Chapitre 9 • Le brunch

— Pourquoi est-ce que j'ai accepté, déjà ?

Je me laisse tombée en arrière et m'allonge avec lourdeur sur le lit de Joséphine, désespérée. Ça doit bien faire vingt minutes que je fouille dans son dressing à la recherche d'une tenue et je n'ai toujours aucune idée de ce que je vais porter.

— Parce qu'une telle invitation, ça ne se refuse pas. Et parce que tu t'es enfin fait un ami !

Quand je lui ai annoncé que j'allais au brunch organisé par Jack Prescott en l'honneur de son fils illégitime et que c'est ce dernier lui-même qui m'avait demandé d'y aller avec lui, ses yeux ont failli sortir de leurs orbites.

— Je ne lui ai parlé que deux fois, ce n'est pas mon ami. Pas encore.

Je me surprends à nuancer. Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas obligée de rejeter toutes les personnes qui essayent de m'approcher, et même si j'ai encore du mal à le réaliser, cette existence merdique faite de déménagements incessants et de travail acharné pour m'en sortir est terminée.

Joséphine prend le relai et devient ma styliste personnelle, comme à chaque fois qu'elle me forçait à aller faire du shopping avec elle cet été. Des heures entières de pure torture.

— Et ça, qu'est-ce que tu en dis ?

Je me redresse sur mes coudes. Elle tient devant elle une petite robe blanche aux motifs fleuris.

— Des fleurs, sérieux ? Non mais tu m'as bien regardée ?

Ses épaules s'affaissent et elle pousse un soupir avant de remettre dans sa penderie cette tenue de nunuche.

— Tu n'as pas râlé car je t'ai suggéré de mettre une robe, c'est déjà ça. Tu ne peux pas te rendre à un brunch en short ou en pantalon, Hailey.

Qu'est-ce que j'en sais, moi, de comment je dois m'habiller pour bruncher ? Comme si on m'avait déjà conviée à un événement de ce genre !

— Ça fait deux semaines que je porte un uniforme pour aller en cours, je commence à prendre l'habitude de me trimballer les jambes à l'air.

Joséphine rit et je m'assois en tailleur en attendant sa prochaine sélection, tranquillement installée sur son lit pendant qu'elle réfléchit, debout face à toutes ses piles de vêtements. Ce n'est pas le choix qui manque.

Tout à coup, elle se retourne avec un sourire qui illumine son joli visage, certaine d'avoir trouvé la perle rare. Sur le cintre qu'elle remue avec fierté devant elle, une autre robe, mais qui cette fois me correspond davantage.

— Essaye-la ! Je suis certaine que tu ne te sentiras pas mal à l'aise dedans. Elle est tendance mais tu n'attireras pas l'attention pour autant, c'est parfait.

Je penche la tête sur le côté pour étudier la robe-chemise kaki, simple mais très cintrée à la taille et de longueur mi-cuisses. Il y a écrit « Maje » sur l'étiquette.

— Adjugée, vendue !

Convaincue et surtout en retard, je finis par tendre le bras pour lui arracher des mains et file en vitesse dans ma chambre pour commencer à me préparer. Enfin.

~~~

Je fronce les sourcils, baissant le nez sur mon portable et relevant le menton vers un immeuble luxueux. Je suis à la bonne adresse, celle indiquée par Edward dans son texto, mais il a dit que le brunch avait lieu chez lui et sur le bâtiment face à moi est gravé « Impérial Palace » en lettres d'or.

Il est 10h30 du matin, aucun nuage n'empêche le soleil de briller et il se reflète sur la façade d'un blanc immaculé. Wahou, cet hôtel est magnifique. Les étages par dizaines me font sentir toute petite et le tapis épais sous mes pieds alors que je suis encore dans la rue me garantit une qualité de service exceptionnelle. Sans parler de tous ces gens bien habillés qui y entrent au compte-gouttes, ni des portiers et du voiturier.

Émerveillée, je secoue la tête afin de relire le message de mon nouvel « ami » pour la centième fois. Il y a une couille quelque part, mais où ?

— T'es au bon endroit.

Je me tourne vers le mec blond, grand et fin qui vient de répondre à ma question silencieuse. Sa voix est neutre et ses lèvres ne forment pas le moindre sourire alors qu'il range son téléphone dans la poche de son chino beige.

— Qu'est-ce que tu en sais ?

Son visage inexpressif et partiellement recouvert d'une barbe claire me semble familier. Peut-être que ce type a quelques matières en commun avec moi mais j'ai croisé tellement de personnes à Bayford en dix jours que je suis incapable de toutes les reconnaître.

— Bah tu es la cavalière d'Edward, non ?

Je réprime un grognement. Super. Je suis déjà au centre des ragots et une commère se trouve pile devant moi !

— C'est pas un bal, à ce que je sache.

Enfin, il rigole, mais il parait froid même quand il se marre. Ok, comment fait-il pour être aussi distant que moi avec les gens ? C'est ma spécialité.

Tout à coup, Raphaëlle sort du palace et ses yeux balayent la rue. Quand ils tombent sur le gars à mes côtés, elle se dirige vers lui à grandes enjambées et ses mèches roses volent autour de sa tête. Elle paraît irritée mais est tout de même canon dans sa robe jaune.

— Kyle, enfin ! Je t'ai cherché partout.

— Je passais un coup de fil. Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle plisse le front, suspicieuse.

— À ton dealer, je parie. Quelqu'un a renversé du thé sur la nouvelle combi de ta sœur. Elle a privatisé les toilettes pour femmes et insulte toutes celles qui frappent à la porte, qu'importe leur statut social.

— C'est quoi, le rapport avec moi ? Je suis pas sa baby-sitter, ni vigile, et je travaille pas dans un pressing non plus.

— Il faut que tu prennes le relai sinon je vais péter un câble à mon tour. Sur elle.

Raphaëlle insiste sur les derniers mots et lui adresse un regard explicite quant à ses nerfs en train de lâcher. Il finit par céder avec un soupir, blasé d'avance.

— Ok, je t'accorde une pause, mais je suis incapable de la supporter plus de dix minutes quand elle est énervée. Mets une alarme sur ton portable.

Kyle est plutôt du genre « plus vite je commence, plus vite je termine » car il entre dans le palace aussitôt.

Je me retrouve alors seule avec une Raphaëlle déjà agacée et maintenant perplexe.

— Qu'est-ce que tu faisais avec Kyle Montgomery ? Je ne connais pas de mec plus dépravé et antipathique que lui !

— Montgomery ? Comme...

— La doyenne, oui. C'est son fils et le jumeau de Fallon.

Elle me coupe et je m'étrangle avec ma salive. Maintenant que je sais ça, la ressemblance est frappante. Ils ont les mêmes têtes blondes et des corps aussi longs que minces.

— Tu sais, mon conseil sur le fait de rechercher quelques infos sur les habitants de Wealthshire ? Je me fichais pas de toi, le suivre peut être très utile quand tu débarques dans cette ville de fous furieux.

Un rictus étire le coin de sa bouche pleine de gloss et je pointe un index sur la bâtisse grandiose juste derrière elle.

— Vu que tu es au courant d'absolument tout... Pour quelle raison Edward m'a dit que le brunch se faisait chez lui ? Il y a eu un changement de programme ?

Elle rit pour de bon cette fois et attrape mon bras afin de me forcer à la suivre. Les deux hommes plantés devant l'Imperial Palace hochent la tête avant de faire ce pour quoi ils sont rémunérés, à savoir ouvrir la porte. Ce mode de vie est absurde.

— Jack Prescott est le propriétaire de cet hôtel, il vit tout en haut de l'immeuble. Gabriel et Edward aussi, du coup.

Mais bien sûr, c'est tout à fait logique ! Je roule des yeux mais la beauté du hall que je traverse me fait les écarquiller. Un lustre de plusieurs tonnes, des canapés en velours, un escalier gigantesque, des meubles en acajou... Si le mot « luxe » était un endroit, ce serait celui-là.

— À ce sujet, tu es sûre que passer du temps avec Edward, autrement dit la seule personne encore moins intégrée que toi, soit une bonne chose pour ta vie sociale ?

Je ne lui réponds pas d'un ton sec parce que... Et bien parce que contre toute attente j'ai envie de devenir amie avec cette fille. Raphaëlle est sympa, drôle et loin d'être conne malgré son apparence superficielle.

— Je me fiche pas mal de tout ça, ma vie sociale et ce que les autres pensent ou disent sur moi. Edward est seul contre tous alors qu'il est aussi victime que Gabriel des mauvaises actions de leur père.

Elle hausse les épaules, comme si elle savait que le méchant de cette histoire n'était pas Edward mais que sa loyauté envers Gabriel se moquait de qui avait raison ou tort, puis elle me guide dans la salle de réception attenante où une centaine de personnes tirées à quatre épingles sont déjà réunies.

Cette pièce immense est aussi bien décorée que le hall avec ses tableaux de Maîtres, son buffet rempli de nourritures sucrées ou salées, ses employés attentionnés et son carrelage en marbre. Qu'est-ce que je fais là, moi la gamine du Texas sans un rond, au milieu de gens richissimes et dans un hôtel où la nuit coûte plus de mille dollars ?

— Tu as faim ? Ou soif ?

Je réponds non à ses deux questions et, tandis que Raphaëlle adresse plusieurs signes de la main, je cherche le moindre visage familier. Je repère Gabriel en train de parler avec les grands noms de Wealthshire avec enthousiasme et une main posée sur la hanche de Victoria. Il se force à sourire, j'en suis certaine, mais il est bon acteur car personne ne voit sa détresse intérieure.

Quand mes yeux tombent sur la carrure musclée de Tyler, il remarque notre présence et se joint à nous.

— Mesdemoiselles.

Sa chemise blanche met en valeur son torse et ses gros bras. D'un sourire ravageur, il observe la bombe à mes côtés de la tête aux pieds.

— Tu es un véritable rayon de soleil. Toi aussi tu es très en beauté, Hailey, mais tout le monde sait que pour moi Raph est la perfection incarnée.

Il lui adresse un clin d'œil et, vraisemblablement habituée à ses louanges, elle lève les yeux au ciel.

— Arrête un peu tes conneries. (Raphaëlle se baisse pour me chuchoter à l'oreille.) Tyler est amoureux de moi depuis la primaire et, malgré un nombre incalculable d'échecs, il tente encore de me séduire à chacune de nos rencontres.

Tyler hoche la tête. Il assume et je le comprends, il n'a pas de quoi avoir honte car aucun homme normalement constitué ne peut résister au charme de Raphaëlle. Même moi, elle me donne envie de changer de bord.

— C'est vrai. Depuis la maternelle, en fait. Mais je suis certain que ma persévérance sera un jour récompensée.

— Un jour, qui sait ? répond-elle avec un sourire narquois. En tout cas, ta patience est admirable.

— Admirable oui mais pas évidente donc, jusqu'à ce que tu veuilles enfin de moi, je vais continuer à oublier tes perpétuels rejets dans les bras de femmes insignifiantes. Et il y a justement une blonde là-bas qui me lance des regards aguicheurs depuis tout à l'heure.

L'air confiant, il se dirige vers la blonde en question à la suite d'un « Si vous voulez bien m'excuser... » très pompeux.

— Mais elle a quoi ? 40 balais ?

Raphaëlle se marre devant mon expression choquée.

— C'est du Tyler, quoi ! Et tu sais ce qu'on dit sur les femmes « mûres ».

Elle mime des guillemets lorsque son attention est retenue par quelque chose derrière moi. Je me tourne et vois Kyle sortir des toilettes avec les poings serrés alors qu'une dizaine de personnes impatientes sont en train de faire la queue.

— Il est temps pour moi de retourner voir Fallon et l'obliger à quitter sa planque. Souhaite-moi bonne chance !

Je le fais et Raphaëlle se précipite vers son amie en détresse à cause d'une simple tâche. Fallon est à la hauteur de mes préjugés : une vraie drama queen !

Alors que je me retrouve toute seule au milieu d'inconnus par centaine, le buffet me semble être la bouée de sauvetage idéale. Je traverse la salle de réception et la délicieuse odeur des pancakes, des fruits frais et du bacon ouvre soudain mon appétit. Ok, même si c'est une habitude de riches, j'adore les brunchs.

Je remplis mon assiette de toasts aux confitures en tout genre lorsque Gabriel vient se placer juste à côté de moi, ce qui me fait automatiquement soupirer. Je me tourne vers lui avec nonchalance car il me fatigue déjà.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Il est plus séduisant que jamais dans son costume Hugo Boss gris et je fais un triste constat : la vie est injuste pour avoir donner à ce garçon exécrable la beauté en plus de la fortune.

— Je me demandais... Pourquoi tu n'es pas avec mon demi-frère ? Ton sale caractère lui a déjà fait peur ? Oh non, je sais ! Comme je suis hors de portée, tu as essayé de t'en contenter mais tu as réalisé qu'il ne te suffisait pas ? Je te comprends, la version originale est toujours la meilleure.

Je me force à éclater de rire. Gabriel est vraiment persuadé que le monde tourne autour de lui.

— Tu insinues que tu me plais, là ? Désolée, ça faisait très longtemps que je n'avais pas entendu un truc aussi drôle.

Vexé, il fait une grimace et se console en prenant des œufs brouillés. Ses cheveux blonds lui tombent sur le front quand il se penche en avant et mes doigts picotent comme si les remettre en place me démangeait.

— Parler avec toi est définitivement mauvais pour mon égo...

— Raison suffisante pour arrêter, non ?

Gabriel se redresse, un sourcil arqué. Il y a cette lueur dans le bleu de ses yeux, un mélange d'indignation et de défi.

— Non.

Comment ça « non » ? Je secoue la tête, abasourdie.

— Tu es maso ? Que ton père organise un brunch pour fêter le retour de son second fils n'est pas assez difficile à vivre pour toi ? Il faut que tu restes avec une nana que tu hais, en plus de ça ?

— C'est ce que Edward a toujours été et sera toujours : le second. Et je ne te déteste pas. Au contraire même, ton sarcasme est... divertissant. Tu me changes les idées.

Un frisson étrange me parcourt la colonne vertébrale. Dans sa bouche, il s'agit de compliments et je ne m'y attendais pas. Je suis un peu troublée par la sincérité dans son regard et dans sa voix, donc je fais illusion grâce à un énième pique.

— Je suis ton clown personnel, maintenant ? Entre le chauffeur, la femme de ménage, les portiers et les cuisiniers, tu n'avais pas assez de personnes à ton service ?

— Tu oublies bon nombre de tes collègues, là.

Je me détourne pour ajouter une part de cheesecake à ma sélection. Ils me perturbent, lui, son charisme naturel, son visage parfait et son corps athlétique. Je n'aime pas ce que je ressens, un sentiment inconnu qui rend ma poitrine légère et serrée en même temps.

— Hailey, tu es là ! J'ai mal à la langue à force de faire le lèche-cul.

Edward sort de nulle part, l'air soulagé, mais il se crispe dès que le mec blond à ma droite se tourne vers lui. Quant à Gabriel, il est étonné de voir son demi-frère. Ouais, vraiment surpris, à croire que je représente une sacrée distraction.

— Même à elle, la seule élève de Bayford qui m'adresse la parole, tu essayes de lui prouver que je ne suis rien comparé à toi ?

Gabriel serre les dents mais nous sommes en public, alors il garde son masque de type intouchable.

— Comme je te l'ai déjà dit, je n'ai rien à prouver à qui que ce soit. Franchement, ton incapacité à respecter les codes de la haute société est flagrante rien qu'à ton choix vestimentaire.

Il se rapproche de lui et met un index sur le symbole Ralph Lauren de son polo blanc.

— Pour info, de telles fringues, ça se porte sur un terrain de golf. Et faire chier Hailey me procurait déjà du plaisir avant ton come back.

Sur ce, il fait volte-face, une main dans sa poche, l'autre qui tient ses œufs brouillés. Edward réprime son envie de lui en coller une et grogne à la place.

— Il m'a coûté une blinde, ce polo.

Je suis certaine que son père lui a filé une carte bancaire sans plafond afin de remplir son dressing, un peu comme moi grâce à Joséphine.

— Comment vous pouvez être si différents et avoir un même parent ?

Edward est super avenant, décontracté en toute situation, il a confiance en lui sans avoir un égo surdimensionné... Gabriel est tout l'inverse. À part leurs yeux bleus, ils n'ont aucun point commun.

— L'un a passé toute sa vie avec, justement, tandis que l'autre était à des milliers de kilomètres. On dirait pas comme ça, mais je suis le plus chanceux des deux.

Je goûte un morceau de cheesecake et incline ma tête sur le côté quand un bruit de métal à plusieurs reprises frappé sur du verre interrompt ma réflexion. Soudain, l'ensemble des convives se tourne vers la personne qui lève bien haut sa flûte de champagne : un quinqua dont Gabriel est le portrait craché, sans les ridules au coin des yeux et les mèches grises, à la prestance tellement impressionnante que toutes les conversations s'arrêtent net. Je sais, avant même de remarquer ses iris couleur océan, qui est cet homme en costard-cravate debout sur la grande estrade au fond de la salle.

— Bonjour à tous. Je tiens à vous remercier pour votre présence à l'Impérial Palace en ce dimanche matin. Certains avaient prévu de faire un tour à la messe et, là-haut, il doit être outré que vous assistiez plutôt à un événement que j'organise, moi le célèbre pêcheur... Pour les concernés, si Dieu refuse de vous accorder son pardon, vous avez ma sincère reconnaissance. Objectivement, ça se vaut !

Il affiche un sourire en coin et des rires par dizaine me parviennent aux oreilles. Jack Prescott correspond en tout point à la façon dont je l'avais imaginé : regard malicieux, barbe rasée de près, corps longiligne, épaules carrés, cheveux mis en arrière, lèvres pincées. Il exerce de la fascination sur n'importe quel individu et son aisance financière, qui se compte en milliards de dollars, émane de tous ses pores.

— Ce brunch est très important pour moi, il marque un tournant dans ma vie avec le retour de mon fils à Wealthshire. Vous l'avez connu petit garçon mais il est devenu un jeune homme séduisant pendant ces quinze années sur la Côte Ouest. Regardez par vous-même ! (Il pointe un doigt vers Edward avant de lui faire signe.) Viens par là, fiston ! Tous ces gens sont là pour toi, il est temps de leur dire merci en personne.

À ma gauche, Edward oscille un instant sous le feu des projecteurs auxquels il n'est pas habitué, mais se reprend vite. Avec un sourire franc, il traverse la pièce et salue les visages enthousiastes, préparé à ce moment décisif. Son entrée dans le beau monde répugne quelques invités, notamment Fallon, sortie des toilettes avec une veste de blazer noire par-dessus sa combi. Elle retrousse le nez d'un air dégoûté lorsque le brun passe devant elle à grandes enjambées, avec ses cheveux en bataille, ses bras nus et ses tatouages apparents.

— Mesdames et Messieurs, je vous présente officiellement Edward Prescott, un enfant dont je suis très fier mais que je n'ai pas eu la chance de voir grandir et avec qui je vais tout faire pour rattraper le temps perdu !

Edward est sur le point de monter sur la scène improvisée quand un mouvement brusque attire mon regard. Tandis que les invités applaudissent, à quelques mètres du buffet, Victoria pose ses ongles vernis sur l'épaule de son copain dans un geste réconfortant, mais ce dernier pousse sa main avec force. Gabriel marche ensuite vers la sortie, les poings serrés et la mine aussi triste qu'en colère. Pour celui qui se montrait jusque-là de bonne humeur grâce à ses talents de comédien, le rideau tombe précipitamment suite au discours de Jack. La place de numéro un vient d'être remise en jeu.

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Un long chapitre que j'aime beaucoup car on y voit tout le monde. Dites-moi si vous avez déjà un personnage fav !

Charleen,
🖤

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