effrayant-
Je cours. Je ne peux plus m'arrêter : de toute façon, si je m'arrête, je meurs. Mais si je continue aussi.
Je connais déjà l'issue de cette soirée et pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un espoir.
J'étais tranquillement assis sur mon canapé, quand quelqu'un a frappé à la porte. Intrigué, je suis allé ouvrir. Mais avant de poser ma main sur la poignée, je me suis rappelé du jour, de l'heure, et de la date à laquelle nous étions :
Dimanche 31 octobre 2021, 20h42.
Ce jour là, à l'heure à laquelle il est fréquent de voir un petit fantôme tout mignon débarquer, les mains tendues, tenant fermement un sachet remplit de sucreries, prononçant la phrase si connue, "Des bonbons ou un sort !".
Alors, j'etais partis chercher le gros paquet d'Haribo que j'avais réservé à cet événement : je me rappelais de la frustration que j'avais quand j'ouvrais une porte et qu'un vieux me disais qu'il n'avait pas de bonbon. C'est le genre de moment où tu souhaite avoir une cicatrice et une baguette en plume de phénix, en prononçant à la perfection "Rictusempra".
Mon paquet à la main, je m'étais avancé, et lorsque j'ai ouvert la poignée, je m'attendais a tout :
Spider-man, une sorcière, une momie, un vampire, un fantôme ou même un zombie.
Tout, sauf ça.
A présent, un homme de deux mètres cinquante est derrière moi, et me poursuit. Je sais qu'il ne me lachera pas. J'entend ses pas résonner sur le béton de la quatrième avenue. Mon paquet de bonbons à la main, j'en lance un ou deux dans l'espoir que la chose préfère les oursons gélatineux à Timothée, 26 ans.
Manque de bol. Timothée est plus appétissant.
En proie à une grande panique, je décide de tenter le tout pour le tout :
mon meilleur sprint. 7,45 secondes au 50 mètres du collège, quand j'avais 12 ans. Eh ! vous avez devant vous un champion et premier de la classe, monsieur le géant !
Rouge, essoufflé, en sueur, je me glisse dans l'ombre d'une ruelle.
Je m'adosse au mur de briques et me laisse silencieusement tomber sur le sol.
J'entends la bête, mais très loin. Elle n'a pas accéléré. Peut être que j'avais pris la chose un peu à la légère.
Courage.
Une bête de 2 mètres me poursuit.
Je sors un Schtroumpf du paquet, et je le regarde fixement. Puis je lui mordille le "cou" jusqu'à ce que sa tête sucrée me tombe dans la bouche. Oui. C'est ce qui risque de m'arriver, si je ne bouge pas d'ici tout de suite.
Après tout, à quoi bon ?
Je suis condamné.
Tap, tap, tap.
Les pas se rapprochent.
Oui, sauf que j'ai une copine moi. En plus, on était censés aller au café du coin demain soir.
Je vois l'ombre immense qui se projette sur le sol.
Oui, sauf que j'avais même prévu la bague. J'allais demander Caroline en mariage.
Une goutte d'un liquide visqueux me tombe sur les doigts.
Et puis merde, je suis trop jeune pour mourrir !
Je lève les yeux. Au dessus, je ne vois que le noir. Le noir du fond d'une gorge. Deux horribles crocs le précède.
Deux horribles crocs qui se rapprochent de mon visage.
5 centimètres.
Caroline, je t'aime !
4 centimètres.
Pizza, je t'aime aussi !
3 centimètres.
Il serrait peut être temps que je m'enfuis ? Non, je suis tétanisé.
2 centimètres.
Je sens sa fourrure hirsute se frotter sur moi.
1 centimètre.
Il faut voir le bon côté des choses :
...
....
non, en fait, il n'y a pas de bon côté des choses.
Il y a simplement ma mort, précoce.
Les crocs de l'animal se referment sur ma nuque.
Je sens que le sang coule, ma tête tourne. Je sens mon corps se redresser, j'ai les pieds en l'air. Pitié, que ça s'arrête.
J'ai disparu, avalé puis digéré par une affreuse bête, le soir d'Halloween.
Youpi. J'aime ma mort.
Je vous l'avais pas partagé 🤣🤣
Voilà I'm so happyyyyy ❤️
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