Wonsik était occupé à faire des tractions pour se vider l'esprit, quand un coup de sonnette le surpris et manqua de lui faire lâcher prise et de le faire tomber. Il lâcha la barre et s'essuya les mains sur son jogging, un peu énervé d'avoir interrompu sa séance de sport quotidienne , qui l'aidait à ne pas perdre les pédales et risquer de commettre d'autres erreurs. Il ouvrit la porte, et regarda d'un air surpris Jaewan, qui se tenait devant lui, le visage marqué par un combat récent, du sang coulant de son arcade sourcilière et de son nez. Son oeil tuméfié et bleu était à moitié fermé, il semblait boiter et se tenait le ventre.

- Chef .... Je suis vraiment désolé... Je sais qu'il est tard... Mais je pense que j'ai oublié mon portable chez vous... et j'en aurait besoin pour appeler un taxi... Je pense pas pouvoir rentrer chez moi à pieds...

Wonsik ne lui laissa pas finir sa phrase. Sans prendre garre à ses protestations, il pris Ken dans ses bras et le porta jusqu'à son porpre lit. Il attrapa au passage une trousse à pharmacie, et entreprit de soigner le visage meurtri de son employé. Il le questionna d'un air grave :

-Explique moi ce qu'il t'es arrivé ... Qui est le fils de pute qui t'as fait ça ...

Une boulle se forma dans la gorge de Ken, et il sentit les larmes couler. Wonsik s'arrêta un instant et regarda le visage baigné de larmes de son interlocuteur.

-C'est.... Ils m'ont tout pris, ces enfoirés... Mon argent... Ma carte bancaire... Comment je vais faire maintenant ? J'avais déjà du mal.... Comment je vais faire...

Le corps du blond était secoué par les sanglots, et en voyant ça, le coeur du chef se serra et il ne put se retenir. Il prit le pauvre être battu au sang dans ses bras, et le berça en lui caressant les cheveux.

-Ça va aller... Je te le promet... Calme toi, ça va aller. Tout va bien se passer...

-C'est facile à dire, pour vous. Vous en avez , de l'argent. Vous avez tout.

-Tu te trompe, il n'y a quelque chose que je n'ai pas...

Loin de se calmer, Jaewan éclata une nouvelle fois en sanglot, agrippant le t-shirt de Wonsik. (wait... Vu qu'il était en train de faire du sport... Il était pas torse nu? Et puis même c'est degueu il doit puer la sueur... Hum on va dire que c'est pas grave hein, c'est une liberté artistique)

Après un long moment, Jaewan finit par s'endormir. Wonsik hésita un instant, puis déposa ses lèvres contres le front du petit blond. Il n'avait qu'une envie, c'était de faire payer ceux qui avaient osés lui faire ça. Mais sa raison lui disait qu'il ne pouvait pas sillonner toutes les rues de la ville et cogner tous les voyous qu'il croiserait dans l'espoir de tomber sur les bons... Il se contenta d'allonger Ken et de le recouvrir de sa couette. Il n'avait pas le courage de le réveiller pour le transporter ailleurs... Devait il dormir avec lui? Il en mourait d'envie, mais il savait que ce ne serait pas convenable. Et puis c'était vraiment une idée stupide, c'était le meilleur moyen de se faire cramer. Il se fit violence et s'installa dans une autre chambre après avoir pris sa douche. Tao vint le rejoindre dans son lit, et il caressa le pelage de l'animal rêveusement.

-Dit moi Tao... Tu crois que j'ai une chance.... Tu crois qu'on a une chance, tous les deux? Ou c'est voué à l'échec... J'aimerais ne pas avoir autant a souffrir comme ça... Tu sais, au début, j'ai vraiment essayé de ne pas l'aimer... Mais je crois bien que ce genre de truc n'est pas contrôlable ... Tu en pense quoi?

Le chien tourna la tête vers lui et poussa un aboiement.

-Chut, tu vas le réveiller... Et puis qu'est ce que ça veut dire... (Ptddrrr le mec tellement seul dans sa vie qu'il se tape la discute avec son chien... OK j'arrête avec mes commentaires inutiles)

❇❇❇

Quand Ken se réveilla, la première chose qu'il sentit furent des courbatures et une douleur violente dans le foie. Puis quand il essaya de se relever, il se rendit compte que sa jambe droite était momentanément hors d'usage. Il n'avait pas besoin de regarder pour se douter qu'elle devait être marquée d'un énorme bleu... Enfin, la dernière chose qu'il sentit, fut une odeur alléchante. Il suivit cette odeur et entra dans la cuisine en boitillant. Il réalisa qu'il se trouvait chez le chef, et de multiples questions émergèrent dans sa tête. Puis il vit le dit chef occupé à préparer un plat, qu'il versa dans un bol. Un étrange sourire venait apporter à son visage un charme que le commis avait longtemps ignoré.

-Chef...

L'intéressé sursauta et se retourna, ne s'attendant pas a ce qu'il se réveille maintenant. Manifestement gêné, il se racla la gorge et s'essuya nerveusement les mains sur son tablier, qu'il s'empressa d'enlever.

-Tu ... Tu es déjà levé ? Enfin déjà... Il est tout de même presque midi...

-comment ça, presque midi??? Mais je suis super en retard!

Le commis voulut faire demi tour , mais Wonsik le rattrapa par le bras.

-Où est ce que tu crois aller dans cet état ? Tu vois bien que tu ne peux pas travailler comme ça ! Tu arrive à peine à marcher !

-Mais si je ne travaille pas... Je ne peux pas gagner d'argent...

- C'est pas important, ça... Tu resteras chez moi en attendant , ça t'evitera de payer un loyer, l'eau et l'électricité, et à manger.

Jaewan le regardait avec un air ahuri. C'était le même chef qui se tenait devant lui, lui faisant cette proposition ?

-Mais, je...

-Et on ira faire opposition à ta carte bancaire, pour ne pas qu'elle soit utilisée. Le procédure sera peut être un peu longue, mais si je passe à la banque cet après midi on devrait tout de même limiter les dégâts.

-Mais...

-Vu que tu n'as pas d'affaires, tu me passeras les clés de chez toi, je passerais aussi te prendre quelques trucs, tu me feras une liste. Maintenant va te recoucher, tu dois te reposer.

Ken était bouche bée. Il ne réalisait pas ce qu'il était en train de se passer. Cependant, le chef ne lui laissait pas le choix. Il le poussa gentiment hors de la cuisine, et il repartit se blottir dans la couette du chef, qui sentait bon son odeur... Comment ça, qui sentait bon son odeur? C'était vraiment n'importe quoi!

Quelques instants plus tard, Wonsik entra furtivement dans la chambre. Sans faire de bruit, il déposa sur la table de nuit un plateau, pensant que l'objet de son inquiétude s'était rendormi. Celui-ci était tout à fait réveillé, et son bas ventre fut secoué par de petits papillons. Pourquoi le chef était aussi gentil? Ces attentions ne faisaient qu'empirer son état !

Jaewan entendit la porte d'entrée, et il supposa que le chef était partit travailler. Il osa enfin se relever et regarder ce qu'il y avait sur le plateau. C'était un bol remplit de nouilles sautées, et accompagnée d'un oeuf, de morceaux de viande et de quelques légumes. Le chef avait vraiment préparé ça pour lui ? Jaehwan se surpris à sourire comme un idiot et donna une gifle. Il allait vraiment falloir qu'il se sorte cette stupide idée hors de la tête. Ça ne pouvais être possible . De toutes manières, si toutefois il ressentais quelque chose, ce n'étais que de l'attirance physique. Il n'y avait aucun autre sentiments derrière tout ça. Il était simplement en manque d'affection, et c'était normal pour quelqu'un comme lui qui aimait les contact physiques. Comment pouvait il tomber amoureux d'un homme qui passait son temps à le rabaisser et à le traiter comme un moins que rien? Il n'était pas maso, et ce genre de relation ce n'était pas trop son délire. Il eut une petite moue de dégoût en repensant à ces personnes qui aiment à se faire considérer comme la ''chose'', ''l'objet'' de leur conjoint dans leurs relations physiques. Vraiment, il ne parviendrait jamais à comprendre. Lui aspirait au romantisme, à la tendresse et à la délicatesse. Il se décida à goûter au plat avant qu'il ne refroidisse. Il se rendit compte que le chef cuisinait comme personne, et engloutit le contenu du bol en un rien de temps.

Après avoir passé une grande partie de l'après midi à glander au lit à trainer sur les réseaux sociaux, il se décida à prendre une douche. Il emprunta la serviette du chef , de toute façon il aurait fini bien avant son retour. Il passa une demie heure à laisser l'eau brûlante apaiser ses muscles endorloris. Puis il entreprit de se savoner avec un flacon qui traînait, mais s'arrêta soudainement. Cette odeur... C'était celle du chef... Et il se souvenait maintenant l'avoir sentit chez lui... Dans son appartement... Sur son canapé... Sur une de ses couvertures.... Sur le coup, il n'avait pas fait attention, mais maintenant ce détail refaisait surface dans son esprit, tout comme le fait que le chef savait qu'il habitait seul et n'avait personne qui l'attendait. Quand avait il sentis cette odeur déjà ? Il ne parvenais plus à se souvenir... Ces derniers temps il travaillait énormément et était dans un état de fatigue mentale et physique assez importante. Il finit par laisser tomber, et finit rapidement sa douche. Il se rhabilla, mais n'enfila que son pantalon, n'ayant pas d'autres affaires. Il envoya un message au chef pour lui donner la liste d'affaires à prendre, puis entreprit d'explorer plus en profondeur la vaste maison. Elle ne possédait pas d'étage, mais restait grande pour une personne seule. Il prit garde à ne pas réveiller le molosse, il ne tenait pas à finir déchiqueté. En plus des deux chambres qu'il connaissait déjà, du salon, de la cuisine et de la salle de bain, il découvrit une salle de sport , un garage remplis de belles voitures, un bureau remplit de paperasses, et une mezzanine qui servait de bibliothèque. Il se promena longuement parmis les rayonnages, passant ses doigts sur les tranches des livres. La plupart étaient de vieux livres de collection, dont un seul tome devait valoir une fortune. D'où le chef tenait il toute cet argent ? Avait-il braqué une banque ? Cela ne l'aurait étonné qu'à moitié ...

Pour passer le temps, Ken fit un peu de ménage, et finit par s'assoir sur le canapé. Il devait appeler Jin . Maintenant. C'était trop le bordel dans sa tête. Son ami répondit au bout de quelques sonneries, et Ken fut soulagé qu'il fut disponible.

-Ken? Tu vas bien? J'étais un peu inquiet hier soir, à l'idée que tu puisse trainer seul dans la rue à cette heure ...

Jaewhan raconta à son ami les événements de la veille, et dans quelle situation il se trouvait. L'autre fit entendre un petit rire remplit de sous entendus quand il apprit que le chef lui proposait de rester. Cela eu pour effet de faire rougir jusqu'au oreilles une nouvelle fois le commis, qui raccrocha précipitamment. Il n'avait pas envie de subit encore les insinuations de son ami...