Partie 2 : •14•

- Voilà, c'est fini. Annonce Kakucho, à Mira, après avoir soigné sa lèvre.

- Merci. Lui dit elle, dans un petit sourire.

- Ce mec est un bâtard. On ne frappe pas une femme, quelque soit la raison. S'emporte un peu Kakucho.

- Si seulement, ils étaient tous comme toi. Soupire Mira. En tout cas... je n'ai rien sentit. Tu t'es entraîné ? Rit elle un peu.

- En fait... oui. Sur Ran.

- Comment ça ? Demande la jeune femme, un peu étonné.

- Et bien.... Ran aime... être mordu... quand il est en charmante compagnie. Répond t'il, dans un regard sans équivoque.

- Oh... je m'attendais pas à ça.

- C'est toi qui a demandé.

- Mens moi la prochaine fois. Le supplie t'elle, presque.

Ils rient un peu. Mira a manqué à Kakucho, indéniablement. Il est heureux de la voir ici. Il est heureux aussi, que Mikey ait prit cette initiative.

- En fait... je pensais que c'était... un truc de Haitani ? La taquine t'il.

- Je ne répondrai pas. Rit elle.

Kakucho aussi a manqué à Mira. Ils sont capables de parler pendant des heures, sans aucun silence entre eux. Ils refont souvent le monde et Mira, s'étonne toujours, de la maturité et des valeurs inébranlables du jeune homme.

- En tout cas, ta blessure devrait partir d'ici un ou deux jours grand maximum. Lui assure t'il.

- Ran est venu souvent, hein ?

Un autre rire s'empare d'eux. Ça leur fait du bien, ils doivent le reconnaître.

Un peu plus tard, Mira a entreprit de préparer à manger. Bizarrement, se retrouver dans la cuisine du Bonten, comme avant, lève ce blocage en elle.

Pour les cadres du Bonten, c'est une bénédiction. Souvent certains d'entre eux se sont essayé à la cuisine, au cours de ces deux mois. De piètres performances, comparées aux talents de Mira.

Sentant cette bonne odeur dans la cuisine, ils sont impatient et on croit même voir les yeux de certains pétiller.

Même si ce n'est que pour aujourd'hui, elle en a conscience, Mira se sent mieux et apaisée, pour la première fois depuis longtemps.

La voyant, mettre du cœur à l'ouvrage, Mikey a un petit sourire, à peine perceptible. Il se fait un peu violence pour ne pas penser au négatif.

Plusieurs questions trottent dans sa tête. Est ce qu'il doit revenir, sur sa décision ? Est ce qu'il doit faire comme si, il n'y avait aucun danger, à ce qu'elle reste ? Il n'a pas la réponse.

Aujourd'hui, il décide de ne pas se tourmenter et de laisser faire les choses. La voir en pleine crise d'angoisse, lui a fait un choc.

Alors, si ça peut l'aider, de faire comme si rien n'avait changé, pour une journée, qu'elle le fasse. Il la laissera.

Rindou aussi est heureux. Il la voit surmonter son blocage. Il la voit un peu plus sereine et pose sur elle, un regard fier et attendrit. Comme si rien n'avait changé.

Enfin, presque. Maintenant, ils savent. C'est d'ailleurs, son frère, qui lui rappelle, délicatement, ce détail.

- Rindou, Mira va finir par prendre feu, si tu continues de la regarder comme ça.

Mira rougit violement. Rindou est on ne peut plus gêné. Son frère a le chic, pour mettre n'importe qui mal à l'aise.

Alors qu'il s'apprête à répliquer, c'est Kokonoi, qui apparaît dans la cuisine, revenant d'une mission matinale.

- Apparemment c'est la journée des parents aujourd'hui ! Lance t'il, non sans un petit rire.

- Qu'est ce que tu veux dire ? Demande Mikey.

Tous sont au courant pour Dina et cette décision qu'elle doit prendre. Mais, pourquoi Kokonoi, semble avoir autre chose à dire ?

- Il y a une certaine, Madame Haitani à l'entrée. Déclare t'il, fixant Ran et Rindou.

Arquant un sourcil, Rindou se tourne vers Ran.

- Tu as une femme ? Lui demande t'il, incrédule.

- Non. Enfin.... non je ne pense pas.

- Tu ne penses pas ? Répète Mira, un peu surprise de cette déclaration.

Rindou lui lance un regard, lui signifiant de laisser tomber. En effet, il connaît son frère. Sur un coup de tête et avec un certain volume d'alcool dans le sang, cet idiot serait capable de se marier, avec n'importe qui.

- En fait. Reprend Koko. Elle dit que c'est vôtre mère.

C'est un choc, qui traverse les frères Haitani. Ils n'ont pas entendu parler de leur mère depuis si longtemps !

Toutefois, les réactions des deux frères, sont diamétralement opposées.

Ran est surprit, mais dans le bon sens du terme. Rindou, lui, semble se refermer.

- Qu'est ce qu'elle veut ? Demande ce dernier, le ton froid.

- J'en sais rien Rindou, je suis pas portier. Répond Koko. Je lui ai juste dit que j'allais vous le dire. Quand je vois la joie que ça te procure, je me dit que j'ai bien fait. Ironise t'il.

Mira lance un regard de soutien à Rindou. Il lui a déjà parlé de sa mère. Cela fait presque vingt ans, qu'il ne l'a pas vu. Plus précisément, après que son frère et lui aient prit le contrôle de Roppongi.

Elle les a laissé seuls, dans leur maison. Un mot sur un bout de papier, en guise d'au revoir. Si au départ, ça avait blessé Rindou, il avait tout fait pour presque oublier son existence. Tandis que Ran, était un peu plus tempéré.

Surtout, Rindou lui avait dit que leur mère, traînait souvent dans de sales histoires, telle mère, tel fils, avait il dit. Sa mère avait aussi le don de s'attirer toute sorte d'ennuis, mais aussi de se servir des autres pour s'en sortir.

Voilà pourquoi, il se demande ce qu'elle peut bien leur vouloir, après des années de silence. C'est aussi grâce à Ran, qu'il a pu se faire une raison. Son frère a toujours veillé, à ce qu'il ne manque de rien, le forçant même à aller à l'école.

Il avait joué la figure parentale, après le départ de leur mère. Quelque part, il n'a jamais quitté ce rôle. Il a toujours été protecteur envers Rindou, encore plus quand leur mère est partit.

C'est aussi pour ça, qu'il ne comprend pas, que Ran, n'ait pas la même amertume que lui. Après tout, c'est le départ de leur mère, qui a fait qu'il a dû s'occuper autant de Rindou.

- Allons la voir. Propose Ran.

- Pourquoi ? Je n'ai rien à lui dire moi. Intervient Rindou.

- S'il te plait. Fait Ran dans un soupir.

Rindou soupire, bruyamment à son tour, se résignant à suivre Ran.

Ils arrivent alors devant l'entrée. Ils se rapprochent de leur mère. Son visage n'a pas changé, c'est bien elle. Rindou reste un peu en retrait, tandis que Ran, dans un petit sourire, rejoint sa mère.

- Oh Rindou... je suis contente de te voir.

- Lui c'est Ran ! S'emporte Rindou.

- On a beaucoup changé. Tente Ran, pour essayer d'apaiser son frère.

- En presque vingt ans, c'est sûr ! Mais je ne connais pas de bonne mère incapable de reconnaître, ses propres fils.

- Rindou ! Le réprimande Ran.

- Demande lui, ce qu'elle veut, avant de te réjouir, Ran. Le prévient Rindou.

- Je veux juste vous revoir. Assure leur mère.

- Comme si on était de vieux amis que tu as perdu de vue ? Laisse moi rire ! Les derniers mots qu'on a eu de toi, étaient sur un bout de papier froissé, sur la table du salon. C'était quoi déjà ? Ah oui. "Félicitations, pour Roppongi. Vous êtes de grands garçons maintenant. On se voit bientôt.". Une opportuniste, manipulatrice, fourbe et lâche, voilà ce que tu es.

- Rindou ! On ne parle pas comme ça à sa mère ! S'emporte un peu Ran.

- C'est à toi que je dois tout Ran, pas à elle. On avait treize ans quand elle est partit. On en a trente maintenant ! Donc... dans quelle galère tu t'es fourrée ? Lance t'il à sa mère.

- Aucune. Répond t'elle. Je... je me suis posée. J'ai un travail stable maintenant et... j'aimerai qu'on rattrape le temps perdu.

- On peut essayer. Fait Ran, se tournant vers son frère.

- Non. Soupire Rindou. Si tu veux, lui faire confiance vas y, je ne peux pas t'en empêcher. Mais, ne m'oblige pas à faire de même. Je ne crois pas un mot de ce qu'elle dit. Dans quelques temps, on se retrouvera à payer des actes qu'elle a commit.

Rindou ne comprend pas, comment son frère peut être aussi naïf. Leur mère n'a toujours pensé qu'à elle et a mit dans l'embarras tellement de monde, pour se sortir de toutes les embrouilles qu'elle créait elle même parfois.

Alors, pourquoi Ran, la croit aveuglément ? Il est devenu fou ? Ils ont passé plus de la moitié de leur vie sans elle. Ils s'en sont sortit sans elle. Pourquoi est ce qu'il veut la laisser revenir ?

Rindou en est persuadé, c'est un piège. Elle serait capable de vendre ses propres enfants, pour son propre intérêt. Pourquoi Ran, ne le voit pas ? Son côté optimiste dans n'importe quel circonstance, agace Rindou en ce moment.

- Fait comme tu veux, Ran. Mais ce sera sans moi. Fait quand même attention à toi. Conclut t'il, dans un regard noir à sa mère.

Sans plus un mot, il fait demi tour, s'engouffrant dans l'immense bâtiment.

Ran excuse Rindou auprès de sa mère. Son petit frère ne semble pas comprendre, que quelque soit la raison de sa venue, Ran est heureux de revoir sa mère. Il se fiche du reste. Bien sûr qu'il se méfie, mais un fils, n'a t'il pas le droit de faire un peu confiance à sa mère ?

Rindou traverse les couloirs de l'entrée, menant à l'ascenseur. Devant lui, il tombe sur Mira, posant sur lui un regard des plus doux.

- Tout va bien ? Lui demande t'elle.

Il soupire et lui sourit un peu.

- T'en fais pas pour moi. Fait il, caressant sa joue.

- Rin... tu prends mes problèmes, comme si c'était les tiens. Laisse moi faire la même chose pour toi. Le prie t'elle.

Il souffle du nez, embrasse tendrement son front et l'enlace, enfouissant son visage dans son cou.

- Merci. Lui chuchote t'il. Merci... d'être toi.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top