée, il se retourne vers elle.

- Si mon frère était pas là... La taquine t'il.

- Même si tu étais le dernier homme sur terre, ce serait non, Ran. Rit elle un peu, refermant la porte.

Vraiment, la visite de Ran, est de loin la plus étrange, qu'elle ait reçu. Il aura au moins eu le mérite, de la faire rire un peu.

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