Je dors paisiblement quand la baleine qui me sert de frère se jette sur moi.

— C'est le matin, crie-t-il dans mes oreilles. Allez debout la marmotte! Maman veut que tu te lèves maintenant.

— Mais pousses toi Ly'! Tu n'as pas peur de mourir en venant me réveiller comme ça? Je te jure, tu es mieux de courir vite parce que je vais te tuer.

Je me lève en trombe pour attaquer mon frère. Il ne perd pas une minute de plus et démarre en quatrième vitesse. Il sait que sa vie est en jeu. La course poursuite continue sur l'étage avant qu'il décide de descendre les escaliers. Malheureusement, escalier et course, ça fait deux. Je m'emmêle les pieds et pique du nez vers le sol. Je ferme les yeux et lâche un cri aigu. Heureusement, des bras m'attrapent avant que je touche le sol.

— Mon sauveur! Tu viens de me sauver la vie Ly'! Pour cela, je vais t'épargner, mais fais attention à toi. On ne sait jamais quand mes folies meurtrières reviendront. D'ailleurs, je te propose de choisir la manière que je vais te tuer la prochaine fois. Alors tu préfères quoi? Une noyade? Tu veux que je te fasse cuire au four pour ensuite te déguster comme du poulet?

— Tu es tout un cas ma petite Mo', rigole Lyam.

— D'où je suis petite?

Et c'est vrai. Je n'ai que quatre centimètres et demi de moins que lui malgré qu'il soit de trois ans mon aîné.

— Tu restes ma petite sœur, minus.

Je fais mine de bouder. Mon frère éclate de rire devant mes sourcils froncés et ma bouche refrognée.

— Lyam! Molly! Je viens de vous dire de vous préparer! J'ai besoin d'aide! dit ma mère légèrement énervée en nous voyant encore en pyjama. Arrêtez de rigoler comme des gamins. À votre âge, je passais déjà mes journées à aider ma mère et à étudier. Je ne perdais pas de temps avec des gamineries.

— On y va maman. Ça ne sera pas long, s'excuse mon frère avec la voix qu'il utilise devant nos parents.

Mes parents pensent que leur fils est un ange, mais moi, je le connais mieux que personne. Mon frère est plus du genre à enchaîner les filles et à faire la fête. Puisque c'est un garçon, mes parents sont beaucoup moins sévères avec lui. Ils lui permettent d'aller à des fêtes avec ses amis et il n'est pas toujours obligé de revenir passer la nuit à la maison, contrairement à moi. Il aime bien s'en vanter, même s'il fait attention. Mon aîné sait à quel point je déteste cette injustice. Mes parents me gardent pratiquement avec une chaîne. Je ne sors pratiquement jamais le soir, même s'il m'arrive de sortir discrètement de la maison à l'insu du contrôle parentale. Mes parents surveillent de près mes études. Le mieux pour moi serait de devenir avocate comme eux. Ce n'est que leur avis, bien sûr.

Les célèbres avocats de notre petite ville, Thomas Jackson et Victoria Jackson, ont bien gagné leur vie. Ils sont si fiers de montrer leurs petits chéris. Leur fils aîné qui étudie dans le domaine des affaires et la cadette qui deviendra avocate. Nous sommes leur "fierté". S'ils nous aimaient autant qu'ils le disent, ils écouteraient ce que j'ai à dire. Je ne veux pas devenir avocates comme eux. Passez ma vie à défendre des gens, qui sont parfois des criminels, très peu pour moi. Je préfère le sport et plus particulièrement le hockey. Je m'imagine très bien devenir une joueuse professionnelle ou simplement une entraîneur pour les plus jeunes.

Je ne suis pas particulièrement proches de mes parents. Lyam a toujours été leur préféré. Ils ne l'ont jamais caché. Le premier est bien apprécié, surtout qu'il fait parti de la gente masculine. Je crois que mes parents sont un peu sexistes. Je suis certaine qu'ils pensent qu'il y a des choses que seuls des hommes peuvent faire et le contraire pour les femmes. C'est complètement idiot! Tout le monde est égaux. Il faut croire que dans toute espèce, il y en a qui trainent de la patte et qui ne comprennent pas le monde moderne.

Mon frère me suit à l'étage pour qu'on se change avant que notre mère s'énerve encore plus.

— Espèce d'abuseur de pouvoir! Tu fais toujours en sorte que maman te pardonne.

— Eh! C'est pas de ma faute si Dieu m'a donné un si beau corps. Je dois bien user de mon charisme. En plus, je viens de t'aider.

C'est vrai que mon frère est plutôt bien foutu. Avec son 1m85 et ses épaules carrés, il charme toutes les petites demoiselles. Il a les mêmes cheveux bruns pâles que moi. Son regard brun-noisette est aussi le même que le mien. Les gens nous prennent parfois pour des jumeaux. Nous avons la même taille svelte et la même forme de visage, même si sa mâchoire est plus carrée que la mienne.

— On fait la course pour trouver celui qui s'habille le plus vite?

Même à 20 ans, mon frère reste un enfant.

— Lyam, il ne faut pas perdre de temps avec des gamineries, je lance en imitant la voix de ma mère.

— 1, 2, 3, go!

Je cours quand même jusqu'à ma chambre. Pas question de perdre! Mon frère a la chambre juste devant la mienne et il entre un peu avant moi après m'avoir poussée contre ma porte pour me faire perdre du temps.

— Tricheur!

J'entre en vitesse et enfile des vêtements à la va-vite. Je ressors en même temps que mon frère ouvre sa porte.

— Égalité!

— Allons rejoindre maman avant qu'elle nous arrache la tête, je propose.

Nous descendons l'escalier, plus calmement cette fois-ci. Nous ne voulons pas encore goûter aux foudres de notre chère génitrice.

En entrant dans la cuisine, ma mère nous annonce que nous allons devoir ranger un peu la maison ce matin.

— Mais pourquoi? Nous avons une femme de ménage non?

— Je ne vous l'ai pas dit, je crois, mais des nouveaux voisins arriveront après-demain. La maison a été vendu à une des mes anciennes amies. Nous avons étudié ensemble à l'école de droit. La femme de ménage ne viendra pas avant demain après-midi, car sa sœur a eu un bébé dernièrement et elle l'aide. Je veux qu'elle nettoie les fenêtres. La cuisine aura aussi besoin de bon nettoyage. Je ne veux pas la surcharger non plus alors vous ferez le salon ce matin et le jardin demain matin.

Ma mère et son image! Elle veut toujours que nous ayons l'air mieux que tous les autres. Le plus important pour elle, c'est son image et son argent. Je suis certaine que nous ne faisons même pas partis de ses plus grandes priorités et nous sommes pourtant ses enfants.

— Vous savez comment c'est important pour moi alors je compte sur vous.

Je roule des yeux et Lyam se pince les lèvres pour retenir son rire.

— Maman, je dois aller avec mes amis. Nous allons faire les magasins avant la rentrée.

La rentrée est dans 15 jours. Je vais entrer en terminale, la dernière année de lycée. Ça veut aussi dire qu'il me reste un an pour trouver un moyen de les décourager de leur idée de faire de moi une grande avocate.

— Tu iras avec eux après avoir nettoyer. Tes amis peuvent bien attendre. Allez, au travail! Plus vite vous commencer, plus vite vous aurez fini!

Mon frère et moi rangeons le salon pendant les trois heures suivantes. J'avoue que nous avons pris beaucoup de temps, mais quand nous avions presque terminé, mon frère m'a provoqué et nous nous sommes chamaillés. Nous nous sommes  donc bagarrés avec des coussins. Ma mère est entrée comme une furie au moment de la bataille. Elle nous a dit de tout recommencer, puisque nous avions remis le bordel avec nos chamailleries. Ça nous a donc pris le double du temps.

— Enfin fini! s'exclame mon frère en sortant de la pièce.

Je le suis pour ne plus toucher à rien. Je ne veux pas ranger pour une troisième fois.

— Mais c'est de ta faute! On a du tout recommencer.

— Tu as commencé par me lancer ce coussin par la tête.

— C'était un accident! Il m'a glissé des mains.

Mon frère rit et me bouscule dans le mur. Je le pousse en retour. Je lui tire la langue avant de me sauver dans ma chambre. Je verrouille la porte et me change pour aller en ville avec mes amis. Je choisis des vêtements légers puisque les températures sont assez chaudes dans notre petite ville du Massachussets en ce moment. Mon frère frappe à ma porte comme un malade.

— Ouvre-moi Mo'! Tu ne perds rien pour attendre, petite!

Il ne lâche jamais ce surnom. Il continue de frapper à la porte. Il va la défoncer si il continue.

— Qu'est-ce qui se passe ici?

Ma mère vient d'arriver de l'autre côté de la porte. Je rigole silencieusement. Bonne chance mon frère! Ton charme ne te sauvera pas cette fois-ci.

— C'est Molly maman! Je voulais lui offrir d'aller manger un morceau et d'ensuite aller la reconduire pour qu'elle évite le bus, mais elle ne me répond pas. J'ai insisté, puisque je m'inquiétais.

Mais quel menteur! Je sors de ma chambre et apparaît dans le couloir devant les membres de ma famille comme une princesse tant attendue.

— Molly, pourquoi tu ne répondais pas à ton frère?

— Oh! Désolé! J'avais des écouteurs avec de la musique, je n'ai rien entendu!

— Ne mets pas la musique trop fort ma chérie. Tu vas t'éclater les tympans.

— Oui, t'inquiètes. Alors, on y va Lyam? J'ai cru entendre que tu voulais aller me reconduire.

— Hum, ouais. Allons-y.

— Ne reviens pas trop tard Molly!

— Oui maman!

Nous nous éloignons de ma mère.

— Petite profiteuse, grogne le menteur.

— Vis avec les conséquences de tes mensonges mon cher!

Mon frère prend le volant de la voiture que mes parents lui ont offert à ses 18 ans.

— Le petit restaurant du centre commercial? je propose, sachant qu'il va accepter.

C'est notre endroit à tous les deux. Ils servent d'excellents petits plats maisons et c'est le restaurant où nous allons toujours ensemble.

— Comme d'habitude!

~~~

Coucou! Vous allez bien?

Voici donc le premier chapitre de BVY.
Vous l'avez aimé?

Qu'avez-vous penser du personnage de Molly?

Et de son frère Lyam?

Vous avez envie de lire la suite?

Si oui, on se revoit dimanche pour le chapitre 2.

Votez et commentez! Ça me ferait vraiment plaisir d'avoir votre avis.

11 janvier 2021
-Xxxx