Chapitre 4
Quelques minutes plus tôt, alors que Prawae fermait la porte de l'appartement de Eul, une voiture arriva devant l'immeuble, se garant en catastrophe devant le véhicule des deux militaires.
Un homme assez grand, aux épaules larges et une paire de lunettes de soleil sur le nez à l'air inquiet en sortit. Il se précipita vers la portière du passager et frappa contre la vitre. Le médecin qui s'y trouvait tourna la tête et déverrouilla l'accès pour que l'homme le sorte de là.
— Salut beauté, lança le militaire, pliant son corps en avant pour venir le détacher.
— Qu'est-ce qui t'as pris autant de temps ? souffla le médecin.
— Désolé, chéri, y avait du monde. Viens là, je vais te ramener à la maison.
Il souleva son compagnon et alla l'installer dans l'autre voiture, mais à peine les portières se refermèrent que le médecin se tourna vers lui.
— Fort...
— Je suis là, bébé. Je sais faire vite.
— Hmm ! Fort !
— Ah ! s'exclama l'alpha surpris par la main de son compagnon, posée sur sa cuisse. Bébé, fais pas ça ou on va avoir un accident.
— Dépêche-toi !
— Je fais... aussi... vite que... je peux... Peat !
Trop tard, l'oméga commençait déjà à perdre la tête, expulsant un nuage de phéromones bien trop tentant pour le pauvre alpha qui essayait de se contenir du mieux qu'il le pouvait. Fort, accéléra pour arriver rapidement vers le garage de leur maison. Il n'eut pas le temps de descendre que Peat s'était déjà jeté sur lui, l'embrassant à pleine bouche, dévorant ses lèvres, capturant sa langue, comme s'il n'avait plus que quelques secondes à vivre.
Tant pis, il fit reculer son siège, attrapa son compagnon par les cuisses et le souleva pour le mettre à cheval sur ses cuisses, dévorant sa bouche avec faim.
Guidé par son cycle et ses désirs de la chair, le médecin lui dit :
— Chéri, t'es beau...
— Ah bon ? répondit Fort, amusé et excité. Et encore, tu m'as pas vu avec une plume dans le cul, crois-moi je fais sensation.
— Fort...
— Hm ?
— Fort... soupira l'oméga contre son oreille, léchant son lobe, attisant un peu plus le feu qui habitait l'alpha.
— Peat, si tu veux que je t'aide, il va falloir qu'on sorte de la voiture. Le problème... c'est que t'as tellement le feu aux fesses que j'ai peur de rameuter tous les chiens des environs, soupira le Caporal, cherchant une solution.
Sentir son partenaire se frotter contre lui, avec une certaine envie, être envelopper par les phéromones alléchantes de l'homme qui embaumait l'habitacle de la voiture...
Fort se redressa subitement. S'ils faisaient ça ici, ça allait être critique pour lui. Vite, il ouvrit la portière, souleva son compagnon et lui dit :
— Accroche-toi, bébé, va falloir courir.
— Fort ? gémit Peat alors qu'il sentit l'air lui caresser le visage, électrisant tout son corps, le faisant soupir un peu trop fort.
— Merde... pesta l'alpha qui se précipita, le tenant comme un bébé contre lui, vers la porte d'entrée de leur maison.
Il l'ouvrit et la referma tout juste avant qu'il ne se laisse avoir par sa propre envie bestiale de posséder SON oméga. Il le plaqua contre le mur du sas, dévora sa bouche avec faim, plongeant sa langue vers la sienne, jouant avec tandis que ses mains empoignaient ses fesses fermes et rondes, pressant son corps tendre contre le sien, bien plus dur. Leurs sexes enfermés dans leurs uniformes de travail ne les aidaient pas à garder la tête froide. Fort sentit la main de son compagnon glisser entre eux, pour défaire la boucle de sa ceinture qui tenait sa veste de treillis, puis celle qui maintenait son pantalon. Il en retira le bouton principal, puis tira le zip afin de pouvoir plonger plus librement ses doigts dans le vêtement et venir toucher ce qui lui appartenait.
— Peat, gronda l'alpha, complètement pris dans l'instant, noyé dans l'odeur de son compagnon qui ne cessait de produire des phéromones de plus en plus intenses. Putain...
— Fort, soupira l'oméga quand il l'attrapa enfin, le caressant du pouce, pressant certains endroits pour lui procurer un plaisir urgent qu'il devait assouvir dans l'immédiat, s'il ne voulait pas perdre la tête.
Fort n'eut pas le temps d'être doux et délicat, son oméga non plus, donc autant l'imiter. Il lui arracha sa chemise, faisant sauter tous les boutons qui allèrent ricocher dans l'entrée dans un bruit semblable aux gouttes d'eaux sur le toit. Il dévora sa bouche, sa gorge, happa un téton, faisant crier Peat au passage. Il tira sur sa ceinture, défit le vêtement, baissant le pantalon et le boxer, le fit tourner, face contre le mur.
Peat y posa ses mains à plat à, jambes écartées, gémissant sous les coups de langue de son compagnon qui s'évertuait à le préparer à sa venue. Mais l'oméga n'en avait pas besoin, du moins... pas tant quand il était dans son cycle. Un oméga produisait la même substance qu'une femme excitée, ce qui rendait l'acte plus simple, mais l'odeur attirant l'alpha, Fort ne put y résister, aussi dégusta-t-il son met préféré avec délectation. Écouter Peat pleurer de frustration, gémir de plaisir et l'appeler pour en avoir plus ne faisait qu'augmenter son désir de le posséder ici-même, dans le sas d'entrée de leur maison. Il se redressa, retira sa veste et son t-shirt, baissa pantalon et sous-vêtement, se libérant ainsi de toutes barrières qui pourraient entraver ses mouvements, pulsant fièrement, posé sur l'oméga qui frissonna d'anticipation.
Il empoigna les fesses de Peat, lui ordonna de creuser son dos et entreprit une longue ascension libératrice. Le grondement satisfait qu'il poussa retentit dans tout le corps du médecin qui cria son nom.
— Mais je pense quand même que tu es le plus beau, Peat, gronda-t-il contre sa nuque marquée d'une morsure assez ancienne.
Fort lécha la cicatrice qu'il lui avait lui-même fait six ans en arrière, pour le faire sien. Il arborait sa propre marque en haut de son oreille droite, complétant alors un rituel vieux d'un nombre d'années qui ne se calculait même plus. Ce rituel faisant qu'un alpha et un oméga, s'ils étaient liés par un seul et même cœur, une attirance mutuelle, alors ils pouvaient se donner l'un à l'autre sans restriction et se marquer dans la chair pendant un cycle commun, l'or d'un orgasme fulgurant. Cependant, l'amour ne s'enchaînait pas. On pouvait vivre sans trouver cette personne spéciale, ne jamais la rencontrer et tomber tout de même amoureux d'une autre que l'on pense être la bonne. Vivre la belle vie avec, fonder une famille et mourir ensemble, tout comme on pouvait subir un enfer indescriptible avec celle-ci. Pour Fort et Peat, l'enfer serait de ne plus être ensemble. Même s'ils jouaient beaucoup au jeu du chat et de la souris, ils s'aimaient sans frontières. Cette marque, ils ne l'avaient pas fait sur un coup de tête, mais bien parce qu'ils savaient qu'ils ne pourraient vivre avec une autre personne qu'eux.
— Fort ! s'exclama l'oméga quand ce dernier s'écrasa contre ses fesses, le pressant un peu plus face au mur, dans une position peu agréable.
L'alpha se retira, laissant un vide en lui que Peat voulu combler au plus vite, mais il fut attiré par le militaire, lui faisant face, dévorant sa bouche pulpeuse et tentatrice, happant sa lèvre inférieure. Il le souleva dans ses bras, le pantalon et caleçon sur les cuisses, pour se diriger vers le salon où se trouvait un grand canapé, qui en avait vu d'autres.
Il allongea Peat, souleva ses jambes, les tenant serrés l'une contre l'autre, plaça un coussin sous ses hanches et le pénétra de nouveau, faisant crier l'oméga d'un plaisir inouï. Fort lui maintenait les jambes contre son épaule, tandis qu'il lui assenait des coups de hanches puissantes. L'oméga pleurait de plaisir, l'incitant à continuer à se déchaîner, à le ruiner.
Comment une personne pouvait-elle être aussi sexy, sauvage et adorable en même temps ? se demandait l'alpha, pris au piège par l'aura séductrice de son chéri, dont le regard luisant de luxure le fit dérailler. Fort plongea profondément dans ce corps que Peat sentit une anomalie percer un chemin qu'il ne devrait pas se faire, en tout cas... pas dans cette zone de son corps.
— Fort ! s'exclama-t-il, mais l'alpha n'écoutait déjà plus rien, bien trop empêtré dans les méandres du plaisir sauvage. Fort, attends, tu- AH !
— Peat, gronda le militaire, lui dévorant la gorge et l'épaule, le marquant de son seau, affirmant qu'il était bien à lui et que personne ne pourrait le toucher ni le lui prendre.
Son regard changea de couleur, alertant l'oméga que l'alpha venait de prendre le dessus. Ses phéromones explosèrent, créant un cocon de puissance autour d'eux, faisant jouir Peat.
[...]
Dans la soirée, le Sergent Prawae reçu un message de son Caporal qui avait eut vent de ce qu'il s'était passé. Il lui demanda de rester la nuit pour surveiller le garçon avant de rentrer à la base, avec la sûreté qu'il aille bien et qu'il ne risque aucun danger.
Fort ayant appelé son ami pendant un court moment de pause afin de lui exposer la situation, ajoutant un problème supplémentaire au pauvre alpha qui en avait déjà plein le dos de tout ces dossiers à écrire avant de partir en mission. Pourtant, avoir des nouvelles du jeune homme l'avait en quelque sorte motivé à aller taper son nom sur internet.
Alors qu'il était installé dans sa chambre, sur son lit, douché et changé, il lança YouTube et chercha son nom, mais ne trouva pas grand-chose. Alors, il trouva celui de la compagnie qui l'avait engagé et tomba sur des vidéos de la troupe, mais à sa grande surprise... On ne voyait quasiment pas Noeul. Pourquoi ? Il en sélectionna une autre, puis encore une pour se rendre compte que le jeune homme qui avait le plus de talent, n'apparaissait sur aucune d'entre elles. Ce qui était visiblement voulu par celui ou ceux qui avaient fait les édits.
En scrutant les commentaires, il y trouva beaucoup de monde demandant où était passé « Eul ».
Eul ?
Ce devait-être le nom de scène du jeune homme. Il tenta alors de le taper dans la barre de recherche et découvrit une chaîne. Il cliqua sur la dernière vidéo en date et put entendre la belle voix du jeune homme, accompagner d'un groupe de Coréens qu'il ne connaissait pas.
« Eul chante si bien ! »
« Eul et les Stray Kids ! »
« Eul, t'es le meilleur ! »
Le Caporal se mit à sourire.
Il lança une autre vidéo où il put enfin le revoir danser, seul. C'était quelque chose. Qu'il soit en groupe ou seul, ce garçon avait une force et une aura qui lui donnait envie de bouger à son tour. Mais il aurait certainement mal au dos.
Ah ses pauvres lombaires... Que c'est mal de vieillir...
Il tomba sur une autre où il n'avait pas l'air très bien. Chantant une chanson inédite qu'il avait lui-même écrite. Le militaire sentit son cœur se serrer, comprenant les paroles qui décrivaient son mal être parmi ses collègues. Le fait d'être ignoré ou utilisé sans comprendre pourquoi il était traité ainsi.
Pourquoi tu es si triste ? pensa l'homme en regardant Eul, perdu devant son micro, écoutant sa voix maîtrisée à la perfection... Mais étrangement, pas pour lui. Il pouvait capter les larmes qui faisaient vibrer sa gorge et chevroter sa belle voix.
Ding !
Son téléphone l'avertit d'une nouvelle vidéo sortie sur la chaîne du jeune homme. Comment avait-il pu en tourner une dans son état ? Après avoir reçu un appel de Fort, plus tôt dans la journée pour le prévenir qu'il serait injoignable pendant quelque temps et que le médecin avait son cycle, son ami lui avait demandé d'appeler Prawae, car il se trouvait avec Eul, qui n'était pas dans le meilleur des états non plus.
Il s'était donc empressé de téléphoner au Sergent qui lui avait raconté l'histoire de cette journée éprouvante.
Rassuré de savoir que le jeune homme n'était pas seul, une part de lui, qu'il n'avait jamais connu jusque-là, avait été irritée voire jalouse que ce ne soit pas lui, l'alpha, qui soit auprès du garçon.
Il cliqua sur la vidéo et découvrit Eul, chez lui. Au vu de la luminosité il avait dû tourner ça le matin même et programmer pour plus tard.
« Bonjour, c'est Eul » l'entendit-il dire avec une voix enrouée. « Je fais cette vidéo, pour vous raconter pourquoi j'ai ses marques et pourquoi vous me verrez avec un certain temps. Hier, après un déjeuner avec la troupe, on s'est fait confronter par un groupe. Je me suis interposé quand ils ont voulu s'en prendre à une de nos membres. Mais visiblement ça les a énervés et ils ont fini par me battre et m'étrangler. Si un des militaires de la base, à côté de laquelle ça s'est passé, n'était pas intervenu, je serai peut-être pas là pour vous en parler. Si vous vous demandez si les membres de la troupe m'ont aidé... La réponse est non. Ils ont fui dès qu'ils en ont eut l'occasion. Le Caporal de la base m'a fait raccompagner par un de ses hommes. J'ai été soigné chez eux. Merci à ces hommes et à l'infirmière d'avoir pris soin de moi alors qu'ils n'auraient pas dû. Ce matin, mon directeur d'agance m'a appelé pour me dire de rappliquer, car on a une performance de programmée. J'ai appris que la troupe allait bien. Mieux que moi en tout cas. J'ai décidé de partir pour l'Agence A avec qui j'ai signé un contrat hier soir, quand j'en ai eu la force. Après 3 ans passé dans un groupe qui ne m'acceptait pas, j'ai enfin le courage de m'en défaire. P'Felix de Stray Kids m'a donné un conseil « ne t'empêche pas de vivre. Si tu ne te sens pas bien à un endroit, quitte le pour aller t'épanouir ailleurs ». Merci Phi pour ça. »
Le militaire le vit brandir une enveloppe avec écrit « démission » dessus.
« Voilà. Je vais y aller malgré mon état, et la donner, reprendre mes affaires et me reposer. L'agence A m'a donné deux semaines de repos et je vois un médecin bientôt. Ne vous inquiétez pas trop, je fais attention. Désolé pour cette vidéo peu joyeuse, mais comme certains me rencontrent dans la rue ou ailleurs, je me devais de vous expliquer. Sur ce, je vais donner ma lettre. Souhaitez-moi bonne chance. À plus ! »
Boss Chaikamon Sermsongwittaya éteignit son portable et le posa sur son ventre, allongé dans son lit de la base. Le regard fixant le plafond, les mains jointes sous sa tête, il se mit à réfléchir.
Pourquoi s'était-il impliqué déjà ? Il ne savait pas, mais à ce moment-là, c'était comme si son instinct d'alpha s'était réveillé pour protéger ce qui était à lui, alors que... Ce garçon ne lui appartenait pas ni l'inverse d'ailleurs. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser de cette façon.
— Autant envoyer un message au Sergent, grommela-t-il.
« Comment va le gamin ? »
« Il s'est calmé et dort depuis une heure environ », lui répondit le bêta.
Rassuré, Boss poussa un long soupir.
« Il a posté une vidéo », dit-il au Sergent, lui envoyant un lien dans son message.
« Oh ? Je vais voir ça, merci, mon Caporal ».
Pourquoi faisait-il ça ?
Épuisé de se le demander, il coupa la lumière et se tourna pour dormir.
[...]
Prawae, installé dans le canapé du salon, cliqua sur le lien et regarda la vidéo envoyée par son supérieur.
À peine l'eut-il terminé, qu'il entendit la porte s'ouvrir.
— Phi ?
— Tu devrais rester au lit.
— J'ai entendu du bruit, fit la voix enrouée du jeune homme.
— Mon Caporal m'a envoyé le lien de ta dernière vidéo qui date de ce matin, avoua le Sergent.
— Le Caporal ? Lequel ?
— Celui qui t'a sauvé hier.
Le regard du jeune homme sembla s'allumer d'une lueur étrangement joyeuse, ce qui fit rire le militaire.
— Il... Il l'a regardé ?
— Oh que oui. C'est lui qui me l'a envoyé ! Visiblement, ça l'a beaucoup touché. Je peux comprendre pourquoi.
— Tu...
— Oui. D'ailleurs, tu devrais venir voir un truc.
Prawae l'invita à s'approcher de lui et montra quelque chose sur son téléphone.
Curieux, Eul se pencha et sursauta.
« CK.Boss vous suit »
Eul se précipita dans sa chambre pour récupérer son téléphone et s'apperçu que le Caporal l'avait ajouté un peu partout. Mais surtout, suivait sa chaîne YouTube. Il avait même liké ses vidéos !
— Ah ! s'écria-t-il, amusant le Sergent.
— Bonne nuit, gamin !
***
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