Chapitre 5
Je reste figée un moment après ses paroles.
— Tu as un jumeau?
— C'est bien ce qu'il vient de dire, dit Benjamin, moqueur.
— Mais... Je...
J'avais déjà préparé mon discours pour engueuler Julian d'avoir été aussi impoli. Jamais je n'ai pensé qu'il avait un jumeau.
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit?
— Parce que tu ne me l'as pas demandé non? lance mon nouveau voisin, amusé.
Après mon moment d'incompréhension, j'éclate de rire. La situation est complètement ridicule. Son jumeau a vraiment dû me prendre folle. Maintenant, je vais devoir rester cacher chez moi pour le reste de ma vie. C'est trop la honte. L'envie de m'enfuir à toutes jambes devient de plus en plus forte alors que je pense à ce qu'il doit maintenant penser de moi. Si un inconnu m'abordait en disant me connaître, c'est clair que je le prendrais pour un fou.
— Je viens de me faire passer pour une folle, dis-je en riant nerveusement.
— Ne t'inquiète pas. Mon frère est seulement du genre à traîner les anecdotes amusantes pendant des années alors, avec un peu de chance, il aura oublié dans une dizaine d'année.
— Super!
Je cache mon visage entre mes mains.
— Ce n'est pas si grave chérie. Ça aurait très bien pu arrivé à tout le monde.
— Mais c'est arrivé à moi, je grimace.
— Tu veux t'installer avec nous? propose Benjamin à Julian.
— Certainement.
Nous allons vers un grand divan libre. Avec tout le monde, nous sommes un peu serrés, mais nous finissons par tous être assis.
— Alors Julian, tu entres aussi en Terminale?
— Oui, je vois que Molly a bien fait son rapport, rit-il alors que son sourire s'agrandit.
C'est fou comme il est souriant en fait. Je ne l'ai vu que quelques fois, mais son sourire est toujours collé à son visage. Il m'a l'air d'être un garçon facile à vivre et positif. Je sens qu'on va bien s'entendre.
Julian passe un bel interrogatoire. Nous passons de sa couleur préférée au nombre de cousines qu'il a. J'exagère un peu, mais nous parlons de tout et de rien. La discussion coule tranquillement et c'est vraiment agréable. J'ai l'impression de connaître Julian depuis des années. Tout le monde l'adore. Benjamin a l'air de s'être trouver un complice. Nathan l'aime un peu moins et je le sens puisqu'à chaque fois que le nouveau ouvre la bouche, il resserre son emprise sur ma taille, étant assise à ses côtés.
— Pourquoi as-tu déménagé? s'intéresse Myriam.
Le nouveau se tend avant de nous sourire.
— J'ai habité au Massachassets, dans une ville à quelques heures d'ici, jusqu'à mes 12 ans. Après cela, j'ai déménagé au Canada, plus précisément en Ontario à cause du travail de mes parents. Quelques années plus tard, me revoici!
— Tu as habité au Canada? s'intéresse Nathan.
— La chance! s'exclame Myriam.
— J'aimerais trop y aller un jour, lance Emma.
Je souris face à mes amis. Ils s'extasient comme des enfants devant cette simple information. C'est vrai que j'aimerais bien y aller un jour, surtout que c'est de ce pays que vient mon sport préféré, le hockey.
— Tu joues au hockey? je demande, curieuse.
— J'y ai déjà joué, étant plus jeune, mais plus maintenant. Will, par contre, joue beaucoup.
— Will?
— William, mon jumeau.
— Il compte s'inscrire dans l'équipe du lycée?
— Je pense que oui. Pourquoi?
— Simplement pour savoir. On aime bien avoir de nouveaux joueurs, s'explique Benjamin.
— Vous jouez?
— Oui, on adore ça. Nathan, Molly et moi faisons partis de l'équipe.
— Tu fais partie de l'équipe Molly? lance-t-il surpris.
— Bien sûr qu'elle joue. C'est une vraie championne, ma chérie. Elle écrase tout le monde avec ses coups de patins. C'est certainement la plus rapide des joueuses que j'ai vu.
Je souris à Nathan devant ses compliments.
— Arrête de dire n'importe quoi. Je ne suis pas meilleure que n'importe qui. Les autres filles de l'équipe sont aussi excellentes.
En fait, l'équipe a seulement 3 filles, dont moi. Le reste des joueurs est constitué de garçons. Il n'y a pas d'équipe féminine, pour cause de manque de joueuses.
— Moi et Emma, on adore les encourager dans les estrades. Le sport et nous, ça fait mille, explique la plus petite du groupe. J'espère que tu nous accompagneras. Il n'y a jamais trop de supporteurs.
Myriam lui lance un grand sourire et mon voisin lui rend le même.
— Bien sûr que je viendrai! J'adore voir des matchs.
***
— Je crois que je suis jalouse Molly. Julian est trop mignon et trop gentil.
— Ne sois pas jalouse Myriam. Tu n'auras qu'à venir plus souvent chez moi pour le voir.
— Pas question! Je vais seulement m'assurer que vous finissiez en couple.
— Lâche ça un peu, rigole Emma.
— C'est vrai! Je ne le vois pas comme ça. Premièrement, je viens de le connaître. Deuxièmement, il me fait penser à Nathan avec son sens de l'humour. Il n'est pas question que je sorte avec une copie de mon frère de coeur.
Myriam lève les épaules en disant que ça n'a jamais tué personne, surtout que ce n'ai pas vraiment de l'inceste.
— Beurk, dis-je en mimant de vomir.
— Les filles, arrêtez de parler! Si mes parents se réveillent par notre faute, ils vont vouloir nous étouffer avec un oreiller.
Myriam et moi essayons de garder le silence, mais nous pouffons comme des gamines. L'heure tardive et l'alcool dans nos veines ne nous aident pas à rester sérieuses.
— Pourquoi mes meilleures amies sont aussi folles? soupire la blonde.
— Ne dis pas n'importe quoi. Tu nous adores.
— Tout dépend du moment. En ce moment, je vous aimerais mieux si vous fermiez votre bouche.
— Oui maman, dis-je.
Myriam rigole et je la suis rapidement.
— J'aurais du mettre des somnifères dans vos verres...
***
— Tu t'es bien amusée avec les filles? me demande ma mère quand je rentre chez moi.
— Oui, c'était sympa.
Je laisse ma mère pour monter dans ma chambre. Je dépose le sac que j'avais apporté chez Emma et me jette sur mon lit. Je ferme les yeux quelques secondes, encore épuisée de la soirée.
— Mo'? m'appelle mon frère.
Il entre dans ma chambre pendant que j'ouvre les yeux.
— Alors c'était comment ta soirée?
— Assez génial. J'ai discuté avec le voisin. J'ai aussi fait une folle de moi.
— Sans vouloir te vexer, tu as toujours l'air folle.
Je lui tire la langue avant de lui expliquer l'histoire.
— Ma pauvre! il rigole.
— Les enfants, venez ici!
Nous descendons l'escalier après l'appel de notre père. Mes parents sont installés dans le salon. Ma mère parle au téléphone et mon père lit le journal. Je me suis toujours demander pourquoi les pères aimaient autant lire le journal. Ça doit être un truc de gars j'imagine.
— Non, je m'occupe de tout, dit ma mère à son interlocuteur.
— Oui, papa?
Il me montre d'attendre encore un peu en levant son doigt.
— Très bien. On se voit tantôt.
Ma mère raccroche et se lève rapidement.
— Lyam, Molly, suivez-moi.
Nous la suivons dans la cuisine sans trop comprendre.
— Vous allez m'aider, elle explique en sortant un livre de recette, des couteaux et d'autres instruments de cuisine.
Je regarde mon frère en fronçant les sourcils. Nous préparons parfois le repas pour les aider, mais c'est très rare que nous le faisons les trois ensemble. Les seules fois où ça arrive, c'est qu'il y a une occasion spéciale et beaucoup de nourritures à préparer.
— On a de la visite spéciale ce soir. Les nouveaux voisins viennent manger avec nous.
— Julian vient aussi?
— Julian?
— Le fils de ton amie.
— Normalement oui. Elle m'a dit qu'elle viendrait accompagné de ces deux fils. Tu les connais?
— Euh... Un peu. J'ai discuté avec eux l'autre jour.
Une pensée surgit dans ma tête. Et si le jumeau de Julian ouvrait sa bouche et parlait de la fête? Je m'affole à cette pensée. Ça serait épouvantable! Aussi bien commencer à creuser ma tombe!
Je devrais écrire à Julian pour lui dire de ne pas évoquer le sujet de la fête ce soir et qu'il en parle aussi à son frère.
— Je vais me changer et je reviens. Je ne veux pas salir mes vêtements.
Je monte à l'étage pour récupérer mon téléphone, qui était encore dans mon sac.
« Molly: Je ne sais pas si tu as appris la nouvelle, mais tu viens manger chez moi ce soir. Il ne faut surtout pas parler de la fête d'hier. Mes parents ne sont pas au courant. Tu peux t'assurer que ton frère ne va rien dire s'il-te-plaît? »
Je change réellement mes vêtements après avoir envoyer le message pour ne pas rendre ma mère suspicieuse. Je reçois sa réponse au moment où j'enfile un autre chandail.
« De Julian: Ne t'inquiète pas petite cachotière. Ton secret sera bien gardé avec moi. »
Je souris, soulagée d'avoir réglé ce problème. Je retourne avec mon frère et ma mère pour mettre les mains à la pâte.
— Tu peux faire une marinade pour les steaks? On le fera cuire sur le barbecue plus tard.
J'hoche la tête et fais comme ma mère m'a demandé. Mon frère prépare un dessert qui ressemble des petits cupcakes. Ma mère, elle, prépare une pizza pour ce midi.
Je place les steaks dans un bol avant de verser la marinade sur le dessus. Je place le tout au réfrigérateur.
— J'ai terminé. Tu veux de l'aide pour autre chose?
— Tu peux vérifier si la pizza est prête? On préparera le reste cette après-midi.
Je regarde la pizza dans le four et elle a l'air prête. Je la sors du four et mon frère en profite pour mettre le moule rempli de pâtes à l'intérieur. Il règle la minuterie pour être sûr de ne pas les oublier.
— C'est prêt Maman.
— Parfait. Va chercher ton père pendant que nous mettons la table.
Mon père est dans son bureau. Je toque deux petits coups avant d'entrer. Il est assis devant l'ordinateur et a l'air assez concentré sur sa tâche.
— Papa? C'est prêt. Tu viens manger?
— Oui, oui. J'arrive, il me répond distraitement.
Je quitte la pièce.
— Thomas ne vient pas?
— Je lui ai dis que c'était prêt. Il devrait venir bientôt, j'explique en m'installant à la table.
Je prend un part de la pizza maison que ma mère a fait. Je la dévore rapidement. Ma mère nous presse de finir pour qu'on retourne aux fourneaux. Je passe une grande partie de l'après-midi à aider ma mère.
***
— On a fini!
— Enfin! soupire Lyam.
— Allez vous préparer. Les invités arriveront bientôt.
Nous montons dans nos chambres, histoire de soigner nos apparences. Puisque nous avons tous une salle de bain personnelle qui connecte avec notre chambre, mon frère et moi n'avons pas besoin de nous battre pour être le premier à avoir accès à la douche.
Je file me laver pour ensuite enfiler un robe rose pastel que ma tante m'a offert à sa dernière visite. La sœur de ma mère habite dans un autre état et il faut faire plusieurs heures de routes pour la visiter. Il n'a pas d'enfants et est beaucoup moins stricte que ma mère. Je l'adore vraiment. Puisqu'elle ne vient que quelques fois par année, je passe tout mon temps avec elle lors de sa venue pour en profiter réellement.
Je sèche mes cheveux pour ensuite les lisser, puisqu'ils frisent un peu, surtout quand ils sont mouillés. J'applique un peu de mascara sur mes cils.
Ding Dong!
Je me regarde une dernière fois dans le miroir. Ça fera l'affaire.
Ding Dong!
Ils sont impatients, on dirait! Je sors de ma chambre et me dépêche d'aller ouvrir, puisque personne d'autre dans la maison ne le fait.
J'ouvre la porte.
— Salut Molly! lance Julian alors que toute la petite famille est derrière lui.
~~~
Voici le chapitre 5 qui a extrêmement de retard.
Je suis vraiment désolé, je n'ai aucune excuse à part que je n'ai pas pris le temps de corriger ce chapitre.
J'espère que vous l'avez quand même aimé!
Qu'en pensez-vous?
Vous pensez que ce repas va bien se dérouler?
Le prochain chapitre sera le tout premier du point de vue de Will! J'ai trop hâte de vous présenter ce personnage que j'adore particulièrement!
Merci d'avoir lu! À jeudi (je devrais y être cette fois-ci!)
2 mars 2021
-Xxxx
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