3 - Le masque de l'horreur
Il était encore très tôt, et dans la rue, les seules sources de lumière venaient de quelques rares maisons où les fenêtres étaient allumées. Big Ben venait de sonner 7 heures, son tintement résonnant dans le silence matinal. La brume épaisse régnait sur Londres tout entière, enveloppant les rues d'un voile spectral blanc, noyant chaque recoin dans une mystérieuse obscurité.
Je marchais lentement, mes pas résonnant faiblement sur les pavés humides, réfléchissant intensément à l'enquête en cours. Mon esprit vagabondait parmi une multitude d'hypothèses, cherchant désespérément à assembler les pièces du puzzle. Les maigres informations que j'avais réunies la veille m'avaient permis d'établir un premier plan. La localisation proche de l'asile, mentionnée dans chaque témoignage des familles et proches des victimes, était un détail troublant. Cet asile abandonné, sinistre et lugubre, me donnait la chair de poule, mais j'étais déterminée à y aller. Ce jour marquait ma 19ème année, et j'étais résolue à trouver des réponses. Sans oublier que j'allais tendre un piège à ce psychopathe fanatique qui sévissait dans l'ombre.
Arrivée enfin à l'agence, je me dirigeai vers le bureau que Madysson m'avait attribué jusqu'à nouvel ordre. Aucun autre adolescent n'avait réussi, jusque-là, à découvrir ces précieuses informations, du moins pas ceux qui étaient encore en vie. Les morts, eux, avaient probablement percé le mystère mais étaient tombés avant de pouvoir rassembler toutes les pièces. Enfin, c'était ce que je supposais, sans savoir vraiment si mes hypothèses étaient justes ou totalement erronées. Toujours perdue dans mes pensées, dans un état second, je ne remarquai même pas l'arrivée de Madysson. Elle avait dû me tapoter l'épaule pour que je daigne enfin réagir.
- Alors, ton enquête avance? Du nouveau? Sa voix était imprégnée d'une pitié désagréable. Elle devait déjà se préparer à me voir échouer, comme tant d'autres avant moi.
- Oui, j'ai une piste en tête qui pourrait bien s'avérer concluante, dis-je tranquillement, sans laisser transparaître le moindre de mes sentiments, malgré le chaos qui régnait en moi.
Après une longue discussion, Madysson finit par partir, me laissant seule avec mes pensées. Les lourds rideaux installés dans la salle baignaient mon bureau d'une douce lueur orangée, tandis qu'une délicieuse odeur de café flottait dans l'air. L'atmosphère de l'endroit était parfaite pour travailler, empreinte d'une touche d'irréalisme que j'adorais. Malgré mes efforts pour me concentrer sur l'enquête, mon esprit refusait de coopérer. Les pièces du puzzle semblaient incapables de s'assembler, me laissant avec un sentiment de vide, ou plutôt d'incompétence. J'étais prisonnière d'un tourbillon infini de réflexions, incapable de trouver la sortie.
L'atmosphère de l'endroit était parfaite pour travailler, empreinte d'une touche d'irréalisme que j'adorais. Malgré mes efforts pour me concentrer sur l'enquête, mon esprit refusait de coopérer. Les pièces du puzzle semblaient incapables de s'assembler, me laissant avec un sentiment de vide, ou plutôt d'incompétence. J'étais prisonnière d'un tourbillon infini de réflexions, incapable de trouver la sortie.
Le crépuscule approchait lorsque je décidais finalement de quitter l'agence. La nuit tombait rapidement, enveloppant Londres d'une obscurité intimidante. Alors que je me dirigeais vers ma prochaine destination, les pavés humides reflétaient les lueurs vacillantes des réverbères. Je pouvais presque sentir les yeux invisibles de la ville sur moi, comme si elle-même observait mes moindres mouvements.
L'asile abandonné se trouvait à la périphérie de la ville, un endroit que peu osaient approcher. Les bâtiments délabrés se dressaient comme des spectres contre le ciel nocturne, leurs silhouettes sinistres ajoutant à l'air oppressant du lieu. En m'approchant, un frisson glacé me parcourut l'échine. Les témoignages avaient été clairs : cet endroit était au cœur des disparitions.
Les jours suivants passèrent plutôt vite, le jour de mon anniversaire approchait à grand pas. Mon cœur accélérais en pensant à chaque risques que je prenais en continuant cette enquête. Je pourrais très bien mourir demain et pourtant l'envie de connaître la vérité dominait toutes les autres émotions. Ce matin je m'était levée la boule au ventre. Nous étions le 30 octobre, le jour de ma naissance...
Je partis en directions du bureau environ une heure après. La ville ne changeait pas, toujours le même temps, la même ambiance comme si seulement mon esprit voyait le temps passer et puis que tout le reste était comme figé. La journée fut sans encombre, elle avançait bien trop vite à mon goût. Chaque minutes, chaque secondes passées me rapprochaient un peu plus de ce soir, cette soirée macabre qui m'attendait. Quand mon heure fut venue je quitta le bureau sans pour autant me dépêcher. J'avais trouvé les clés de l'asile à la mairie. La nuit était là, présente, pesante sur mes frêles épaules d'adolescente. L'herbe était haute, comme si depuis sa construction cet endroit avait été laissé en jachère. Une chouette hululait au loin, rajoutant une touche sinistre de plus à cet endroit. La porte d'entrée était face à moi. Mon cœur menaçait de me lâcher à chaque battement, à cause de la peur. La peur qui avait déjà pris le contrôle de mon corps. Mes pas me guidaient malgré mon envie de fuir. Avec prudence, je pénétrais dans l'enceinte de l'asile, mes pas résonnant dans le silence pesant. L'intérieur était encore plus sinistre, les murs décrépis étant couverts de graffitis inquiétants et de toiles d'araignées épaisses. Il était bien abandonné, l'état était aussi piteux qu'au dehors. Chaque couloir semblait s'étirer à l'infini, plongé dans une obscurité presque palpable. Cet asile était immense, plus grand que l'agence.
Je continuais mon exploration, m'appuyant sur la maigre lueur de ma lampe torche. Des murmures semblaient résonner dans les murs, des échos du passé qui troublaient mon esprit déjà en proie à l'inquiétude. Je me rappelais des maigres indices que j'avais trouvés garce aux témoignages ou aux recherches menées à l'agence. Chacun d'eux me menait plus loin dans l'obscurité.
Soudain, un bruit sourd retentit, me faisant sursauter. C'était un rat, se cognant en tentant de Mon cœur battait la chamade tandis que je me dirigeais prudemment vers l'origine du bruit. Une vieille porte s'ouvrit lentement devant moi, révélant une pièce remplie de vieilles archives et de dossiers éparpillés. Une lueur étrange émanait de l'un des coins de la pièce, attirant mon attention.
C'était une vieille boîte en métal, à moitié enterrée sous des piles de papier. Elle brillait sous la lueur argentée de la lune. Tremblante, je l'ouvris, découvrant une collection de documents jaunis par le temps. La quasi totalité des notes étaient effacés, par le temps ou volontairement. Mais quelques écritures persistaient, il n'y avait aucunes phrases complètes, mais des mots se perdaient par si par là.
Laurie, Jason, Matthias, Elisa...
Des noms figuraient en chaque début de pages. Tout ces noms, c'étaient ceux des adolescents portés disparus...
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Chapitre publié le 06/12/2024
1097 mots
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