Chapitre 20 • Déclarer forfait
— Il est déjà 18h, Hailey ! Réveille-toi !
Je suis tirée du sommeil par le cri strident de Joséphine qui hurle en entrant dans ma chambre sans même frapper. Ou peut-être qu'elle a frappé, mais que je ne l'ai pas entendu parce que je dormais.
— Laisse-moi, je suis fatiguée.
Je marmonne contre mon oreiller dans lequel est profondément enfouie ma joue. Sur le ventre, une jambe tendue et l'autre repliée sur le côté, je suis si confortablement installée que je n'ai aucune envie de bouger.
— C'est ça de sortir faire la fête ! Mais le lendemain, il faut assumer !
Je grogne et extirpe mon coussin de sous mon visage pour le placer sur ma tête. Je ne veux plus l'entendre, elle me fait mal au crâne. En plus, elle ment. J'ai tout à fait assumé mon apparition à l'Upper Club. Le truc, c'est que je n'avais pas prévu que Daniel soit malade et que Monsieur Shapiro m'appelle à 7h de matin pour venir le remplacer au pied levé. J'ai donc passé la matinée à servir les clients au The French Coffee Shop avec seulement trois heures de sommeil dans les pattes et je me suis écroulée sur mon lit à peine rentrée. Voilà, c'est ça la bonne version.
— Va-t'en...
Je la supplie mais ça ne semble pas l'attendrir. Bien au contraire même, car j'entends Joséphine ouvrir en grand les rideaux et perçois la lumière de l'extérieur à travers mes paupières, et ce malgré le coussin sur ma tête.
— C'est justement parce que je m'en vais que je te réveille ! Allez, debout ! Tu ne dormiras pas cette nuit, sinon !
Elle continue sur sa lancée et met définitivement un terme à ma sieste en tirant d'un seul coup la couette. Je me raidis immédiatement à la sensation du froid sur ma peau et la seconde suivante, je saisis l'oreiller et le balance à l'aveugle à travers la pièce. Un hurlement indigné résonne et je comprends que j'ai réussi à toucher ma cible. Bingo !
— Non mais ça va pas ! Tu aurais pu me faire très mal !
Je me retourne et m'assois sur le lit, étirant mes bras au-dessus de ma tête et mes jambes sur le drap. Joséphine a dit qu'il était déjà 18h, pourtant je n'ai pas l'impression d'avoir dormi aussi longtemps. Je suis encore crevée.
— Ce n'était qu'un coussin ! Tu ne risquais pas...
Je m'interromps dès que mes yeux s'ouvrent, tombant sur une Joséphine parfaitement apprêtée. Ses longs cheveux blonds ont de belles ondulations, ses paupières sont couvertes d'un fard à paupières gris envoûtant et elle porte un smoking noir ajusté qui lui donne une classe inégalable. Ajoutés à cela, ses escarpins assortis la rendent terriblement sexy, et je plisse exagérément le front devant sa tenue.
— Tu vas où comme ça ?
Son expression choquée a entre temps été remplacée par une moue gênée. Je ne suis pas du genre à faire des compliments et même si j'ai toujours trouvé que Joséphine était une trentenaire magnifique, elle a dû lire dans mes yeux à quel point je la trouve sublime ce soir.
— Au restaurant.
Elle se contente de répondre cela et se soustraie à mon regard inquisiteur en se baissant pour ramasser mon oreiller par terre.
— Et avec qui ?
Je l'observe poser délicatement le coussin au pied de mon lit et se mettre à l'aplatir frénétiquement pour occuper ses mains. Elle tente de changer de sujet et d'effacer son malaise en me demandant :
— Tu n'as pas l'impression que les rôles sont complètement inversés ?
Absolument pas. Elle ne pensait quand même pas se pointer vêtue ainsi dans ma chambre et repartir sans avoir subi un interrogatoire ?
— Monsieur O'Connor tient à ce que tu m'aies à l'œil mais je suis certaine qu'il veut que je veille sur toi également. (Je donne un coup de menton dans le vide en poursuivant.) Alors ?
Joséphine soupire en s'asseyant sur mon lit, résignée à se confier un peu à moi.
— Bon, d'accord. J'y vais avec un homme. Un très bel homme. Est-ce que tu me trouves digne d'un très bel homme, comme ça ?
Elle penche la tête sur le côté et je suis sincèrement attendrie par les doutes que je lis dans son regard. Comment peut-elle trouver cette question légitime ?
— Bien sûr que tu l'es.
Elle me sourit avec humilité et pendant un quart de seconde, une profonde angoisse me glace le sang, une angoisse aussi soudaine que violente.
— Tu l'as déjà vu ? C'est sérieux entre vous ?
Elle tique devant mes deux questions rapides et successives mais me répond quand même avec franchise.
— Oui, plusieurs fois, et j'aimerais que ça le devienne.
Et si Joséphine tombait amoureuse ? Et si elle décidait de vivre avec cet homme ? Et si je ne m'entendais pas avec lui ? Et si elle préférait sa nouvelle relation à moi ? Et si elle me renvoyait chez moi parce que je serais devenue un poids trop lourd à porter ? Et si...
— Ça va, Hailey ?
Je me reconcentre sur Joséphine lorsqu'elle saisit ma main. Je serre aussitôt mes doigts autour des siens, fort, dans un geste qui veut dire reste avec moi, ne me lâche pas, et je croise ses yeux inquiets.
— À quoi est-ce que tu penses ?
Je secoue la tête et lâche sa main, refusant de lui avouer ce qui m'a traversé l'esprit. Où est-ce que mon cerveau a été chercher une idée pareille ? Joséphine et son père sont les deux personnes au monde en qui j'ai le plus confiance, ils ne m'abandonneraient jamais, autant l'un que l'autre. Mais j'imagine que la petite fille en moi, celle que sa mère a toujours délaissée, que ce soit pour un homme ou pour l'alcool, a peur d'être une fois de plus relayer au dernier plan.
— Rien, rien du tout. Ça va. (Je me force à lui sourire.) Tu penses rentrer vers quelle heure ?
Elle ne me croit pas vraiment mais hoche la tête, sachant pertinemment que je ne dirai rien de plus, puis semble enfin réaliser la fin de ma phrase et m'adresse une grimace hésitante.
— À vrai dire, je ne pense pas rentrer du tout.
Oh. Je cache ma surprise car elle n'a pas lieu d'être. Joséphine est une femme, elle a des envies, des besoins et... Beurk, je ne préfère pas y penser.
— J'ai fait des quésadillas, tu as donc de quoi bien manger ce soir. Et je rentrerai avant midi demain car je dois préparer mon cours sur le féminisme en littérature pour lundi.
Je me suis arrêtée au mot quésadillas. Dans ces moments-là, je suis heureuse que Joséphine vienne du Texas, comme moi, et qu'elle fasse honneur à nos spécialités culinaires.
— Pas de problème. J'ai à manger, tu peux donc aller passer une excellente soirée sans te soucier de moi.
Elle rigole et se lève en tirant sur sa veste de costume pour la défroisser, puis se dirige tranquillement vers la porte, soulagée par mes dernières paroles.
Au moment où elle passe le seuil, je ne peux me retenir de l'interpeler.
— Hé, Joséphine ?
Elle se retourne vers moi, posant une main sur la poignée de la porte et arquant un sourcil.
— Tu es digne d'un très bel homme même sans tout ça, tu sais.
Ses cheveux blonds cachent son visage lorsqu'elle baisse la tête pour regarder ce que je désigne par « tout ça ». Puis elle se redresse fièrement, le menton bien haut, et m'adresse un regard reconnaissant.
— C'est gentil à toi de me le rappeler.
~~~
Je pousse un lourd soupir en refermant mon ordinateur. Enfin ! Ce devoir m'a encore plus fatiguée, moi qui croyais déjà être au stade de l'épuisement.
Il est plus de 22h, Joséphine a filé depuis un long moment et je ne profite pas de son absence pour faire quelque chose d'excitant ou d'interdit. Au lieu de ça, je viens de passer ma soirée à bosser mon TD d'initiation à la bourse et je n'ai même pas encore pris le temps de manger. Un diplôme ça se mérite, mais encore plus à Bayford !
Cela représente pour moi un bon programme, j'adore les chiffres et me focaliser sur les cours a ôté Gabriel de mon esprit pendant quelques heures. Mais sans grand étonnement, je termine à peine que les souvenirs de notre dernière conversation remontent déjà. Je les avais tenus éloignés, entre la matinée au café, ma sieste et ces obligations d'étudiante, mais avec l'heure tardive, ils reviennent en masse.
« Tu en vaux la chandelle. »
Mon Dieu, je sens l'adrénaline qui fuse à toute vitesse dans mon sang lorsque je me rappelle sa voix désespérée, sans oublier les caresses par-dessus le satin de ma robe qui ont précédé. Comment ai-je pu résister ? Je me le demande encore.
Malgré une apparente intransigeance, il est parvenu à me faire douter. Je ne suis pas rentrée avec Gabriel mais je suis complètement perturbée depuis. Mon imagination travaille sur une version dans laquelle je cède et me retrouve à l'Impérial Palace, nue contre lui. C'est pour dire ! En bref, je suis allée à l'Upper Club déterminée, sûre de ne plus approcher ce mec, et je suis partie en réfléchissant de nouveau à la question.
Il était prêt à tout me révéler, au beau milieu de la piste tandis que ses coéquipiers fêtaient leur victoire... Ma curiosité endolorie par une frustration intense a été ravivée. Surtout que je dois lui plaire autant que lui me plaît, c'est-à-dire énormément, pour que Gabriel accepte de se confier.
Parce que oui, il me plaît énormément. Outre mon aversion pour les gens blindés, ma tendance exagérée à le contredire et le fossé qui sépare nos modes de vie et nos façons de voir la société, je suis follement attirée par lui. Et toutes ses actions, plus merdiques les unes que les autres, n'y changent rien.
Je suis brutalement interrompue dans ces pensées. Des coups sur la porte retentissent et je me fige. Qui est-ce ? Joséphine est trop discrète sur notre cohabitation pour inviter quiconque et moi, je n'ai tout simplement personne à convier.
Un peu stressée, j'enlève le MacBook de mes genoux, que je pose sans bruit à côté de moi, tendant l'oreille. Je baisse ensuite la musique — ma playlist The Weeknd, comme toujours — pour me lever du canapé et aller voir.
Sur la pointe de mes chaussettes épaisses, je regarde dans le judas et cligne plusieurs fois des yeux en reconnaissant le garçon qui se tient juste derrière. Non, c'est impossible, comment peut-il savoir où...
Je retombe sur mes pieds et ferme les paupières, me souvenant tout à coup du Midnight Madness. Voilà pourquoi il connaît mon adresse. Quelle erreur bête !
Paniquée, le dos contre ma porte, je ne sais pas de quelle manière réagir. Ouvrir serait trop risqué, je lui confirmerais que j'habite ici. Le mieux, ça serait de faire la morte, mais il pourrait croire que je suis en vadrouille, revenir un autre jour et tomber sur Joséphine qui part au même instant. Je suis dans la merde, aucune option n'est plus sécurisée, j'en choisis donc une au hasard : faire passer à Gabriel l'envie de se repointer.
— Tu t'es perdu ?
À l'entente de ma voix, il cesse de fixer ses pieds et relève le nez. Je remarque tout de suite les cernes qui entourent ses yeux. Entre son match de basket et la fête en boîte de nuit qui a suivi, il est crevé aussi.
— Non, je passais dans le coin. (Il pince ses lèvres.) Enfin, si on peut dire que l'autre bout de Wealthshire est « dans le coin ».
Je craque devant son honnêteté, ses cheveux en bataille et son t-shirt froissé.
Comme je ne réplique pas, on se toise une bonne minute. De mon côté, je me demande ce qu'il fait là et, bien que je sois angoissée, je reconnais être contente de le voir. Du sien, il cherche par quoi débuter, et une idée lui vient en tête car il lorgne derrière mon épaule.
— Tu es seule ? (Ses traits forment une grimace désagréable.) Je ne sais même pas avec qui tu vis. Je ne le réalise que maintenant.
Je ressens un léger pincement. Il ne le saura jamais, personne ne le saura jamais.
— Avec une mère rarement présente, en voyage pour son travail quasi h24. Elle fait partie de la Navy. (Je me tais pour revenir au sujet de base et surtout ne pas risquer de m'enfoncer.) Ne débarque plus chez moi à l'improviste, Gabriel. J'aurais pu subir un questionnaire indésiré et indésirable.
C'est subtil, non ? Clair et sans discussion possible mais tout à fait normal ? Apparemment je ne suis pas louche, car il me présente des excuses.
— Désolé. J'avais envie de te voir.
Ma poitrine se contracte. Cette affirmation très simple me fait plaisir et mal, tout à la fois. Pourquoi notre relation est si compliquée ? Et pourquoi, au vu de son expression, il trouve cela uniquement négatif ?
— On dirait que ça t'énerve.
Je lui fais remarquer et il prend un air nonchalant.
— De traverser la ville en pleine nuit un samedi car on ne fait que se prendre la tête ? Ou le fait que pour mettre un terme à cette guerre infinie, je sois prêt à tout ?
Je tente de contrôler mes réactions physiques. Son aveu me rend instantanément faible, mes jambes oscillent, ma gorge est nouée. C'est tellement flatteur que je ne sais pas quoi répondre.
— Tu as dit que cette guerre infinie, c'était nous. On deviendrait quoi sans ça ?
Loin dans ses pensées un moment, il finit par ancrer son regard dans le mien, et je tressaille quand il ouvre enfin la bouche.
— Plus.
Plus... Un mot aussi rassurant que stressant. Un mot prometteur et qui, en même temps, ne peut rien vouloir dire. Il a une copine, du moins tout Bayford le pense, quel serait alors ce « plus » ? Le titre de maîtresse officielle ? Un plan-cul régulier ? Bordel, tout avec lui est une contradiction, et mes nerfs sont à bout.
— Ou rien du tout.
À ce jour, mes tentatives de faire une croix sur Gabriel représentent une multitude d'échecs. Je le sais parfaitement, mais j'essaye une fois supplémentaire, dans un dernier élan de lucidité, avec le peu de force qu'il me reste.
— Car il existe une solution radicale pour arrêter de se quereller : arrêter de se parler.
Et je commence à fermer la porte. Sauf que, comme moi lorsque je suis venue au palace, il ne l'entend pas du tout ainsi. Il fait donc rapidement un pas, mettant in extremis sa chaussure vernie dans la fine ouverture restante.
— Même pas en rêve, Hailey.
Il est soudain trop proche. Mon nez est collé à son torse, sa respiration hachée frôle mes cheveux et son odeur m'enveloppe.
— Une scène déjà vue, non ? Mais hier, les rôles étaient inversés. (Son regard moqueur est intimidant.) Le seul truc qui ne change pas, c'est la détermination que possède celui se trouvant dehors à entrer.
Tout dans son corps montre la hardiesse : sa posture, ses jambes raides, sa main contre la porte.
Je fais un aller-retour entre son visage et le sol.
— Tes pompes ont l'air de valoir cher. Ça me gênerait de les abîmer en te broyant le pied.
Il se marre, amusé et sûr que je ne vais pas exécuter cette menace.
— Pourquoi vouloir me faire du mal alors que tout ce que je veux moi, c'est te faire du bien ?
Je frissonne à cette question remplie de promesses. Il le remarque sans mal, ses pupilles quittant les miennes pour balayer allègrement mon corps. Elles glissent du logo sur ma poitrine à mes jambes nues et la manière osée dont il reluque ces dernières enflamme ma peau. J'avais oublié que je portais encore — ou déjà ? — mon large tee-shirt Game Of Thrones qui sert de pyjama.
— Tes jambes... Elles ont la chair de poule.
Il tend la main, effleure ma cuisse avec douceur, et je frémis à nouveau. Tellement que je ne contrôle pas mon bras qui ouvre davantage la porte.
— Si c'est à cause du froid, tu ferais mieux de me laisser entrer. Si c'est à cause de moi, tu ferais également mieux de me laisser entrer.
Je ne repousse pas ses doigts et me fustige intérieurement pour cela. Même si je finis par retrouver mes esprits d'habitude, ou que Gabriel le fait en premier, je sens que cette fois est différente. J'ai une intuition, comme si nous avions tous les deux trop résisté et que nous étions prêts à déclarer forfait contre nous-mêmes.
— C'est à cause de toi. C'est toujours à cause de toi.
Suite à mon commentaire pourtant fait sur un ton de reproche, les traits fatigués du blond se détendent légèrement. Il retire son bras et plonge ses yeux dans les miens.
— Ce que tu ressens là, juste avec mon regard, juste avec une caresse, juste avec des paroles... Imagine ce que je pourrais en faire si tu m'ouvrais. (Il secoue la tête, une expression douloureuse au visage.) Putain, je bande rien que d'y penser.
Par automatisme, je dérive vers la bosse près de sa ceinture. Il ne ment pas, il désire explorer notre attirance, sans doute autant que moi. Mais pourquoi je la combats, déjà ? Serait-ce aussi terrible : profiter de l'instant, oublier les gens que nous connaissons et nos divers secrets respectifs, me comporter de façon insouciante ? Je pourrais tout envoyer valser et m'occuper des conséquences plus tard...
Je tangue d'un pied sur l'autre, une boule de feu prenant naissance dans mon ventre. Il a raison, la bombe à retardement finirait par exploser, ce serait absolument dingue.
— Elle ne disparaîtra pas, hein ? Cette attraction incompréhensible ?
Il m'attrape le menton et incline ma tête en arrière. Le souffle de Gabriel atteint mes lèvres quand il prononce tout doucement :
— Malheureusement non, pour toi comme pour moi.
Je suis aux pieds du mur. Si Gabriel entre, il ne repartira pas avant que le jour se lève, que mes draps aient été froissés et que nos membres soient engourdis du plaisir partagé. Il le sait et cette option me tente à un point inimaginable. Je suis visiblement en train de céder.
Devant cette évidence, je relève les yeux vers lui et m'assure de ce qui importe le plus.
— Cette fameuse proposition de m'avouer la vérité tient encore ?
Une lueur de victoire traverse ses iris couleur océan. Il comprend que je perds la raison et arbore un sourire des plus heureux. Sa joie est pure, on dirait un enfant.
— Oui. Tu mérites que je prenne des risques et je suis venu te prouver que moi aussi.
C'est le moment, il faut que je prenne une décision. J'en ai déjà pris une, à plusieurs reprises : le rayer de ma vie, mais elle ne se révèle jamais définitive.
Peut-être que si je ne réussis pas à le sortir de ma tête, c'est que Gabriel est fait pour y rester ? Peut-être que je devrais essayer le total contraire : choisir le danger et non la sécurité ? Le choisir lui ? Peut-être même que si on assouvissait cette envie, elle partirait toute seule ? À ce stade, voici notre unique option.
— Ce n'est pas une bonne idée.
À peine ces mots ont-ils franchi la barrière de mes lèvres qu'une voix dans mon cerveau hurle : « Et puis merde ! ».
Sans avoir conscience du tournant que prend notre relation et toute ma vie avec ce geste, je tends le bras pour ouvrir ma fichue porte d'entrée. De l'autre, motivée par un besoin si longtemps refoulé, je saisis le col de son haut et tire Gabriel vers moi.
— Mais je ne suis pas vraiment connue pour mes bonnes idées ces derniers temps.
Et je plaque urgemment sa bouche contre la mienne.
~~~~~~
Est-ce le moment ? Enfin ? OMG 😱
De plus, Joséphine voit quelqu'un. On dirait que l'histoire prend plus d'un tournant...
J'espère que vous allez bien et que cette fin de chapitre ne fait qu'améliorer votre journée !
Charleen,
🖤
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