17 𝗅𝗅 Comme un vrai couple

Eleanor se retourna à plusieurs reprises sur sa couette. Elle avait ce sentiment troublant que quelque chose allait mal se passer, et que Natalie, sa cousine allait avoir quelque chose à voir avec ça. Natalie a toujours eu la langue bien pendue, et adorait les drames. Elle était convaincue que contrairement à sa mère, elle n'allait pas croire naïvement à toute leur histoire et encore moins à sa relation avec Simon. Toutes ces angoisses ajoutées au décalage horaire, l'empêchaient de trouver le sommeil. Elle écouta la respiration régulière de Simon, décidant de se concentrer sur ses inspirations et expirations pour détendre ses nerfs, et elle parvint finalement à obtenir une heure environ de sommeil profond. A son réveil, elle sortit sur le balcon prendre l'air et appeler Maddy, juste après avoir pris sa douche.

— Hey, El, désolée de ne pas t'avoir recontactée à temps au sujet du numéro de Simon. Quand j'ai lu ton message il faisait déjà tard, je te l'enverrai une fois après notre discussion. J'ai juste été tellement occupée par le travail et la visite des appartements que l'agent immobilier a sélectionné pour nous. D'ailleurs, nous en avons trouvé un que nous aimons vraiment, mais cela étire un peu notre budget, a-t-elle déclaré. Bref, comment ça va ? Vous êtes encore en vie tous les deux ?

— Oui, nous sommes toujours en vie. Simon dort toujours, dit Eleanor en se retournant pour regarder à l'intérieur. Chanceux lui.

— Alors, tu te débrouilles bien ?

— Ouais, fredonna-t-elle, il y a eu quelques ratés, mais rien de grave. Nous avons une fête ce soir, et je me sens tellement nerveuse.

— Qu'est-ce-qui te rend nerveuse ? Quelque chose en particulier ? a demandé Maddy.

— Que la vérité éclate, je suppose, souffla-t-elle en haussant les épaules. Natalie va être là, et elle adore semer le trouble. Et je ne sais jamais ce que Simon va dire ou faire, soupira Eleanor une fois de plus.

— Tu sais, Simon aime t'embêter, mais je ne pense pas qu'il ferait délibérément un truc pour tout gâcher. Il n'est pas comme ça, dit Maddy, un peu sur la défensive.

— Tu as raison, il ne le ferait pas, acquiesça rapidement Eleanor.

Elle devait se rappeler qu'il était son cousin après tout, et que Maddy l'aimait en morceaux.

— El, n'aie pas peur de remettre Natalie à sa place cette fois. D'après ce que tu as dit, tu la laisses te piétiner, mais tu sais quoi ? Simon n'aime pas les marmots, et elle en a l'air. Il la remettra à sa place pour toi.

Maddy avait l'air si sûre d'elle, et Eleanor souhaitait pouvoir la croire.

— Je dois te laisser maintenant, bonne chance El ! Appelle-moi demain pour me dire comment ça s'est passé, d'accord ?

Maddy n'a pas attendu qu'Eleanor réponde, raccrochant sans lui donner même la chance de dire au revoir.
Eleanor retourna dans la chambre et s'assit sur le canapé, regardant tranquillement la télévision jusqu'à ce que Simon se réveille.

— Oh, bien, tu es réveillé, dit Eleanor, en se levant. Nous devons parler de la fête de ce soir.

Simon grogna et se frotta les yeux avec lassitude.

— Dieu, Eleanor, est-ce que ces conférences vont avoir lieu tous les matins ? Parce que je ne suis vraiment pas du genre à bavarder si tôt.

— Simon, c'est important, elle insista. Tout le monde va avoir les yeux sur nous ce soir, et ils vont s'attendre à ce que nous soyons proche l'un de l'autre... expliqua-t-elle, comme un vrai couple.

— Comme un vrai couple ? Simon a répété avec ironie. Je peux t'assurer que je n'ai aucune envie d'aller aussi loin avec toi, a-t-il dit, sa voix un peu aiguë.

Il n'était clairement pas du matin.

— Idem ! cracha-t-elle en retour. Mais il faudrait que nous ayons une sorte d'affection l'un envers l'autre pour être crédible.

Simon la scruta avec des yeux méfiants.

— Oh calme-toi, souffla-t-elle, ce n'est pas ce que tu penses. Il ne s'agit pas de s'embrasser, ni de se tenir par la taille... Se tenir la main est acceptable.

— Woah, se tenir la main ? Es-tu sûre que nous sommes prêts pour ça ? demanda Simon avec sarcasme.

Eleanor lui envoya un regard noir.

— Peux-tu être sérieux une seconde ?

— Détends-toi, Eleanor, dit Simon en se levant du lit pour attraper une serviette, je suis plutôt content de rester aussi loin que possible de toi.

Il ferma la porte de la salle de bain et Eleanor prit une profonde inspiration, résistant à l'envie de crier dans un oreiller.

Pendant la majeure partie de la journée, elle aida sa mère avec l'aménagement et de la salle à manger, et la commande des apperitifs et de la collation, tandis que Simon et Harry discutaient à propos de leurs carrières. Le soir venu, Eleanor monta en premier pour s'apprêter et enfiler la robe que sa mère lui avait achetée. Elle sortit de la salle de bain et vit Simon dans la chambre se tenant debout, et manipulant son téléphone. Il leva les yeux sur Eleanor quand elle entra et sembla l'analyser.

— Tu es jolie, conclut-il avec un visage vide et sans émotion.

Même si elle savait que le compliment était creux, elle ne s'attendait pas à ce qu'il dise quoi que ce soit.

— Merci, répondit-elle de manière inaudible.

Lorsque la famille et les invités sont arrivés, Eleanor n'a pas tardé à les présentés à Simon. Ils ont tous été agréablement surpris par lui et bavaient littéralement devant sa beauté ; c'était un charmeur et il savait se faire aimer par les autres. En voyant sa tante Maggie entrée avec sa cousine Natalie juste derrière elle, le cœur d'Eleanor fit un bon et elle se précipita presque pour aller saisir subtilement la main de Simon, mais garda les yeux sur sa cousine, qui admirait déjà Simon de loin. Il avait certainement attiré son attention, surprise, surprise.

— Mon Dieu, El, ne me dis pas que ce bel homme est ton petit ami ! s'exclama tante Maggie avant de serrer Simon dans ses bras, reconnaissant à peine Eleanor qui se tenait juste à côté de lui.

La mère d'Eleanor les regnoignit aussitôt pour les accueillir, et les escorta plus loin dans la maison, pendant qu'Eleanor continuait à présenter Simon au reste des invités.

La fête se déroulait bien en général, et tournait en partie autour de Simon. Une fois de retour, tante Maggie entama rapidement une discussion avec Simon, loin d'Eleanor. Simon a facilement commencé à discuter avec elle, la faisant rire toutes les cinq secondes. Comme elle était seule, Eleanor en profita pour retrouver certains de ses anciens amis du lycée. C'était agréable de les revoir, et tous les bons souvenirs qu'elle s'était faits au lycée lui revenaient. Elle commençait de plus en plus à se détendre, jusqu'à ce que Natalie se joigne à eux et demande à lui parler seule à seule pendant un moment. L'anxiété qu'elle avait ressentie la submergea à nouveau.

— Eh bien, commença Natalie, on dirait que tu t'es trouvée une petite gâterie, dit-elle en pointant Simon du regard.

Il parlait à nouveau à Harry. Les deux se tenaient près du barbecue, où Harry avait cuisiné. Eleanor leva le menton, prenant une position défensive.

— Pourquoi ne dis-tu pas simplement ce que tu veux vraiment dire, Natalie ?

— Bien, comme tu veux, chère cousine, sourit-elle. Je ne sais pas comment tu as réussi à amener un homme comme lui jusqu'ici...

Eleanor fit de son mieux pour cacher sa nervosité et serra sa main derrière son dos.

— Mais laisse moi te dire que tu ne m'auras pas. Voyons, tu t'attendais vraiment à ce que je crois qu'un tel homme voudrait sortir avec une fille comme toi ? elle a continué en riant. S'il te plaît, Eleanor.

Eleanor était sûre que Natalie s'attendait à ce qu'elle s'effondre à ses propos. Cependant, la seule chose que cela a fait a été de la mettre en colère.

— Je ne savais pas que tu pouvais être jalouse à ce point, Natalie.

Elle roula des yeux.

— Soyons sérieux, Eleanor. Il pourrait avoir toutes les filles qu'il veut, tu penses vraiment qu'il se contenterait de toi ? elle croisa les bras.

Eleanor fit un doux sourire à sa cousine, son sang bouillant de colère.

— Oui, fut tout ce qu'elle répondit, se retournant pour marcher vers Simon, qui parlait toujours avec Harry.

Eleanor était en colère, et tout ce à quoi elle pouvait penser était d'effacer cet horrible sourire suffisant du visage de Natalie. Alors qu'elle se rapprochait de plus en plus de lui, Eleanor plaçait ses mains de chaque côté du visage de Simon et pressait fermement ses lèvres contre les siennes dans un baiser.

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