Chapitre 9

Les éclairs et le tonnerre augmentent alors que la pluie double de puissance. Je ne pensais pas que c'était possible, il pleut énormément, même trop. Sortir dehors serait comme plonger dans une piscine en quelques secondes à peine. J'aimerais beaucoup mieux retourner chez moi et mettre cette journée derrière. Même si j'ai passé un bon moment avec Julian, le début de mon après-midi a traîné dans ma tête pendant longtemps. Heureusement que les blagues du clown et sa bonne humeur étaient présentes pour me redonner le sourire. C'est un vrai blagueur, mais je pense que c'est ce qui le rend si attachant. J'espère seulement ne pas rester ici trop longtemps. Je suis épuisée et je ne veux pas encore argumenter avec l'autre.

La dame nous apporte des serviettes, venant de l'arrière boutique, pour nous sécher. Nous sommes complètement trempés et l'eau tombe par gouttes, mouillant le sol. Mon chandail est complètement collé à moi. Au moins, il n'est pas blanc. Ça aurait été gênant. Même si j'ai un peu froid avec mon short en jeans, je suis plutôt heureuse de l'avoir mis. Puisqu'il est court, mes jambes vont rapidement sécher et j'aurai moins froid. La gentille dame nous apporte quelques petites pâtisseries avec un café ou un chocolat chaud selon l'envie de chacun.

— Cadeau de la maison!

Nous la remercions tous de sa gentillesse. Elle pourrait très bien nous mettre dehors, puisque l'heure d'ouverture est déjà terminée et que le café est fermé, mais elle ne le fait pas. Ça fait du bien de voir qu'il y a encore des anges dans son genre pour nous rappeler que nous sommes tous humains et que c'est normal de s'entraider comme ça et surtout gratuitement. Les gens sont tellement concentrés sur leur petit nombril et leur argent qu'ils oublient le plus important. Ils ne sont plus que des égocentriques sans cœur qui passent à côté des autres sans remarquer leur détresse. Encore pire, certains tapent plus fort sur ceux qui sont dans la misère au lieu de leur tendre la main et de leur donner une deuxième chance. Chaque petit geste compte et peut vraiment changer une vie. J'essaie d'être toujours le plus gentille possible, même si c'est parfois difficile. Comme on dit, ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse. C'est facile de complimenter une personne sur ses habits ou encore simplement lui sourire et la saluer. Si on le pense vraiment, l'autre s'en apercevra et ça peut vraiment refaire une journée. Je me souviens d'une fois où je n'aimais pas particulièrement un t-shirt, mais je le portais quand même puisque je n'avais vraiment le choix, et quelqu'un m'a complimenté et a dit qu'il aimait mon t-shirt. Automatiquement, j'ai beaucoup plus aimé ce t-shirt. J'irais même jusqu'à dire qu'il est devenu un des mes préférés. On est tous capables d'être gentils et ce n'est pas difficile de complimenter les gens. C'est pour ça que je déteste les gens, comme Will, qui ont une méchanceté gratuite. Le moindre commentaire désagréable reste encré dans la personne et pourri l'esprit.

Le couple plus âgé est assis à une table et discute avec la petite famille. Je trouve la petite particulièrement mignonne avec ses deux tresses blondes. Elle remarque que je l'observe et me sourit.

— Comment t'appelles-tu? je demande.

— Lilianne et toi?

— Tu as un trop joli prénom. Moi, c'est Molly. Quel âge as-tu?

— J'ai 9 ans.

— 9 ans! Quelle grande fille! s'incruste Julian.

Elle lui sourit.

— Je m'appelle Julian. C'est sympa, nos noms riment! s'exclame Julian comme un gamin.

Will reste en retrait comme il l'a été durant notre balade. Il suit la discussion entre son frère et Lilianne. Un petit sourire orne ses lèvres. Il détourne finalement le regard, sentant probablement le mien sur lui.

— Tu veux quoi toi? il crache.

Tout sourire a disparu et son regard est noir. Le voici de retour.

— Rien.

— Alors arrête de m'observer comme ça. À moins que tu veules ma photo peut-être? C'est vrai que je serais plutôt beau sur une grosse affiche. Comme ça, tu pourrais m'admirer avant de t'endormir.

— Je l'utiliserais plutôt comme cible pour jouer aux fléchettes.

Un sourire en coin prend place sur son visage.

— J'aime bien ta répartie Miss.

— Est-ce que c'est un compliment?

— Non, simplement une constatation, même si la mienne est bien meilleure.

Je lève les yeux au ciel.

— Avec un peu de chance, poursuit-il. Tu pourras peut-être atteindre le niveau du maître un jour. Malheureusement pour toi, ce jour est dans très très longtemps.

— Si le niveau du maître c'est d'insulter les autres et de ne pas savoir répondre à une pique autre qu'en grognant, je passe mon tour.

— Pourquoi ils se disputent comme ça? chuchote une voix à mes côtés.

— Ce sont simplement de grands gamins. Ils ne sont pas aussi matures que toi, explique le jumeau au bonnet à Lilianne.

— Je suis plus vieux que toi alors c'est toi le gamin, lance Will.

— Nous sommes jumeaux et je juge que nous sommes égaux. Il n'y a aucun ainé entre nous deux.

— Arrête de essayer de trouver des excuses pour éviter de te rappeler que je suis plus vieux que toi Julian.

— Je dis simplement la vérité!

— Et c'est reparti, rigole la petite.

J'éclate de rire face à son commentaire. Lilianne a l'air mature pour son âge et je l'apprécie même si ça ne fait pas longtemps que je lui parle.

La discussion continue entre la fillette et moi pendant que les jumeaux continuent d'argumenter pour savoir qui est le plus vieux. Je la questionne sur ses amis, ce qu'elle aime et sa vie en général. Elle m'intrigue beaucoup. Les inconnus n'ont pas l'air de l'effrayer alors que moi, à son âge, j'étais toujours cachée sous les jupes de ma mère. 

Les garçons s'installent à notre table. Ils ont fini leur argumentation et Will fixe son frère avec un air moqueur.

— Alors, qui a gagné? demande Lilianne, curieuse.

— Tu sais que c'est de les relancer sur leur discussion? je fais remarquer.

Elle hoche la tête en riant. Ça l'amuse de les voir se disputer comme des enfants.

— Alors? elle questionne.

— C'est lui, dit Julian en boudant.

Il a la mine refrognée et les bras croisés. Il ressemble à un petit bébé comme ça.

— Que veux-tu? Je suis imbattable en terme d'argumentation, se vente le plus arrogant.

— Pourtant, Molly réussit à te déstabiliser avec ses répliques, se moque le gentil jumeau.

— N'importe quoi. Et puis, entre être déstabiliser et perdre un débat, il y a une grande différence.

— Ok. Stop, je les arrête pour ne pas qu'ils recommencent.

— Vous êtes géniaux, lance la petite avec des yeux admiratifs. Je veux vous ressembler que je serai des adolescents comme vous.

— Je ne te le conseille pas petite, dit doucement Will. Un conseil, reste comme tu es. Profites-en pendant que tu le peux encore. Tu vis tes meilleures années et tu n'as rien à nous envier.

Elle hoche la tête en buvant ses paroles. Il été gentil avec elle. Son ton m'a surpris.

— C'est vrai que Will n'est pas un exemple à suivre. Alors, ça, pas du tout, je continue.

Ce dernier pince les lèvres et ne me lance aucun regard. Il n'ajoute rien, ce qui est inhabituel. Je n'y porte aucune attention puisque les parents de Lilianne s'approchent de notre table.

— Ma chérie, on y va. La pluie s'est calmée. Dis au revoir à tes amis, lui prie sa mère.

— Oh non! elle lance tristement.

Je la serre dans mes bras pour la saluer alors qu'elle cogne son poing avec celui des garçons. La petite s'éloigne avec son père alors que la mère s'approche.

— Merci de l'avoir occupée. Elle a l'air de vous apprécier. Je suis désolée de vous demander ça comme ça, mais nous aurions besoin de baby-sitter. Lilianne a un frère et une sœur de 10 mois et ils ont besoin de beaucoup d'attention. Pour le moment, nous n'avons trouvé personne qui veule s'occuper de trois enfants avec des petits en si bas âge, mais puisque vous avez l'air assez soudés, je me demandais si ça vous intéressait de venir s'occuper d'eux tous les trois ensemble, elle explique un peu gênée.

La dame a l'air très gentille et ce n'est pas l'envie de revoir Lilianne qui manque, mais trois enfants quand même et surtout avec ses deux-là.

— Euh.. je commence.

— Aucun problème! me coupe Julian. Voici mon numéro! Je vous texterai celui de mes amis plus tard.

La dame nous sourit chaleureusement avant de nous remercier et de s'éloigner.

— Et notre envie dans tout ça? souffle Will.

— Arrête de dire n'importe quoi. Tu es d'accord avec moi. En plus, tu adores la petite et on a seulement passé une heure avec elle. Je l'ai vu dans tes yeux alors ne me mens pas.

Le jumeau ne répond rien et sort plutôt son téléphone pour texter à quelqu'un, j'imagine.

— Je ne me suis jamais vraiment occupée d'enfants moi...

— Il y a un début pour tout voisine! Tu verras, tout ira bien.

— Mmh...

Je reste quand même septique.

— On retourne à la maison? propose Will.

— On doit vraiment prendre le bus? se plaint Julian.

— Je vais appeler Lyam. Attendez.

J'appelle mon frère pour qu'il vienne nous chercher. Il accepte et me dit qu'il sera là dans 15 minutes. Nous remercions la gérante de nous avoir si gentiment accueillis et je donne un peu de pourboire avant de sortir. Dehors, il tombe une simple bruine. À part l'eau qui est sur le sol, on dirait qu'il n'y a jamais eu ce grosse orage.

~~~

Coucouuu!

Voici le chapitre 9! J'espère qu'il vous a plu!

Alors, que pensez-vous de la petite Lilianne?

De Julian?

De Will et son attitude?

Je n'ai même pas de retard! Ça mérite une médaille non?

À dimanche! Merci d'avoir lu!

21 mars 2021
-Xxxx

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top