Ce chapitre n'est pas écrit par moi, mais par mon formidable Taz 🥰 bonne lecture

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Je tendis la main pour piger un bonbon à la framboise bleue dans mon bol et croqua dedans en relisant la dernière phrase que j'ai écrit. J'aurais préféré être en train d'écrire l'une de mes nombreuses histoires, mais malheureusement avec mon quotient intellectuel défectueux, j'ai jugé pertinent de prendre des cours d'été pour m'enlever une charge de travail durant la session prochaine. Résultat, je dois me taper un rapport de 30 pages sur la dérive des continents entre la période de la Pangée et l'arrivée des dinosaures sur terre. Fascinant. Je le pense vraiment, mais en un soir de juillet où la température est douce et clémente, j'aurais préféré faire autre chose.

Les sciences de la terre. Je sais que je n'en ai pas l'air, mais malgré ma belle gueule et mon sens de l'humour parfait, je suis un scientifique en devenir, avide de déterrer les trésors de notre passé. Mon objectif, être payé à creuser des trous et déterrer les fossiles enfouis sous nos pieds! Courage Nate, pour cela tu dois encore faire quatre ans d'étude avant d'avoir ton diplôme en paléontologie.

Un bruit attire mon attention à ma gauche. La roue de Sébastien tourne à plein régime. Tiens, c'est rare qu'il se réveille aussitôt pour son unique exercice de la journée. Je me lève de ma chaise pour venir coller mon visage à sa cage et l'observer courir. Aussitôt, mon hérisson arrête tout mouvement et ce mets à me grogner après. Sale caractère, il retient de moi et je trouve ça drôle. Dès que j'approche la main, il hérisse ses piques et grogne et si par bonheur il accepte que je le prenne dans mes bras, c'est pour me déféquer dessus.

Avais-je précisé que mon quotient intellectuel était défectueux? Je m'ennuyais seul dans mon appart et je me suis dit que je devais me trouver un animal de compagnie pour compenser le vide. J'aurais pu me contenter d'un chat. C'est bien un chat, c'est propre à la litière et doux au flatter, mais dans toute mon génie j'ai choisi le truc que j'ai trouvé le plus marrant à l'animalerie. Maintenant je déconseille à tout le monde de se prendre un hérisson, mais d'un autre côté, comme il est beau mon bébé.
Mon téléphone portable sonne et je consent à laisser Sébastien tranquille durant son exercice pour répondre.

Le nom de mon père est écrit en gros sur l'écran de mon smartphone. Joie. Ceci est un mensonge, en fait j'envisage de ne pas répondre. Comprenons bien, j'aime mon père. Il est un être formidable qui m'a adopté et pris soin de moi comme de son propre fils, mais il est toujours à la recherche constante d'attention et quand il m'appelle c'est pour me parler pendant une heure entière sans vraiment se préoccuper de moi et me racontant sa vie. Je décroche néanmoins, pour le satisfaire. Depuis que j'ai quitté la maison pour prendre un appart, monsieur s'ennuie de moi.

-Salut Pa'.
-Mon petit guerrier! Comment tu vas?
-Bien et toi?
Et le voilà partie, comme si mon ''et toi'' signifiait, raconte-moi toutes les merveilleuses péripéties qui se sont passées durant ta semaine! Je l'écoute d'une oreille distraite sans vraiment apprécier le moment. J'aurais préféré que n'importe qui d'autre que lui m'appelle. François, par exemple, pour m'expliquer pourquoi il fréquente deux garçons en même temps, car il a beau me l'avoir déjà dit, je n'ai rien compris à sa logique bancale.

On m'a souvent fait remarquer que nous pourrions sortir ensemble, après tout nous agissons comme un couple lui et moi, c'est mon homme et je suis le sien, mais je mets fin à cette éventualité le plus rapidement possible. François n'est pas du type romantique. Plus passionnelle et à la seconde où la passion meurt, il va voir ailleurs. Moi je me cherche quelqu'un pour du long terme. Si je me mets en couple, c'est avec l'unique penser que j'ai envie de vieillir à ses côtés. Les histoires d'un soir ne m'intéresse pas et je n'embrasserai jamais un pur inconnu pour le plaisir de me sentir aimé.

L'appel aurait aussi pu venir de Em, mon meilleur pote. Aucune idée de ce qu'il aurait pu me dire, mais ça l'aurait été forcément plus intéressant que d'apprendre l'évolution des rénovations dans la salle de bain de la maison de mes parents. J'agrippe un autre bonbon que je fourre dans ma bouche en répondant à mon père par monosyllabe. Je devrais demander à ma sœur s'il lui fait aussi le coup à elle depuis qu'elle a eu son indépendance. Bon, ça ne fait même pas un mois qu'elle est en appart avec son amoureux, mais moi, le lendemain de mon déménagement il m'appelait déjà matin et soir pour s'assurer que j'étais toujours vivant.

-Et tes histoires de cœur, comment ça va?
Oh merde, une question direct. J'avale avec difficulté les quatre bonbons que j'ai enfoui dans ma bouche et passe proche de m'étouffer.
-Je n'ai pas d'histoire de cœur.
-Toujours pas? Pourtant ça te ferai du bien. Ça fait plus d'un an que tu n'es plus avec ta copine. Ta plus envie d'être en couple après ton cœur brisé?

-Aucun rapport, mais pour être en couple faut que j'intéresse quelqu'un.
-Tu es tellement jovial, c'est sûr que tu as dû intéresser plein de gens.
-Je les intimide.
-Pourquoi !?
J'ai soudain envie de me taper le front.

-Pas au sens propre papa! Au sens figuré, tu vois. Du moins, c'est ma théorie, car c'est vrai que je suis beau et marrant. Qui ne voudrait pas de moi.
-Alors arrête de les intimider! Oh tu savais que...

Et le voilà reparti dans un monologue sur la petite voisine qui à sauver un enfant de maternelle qui allait tomber de la glissade de leur école. La petite voisine, elle a longtemps été amoureuse de moi. Pourtant je n'aime pas les enfants et je faisais rien pour qu'elle s'entiche à ce point de ma personne.
J'espère vraiment que ma sœur souffre aussi de ses longs monologues. Un peu sadique, moi? Bien sûr, j'aime savoir que je ne suis pas le seul qui souffre.

Je croyais que c'était le cas du commun des mortels. Au bout de mille ans, du moins, à mes yeux ça m'a paru aussi long, il finit par presque me raccrocher au nez ce rendant compte qu'il devait faire autre chose. Bye bye papa, bonjour liberté de continuer mon rapport. Je veux mettre mon téléphone en mode veille et je l'échappe au sol. Comment je fais pour être aussi mauvais? Je le reprend et je vois un texto de François. En fait, il m'a envoyé une panoplie de photo de notre journée aux glissades d'eau.

Je les observe vite me demandant quand il avait pris plus de la moitié, car visiblement je ne m'en suis jamais rendu compte. À tiens, la derrière c'est moi et le petit bibliothécaire sur le capot d'une voiture à regarder mon téléphone. Elle est belle. On sourit comme deux idiots devant mon smartphone. En même temps, c'était marrant les péripéties que je lui racontais sur ma patate piquante. Je me tourne pour regarder mon hérisson renverser son bol d'eau.

Il me décourage. On la pas doter d'un cerveau à sa naissance?
Je reporte mon attention sur la photo. Je pourrais lui écrire maintenant que j'ai son numéro. Malheureusement, il a aussi le mien, alors mon plan de me faire passer pour un homme dans la quarantaine qui demande des faveurs sexuelles en échange d'argent tombe à l'eau.

Dommage. Et puis il doit être occupé et ce n'est même pas lui qui m'a demandé mon numéro! C'est son ami qui à proposer de se les échanger. Il ne voulait peut-être pas me le refiler et l'a fait de bonne grâce pour être gentil. Après tout, il ne semblait pas hyper content n'ont plus de me voir rappliquer quand son pote est venu me chercher. Je suis peut-être trop encombrant? En fait, si je le suis, c'est même une évidence, mais je croyais que mon humour compensait.

Je mets finalement mon téléphone en mode veille et retourne m'asseoir devant mon ordinateur. Bon assez de rétrospection sur ma vie, maintenant je dois finir ce travail pour ne pas gâcher le reste de mon été à rester enfermé devant mon écran. Je le fais déjà très bien avec mes jeux vidéo, je ne le ferais sûrement pas en plus avec mes devoirs.