chapitre 16 point de vue de Nate
En entrant dans mon appartement, je lance mes clés et mon portefeuille sur la table avant d’aller m’étendre sur le divan. Mes cours d’été sont enfin terminés. Mon dernier examen à pris deux heures à remplir, mais j’ai vérifié mes réponses deux fois et je suis persuadé d’avoir en haut de 80%. Malheureusement, ça signifie que la prochaine session commence dans deux semaines et que j’ai passé tout mon été à bosser. Qu’est-ce que je fais maintenant?
Je sors mon cellulaire de ma poche arrière et je regarde mes notifications. Appel manqué de mon père, mon horaire de travail est entré pour la semaine prochaine et un texto de Mat qui me souhaite bonne chance pour mon examen. Oups, je ne l'avais pas vu avant.
-T’inquiètes, je crois que ça c’est bien passé, mon joli. 😘
-Je suis content pour toi! Ça veut dire que tu as fini ta journée?
-Yep. Toi?
-Je fini de travailler à 5h, mais si tu veux faire quelque chose, je suis partant.
Évidemment que tu es partant pour me voir. Je ferme mon téléphone et les yeux en soupirant. Moi aussi j’aimerais bien le voir. Il me remonte le moral, mais je n’ai aucune énergie pour faire quoi que ce soit. Qui plus est, courir les activités extravagantes, ça suffit pour le moment. Pas que je n’aime pas, mais il se doit de savoir que je peux parfois être barbant avant de se lancer corps et âme dans cette relation. J’ouvre les yeux et mon téléphone portable en même temps.
-Tu peux passer après la job. On commandera du resto et on écoutera la télé.
Peut-être sera-t-il déçu de l’activité proposée, mais je n’ai pas l’énergie de quitter mon sofa et je cuisine comme un pied.
-Parfait! J’ai hâte de te voir.
Évidemment que tu as hâte de me voir. Je ferme mon cellulaire et de nouveau mes yeux en soupirant. Je ne sais pas ce que j’ai aujourd’hui, mais je suis vidé d’énergie et je ne trouve le bonheur nulle part. Pourtant j’ai bien pris mes antidépresseurs, j’en suis persuader. Soudain, ça cogne à la porte et je rouvre les yeux. Tout mon corps est lourd et j’ai les paupières en feu. J’observe l’heure et je me rends compte que j’ai dû m'endormir et faire une sieste sans m’en rendre compte, car il est dépassé 5h.
De nouveau, sa cogne à la porte et je me lève avec difficulté pour aller ouvrir. Mat m’attend derrière la porte avec son sourire timide qui me donne envie de l’embrasser. Je l’observe un moment avant de le laisser entrer.
-Est-ce que ça va? Me demande-t-il inquiet.
-Oui, pourquoi? Répondis-je avec un faux sourire.
-Pas de joke salaces. Pas de moqueries mineures. On dirait que t’a pleurer.
Outch. Je suis dans un si piteux état que ça?
-Je dormais. J’ai fait une sieste. Désolé. Mon entrain habituel va revenir quand je serai parfaitement réveillé.
-Oh, c’est pas grave. Je voulais juste être sûr que tu ailles bien. Tente-t-il de se justifier pour ne pas me faire sentir mal.
J’hausse les épaules avant de lui voler un baiser.
-Je vais bien.
Sans attendre après lui, je me dirige vers mon salon pour me coucher de nouveau sur le divan. Je le vois trotter jusqu’à moi et observer l’absence de place disponible pour s’asseoir. Je lui lance un sourire moqueur.
-Tu sais ce qu’il te reste à faire?
-Euh… non… me répond-il coupable.
Je désigne mon corps d’une main nonchalante et je le vois rougir. Oh oui, mon petit gremlins, tu vas devoir te coucher sur moi si tu veux une place devant la télé.
-De quoi ta peur? C’est tout mou, tu vas voir, c’est confortable. Dis-je en pesant sur mon ventre d’un doigt.
Je le vois se retenir de rire et tenter de s’installer sur moi sans me faire mal. Il est tout maigre. Léger comme une plume. Mon ex faisait le double de son poids, s’il croit qu’il peut me faire mal, elle n’en a jamais tenu guère pendant nos deux années de couple. Mon corps est résistant. Une fois bien installé, j’entoure son corps d’un bras pendant que l’autre allume la télévision.
-Tu veux écouter quoi?
-Je sais pas, toi?
Et merde. J’avais oublié que nous étions tous les deux incapables de prendre une décision. Je ne peux continuer une de mes séries en cours, vu qu’il n'aura pas vu le début ou n’est peut-être pas rendu là lui-même. Tout les show d'humour proposés, je les ai déjà écouté et j’ai aucune idée qu’elle genre de film lui plait et si je lui demande, il me répondra sûrement: N’importe quoi me va. Je choisis donc un sitcom au hasard avant de partir le premier épisode. Au début, nous écoutons l’émission en silence et coller, mais il voit bien que je ne suis pas dans mon assiette et il trouve pertinent de s'inquiéter.
-Tu es sûr que tu vas bien?
-Oui, Mat. Je vais bien. On peut pas juste faire un truc normal sans que tu t’inquiètes ou je dois être perpétuellement de bonne humeur et faire le clown?
Ok, j’avoue que j’ai répondu sec, mais pourquoi il gâche le moment avec ses questions conne! Non je ne vais pas bien. Je ne vais pas bien depuis des années. Je déteste quand les gens me demandent si je vais bien. As-tu vraiment cinq heures de ta vie de libre pour m’écouter me plaindre? Non? Bah alors demande moi pas comment je vais! Je le vois baisser la tête et me serrer plus dans ses bras.
-Désolé, c’est juste que… si tu veux en parler, je suis là.
Répondre que j’en parle déjà à mon psy serait tout aussi méchant que la dernière phrase, alors je préfère me taire. Bien sûr Mat que je t’en parlerais, mais pas maintenant. Notre relation est encore toute nouvelle et j’ai besoin de temps. Je tourne ma tête vers la télé, mais je sens une douleur à mon ventre. Le bibliothécaire emo tente de se redresser pour venir m’embrasser. Tu fais mal, mais j’accepte le baiser.
Un baiser qui s’éternise d’ailleurs. Moi qui croyait qu’il allait juste me donner un bec, on élabore. C’est bon, j’ai compris, fuck le show. Je passe mes mains sous son chandail pour les glisser sur ses reins et je lui mordille la lèvre supérieure. Il ne s’en plaint pas et nous continuons de partager un baiser que je rends par moment agressivement. J’aime mordre. Les minutes passent et ça pourrait durer éternellement si mon téléphone ne se serait pas mis à sonner. Le pire est que je sais qui m’appelle. Papa.
Décliner ferait en sorte qu’il rappelle immédiatement et ignorer son appel signifiera que la sonnerie va retentir éternellement. Moi, je m’en fiche, mais Mat à déjà arrêté de m’embrasser en rougissant et se recouchant sur mon torse. Tu gâches le moment papa, j’étais bientôt rendu à l’étape de lui tripoter les fesses.
-Quoi? Répondais-je quelque peu agressivement au téléphone.
-Je te dérange mon bébé?
-Quand même oui.
-Je voulais savoir comment avait été ton dernier examen. Et si tu venais nous voir en fin de semaine? Ton père m'a dit que tu voyais quelqu’un, c’est vrai? Elle veut venir? Je te ferai des plats congelés en même temps.
Ma famille et l’art de ne pas se mêler de ce qui les concerne. Je gémis de désespoir. Je suis vraiment au bout de ma vie et j’ai plus envie de pleurer que de lui répondre. J’ouvre doucement les yeux pour voir Mat m'observer de ses grands yeux brun à moitié caché derrière son toupet. Mon père à raison, il a beaucoup trop les cheveux longs, faudrait lui couper. Il me sourit, comme pour m’encourager et je lui offre un léger sourire sincère en échange.
-Mon bébé?
-Je suis fatigué. Je te rappelle demain, ok?
-Mais…
-Bye. Terminais-je avant de raccrocher.
Le connaissant, il allait se lancer dans un monologue ennuyeux.
-On était rendu où? Demandais-je faisant mine d’être confus.
-Euh… on s’embrassait. Dit Mat rougissant.
-Ah oui et j’étais bientôt à l’étape de te tripoter le postérieur. Aller replace toi comme tu étais.
Je sens sa température corporel augmenter sur moi et je le vois fuir mon regard en se repositionnant. J’aime mettre les gens mal à l’aise. Surtout lui, il est si facile à gêner.
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