La rencontre de maman et bonne fête Mathias

Je me réveille dans les bras de Nate. Je l’observe le cœur se remettant à battre à mille à l’heure j’ai envie de l’observer dormir pendant des heures. Il semble si calme et adorable, à la différence de quand il est réveillé et qu’il se transforme en vrai démon qui aime provoquer toute sorte de réaction avec toutes sortes de paroles et de gestes.

Je me redresse un peu pour venir déposer mes lèvres sur les siennes et les retirer aussitôt craignant de l’avoir réveillé. À ce que j’ai pu constater de lui, il est plutôt bougon le matin. Il ne réagit même pas d’un poil. Peut-être que je n’ai pas appuyé mes lèvres assez fort sur les siennes? Peu importe, je le laisse dormir un peu et je prends l’initiative de préparer le déjeuner. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas cuisiné pour quelqu’un d’autre à part ma mère. Ça me rend heureux.

Je ne sais pas s’Il aime les crêpes, ou s’il préfère simplement du pain grillé et des fruits.  Peut-être qu’il est allergique aux œufs! Si c’est le cas je ne veux pas le tuer sous prétexte que je voulais être gentil avec lui! Qu’est-ce que je fais ?! Je ne vais pas fouiller dans ses affaires de toute façon ce n’est pas poli du tout.

j’abandonne vite l’idée de nous faire à déjeuner et je vais simplement attendre qu’il se réveille pour lui demander. Je retourne dans sa chambre en traînant des pieds et je m’allonge à côté de lui sans faire trop de bruit. Ce fut un échec total car j’entends un grognement s’élever des couvertures.

Je fige en retenant ma respiration et deux bras viennent m’encercler et je me retrouve coller à lui. Il niche son nez froid dans mon cou en marmonnant des choses que je ne comprends pas. Probablement encore un peu dans les vapes. Je lui joue dans les cheveux distraits. Je ne comprends vraiment pas comment nous avons fait pour sortir ensemble. Nous sommes différents sur certains fronts, mais tellement semblables sur d’autres. Comment j’ai fait pour tomber sur une personne aussi merveilleuse?

Je ne peux pas dire que j’ai eu des relations très saines en amour. Je sais que je vais surement devoir lui dévoiler cette partie de moi un jour. Il va surement comprendre bien de mes comportements.  Mais est-ce que j’ai vraiment envie qu’il le sache? Ou je fais comme si ces événements ne c’était jamais passés dans ma vie et je repars à zéro? Parce que d’un côté... Nate est ma chance d’être heureux…vraiment heureux. Tôt ou tard, il va falloir que je parle. De ce qui s’est passé avant, ce qui a fait en sorte que j’ai eu tant mal et que je suis comme ça aujourd’hui.

je reviens à la réalité me sentant fixer par deux yeux bleus encore endormis. Je lui souris chassant par le fait même les pensées négatives qui emplissaient mon esprit.

-Bon matin Nate.

-Mmm…matin.

Il est beau avec ses yeux tout bouffis et les cheveux en bataille.

-Tu penses à quoi? Me demande-t-il, la voix un peu rauque.

-À toi.

Un faible sourire espiègle se dessine sur son visage et il rapproche le mien du sien pour m’embrasser sur la joue. On se câline un peu jusqu’à ce que la sonnerie de mon téléphone retentisse. Au début, je l’ignore et je m’occupe que de Nate et de ses cheveux doux, mais je finis par craquer, irriter que l’on me dérange pendant un si bon moment. Je réponds en soupirant.

-Oui allô?

-Coucou, c’est maman!

-Oui je sais, j’ai l’afficheur maman..ça va bien?

-Oui oui ! Je voulais savoir à quelle heure tu pensais arriver ce soir pour le souper?

Tient, je ne me rappelais pas avoir un souper de famille au programme ce soir. Je me frotte le visage d’une main en réfléchissant. Quel jour sommes-nous exactement?

-Heu… je ne sais pas. On fête quelque chose de spécial ou?

Un long moment de silence se fît entendre au bout de la ligne. J’en viens même à me demander si elle n’a pas raccroché sans le vouloir.

-Bah, on voulait souligner la journée de ta naissance, mais on peut déplacer la date du souper si tu as quelque chose de prévu.

Merde... on est déjà le 4 septembre. J’ai …J’ai 26 ans aujourd’hui ! J’ai envie de pleurer. La vie passe tellement vite.

-Heu maman je.. laisse-moi deux secondes je reviens.

-Ah d’accord, je vais attendre.

Je cache mon téléphone sous l’oreiller pour ne pas qu’elle entende ma conversation top secrète avec mon amoureux. Je ne sais pas s’il va accepter ce que je m'apprête à lui demander, nous avons quand même fêté la veille. Lui plus que moi en fait. Il n’est clairement pas en grande forme.

-Nate?

-Mmmm?

-Ce soir ma mère organise un souper de famille pour mon anniversaire... et j’aimerais savoir si tu voulais bien m’accompagner. Tu n'es pas obligé... je ne sais pas si tu avais déjà quelque chose de prévu ou…

Il se relève un peu sur ses coudes, l'air surpris et confus en même temps.

-Hey, c’est ta fête et tu ne m’as rien dit.

-J’ai moi-même oublié que c'était ma fête aujourd’hui, lui dis-je en rougissant.

-Bon bah, bonne fête mon joli, me dit-il en souriant.

-Merci. Mais sérieux, ne te sens pas mal de dire non, surtout que... tu as pas mal bus hier soir avec tes potes.

En énonçant ce fait, les images des amis de Nate qui ne le lâchaient pas et les effluves de marijuana me reviennent vaguement à l’esprit, ce qui serre automatiquement le cœur. Ça aussi, je vais… je veux lui en parler.

-Non non, je vais venir. Laisse-moi..juste le temps de me remettre un peu de ma soirée.

-YES! MERCI!

Je le serre fort dans mes bras, lui n’ayant pas très bien compris ma réaction. Je reprends le téléphone caché sous l’oreiller.

-Oui maman, on devrait être là vers 16h00.

Je peux très bien l’imaginer sautiller sur place en comprenant que le ‘’on’’ signifiait moi et Nate.

-Parfait !!! On vous attend pour 16h00!! À plus tard !! Je t’aime !!
-Oui moi aussi, À plus.

Je raccroche et je me retourne vers lui.

-Quel heure est-il? me demande-t-il.

-9h30.

-Et le souper est à quelle heure?

-16h00.

-Alors… cela nous laisse environ six heures pour être présentables et en forme.

-C’est à peu près ça oui.

-Good.

Il baille et se retourne dans les couvertures pour me faire dos et retombe endormi. Je me colle à lui et je finis par me rendormir moi aussi en calquant sa respiration sur la mienne.

Finalement, nous avons passé la journée tranquille chez Nate à regarder des films et à jouer un peu avec Sébastien. Il m’a laissé lui cuisiner des crêpes pour le dîner, car à l’heure où nous nous sommes réveillés, il était un peu plus de 11h00. Toutes les traces de notre soirée se sont envolées. En ce moment je l’aide à choisir des vêtements assis par terre avec son petit hérisson enroulé dans une couverture entre mes bras

-Et ça, c’est beau non?

-Oui c’est joli, mais tu sais, tu n’es pas obligé de mettre une chemise. Un pull c’est très bien aussi. Comme celui-ci.

Je lui pointe du doigt un pull beige avec une ligne bleu au centre. Il m’a l'air très doux au toucher.

-Il est super confortable en plus.

-Bah parfait alors mets ça avec un jean noir et tu seras tout beau!

-Mais avoue que tu me préfères quand même sans rien sur le dos?

Je n’ai même pas le temps de répondre quoique ce soit qu’il enlève son chandail en imitant les mouvements d’un danseur pour me faire un strip. J’éclate de rire en le regardant faire ses mimiques.

-Je n’ai pas de billets à te donner, mais j’ai un petit démon piquant juste pour toi.

Il prend alors Sébastien dans ses mains en dansant avec lui, puis il alla le remettre dans sa cage, ce dernier commençant à lui grogner dessus. Je me relève pour le retrouver dans son bureau. Il borde son fils dans sa couverture et je le regarde faire. Tellement attentionné. Il lui dit des petits mots doux avant de refermer la porte de sa cage.

-C’est bon, il va pouvoir dormir en paix maintenant. As-tu besoin de passer chez toi avant d’aller chez ta mère?

-Bah,,, si on veut se rendre chez moi, il va falloir soit y aller à pied, soit en taxi.. car ta voiture est chez ton pote.

-Oooh, c’est vrai, j’ai un vague souvenir de ça. Bon, ta mère habite ou exactement?

-A une quinzaine de minutes de chez moi. Mais on peut marcher et après, on fait le reste du chemin avec ma voiture.

-Ou on fait du bien à la terre en évitant de prendre la voiture qui rejette du gaz dans l’air et on se tape une belle petite balade en amoureux?

Je rougis et je hoche la tête très enthousiaste à l’idée de me promener avec lui. À chaque fois que je vis des petits moment comme ça en sa présence, mon cœur veut sortir de ma poitrine. Moi qui croyais qu’il ne battrait plus jamais pour personne, je peux vous assurez que ce n’est pas le cas avec lui.  Du moment où nous sommes sortis de chez lui pour nous rendre chez moi, presque aucun mot ne fut échangé, sauf quelquefois lorsque que j’avais une anecdote à lui raconter.

En arrivant à la maison, je me change rapidement pour ne pas trop faire attendre Nate avec le chien, qui est probablement en train de le fixer avec des yeux de tueurs. On ressort quelque minutes plus tard et plus on arrive proche de la maison de ma mère, et plus j’ai hâte de présenter mon copain à tout le monde. J’espère seulement que mon beau père va se tenir tranquille et ne faire aucun commentaires louches. Il se dit ouvert d’esprit, mais pas tant que ça. J’espère qu’il n’est pas trop nerveux à l’idée de rencontrer ma famille.

-Nate?

-hum?
-Promet moi que si tu ne te sens pas à l’aise, tu me le dis et on ira ailleurs loin des autres.

-Mat, je pense que tu es plus nerveux que moi. Je ne stress pas pour des choses comme ça.

Bon, ça me fait chier de l’admettre, mais il a raison. Je suis nerveux. Je souhaite tellement que tout se passe bien..  

-Okay bah.. tant mieux. Alors promet moi de ne pas écouter ce que mon beau-père et mon demi-frère pourraient dire okay? Ils sont .. pas mal con. Disons que .. passer des remarques c’est leur spécialité.

-Okay.

Je prends sa main pour glisser mes doigts entre les siens plus pour me rassurer moi, que lui. Il me sourit et ce simple geste me transforme en guimauve. On arrive chez ma mère quelques instants plus tard. Je cogne trois coups avant d’ouvrir la porte et d’entrer à l’intérieur, suivis de Nate. Je le vois déjà regarder partout en analysant les moindres détails. C’est l’un de ses côtés qui me fait craquer. Les bruits de talons hauts se font entendre de loin. Ça y est... la torna..

-BONNE FÊTE MON BÉBÉ!!!

Elle me serre dans ses bras en me secouant à droite et à gauche et elle s’arrête d’un coup en regardant le jeune homme derrière moi un peu gêné par la situation. Elle me lâche pour s’adresser à Nate directement.

-Tu dois être Nathaniel, enchanté moi c’est Amandine.

-Le seul et l’unique, enchanté madame.

-Mat avais raison en tout cas en me disant que tu étais très poli et joli.

-M’an !

-Bah quoi! Me répond-elle sur le même ton. J’ai rien dit de mal. C’est vrai en plus. Vous venez? Les autres sont dans la cuisine.

Je regarde Nate dans les yeux avant de me mettre à avancer en le tirant par la main. On retrouve alors mon beau-père et son fils en train de discuter de je ne sais quel sujet autour de la table de cuisine, bière à la main. Tous les deux arrêtent de rire en même temps pour nous fixer. Un silence inconfortable s'installa dans la pièce. Je serre ses doigts un peu plus fort pour essayer de lui transmettre ma force même si je sais qu’il n’en a pas vraiment besoin en ce moment. J’inspire un bon coup avant de briser le silence.

-Paul, Derek, voici Nate, mon copain. Nate, Paul, mon beau-père et Derek son fils. 

-Salut le jeune, comment ça va? Lui demande Paul en prenant une gorgée de sa bière en le détaillant du regard.

Derek lui fait un signe de la tête et retourne son attention sur son téléphone.

-Je vais bien merci et vous?

-Ça va bien merci.

- Voulez-vous vous asseoir un peu avec nous? Nous demande ma mère en s’installant à côté de son amoureux tout sourire. Ou Mat tu préfères lui faire visiter la maison?

On se regarde pour se consulter et il hausse les épaules me refilant la tâche de prendre une décision.

-Je vais lui faire visiter la maison et après peut-être.

-D’accord à plus tard. Le repas sera prêt dans une heure environ.

-Okay.

Je fais signe à Nate de me suivre et je commence par lui montrer le salon, ensuite la salle de bain sur le même étage.

-Eh haut c’est la chambre de mes parents, et la chambre des invités. Je vais te montrer le sous-sol, ma chambre est en bas.

On descend les escaliers et je me dirige vers ma chambre, j’ouvre la porte.

-Bon bah, voici ma chambre. ce n’est pas très grand, et la déco n’as pas changé depuis que je suis ado.

Il entre pour observer les lieux par lui-même, comme s’il était en mission de reconnaissance. Les posters de groupes emo dans le temps, un monticule de peluches sur mon lit, des livres qui traînent sur mon bureau de travail, ma bibliothèque pleine de mangas en tout genre et mes lanternes chinoises accrochées au plafond.

-Une vraie chambre d’ados! C’est quoi c’est groupes là? Ils sont beaucoup trop maquillés ! Et on ne voit même pas leur visage!

-C’est le style …

il continue de regarder les posters à moitié dégoûtés et pendant qu’il juge, je sors une boîte en métal un peu bosselé de sous mon lit.

-Viens ici, j’ai quelque chose à te montrer.

Il détourne son attention et regarde la boîte avec curiosité. Je m’installe sur mon lit et il s’assoit à côté de moi. J’ouvre le couvercle en sachant très bien que cela risque de l’intéresser.

-C’est ma boîte de trésor. J’ai pleins de pierres précieuses que ma tante m’envoie par la poste.

Ses yeux s'agrandissent et il me la prend des mains pour mieux observer mes précieux cailloux.

-Ça c’est une améthyste. C’est pour purifier et apaiser. Elle est aussi porteuse d’énergie positive, lui explique-je. 

-Tu crois vraiment à ça toi?

Je hausse des épaules ne sachant pas trop quoi répondre.

-J’y crois quand j’ai besoin d’y croire. Sinon, je l’ai collectionne plus pour le plaisir de posséder tu vois? Mais ma tante oui elle y crois. Elle fait même quelques rituels de purification avec de l'encens et de la sauge.

Il me regarde avec des gros yeux comme si ce que je venais de lui dire était une nouvelle choquante.

-Et toi, tu fais ça aussi? Des rituels et tout?

-Non. Même si j’aimerais bien. Je ne m’y connais pas assez pour m’avancer là-dedans et je ne veux pas faire n’importe quoi non plus.

Je peux voir les rouages de son cerveau fonctionner. J’espère qu’il ne me juge pas pour ça.

-Mais.. est-ce que c’est une genre de sorcière ou je sais pas quoi?

J’éclate de rire en me laissant tomber sur le matelas. Il ne comprend visiblement pas mon hilarité puisqu’il me regarde vraiment confus.

-Oui et non. Elle se considère comme une wicca. Quelqu’un qui pratique le chamanisme, le druidisme, qui croit en la mythologie grecque, nordique, celtique.

-Oh, et toi tu y crois?

Je lui souris en retenant un autre fou rire.

-Je ne sais pas. Je me vois mal partir le matin très tôt, aller cueillir des champignons dans la forêt et faire des offrandes à Loki. Ça ne me rejoint pas vraiment, mais j’aime bien croire que les pierres peuvent être magiques en quelque sorte.

Il hoche la tête sans rien dire de plus et continue de regarder les autres pierres en me nommant leur nom, tout fier d’en connaître la majorité. Je m’amuse alors à lui expliquer les bienfaits de chacune et en échange, il m'explique comment certaines sont formées. Si la vie pouvait être constituée uniquement de petits moments comme ceux-ci, cela serait tellement plus simple.

-J’ai une collection de petits dinosaures en plastique aussi, veux-tu les voir?

Il hoche la tête vivement explosant de mille feux. Je me lève d’un bon et j’ouvre les portes de ma garde-robe le cœur débattant tout content de lui faire plaisir. Au bout de quelques minutes à fouiller partout, je ne trouve pas la boîte en plastique ou j’avais les avait rangés. Je ne peux pas avoir perdu ça ! Je sais que je suis tête en l’air, mais pas à ce point la tout de même!

-Tu les à peut-être ranger dans ton appartement?

-Je ne crois pas non.. la majorité de mes anciens jouets sont ici.

-Ce n’est pas grave. Tu me la montreras une autre fois. Elle ne peut pas être bien loin.

-Je l’espère.

Je retourne dans mon lit et on s’allonge les deux en fixant le plafond. Il prend ma main par automatisme et dessine des petits cercles avec son pouce. Je ferme les yeux en appréciant le contact de sa peau sur la mienne. C’est doux et chaud. Je me sens .. bien avec lui. Rien à voir avec mes autres relations. Je roule sur le côté et je me colle à lui. On reste comme ça un bon moment jusqu’à ce que la voix de ma mère s'élève du haut des escaliers pour nous annoncer que le repas était prêt. Je grogne mécontent de me faire déranger, ce qui fait légèrement rire mon copain. On monte pour rejoindre ma famille déjà à table. Je fais signe à Nate qu’il peut s'asseoir à côté de moi. Ma mère revient de la cuisine les bras chargés en marchant lentement pour ne rien échapper.

-Attendez madame. laissez-moi vous aider.

Aussitôt dit aussitôt fait, Nate ce relève pour l’aider à transporter la nourriture jusqu’à la table. Elle le remercie chaleureusement.

-Une chance que j’ai quelqu’un pour m’aider, bande d’ingrats. Je ne suis pas là pour tout faire à votre place moi.

-Désolé maman..

C’est vrai que je me sens mal de ne pas l’avoir aidé. Mais si Nate n'était pas là pour me déconcentrer, c’est sûr que je lui aurais donné un coup de main.

-Désolé chérie, j’étais trop concentré à regarder tes courbes approcher.

Je ne retiens aucunement ma grimace envers son commentaire pour être sûr qu’il comprennent que je n’aime pas quand il parle comme ça à ma mère, surtout quand il y a des invités. Cela n’échappe pas au regard de Derek, qui lui aussi se sent dans le besoin de défendre son père en répliquant quelque chose.

-Fait pas cette tronche-là, tu peux pas comprendre l’effet des courbes sur un homme.

Je roule des yeux. Mais oui,.. encore la fameuse réplique du : tu comprends pas toi t’es gay. Je t’enfonce mon doigt ou je pense et bien profond tête enflée.

-Derek, s’il te plaît, lui reproche ma mère exaspérée de toujours devoir intervenir entre nous deux en servant les raviolis dans chaque assiette.

-C’est lui qui prend jamais mes blagues.

-Peut-être que si c’était vraiment des blagues je trouverais ça un peu plus drôle.

-C’est vrai que tu es pas mal susceptible Mathias, rajoute mon beau-père.

-Okay ça suffit tout le monde. Nous avons de la visite ce soir et c’est son anniversaire. Je ne veux plus rien entendre. 

Je ravale ma colère même si la seule chose que j’ai envie de faire en ce moment, c’est de planter ma fourchette dans son front. Ce sentiment d’agressivité, je le ressens presque à chaque souper de famille. On mange en silence pendant un moment le temps que tout le monde se calme et les premières questions brise le malaise qui prenait de plus en plus de place. 

-Alors Nathaniel, Mathias m’as dit que tu étudiais pour être géologue si j’ai bien compris? Demande ma mère en lui souriant.

-Vous avez bien compris. Par la suite, j'aimerais aller plus dans le domaine de la paléontologie, mais je n'en suis pas encore certain. 

-Oh mais c’est bien ça. C’est un domaine intéressant.

-Très intéressant.

-Est-ce que tu as un plan b si jamais cela ne fonctionne pas? Demande mon beau-père en piochant dans son assiette sans même le regarder dans les yeux.

-Paul franchement, lâche ma mère choquée.

-Pourquoi cela ne fonctionnerait pas s’il met tous ses efforts et qu’il persévère? Rétorque-je.

-Parce que les rêves ça ne paye pas un loyer ni ton épicerie. Il ne cherche pas des géologues toutes les semaines.

-C’est pas parce que toi tu mènes une vie paisible derrière ton bureau à calculer des chiffres toute la journée que t’es plus heureux qu’un autre.

-C’est bon j’ai rien dis. Je n’ai jamais raison avec toi de toute façon.

J’allais répliquer quelque chose d’encore plus chiant, mais ma mère nous regarde tous les deux avec des gros yeux nous faisons très bien comprendre que c’est l’heure de se calmer.  Je ravale ma colère et je me concentre sur autre chose. S’il te plaît j’espère que tu te fiches de ce qu’il dit. Je lui prend la main sous la table pour rechercher du réconfort. Cela ne prit pas de temps pour qu’il saisisse mes doigts et que je ressente la chaleur dans mon cœur.

-Et sinon, vous vous êtes rencontré comment? demande Derek.

-Là ou je travail, lui répond-je encore un peu furibond.

-Tu as quel âge? demande-il à mon copain.

Je le vois hésiter un moment avant de répondre à sa question en rougissant légèrement.

-J’ai 20 ans.

La surprise déforme les traits des deux hommes machos.

-Tu les aimes jeunes, dit-il en me narguant.

Paul échange un rire complice avec son fils. Évidemment, il trouve ça drôle.

-Est-ce qu’on pourrait arrêter les railleries tout le monde? Vous ne vous rendez pas compte que cela plombe l’ambiance? C’est l'anniversaire de mon fils, alors si vous n’avez rien de bien à dire, et bien ne dîtes rien.

Elle se retourne vers Nate en lui adressant un sourire compatissant.

-Excuse les, ils ne savent pas se tenir.

Il lui sourit en retour l’air de s’en foutre complètement, même si moi je sais que ce n’est pas totalement vrai.

-Ne vous en faites pas madame. Je ne leur en tiendrez pas rigueur.

-Un vrai gentleman. Tu ne pouvais pas trouver mieux Matty. D’ailleurs à ce qu’il paraît tu aimes beaucoup la lecture?

Son regard s’illumine de plein feux en entendant le mot lecture. Ça y est, la machine est partie. Je viens de perdre mon copain pour la soirée.

-Je n’aime pas juste beaucoup la lecture. J’adore la lecture. Je vis pour lire.

-Et bien si tu veux, je voudrais faire un ménage dans ma bibliothèque. Je voulais apporter les livres que je ne voulais plus dans un organisme de charité, mais je pourrais te faire une boîte et tu pourras prendre ceux qui t'intéressent.

-Merci beaucoup c’est très gentil à vous. J’accepte votre proposition.

-Cela me fait plaisir voyons. Je sais qu’ils seront entre bonne main.

Le connaissant, je peux très bien voir qu’il se retient de ne pas exploser de joie pour bien paraître. 

Le reste du repas fût plus agréable. Les questions et sous-entendues gênants ont disparu laissant place au silence rassurant. L’heure du gâteau sonna, je vis le moment malaisant ou tout le monde me chante joyeux anniversaire et le moment de faire un vœux arrive. Tout le monde me fixe avec impatience parce que je prends peut-être un peu trop de temps avant de souffler mes bougies, mais je ne sais pas quoi souhaiter.

-Allez souffle merde avant que la cire tomber sur le gâteau, lance Derek.

L’envie de prendre encore plus mon temps me vient à l’esprit, mais j’abandonne l’idée et je pense très très fort à mon souhait en soufflant les bougies. On m'applaudit comme si je venais d’accomplir un exploit phénoménal et j’essaye de découper le gâteau sans en foutre partout. Ensuite, on prend place au salon pour les cadeaux. Je commence par celui de ma mère. Je déballe le petit paquet un brin excité. Alors, nous avons une paire de chaussettes à rayures, une carte cadeau de chez Lush et un album de musique. Je ne suis pas fan des très gros cadeaux, je préfère de loin les petites attentions. Je planifie déjà des bains romantiques avec Nate avec les fameuses bombes aromatisées.

-Merci maman!

-De rien mon cœur.

Je me lève pour la serrer dans mes bras en inspirant son parfum en même temps, comme lorsque j’étais petit. Je souris dans son dos et je retourne auprès de Nate qui regarde partout autour à la recherche d’informations supplémentaires pour compléter son analyse. Je passe au cadeau suivant voulant finir ça le plus vite possible pour retourner en bas avec lui. Celui-là, c’est de mon beau-père. Je le sais parce que c’est une carte de fête avec de l’argent dedans.

-Bonne fête le jeune, me souhaite-il en souriant plus pour faire bonne figure que par sincérité.

J’apprécie l’effort et je le remercie en prenant le temps de lire le contenu de la carte, même si elle est signée seulement par son nom avec un petit bonhomme sourire. Nous voici maintenant au présent que je redoute le plus. Je prends le dernier paquet sur la table, hésitant. Un sourire innocent se dessine sur le visage de Derek. Je n’aime pas ça. Je déchire le papier d’emballage et je tombe sur une boîte brune.

-Vas-y ouvre la, fais-moi confiance, me lance-t-il.

Mon rythme cardiaque augmente un peu, pitié fait que ce soit quelque chose de normal. Ne me fais pas honte devant mon copain. J’ouvre la boîte les mains moites en fermant les yeux et je les ouvre un après l’autre.  Je soupir de soulagement en tombant sur un kit d’après rasage. Bon, le seul problème c’est que je n’ai jamais eu de barbe ou ne serait-ce qu'un seul poil sur le menton.

-Bonne fête, comme ça si un jour tu atteins enfin la puberté complète, tu auras déjà  tout ton équipement.

Je ris sarcastiquement en secouant la tête découragée.

-Je suis étonnée que tu connaisses la définition du mot puberté. Merci pour ton cadeau.

On discute encore un peu avec tout le monde et on redescend dans mon havre de paix.  Je me retourne vers Nate en soupirant.

-Je suis vraiment, vraiment désolé pour leur attitude. Je sais qu’ils sont pas mal lourds. j’espère qu’ils vont avoir la décence de s’excuser. Surtout mon beau-père.

-Ne t’en fait pas, pour être honnête, je me fou pas mal de leur opinion.

-Ouf, je suis soulagé.

-Mais, je n’ai pas de cadeau pour toi...

-Oh Nate, je m’en fiche des cadeaux. Tu es mon cadeau. Je suis très content que tu sois là avec moi ce soir.

Je le prends dans mes bras et je lui dépose un bisous sur la joue, puis je le traîne jusqu’à mon lit pour me coller contre lui.

-Heureux que ma présence te fasse autant plaisir, je fais cet effet à tout le monde à ce qu’il paraît.

-Peut-être, mais ce n’est pas tout le monde qui sort avec toi.

-Effectivement.

-D’ailleurs... pourquoi moi et pas une autre personne?

Je me mord la lèvre inférieure en regrettant tout de suite ma question. Je sais je sais… je n'aurais peut-être pas dû la poser en sachant que cela pourrait peut-être gâcher le moment, mais c’est plus fort que moi, c’est sorti tout seul. Je déteste mon côté insécure et méfiant, encore plus que mon côté anxieux. Tôt ou tard, c’est certain qu’il aurait refait surface. Plus il prend du temps avant de me répondre et plus mon cœur s’emballe.

J’aime autant mieux qu’il soit déjà au courant de cette facette de moi. Comme ça, s’il veut reculer, bah... on ne sera pas ensemble depuis longtemps, j’imagine que cela risque de faire moins mal, même si je sais pertinemment que ce n’est pas vrai du tout. Le rejet, ça fait toujours mal.

-Tu devrais plutôt te dire le contraire dans ta tête mon gremlin. 

Sa voix me ramène à la réalité. Il remonte ma tête pour plonger son regard dans le mien pour être certain d’avoir toute mon attention. Je rougis affreusement gêné d’avoir posé cette question et de devoir maintenant affronter son regard si... si je sais pas quoi. 

-Dis-toi à la place, que parmi toutes les autres personnes, c’est sur toi que je me suis arrêté. Si je t’ai choisi Mat c’est parce que tu me fais ressentir des choses que même moi je ne me croyais pas capable de ressentir pour un mec. C’est nouveau... c’est spécial je l’avoue, mais c’est surtout simple. Bon, ça l’est un peu moins quand on doit prendre une décision et qu’on ne sait pas quoi faire, mais bon. Arrête de te casser la tête pour 8 millions de détails inutiles. Je ne sais pas comment c’était dans tes autres relations avant moi, mais clairement je ne suis pas comme eux.

Il a raison, je devrais le voir sous cet angle. J’ai tendance à cogiter beaucoup trop dans la vie.

-Est-ce que tu veux en parler?

Une part de moi brûle d’envie de lui raconter mon histoire, mais l’autre ne veux pas gâcher l’ambiance. Je sais que je peux lui faire confiance. L'ennui, c’est que je ne sais pas du tout par où commencer. Si j’ouvre la bouche, je sens que tout vas se bousculer pour tout dire en même temps.

-Je.. je veux t’en parler, mais je ne sais pas comment.

Il me sourit pour m’encourager à me confier, et il ne m’en faut pas plus pour me convaincre. Je lui raconte mes anciennes relations, comment j’ai souffert. Tous les mensonges et les cachoteries que j’ai endurées. On m'a trompé, on m'a fait croire à des choses qui n'étaient pas vrai du tout à propos de moi.  On m’a réduit à une poupée qu’on pouvait manipuler comme bon nous semble. Je parle sans arrêt, je lui dis tout. Je vais peut-être le regretter, mais je sais que c’est le seul moyen de repartir à zéro avec une bonne personne. Il m’écoute sans m'interrompre. C’est à peine s’il cligne des yeux. Lorsque j’eu terminé de raconter mon histoire, il approche sa main de mon visage pour essuyer les larmes qui ont dévalé mes joues. Tient, je ne me suis même pas rendu compte que je pleurais. Je suis content d’avoir réussi à lui dévoiler une partie de mon passé.

-Écoute-moi bien, plus jamais tu ne sera l’objet de personne okay? C’est ce que je t’offre pour ton anniversaire, une relation saine. Je ne te promets pas qu’elle sera parfaite comme les putains de films Disney, mais on va faire de notre mieux pour avancer ensemble.

J'hoche la tête en souriant, laissant les dernières larmes couler.

-Bonne fête mon gremlin, viens là.

Il me serre dans ses bras et pour rien au monde je changerais de position. Je crois bien que je finis par m’endormir, parce que le seul souvenir que j’ai, c’est sa voix qui me chante une chanson doucement en me jouant dans les cheveux.

Bon
Un chapitre enfin publier (désolé c'est ma faute j'ai mit du temps avant d'écrire la suite de l'histoire,  Nate ayant déjà écrit deux chapitres 😅

J'espère vous avez aimez 😊

Nate&Mat💋






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