Chapitre 3: Louis.
Ça fait une semaine que je ne l'ai pas vu. Il n'a pas pris le bus une seule fois. Je me suis fait un tas de films. Puis je me suis dit qu'il commençait plus tard, ou qu'il était parti en voyage scolaire. J'y crois pas moi-même. Liam m'as rassuré en me disant qu'il était probablement malade. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que quelque chose de grave lui est arrivé.
Alors j'attends le bus. Ma moto est réparée depuis plus d'un mois, mais je ne peux pas arrêter de prendre le bus. J'ai besoin de le revoir et de réessayer. J'ai besoin de voir ses yeux verts et son sourire à couper le souffle. Je monte dans le bus, et la première chose que je vois c'est ses yeux verts fixant la porte du bus. Il a un œil au beurre noir, l'une de ses arcades est enflées, tout comme sa lèvre inférieur. Des tonnes de scénarios se passent dans ma tête à ce moment-là. Son père ? Son frère ? Des gars à son école ? Juste un connard qu'il a croisé ? Je m'assois à côté de lui :
- Hey, lance ai-je gentiment
- Hey.
- Il est arrivé quoi à ton visage?
- Quoi?
- Je ne t'ai pas vu pendant une semaine et je te retrouve avec des bleus sur la figure ?
- Je crois que ce n'est pas ton problème.
- Ah oui, c'est vrai. Pardon j'oubliais que je suis juste l'inconnu du bus, dis-je en levant les yeux au ciel. Si t'as des problèmes tu dois en parler.
- Occupe-toi des tiennes, Dom Juan.
- Dom Juan ?
- Ouais. T'as l'air du type populaire et riche, que tout le monde aime, qui se prend pour un héro ou pour un dieu et qui a tout le monde à ses pieds.
- De mieux en mieux ! Après m'avoir rejeté, tu m'insulte et me juge sans me connaître. Tu es charmant comme type, on te la déjà dis ?
- Écoute, je veux rien avoir à faire avec toi. Les mecs comme toi c'est pas vraiment ma tasse de thé. Et je suis pas un cas de charité.
- Et c'est quoi les mecs comme moi ? Je t'en prie, éclaire moi, dis-je en riant sarcastiquement.
- Le genre qui ne prends pas non pour réponse. Le genre qui insiste même si personne ne veut de lui. Le genre de type qui pense pouvoir faire comme il veut parce qu'il a une belle gueule. Le genre de mec qui pense qu'on a besoin de lui. Celui qui pense devoir faire mieux que les autres. Celui qui pense être mieux que tout le monde et qui le montre bien. Un mec riche, qui pense pouvoir tout avoir parce qu'on ne lui a jamais dis non. Qui a des tonnes d'amis mais aucun sur qui il peut compter. Le genre dont on ne tombe pas amoureux, plutôt le genre qu'on jette après une nuit parce qu'il est trop exubérant, bruyant, bavard et extraverti. Tu es le genre de type dont je veux pas dans ma vie parce qu'une fois que t'en aura marre de ton nouveau jouet, tu le jetteras pour en trouver un autre.
- Mais vas te faire foutre connard ! De quel droit tu me juges alors que tu ne connais même pas mon putain de prénom ? lui dis-je avec les larmes aux yeux.
- J'ai pas envie de le connaître, je te l'ai déjà dis. Tu es personne, mec.
- J'ai des défauts. Des défauts que j'assume, d'ailleurs. Mais moi au moins, je ne suis pas méchant et méprisant. Si ça t'amuses de dire ce genre de chose aux autres, tant mieux pour toi. J'espère qu'un jour tu tomberas sur quelqu'un qui ne sera pas contre la violence. Tu mérites vraiment de t'en prendre une, pour remettre de l'ordre dans ta petite cervelle, connard.
Et je me suis levé pour sortir du bus. Putain. Comment j'ai pu penser qu'il avait besoin d'aide alors que c'est le plus gros connard que j'ai jamais connu et probablement le plus gros connard de la terre?
Je ne prends même pas le temps d'attendre mes deux meilleurs amis, et fonce dans ma salle de classe. Et autant vous le dire tout de suite, j'ai passé une journée merdique.
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