Partie 2 : •26•
Kana Haitani arrive enfin, à destination. Le message qu'elle a reçu était clair. Elle devait venir ici, pour parler de la soirée de demain.
Cette soirée où, selon elle, elle pourra enfin toucher la prime sur la tête de ses fils. Cette prime est colossale. De quoi vibre tranquille et à l'abris du besoin, pour le reste de ses jours.
Elle est assez enthousiaste. Euphorique même. Elle pense que son plan s'est déroulé sans accroc. Sa suffisance et son orgueil sont plus forts qu'elle.
C'est dans un grand sourire de satisfaction, qu'elle pénètre dans la bâtisse. Comme d'habitude, deux hommes sont à l'entrée.
Kana n'y fait pas attention. Comme à chaque fois, elle connaît son chemin. Elle n'a donc absolument pas remarqué, que ces deux hommes, elle ne les a jamais vu.
Elle arpente désormais le long couloir que Mira, à emprunté une heure auparavant. Contrairement à la jeune cuisinière, Kana n'observe rien. Grossière erreur.
Elle entre dans le même bureau, où a eu lieu le coup d'éclat de Mira. C'est à ce moment là, qu'elle réalise, qu'elle vient de se faire piéger.
En effet, à la place de l'homme précédemment, se trouve Ran Haitani. Il est confortablement installé, dans ce luxueux fauteuil. Il adresse un sourire triomphant à sa mère.
A ses côtés, se trouvent Mira et les autres cadre du Bonten. Le Bonten, a de sacré talent de mise en scène. Pense Kana, presque pétrifiée.
- Tu cherchais quelqu'un d'autre, peut être ? Demande Ran.
- Qu'est ce que...
- Qu'est ce qu'on fait ici ? La coupe Rindou. Tu pensais vraiment nous avoir, hein ? De l'argent Kana ? C'est ça que vaut la vie de tes fils, pour toi ?
- Comment ? Comment vous avez su ? Demande Kana, presque à bout de souffle, tant le choc est grand.
- On a accès à vôtre téléphone, depuis quelques temps. L'informe Kakucho. En d'autre terme, c'est vous qui nous avez menés ici.
Kana semble perdue. Elle cherche dans sa mémoire, à quel moment, ils ont pu lui prendre son téléphone. Soudain, c'est comme si l'évidence la frappait.
Elle se souvient, de cette invitation au Bonten et de la courte disparition de Mira. Sa respiration devient difficile. Comment a t'elle pu se faire avoir ? Comment a t'elle pu sous estimer, à ce point, cette femme en face d'elle ?
Une rage incommensurable, s'empare d'elle. Une sorte d'hystérie, est en train de monter chez elle, lorsqu'elle revoit très précisément, le moment où Mira, a dû lui prendre ce foutu portable.
- Espèce de sale petite garce ! S'exclame Kana.
Elle tente, en vain, de se ruer sur elle. C'est sans compter sur les cadres du Bonten, qui lui barrent la route.
- N'y penses même pas, Kana ! Lance sévèrement Rindou.
Soudain, Kana est prise d'un irrépressible fou rire. Un rire, qui fait froid dans le dos. Il semble tout droit sortit de la bouche d'une femme, ayant sombré dans la folie. Elle a perdu, elle le sait. Elle jette même l'arme qu'elle avait prise avec elle, au sol. A quoi bon lutter ?
- Aaah... Rindou... si seulement tu étais aussi idiot que ton frère. Lance t'elle riant, toujours.
- Ferme la ! S'exclame Rindou.
- Si vous l'aviez vu.... vôtre cher Ran Haitani... il a l'air d'un homme fort, comme ça hein ?
Plus elle parle, plus le cœur de Ran se serre. Bien qu'il se soit fait une raison, voir le vrai visage de sa mère, en cet instant, lui fait beaucoup de mal.
- Je vous assure... Rit elle, toujours. On aurait dit un môme. Il était tellement heureux... de revoir sa maman chérie. Qui aurait cru.... que ça aurait été si facile. J'ai tellement rit, quand je t'ai vu tomber dans le panneau.
Ran n'ose même plus la regarder. Il n'aurait jamais pensé, que de simple mot, pouvait faire aussi mal.
Mira, elle, a un regard empli de dégoût. Comment peut elle, lui faire ça ? Kana, voit l'expression de Mira et rit d'avantage.
- Qu'est ce qui te choque autant, dans mon attitude Mira ? Ta mère t'as vendu pour moins que ça, si je ne me trompe pas.
Ran lance un regard désolé à Mira. Elle se doute bien, qu'elle a su ça de lui. Elle ne lui en veut pas. En fait, Mira a apprit à vivre avec ça et à l'assumer. Penser que le lui lancer en pleine figure, allait la déstabiliser, est encore une erreur.
- Et pourtant je suis toujours là. Réplique Mira. Les mères indignes, ne gagnent jamais Kana.
- Au moins... Rit encore Kana. Tu pourras échanger ton expérience avec cet abruti. Regarde le... il est à deux doigts de chialer.
- Tu n'as pas autant de pouvoir, Kana. Intervient Mikey. La solitude... je sais ce que c'est crois moi. Mais... contrairement à toi... Ran n'est pas seul.
- Les paroles d'un petit merdeux, qui s'improvise leader. Il ne me manquait plus que ça.
Le rire de Kana, ne semble pas vouloir s'arrêter. Même elle, se sent lentement sombrer dans l'hystérie.
- Dans deux minutes, tu vas me dire que vous êtes tous soudés ? Laisse moi rire, Mikey, l'invincible.
- Nous sommes tous là, non ? Proteste Sanzu. Qui est avec toi, en ce moment ?
Elle grogne, à travers son rire. Pour qui se prennent ils, pour oser, lui donner des leçons ? Elle tourne une fois, de plus son regard vers Mira.
- Et toi ? Tu penses que tu vas trouver le bonheur parfait, ici ? Qu'est ce que tu n'as pas compris ? Pour mon fils, tu es juste un projet. Quelque chose qui a besoin d'être réparé. Tu serais bien idiote, de croire autre chose. Qu'est ce qui se passera, quand il sentira que tu n'as plus besoin de lui ?
Cette fois ci, c'est Koko, qui se met à rire. Il la trouve pathétique. Il est hors de question, qu'il la laisse maltraiter Mira de la sorte.
- Alors c'est ça, ne rien savoir de l'amour ? Lance t'il, à Kana. Tu es tellement aigrie, que tu voudrais qu'on le soit tous ? Tu as perdu Kana. C'est la seule chose que tu dois retenir ce soir.
- Et alors quoi ? Vous allez me tuer maintenant ?
- Nous ? Fait Mikey. Non. Eux en revanche... Termine t'il désignant la porte d'entrée. Je ne garantis rien. Ils étaient tellement soulagés qu'on ait retrouvé ta trace, qu'il nous ont presque suppliés pour qu'on les laisse s'occuper de toi. Je n'avais pas le cœur à refuser, tu comprends bien.
Kana, change tout de suite d'attitude. Elle voit arriver devant elle, plusieurs hommes. Elle les connaît bien. Elle les a arnaqué, volés et à même, essayé de les faire tuer, avant de disparaître.
C'est une expression d'effroi qui se lit sur son visage. Elle va mourir ce soir et elle le sait. Sa mort sera loin d'être douce. Elle hurle de rage à présent.
Mira et les cadres du Bonten, commencent à s'en aller. Kana les supplie, ils n'en ont plus rien à faire.
- Vous pouvez pas me laissez là ! Ran... Rindou... je suis vôtre mère.
- Il n'y a pas de mère ici. Rétorque Ran, sans même se retourner. Il n'y en a jamais eu.
Kana continue de hurler, en vain. C'est donc ce soir, que sa vie s'arrête. En chemin, Mikey tombe sur le chef de ces hommes, qu'ils ont fait venir.
- Toujours un plaisir de faire affaire avec toi, Mikey. Lui dit il, un sourire satisfait aux lèvres.
- Rend moi service. Je ne veux plus jamais, que l'on ait à croiser sa route. Déclare Mikey, le ton sévère.
- Haha. Compte sur moi.
Mikey hoche la tête. Le problème Kana est derrière eux maintenant. Cela représente un grand soulagement, pour chacun d'eux.
Alors qu'ils s'apprêtent à rejoindre leur voiture, Rindou accélère un peu le pas. Il tient à parler à Mira. Les paroles de sa mère ont été dures. Il veut savoir ce qu'elle ressent.
- Tu sais qu'elle ment, hein ? Ce qu'elle a dit, c'est complètement faux.
Elle souffle du nez, lui sourit et l'embrasse tendrement.
- Je le sais parfaitement, Rin. Je ne doutes pas de toi. Je me fous complètement de ce qu'elle peut penser. J'ai choisis de te faire confiance.
Il sourit et l'enlace brièvement. Tournant leur visage, ils aperçoivent Ran. Les autres aussi d'ailleurs. L'aîné des Haitani, semble dépité. Quoi de plus normal après ça ? Tous se joignent à lui. Il les regarde, un sourire en coin et arquant un sourcil.
- Vous voulez faire une danse de la joie ? Leur demande t'il, dans un petit rire.
Tous rient silencieusement. Ainsi est Ran Haitani, il cache souvent sa souffrance, derrière l'humour. Ça lui a toujours réussi. Seulement, aucun d'entre eux n'est dupe.
Ils ont tous des paroles bienveillantes, envers lui. Même Mikey fait de son mieux. Il doit bien avouer que ça lui fait du bien.
Tout de suite, il est reconnaissant envers eux, de ne pas lui tenir rigueur, de son attitude puéril et de sa grave erreur. Il leur est reconnaissant, de n'avoir aucun reproche à lui faire.
A vrai dire, il a déjà assez souffert comme ça, sans qu'ils n'en rajoutent.
Au final, ils ont tous fait des erreurs. Tous autant qu'ils sont. Ils s'en sont toujours sortit. Ce ne sera, en aucun cas, différent cette fois.
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