Chapitre 8

Boss se vit de retour à la base, sa sœur lui sautant dans les bras, pleurant d'être heureuse qu'il soit vivant, sa mère le prenant contre elle, les larmes inondant son beau visage et son père qui vint poser son front contre le sien, simplement content et soulagé qu'il soit là, avec eux. Puis, une petite voix l'interpela et il découvrit Eul, en retrait, attendant son tour, les yeux brillant de larmes, mais n'osant rien dire. Boss se vit foncer sur lui pour capturer sa bouche et le serrer très fort contre son corps, afin de s'assurer qu'il était bien là.

Cependant, alors qu'il voulut le présenter à sa famille, il le vit grimacer de douleur, une large tache de sang s'étaler sur son épaule.

Eul ! hurla-t-il avant de sentir qu'une douleur lancinante lui pulvériser l'épaule, exactement là où il voyait la tâche sur le jeune homme qui lui faisait face.

Soudain, il reprit conscience et se trouva au milieu de tirs .

— Mon Caporal ! entendit-il crier tout proche. Vous allez bien ?!

— J'ai été touché, gronda l'alpha.

— Merde ! On va vous ramener à la base ! s'exclama son second.

— Non ! répondit Boss. Aide-moi à faire un garrot, ça tiendra le temps qu'on finisse ici !

— Mais-

— Sergent ! Nos camarades n'ont pas le temps d'attendre que tu sois d'accord avec toi même ! Alors fais moi ce putain de garrot qu'on s'y remette avant que je ne perde trop de sang et mon bras avec !

— À vos ordres, mon Caporal ! s'exclama le militaire, résigné.

L'homme se précipita vers la position de l'alpha, s'accroupit derrière un gros arbre et l'y tira pour le soigner. Une fois la bande en place autour du trou fait par la balle, l'homme n'eut pas le temps de prévenir les leurs de l'état de santé du Caporal qu'il le vit se redresser et tirer à une main sur un rebelle qui tentait de les prendre à revers.

— À toutes les unités en place ! s'écria Boss dans son talkie, prenant un moment contre le tronc pour retrouver son équilibre.

« Caporal ? »

« Bordel ! Le Caporal est en vie ! »

— « Mon Caporal, tout va bien ? »

— J'ai été touché par une balle, répondit ce dernier. Le Sergent Matekawin m'a fait un garrot.

— « Mon Caporal, ça ne- »

— On a pas le temps, je veux que tout le monde se regroupe au campement !

— « À vos ordres, mon Caporal ! » entendit-il dans le talkie.

— Mark, on va devoir se faufiler à travers leurs rangs pour rejoindre les nôtres. Retire ta veste.

— Hein ?

Boss se défit de la sienne et le Sergent l'imita, sans trop savoir pourquoi. Il lui tendit la sienne et le regarda préparer un leurre.

— Vous pensez vraiment qu'ils vont tomber dans le panneau ?

— Y a qu'un moyen de le savoir, lui répondit l'alpha. Partons.

Boss se pencha, fléchissant les genoux pour se trouver à une hauteur où il lui serait facile de se cacher dans la nature sans se faire repérer. Il avança aussi vite qu'il le put, tentant de faire le moindre son possible, ni de trop agiter la faune et la flore environnante. Les deux hommes durent faire plusieurs arrêts, évitant de se faire repérer par les ennemis qui s'étaient dispersés dans la forêt danse, cette jungle traîtresse qui pouvait être à la fois une très bonne alliée comme une ennemie redoutable, si l'on ne faisait pas attention.

Boss et Mark avaient rangé leurs armes pour faire le moins de bruit possible, n'utilisant que leurs mains ou pieds pour tendre des pièges et terminer de tuer leurs proies avec leurs couteaux. Ils réussirent à atteindre le village, bien gardé par la milice en poste qui les repéra bien assez vite, avant de tirer sur trois hommes qui tentaient de les poursuivre.

— Caporal ! s'exclamèrent les hommes de ce dernier quand ils le virent, l'épaule en sang et garroté, compressant le trou fait par la balle qui lui avait perforé la chair afin d'empêcher qu'il se vide de tout son sang.

— Il faut qu'il voie un doc ! ordonna le sergent qui l'avait soutenu sur les derniers mètres.

— À vos ordres, Sergent ! fit une femme en prenant le relais. Poussez-vous ! cria-t-elle, tentant de faire reculer ceux qui lui bloquait le chemin vers la tente médicale. Doc !

Un homme en sortit.

— Vite ! Installez-le sur un lit ! Je vais m'en occuper. Infirmières !

— Oui, Docteur ?

— Préparer le bloc opératoire, s'exclama-t-il. Le Caporal Sermsongwittaya est blessé à l'épaule !

— Entendu ! Reculez, nous allons prendre le relais.

Mais les militaires, rattachés à l'alpha emporté dans une autre partie bien mieux stérilisée pour une opération, refusèrent de quitter la tente. Restant devant, écoutant ce qu'il ce disait, tentant de capter la moindre information concernant la santé de leur chef... Mais en dehors de ses cris à lui ou de ceux du médecin qui tentait de le calmer, rien ne leur parvint.

L'opération dura un certain temps et l'escouade avait décidé de se reléguer pour garder la tente et être à l'affût de la moindre nouvelle concernant le Caporal. Toutefois, la journée n'étant pas finie, ils durent se répartir dans les différentes missions violentes que leur imposaient les hauts gradés du camp. Ils devaient faire de leur mieux pour l'homme qui devait se battre pour sa survie, sur la table d'opération. Boss avait reçu la balle en protégeant son Sergent, ce dernier leur ayant raconté pourquoi seul le Caporal était blessé. Il se serait interposé entre lui et un tireur, prenant l'impact pour lui éviter une mort certaine. L'escouade se devait d'être à la hauteur de sa bravoure. Il était certes froid et autoritaire, mais c'était le plus vaillant d'entre eux et même ses supérieurs le reconnaissaient comme étant un soldat incroyable, digne d'un respect de tous.

Ce fut durant la nuit que le médecin sortit enfin.

— Doc ! s'exclama une femme, celle qui avait accompagné Boss sous la tente.

Immédiatement, tous accoururent pour en savoir plus.

— Doc, fit un des hauts gradés du camp. Comment va-t-il ?

— Il est hors de danger. La balle a traversé complètement. Le tir ne s'est pas brisé dans son épaule, mais il va devoir rester au repos pour plusieurs semaines.

— Il faut le rapatrier.

— Je... Oui, soupira le médecin. Mais je ne pense pas qu'il l'accepterait. Vous avez encore trois semaines à tenir avant que les renforts de l'Ouest arrivent.

— Je sais...

— Doc, est-ce qu'on peut le voir ? demanda Mark.

— Laissez-lui le temps de revenir à lui, il est encore sous anesthésie.

— Vous deux, décida le commandant du bastion en désignant Mark et la femme. Vous restez ici.

— À vos ordres, mon Commandant ! s'exclamèrent-ils, exécutant le signe militaire.

— Pour les autres, nous devons préparer les missions qui vont suivre afin de pouvoir aider nos camarades qui vont venir nous relever et surtout permettre au Caporal d'être remonté à Bangkok.

— Mon Commandant, est-ce qu'il faut prévenir sa famille ?

— Non. Inutile de les inquiéter maintenant.

— Et son compagnon ?

Les militaires ignorant de la situation se tournèrent vers le groupe de Boss pour les questionner :

— Comment ça « son compagnon » ? Aux dernières nouvelles le Caporal Sermsongwittaya est célibataire.

— Plus depuis deux mois, sourit un homme de l'escouade.

— Qu'est-ce que vous savez sur lui ? demanda la Commandant, sourcils froncés.

— C'est un oméga, avoua Mark, au courant de plus de détails que le reste de l'escouade. Son nom est Noeul Nuttarat Tangwai. C'est un influenceur musical sous le nom de Eul. Il est danseur professionnel à l'agence A.

— Que vous a-t-il dit d'autre sur lui ?

— Il y a quelques mois de ça, à son retour de permission, le Caporal est intervenu pour une bagarre devant la caserne, continua Mark, le corps droit et la tête haute, fixant droit devant lui. Le jeune homme avait été agressé par une bande sortie de nulle part et ceux qui l'accompagnaient ont pris la fuite, le laissant seul.

— Tu parles d'amis toi, gronda un homme.

— Je me souviens du rapport. C'est donc lui...

— Oui, mon Commandant ! s'exclama Mark.

— Pourquoi dire que c'est son compagnon ? Se sont-ils mit ensemble ?

— Pas au début, non. Mais le soir où nous nous préparions, il y a eu une dispute entre le Caporal Sermsongwittaya et le Caporal Sangngey.

— La raison ?

— Personne ne sait, pas même moi.

— Qui pourrait le savoir ?

— Le Sergent Prawae. Il est constamment avec eux et le doc Chaijindar.

— L'époux du Caporal Sangngey, se remémora le Commandant.

— C'est ça. Le Sergent m'a dit qu'il avait prévenu le jeune homme et ce dernier a appelé le Caporal. Il s'est calmé une fois au téléphone avec lui et le briefing après le dîner s'est passé dans le calme, reprit Mark. Le Caporal est arrivé avec le jeune homme en pleine nuit, alors qu'on embarquait pour la mission. C'est là qu'il a plus ou moins officialisé sa relation.

— Comment ?

— Euh... En... En l'em-...

— En l'embrassant, mon Commandant, termina la femme à côté du pauvre homme qui rougissait comme un gosse à ses premiers émois.

— Oh... Je vois. Nous prendrons contact avec lui une fois remonté à la base, décida le Commandant, intrigué par l'histoire et la relation entre les deux hommes.

Dans leur monde où l'alpha et l'oméga étaient des hommes, il n'était pas rare d'en voir dans des domaines aussi importants que les différentes branches du Gouvernement. Ce qui l'était un peu plus, c'était la présence des omégas. À l'armée, ils n'étaient généralement pas acceptés, préférant avoir des alphas et des bêtas pour éviter tout problèmes liés avec les omégas, de plus en plus rare dans leur monde. De plus, la règle principale de l'armée était qu'ils préféraient n'avoir que des hétéros ou alors, que les personnes appartenant à la LGBT se fassent très discret (ou encore qu'ils démissionnent si jamais ils étaient découvert). Mais de plus en plus, maintenant, ils acceptaient qu'il y en avait, du moment que leurs relations ne s'étalaient pas comme un scandale sur une page people.

Cependant, savoir que ce Caporal-là, connu pour être un homme intransigeant, froid et autoritaire, un éternel célibataire, soit finalement avec quelqu'un et un homme de surcroît, intriguait. Qui avait donc bien put conquérir le cœur de ce loup solitaire ?

Le Commandant décida qu'il devrait faire quelques recherches depuis sa tente. Il les laissa retourner dans leurs baraquements, laissant Mark et Leslie garder la tente pour la nuit. Une fois de retour dans sa tente, il ouvrit l'ordinateur crypté et chercha un dossier avec le nom qu'on lui avait donné. Il trouva le jeune homme et put même voir le dossier d'enquête effectué par Boss et sa brigade ainsi que par l'ancienne agence du garçon. Tout concordait et il visionna les vidéos sur lesquelles il vit ce que le Sergent lui avait raconté ainsi que ce qui avait été écrit sur ledit rapport, reçut des mois plus tôt.

En cherchant un peu plus sur lui, le Commandant découvrit que le garçon n'avait aucune famille. Du moins pas sur le territoire. Ses parents vivaient près de Séoul, en Corée du Sud. Une famille riche de ce qu'il put en lire, mais le fils vivait par ses propres moyens. Il s'était fait des contacts dans tous les domaines, grâce à ses vidéos et ses performances artistiques.

Il referma l'ordinateur et se mit à réfléchir. Si ce garçon avait réussi à approcher le cœur du militaire le plus froid qu'il connaisse, c'est qu'il devait posséder quelque chose, mais quoi ? Un talent de danse ? Inutile pour un militaire. Celui du chant ? Pas mieux. Avaient-ils couché ensemble ? Boss ? Non ! Quoi que...

Il ralluma son ordinateur une deuxième fois et tenta de trouver une faille qui indiquerait que Boss aurait pu quitter la base pour se rendre chez le jeune homme et... Non, rien. Hormis les visites du garçon à la caserne, il ne trouva rien d'autre. Qui allait-il voir et pourquoi ? Il devait enquêter. Un espion ? Sûrement... Il fallait savoir. Mais Boss ne se serait jamais laissé faire.

— Qui es-tu ? gronda le Commandant.

[...]

Phi !

Eul !

Boss fonça droit sur lui, capturant sa bouche comme un affamé. Il le plaqua contre le mur, dévorant ses lèvres qui lui avaient tant manqué. Leurs langues jouèrent, tandis qu'il parcourait le corps du jeune homme, de ses mains, à la recherche de sa chaleur.

Mais quand il s'en sépara, il vit le sourire d'Eul se déformer dans une grimace de douleur.

Phi ! se mit-il à crier. Phi ! REVIENS !

Boss sursauta et cria :

Eul !

Il ouvrit subitement les yeux, reprenant conscience, il prit un moment avant de remarquer qu'il était à l'infirmerie du camp.

— Bonjour, Caporal, entendit-il sur sa droite.

Il tourna la tête pour voir un médecin.

— Doc ?

— Bon retour parmi les vivants, lui dit-il en souriant. Vous avez été touché à l'épaule et le Sergent vous a ramené ici en urgence. La balle n'était pas dans votre corps, on a pu travailler plus rapidement. Vous allez bien, mais vous devrez rester au repos pendant un moment.

— Merci, Doc... gronda l'alpha, se laissant retomber sur l'oreiller.

— Au fait, qui est ce « Eul » que vous avez pas arrêté d'appeler ?

— Hein ?

— Pendant votre sommeil, vous avez crié son nom.

— Ah... soupira le militaire. C'est mon oméga.

Surpris, mais étrangement surexcité d'annoncer au reste du camp ce qu'il venait d'apprendre, le médecin se contenta d'hocher la tête, continuant sur un ton badin, une conversation qui se voulait normale.

— Il doit vous manquer.

— Hm... J'ai promis de revenir, mais je crois que je vais dormir sur le canapé...

Le médecin s'étrangla. Il le regarda avec des yeux très ouverts.

— Je... Je vous laisse vous reposer, je vais prévenir le Sergent qui attend devant la tente depuis trois jours.

Trois jours ? Bordel, j'ai dormi trop longtemps... pensa Boss, peu content d'apprendre cette information.

Il ne répondit cependant rien au médecin qui le quitta.

Eul... Qu'est-ce que tu fais ? Je veux rentrer et te voir... pensa-t-il, soupirant de lassitude.

— Mon Caporal !

— Sergent.

— Comment vous allez ?

— Laisse les honorifiques, soupira Boss, épuisé.

— Ok. Comment tu te sens, Phi ?

— Comme quelqu'un qui a un trou dans l'épaule... Et toi ?

— Grâce à toi, Phi, je suis vivant. Quelques égratignures, mais rien de comparable avec toi.

— C'est le plus important, soupira Boss.

Mark ne put s'empêcher de lui dire qu'il avait malheureusement parlé de Eul, le présentant comme étant son compagnon.

— De toute façon, j'ai dit au Doc qu'il était mon oméga. Qu'est-ce que ça change...

— Attends d'être rentré, tu verras bien ce que ça va donner, sourit Mark, amusé de voir Eul s'en prendre à lui pour être revenu blessé.

— J'ai hâte, soupira l'alpha qui rêvait depuis son départ de revenir et de prendre un congé pour se retrouver seul avec le jeune danseur.

Mais maintenant qu'il était blessé, ses plans subissaient de gros changements.

L'annonce du réveil du Caporal fit le tour du campement et il reçut beaucoup de visites. Même son Commandant vint le voir pour le questionner au sujet d'Eul. Boss sentit que quelque chose n'allait pas en vue de l'insistance des questions de ce dernier par rapport à son compagnon qui l'attendait en ville. L'alpha préféra répondre qu'aux questions qui lui semblaient sans danger. Ses sens le mirent en alerte.

— Et donc, fit le Commandant. Après des recherches sur ce garçon, je me demande encore ce qu'il a bien pu faire pour apprivoiser notre fameux Caporal indomptable.

Boss préféra se taire. Flairant quelque chose il se taira dans un silence assourdissant, laissant transparaître sa froideur qui picota la peau du haut gradé qui perdit rapidement de son sourire, comprenant qu'il était allé trop loin. Lui qui n'était qu'un bêta, comprenait tout de même les lois et la nature du monde des alphas et omégas, mais jamais il n'avait vu un alpha aussi puissant que son Caporal réagir de la sorte. Que cachait-il ?

— Je sais que vous n'avez pas quitté le base pour aller fricoter avec ce jeune homme, continua tout de même le bêta, cherchant à pousser le Caporal à cracher le morceau.

Mais les grondements inquiétant que poussa subitement Boss se firent de plus graves, son regard changea de couleur. Il expulsa un nuage toxique de phéromones dans la tente, alertant tous ceux qui passaient à côté ou qui travaillaient dedans.

— Caporal ! s'exclama le médecin, alors que ses infirmières, des alphas bien loin de la puissance de celui-ci, se retrouvaient étouffées par sa colère. Mon Commandant ! Arrêtez-vous !

— Je veux des réponses, s'entêta celui-ci.

— C'est trop dangereux ! Il va tous nous tuer si vous l'énervez plus que ça !

L'homme tourna la tête pour voir les dégâts humains et se rendit compte que s'il continuait, il ne resterait plus personne dans ce campement et la faute lui reviendrait pour avoir poussé un alpha à bout. Surtout celui-là.

— Je... Je suis désolé, je voulais simplement avoir des-

— Sortez ! s'écria le médecin en le tirant pour le faire sortir, expulsant le haut gradé militaire comme un voyou pris en plein flagrant délit. Ne remettez pas les pieds dans cette tente !

— Mais, je suis le-

— Si votre but est de tous nous tuer, s'emporta le médecin furieux. Alors je vous suggère d'ouvrir le camp aux rebelles qui attendent dehors ! Ça sera moins douloureux que de titiller un alpha ! Sergent ! J'ai besoin de vous !

Mark qui aidait les hommes et femmes intoxiqués par la colère acide de Boss à sortir de là, se tourna vers le médecin.

— Vous connaissez un moyen de le calmer ? Parler de l'oméga ne l'aide visiblement pas !

Mark réfléchit, puis se rappela de ce que son supérieur faisait à chaque fois qu'il le voyait rejoindre son lit de camp. Le téléphone !

Il partit en courant et fouilla dans le sac de l'alpha pour trouver le portable. Bongo ! Il fouina dans ce dernier pour ensuite découvrir la dernière application utilisée et ce qu'il y faisait. C'était une chanson avec comme titre « Eul ».

Il espérait très fort que ça fonctionne. Il revint en courant et pénétra la tente médicale, bousculant le Commandant au passage. Il dut mettre son bras en écharpe devant son visage pour ne pas respirer des phéromones acides de l'alpha en colère et enclencha la musique. Quand la voix du jeune homme en sortie, Boss se figea. Mark et le médecin le virent chercher le jeune homme, appelant son nom, jusqu'à ce qu'il trouve le portable dans les mains de son Sergent.

— Eul, gronda-t-il furieux. Eul...

— Donnez-le-lui, fit le médecin.

Prudemment, Mark s'approcha, mais resta tout de même à bonne distance pour ne pas risquer de se prendre des coups malencontreux. Quand Boss put enfin attraper son téléphone, il le plaça contre son oreille, comme un enfant et ferma les yeux, écoutant inlassablement la chanson.

Le calme revint une bonne heure plus tard, mais l'infirmerie était impraticable, aussi les patients furent temporairement déportés dans une autre, afin de les éloigner du Caporal, maintenant endormit.

Une chose était sûre, il ne fallait plus JAMAIS questionner cet homme sur son compagnon.

Plus jamais !

***

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