Chapitre 18
— Tu n'est qu'un con. Tu rabaisses tout le monde pour te remonter. Tu veux tellement prouver à tout le monde que tu es le plus fort, mais tu ne l'es pas Max. Ce n'est pas ta petite armure de connard qui fait de toi quelqu'un de fort. Alors, un conseil, c'est toi qui ferme ta gueule.
Molly s'éloigne à grands pas. Ouf! C'est que la Miss a de la répartie. C'est à moi qu'elle répond comme ça habituellement, mais je suis plutôt content d'avoir un point de vue extérieure. C'est plutôt divertissant.
— C'est ça, c'est ça. Au lieu de dire de la merde, j'aurais une autre utilité pour ta jolie petite bouche.
— Mais ferme ta grande gueule merde!
— Continue de bouger ce beau petit cul. J'ai tellement hâte de l'avoir dans mon lit si tu savais.
Mon sang ne fit qu'un tour. Si il y a bien une chose que je n'accepte pas, c'est qu'on manque de respect à ce point à une femme.
— T'as pas l'air de comprendre ses paroles.
Je lui envoie mon poing à plein sur le visage et un craquement dégoûtant résonne dans le couloir. Je ne l'ai pas manqué, on dirait. Du sang coule à flot de son nez.
— Oups! Ma main est partie toute seule.
Un sourire en coin orne mes lèvres. Max crache du sang et ne perd pas plus d'une seconde avant de riposter. J'essaye d'éviter ses coups du mieux que je peux, mais je suis quand même touché une fois avant que Cole et Ash nous séparent.
— Mais qu'est-ce qui se passe ici?
Un surveillant vient de débarquer. Il se fraye un chemin parmi le cercle d'élèves. Cole s'éloigne immédiatement pour éviter les ennuis, il en a sûrement déjà assez, et je fais signe à Ash de reculer aussi. Pas question de lui attirer des problèmes.
— Vous deux à l'infirmerie. Ensuite, chez le directeur. D'autres élèves ont à se prononcer?
Immédiatement, Julian s'avance vers le surveillant et Molly le suit de près.
— Accompagnez-les à l'infirmerie. Vous vous expliquerez ensuite avec le directeur.
Le surveillant nous escorte jusqu'à l'infirmerie. Molly et Julian discutent à voix basse. La brune lance un regard de mort à Max pour ensuite me regarder moi, plus inquiète cette fois-ci. Je ne sais pas pourquoi elle s'inquiète. Je n'ai même pas mal, contrairement à Max qui pisse le sang depuis tout à l'heure. Pauvre chou, j'espère ne pas l'avoir défiguré à vie.
Arrivés à l'infirmerie, le surveillant explique rapidement la situation à l'infirmière qui prend immédiatement Max en charge. Elle l'amène dans une pièce. Avant de quitter, elle demande si quelqu'un peut s'occuper de moi.
— Mais je n'ai même pas mal, je proteste.
— Tut tut tut jeune homme! Votre arcade sourcilière est ouverte. Il faut bien soigner ça.
— J'ai horreur du sang! Je ne pourrai pas le faire, c'est certain! dit Julian.
Ma tête se tourne vivement vers lui. Non mais quel menteur! Il n'a pas du tout peur du sang! Il est du genre à suçoter ce liquide rouge lorsqu'il se blesse pour arrêter le saignement, ce qui me répugne complètement. Il m'adresse un petit sourire en coin. Il veut que Molly me soigne.
— Mademoiselle, je compte sur vous pour le soigner alors. Et vous, vous pouvez aller vous installer sur les chaises sur le bord du corridor. Comme ça, vous éviterez de perdre connaissance à la vue du sang. Venez me voir s'il y a un problème.
Sans nous laisser le temps de riposter, elle ferme la porte pour s'occuper de mon adversaire. Julian ne perd pas une seconde de plus pour se sauver hors de la pièce, nous laissant seuls, Molly et moi.
— Il a fait exprès ce con, je marmonne.
— Hein?
— Julian n'a pas du tout peur du sang. Il a menti.
— Mais pourquoi?
Je ne réponds pas et la laisse plutôt trouver la réponse elle-même. Après quelques secondes, elle rougit.
— Quel idiot! Rappelle-moi de l'étrangler plus tard.
— Je t'aiderai avec plaisir!
Nous rigolons légèrement ce qui détend un peu l'atmosphère. Elle lève les yeux vers mon visage et scrute ma blessure.
— Il faudrait bien faire quelque chose avec ça. Sinon, l'infirmière va péter un cable en revenant.
— Pas besoin, ce n'est rien.
— Chut. Arrête de parler et laisse-moi faire.
Je capitule parce que je sais que Miss Têtue ne me laissera jamais gagner. Elle ouvre une armoire et fouille à l'intérieur à la recherche du matériels nécessaires. Elle ressort des petites tampons d'alcool antiseptique pour désinfecter et des points de rapprochements pour s'assurer que l'ouverture se referme bien.
Elle approche le tampon de mon visage.
— Es-tu capable de rester immobile? souffle-t-elle. Assis-toi sur le comptoir et arrête de bouger. Ça sera plus facile pour moi.
— Qui t'a dit que je veux te rendre la tâche facile?
— Personne, mais tu vas le faire.
Son ton dur ne laisse pas place à l'argumentation et je m'installe sans rien ajouter. C'est amusant de faire chier la voisine.
Lorsque l'alcool entre en contact avec la coupure, ça picote un peu, mais ce n'est presque rien. J'ai déjà eu pire blessure lors des bagarres au hockey.
— Il ne t'a quand même pas manqué.
— Tu devrais plutôt t'inquiéter pour lui. Te souviens-tu du bruit et du sang qui sortaient de son nez?
— J'avoue que tu l'as plus amoché, mais il a simplement eu ce qu'il méritait.
Elle applique les points de rapprochements avec minutie. Elle est plongée dans sa tâche et j'observe son visage qui est à proximité du mien. Ses sourcils sont froncés dû à sa concentration. Ses yeux sont d'un joli brun et j'ai l'impression qu'il brille. Sa mâchoire et son nez ont des traits délicats. Ses lèvres sont plutôt fines, mais ça lui donne un certain charme.
— En pensant, merci d'être intervenu. J'aurais préféré éviter la bagarre, mais Max méritait une bonne leçon. J'espère seulement que tu n'auras pas trop de problèmes.
— Ne t'inquiète pas pour moi Miss. Ce n'est pas la première fois que je me bat et ça ne sera pas la dernière. Je saurai me sortir des problèmes.
Je lui sourit légèrement et elle me rend un magnifique sourire.
— Voilà! Tu es guéri!
— Merci Docteure Jackson! je plaisante.
Au même moment, l'infirmière sort de la pièce.
— Ah, vous avez fait comme je vous l'avais demandé! Bon, maintenant, filez chez le directeur. Le pauvre garçon a le nez cassé, j'ai appelé ses parents et ils viendront le chercher pour l'apporter à l'hôpital. Vous ne l'avez pas du tout rater.
Pourtant, l'infirmière ne m'envoie aucun regard désapprobateur. Elle doit assez connaître Max pour savoir qu'il l'avait cherché. Nous quittons l'infirmerie pour rejoindre Julian.
— Vous êtes là! Wow! Tu as fait du bon boulot Molly!
— À propos de ça, je vais te le faire payer, mais pour le moment, allons chez le directeur pour éviter de nous attirer plus d'ennuis.
Nous expliquons ce qui est arrivé avec tous les détails au directeur. Après tout, nous n'avions rien fait de mal. Max l'avait cherché. Après notre récit, le directeur laisse le silence planer avant de commencer à parler:
— Vous m'avez l'air honnêtes tous les trois. Je connais bien Max et ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre d'histoires. Je n'aurai pas le choix de le suspendre pour quelques jours, les bagarres sont prises très au sérieux dans notre établissement. Je devrai aussi parler au coach de son comportement inacceptable. Je n'accepterai pas que des élèves soient rabaissés dans ce lycée. Pour votre cas, je n'aurai pas le choix de vous suspendre tous les trois pour le reste de la journée. Ce sont les règles, je suis désolé.
Je sens Molly se tendre sur la chaise à côté de moi.
— Pourquoi tous les trois? C'est moi qui a frappé Max.
— Oui, mais ils ont participé indirectement. Bon, quittez mon bureau, j'ai du travail à faire.
— Merci et bonne fin de journée Monsieur, dit Molly avant de quitter rapidement la pièce.
Nous peinons à la suivre. Elle fonce comme une flèche pour récupérer ses affaires et se presse à sortir du bâtiment. Julian et moi essayons de la rattraper sans trop comprendre sa réaction. On est seulement suspendu pour l'après-midi. Ça aurait pu être pire. Mais après tout, c'est injuste pour elle et Julian puisqu'ils n'ont pas fait grand chose.
— Molly! Attends-nous! lui crie mon jumeau.
Elle ne ralentit même pas. Nous courons finalement pour la rattraper.
— Merde, merde, merde, répète-t-elle.
— Hey, qu'est-ce qui ne va pas? je demande, un peu inquiet.
D'accord, nous ne sommes pas du tout proches au point qu'elle se confie à moi sur ce qui l'inquiète, mais depuis la bagarre, j'ai cru sentir une complicité, aussi petite soit-elle, entre elle et moi.
— Je suis dans la merde! Mes parents vont me tuer!
— Mais non, ce n'est pas grave. Ils comprendront que tu n'as rien fait de mal, essaie de la rassurer Julian.
Je me rappelle des parents de Molly. Sa mère, tellement hautaine, qui avait critiqué Julian et que j'avais remis à sa place. Et son père, qui ne disait pratiquement aucun mot, mais qui faisait quand même ressentir sa présence froide dans la pièce. Ils ne pourront pas comprendre. Elle est vraiment dans la merde.
— Non, non! Tu ne comprends pas Julian! Je vais être punie encore plus sévèrement que cette petite suspension.
— Mais non Molly, tu exagères...
— Elle a raison Julian, je le coupe. Ses parents ne vont pas comprendre. Je suis désolé Molly.
Elle me regarde et je vois dans ses yeux tous ses regrets. Elle peut être une vraie lionne, mais au fond, elle a peur de la réaction de ses parents. C'est peut-être pour ça qu'elle est comme ça au fond, elle est insolente avec moi parce qu'elle ne peut pas laisse sortir sa frustration ailleurs. Julian semble réaliser le problème et prend Molly dans ses bras. Je ressens un pincement au cœur devant leur complicité, mais je suis heureux que mon frère la console. Encore plus quand je vois la petite larme couler du coin de son œil. Cette petite larme qu'elle essuie rapidement pour cacher son signe de faiblesse en évitant que les autres la voient. C'est à ce moment que je regrette d'avoir frapper Max. Je regrette parce que je sais que Molly va avoir beaucoup de problème par ma faute. Des problèmes qu'elle n'a pas mérités.
— Je suis désolé, je chuchote encore une fois.
Molly sort de l'étreinte de mon frère et me lance un petit sourire.
— Ce n'est pas de ta faute Will. Je suis autant responsable que toi. Ce n'est pas tellement grave. Ce n'est pas les premiers problèmes que je vais affronter ni les derniers et je saurai me sortir de ceux-ci.
Elle utilise les mêmes paroles que j'ai utilisé plus tôt. Je lui rend son sourire, un sourire plein de compassion.
— On parlera à tes parents avec toi.
— Ce n'est pas une bonne idée Julian. Déjà que mes parents n'apprécient pas beaucoup Will...
— Je m'en fout qu'ils ne m'aiment pas. Je n'ai pas besoin d'être dans leur estime. On leur parlera avec toi, point final.
Elle semble partagée. Partagée entre sa raison qui lui dicte que c'est une mauvaise idée et que ça empira l'image que ses parents ont de moi et entre sa peur d'affronter tout ça seule. Mais nous ne la laisserons pas seule.
— Bon, d'accord...
~~~
Bonsoiiiir! Comment allez-vous?
Pour ma part, je vais bien!
Et oui, un nouveau chapitre! Et sans retard en plus!
Je suis plutôt fière de moi! En plus, ça m'a fait du bien de recommencer à écrire!
Bref, qu'avez-vous pensé de ce chapitre?
De la bagarre?
Une complicité naissante entre Molly et Will... Croyez-vous que cela va durer?
Et comment pensez-vous que les parents de Molly vont prendre la nouvelle?
On se revoit bientôt pour la suite!
11 août 2021
-Xxxx
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