When we all give the power

We all give the best

Live Is Life - Opus

* * *

Le Jax Students était cet endroit ramenant cette ambiance de disco à la vie. Une époque bien regrettée par de nombreuses personnes, dont moi, y compris. Cependant, l'ère du rock m'avait bien plus marqué, aussi bien par sa composition musicale que pour le message renvoyé. Il me rappelait une enfance presque paisible aux côtés de ma sœur.

À présent, tout ceci n'existait plus. Une page s'était tournée, me permettant d'écrire un nouveau chapitre, sans Ellie dans ma vie. Cependant, l'arrivée de Joe et de Troy était le signe de nouvelles aventures.

Amusé, je perçus Troy qui remua sa tête au même tempo rythmique du tube FunkyTown de Lipps Inc.

— Je vois que tu t'amuses, notai-je, arpentant la pièce qui grouillait d'étudiants.

— Il y a une bonne ambiance, c'est vrai.

À nos côtés, se trouvait Joe qui fixait son verre déjà vide avec une mine déprimée. Il était inutile de porter une attention supplémentaire à ce dernier, car à mon grand désarroi, je ne possédais rien qui pouvait lui venir en aide.

Cependant, l'unique chose ou plutôt personne qui pouvait changer le cours de cette soirée se trouvait dans mon champ de vision. Mon cœur s'emballa à la simple vision de cette jeune femme que j'admirais depuis bien trop longtemps, restant tapis dans l'ombre. Britney Johnson.

À mon grand bonheur, j'avais enfin découvert son nom par l'un de ses camarades l'ayant appelé dans les couloirs, alors que je me trouvais à proximité.

J'étais capable de faire comme à l'accoutumée, restait à la périphérie, à l'observer en silence. Or, il n'était plus possible de me torturer davantage, tout simplement car je manquais de courage pour l'aborder. Si cette soirée devait prendre une tournure des plus spectaculaires, je voulais que ce soit celle-ci. Il me fallait prendre mon courage à deux mains, faire le premier pas.

Se répéter la marche à suivre ne me sembla pas si difficile, il suffisait d'entamer une simple conversation. Mais quel genre de discussion ?

Bon sang ! Tu réfléchis trop !

— Je reviens tout de suite, annonçai-je, quittant le tabouret sur lequel j'étais installé.

Il me fallait profiter de cette bouffée d'aplomb qui m'enivra pour sortir de ma zone de confort. Mais étais-je capable d'aller au bout des choses, ou mon courage menaçait-il de m'abandonner en cours de route ?

Assise sur un vieux canapé de tissus déchiré de toute part, elle me sembla bien seule. Ainsi, c'était la meilleure occasion pour lui adresser la parole, de lui offrir un peu de compagnie. J'espérai qu'elle n'allait pas me rejeter, brisant mes espoirs, ainsi que mon cœur en morceaux.

Arrivée à proximité, ma gorge se noua d'appréhension. Puis, sous l'effet de l'angoisse qui grimpa dans mon organisme, je sentis mes mains devenir moites. Sois cool, tout se passera bien.

— La place est libre ? questionnai-je d'une voix presque inaudible.

Ses yeux marron, soulignés d'un trait de liner marqué à la perfection, se levèrent sur moi. Il s'agissait de la première fois que je les apercevais d'aussi près, ainsi que ses lèvres teintées d'un rose bonbon éclatant. Ses longs cheveux blonds étaient tressés de manière à renvoyer un air juvénile qui la rendait attendrissante. Elle était magnifique.

— Bien sûr, fit-elle avec un sourire dévoilant ses dents légèrement jaunies.

Ce sourire était le plus beau que j'avais vu de toute ma vie. Tandis que mon rythme cardiaque s'affola, je tentais d'enregistrer ce qu'elle venait de m'annoncer. Je pouvais être installé à ses côtés avec une proximité réduite. J'arrivais donc à ce moment crucial. Celui où il fallait éviter de réduire à néant les efforts fournis jusqu'ici, avec un simple faux pas.

Sans la lâcher du regard, je m'assis près de Britney. En cet instant, j'ignorai ce qu'elle pouvait penser à mon égard. Était-elle effrayée par mes grands yeux marrons exorbités et planté sur la beauté qu'elle incarnait ?

Ceci dit, je devais avoir l'air d'un grand et terrifiant psychopathe en la dévorant ainsi. Pourtant, sa présence même offrait un spectacle ravissant qui me mettait en émoi, dont mes yeux se délectaient sans fin.

— Tu es seule ?

Ainsi, j'espérai engager une conversation avec elle. Tout en hochant la tête, elle laissa un sourire timide se marquer sur ses lippes.

— Je suis venue ici afin de me changer les idées, et j'avais l'intention de rentrer chez moi.

Dès l'instant où elle laissa sa phrase en suspens, mon cœur se serra à l'attente de la fin de celle-ci. Ainsi, elle comptait partir, puis me laisser, moi et mes efforts qui paraissaient surhumains.

— Un avis qui a changé lorsque tu es arrivé.

Mon cœur fit un nouveau bond dans ma cage thoracique. Alors, je marquai une tournure inattendue dans le courant de sa soirée. Intérieurement, je hurlais de joie, si fier d'être parvenu à affronter mon appréhension afin de la rejoindre. Néanmoins, à l'extérieur, je reflétais cette image du type envahi par une timidité soudaine qui le bloquait entièrement.

— Alors je suis content d'être venu vers toi.

À la fin de cette unique phrase, mon souffle se coinça dans ma trachée. L'appréhension due à ce qu'elle allait répliquer grimpa en flèche. Son regard noisette s'immobilisa sur moi, laissa un long silence s'immiscer entre nous avec, derrière nous, le tempo de Knock On Wood de Amii Stewart qui battait son plein.

Le rapprochement dangereux de son visage vers le mien me noua la gorge, puis fit palpiter mon cœur à tout rompre. Qu'allait-il se passer ensuite ?

Un torrent de frissons intense parcourut mon métabolisme, à l'instant où je sentis la proximité de ses lèvres au niveau du creux de mon oreille.

— Moi aussi.

Les yeux exorbités par la surprise qui m'enivra, je découvris sur son visage, un sourire empli de malice. L'évidence était là ; Britney était heureuse de ma présence à ses côtés. De manière discrète, je pinçai une infime partie de ma chair, afin de prendre conscience que ceci n'était pas un de mes rêves. Non, je me trouvais bien au Jax Students, avec Britney Johnson !

— On va danser ? me fit-elle en se levant.

Ni une, ni deux, je lui emboîtai le pas jusqu'à la piste de danse. Plongés parmi la foule qui se déhanchait sur les tubes les plus incontournables de l'ère disco, nous nous laissâmes envahir par l'énergie infiltrant chaque partie de notre corps.

Chacun de nos mouvements s'exécuta de manière fluide, dynamique, mais surtout de façon accordée. Tous deux étions synchronisés de la plus belle des manières. À plusieurs reprises, son corps se rapprocha du mien, coupant mon souffle de manière subite. Mes yeux ne cessaient de l'admirer bouger, s'amuser. Ce moment était si parfait. Britney était si parfaite pour moi.

Dans le but de faire une chorégraphie en duo, je laissai ses mains enlacer les miennes avec délicatesse. Au travers de cette danse, j'eus cette délicieuse illusion de ne faire qu'un avec elle.

Mais qu'allait-il se passer lorsque cet instant aurait pris fin ? Allait-elle quitter les lieux, comme si rien ne s'était produit entre nous, ou au contraire, s'attendait-elle à une suite entre nous ? Tant de questions qui me submergèrent l'esprit.

Lorsque le tube Live Is Life d'Opus fut diffusé, de nombreux sifflements surgirent autour de nous. Tous tapèrent des mains au tempo de la musique. Bien évidemment, avec Britney, nous suivîmes le mouvement sous des éclats de rire, puis chantâmes en chœur : « Nana Nanana ! »

À l'instant où je passai un bras atour de la blonde, elle se colla à mon corps, plantant son regard dans le mien. Nos visages furent si proches l'un de l'autre que je pus sentir son souffle s'écraser sur mon visage. Ses prunelles marron me scrutaient sans relâche, me permettant de percevoir une certaine lueur d'hésitation la prendre d'assaut. Si Britney hésitait, c'était donc à moi de prendre les rênes.

Les yeux clos, j'approchai ma bouche de la sienne. À mesure que la distance entre nous se réduisait, les palpitations de mon cœur devinrent plus brutales, plus denses. Je sentis comme un feu d'artifice exploser en moi, lorsque mes lèvres se posèrent sur les siennes.

Durant les premières secondes, elle resta statique, immobile, puis je sentis ses mains se poser avec délicatesse derrière ma nuque. Elle poussa son visage contre le mien, afin de répondre à mon baiser.

Sa langue vint à la rencontre de la mienne, échangea des caresses avec une délicatesse que je découvrais pour la première fois. mit tous mes sens en ébullition. Nos bouches se retrouvaient comme deux aimants, impossible à séparer. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté, je désirais qu'il se fige à jamais, que ce baiser continu de manière infinie.

Lorsqu'elle se retira, je perçus une lueur émue briller dans son regard. Je compris que, tout comme moi, elle avait apprécié ce baiser.

— Tu embrasses vraiment bien, souffla-t-elle avec un rire nerveux.

Pour toute réponse, je posai mes mains sur ses joues, un dernier baiser aussi doux, aussi intense que le premier.

— Tu es douée, toi aussi, répliquai-je avec un sourire satisfait.

Cette fois, j'étais certain que cette soirée n'aurait pu tourner mieux. Je m'étais affranchi de mes craintes, j'avais partagé une danse avec la fille que j'enviai depuis longtemps. Nous nous étions échangés deux somptueux baisers. Mais le meilleur était que Britney souhaitait connaître la suite de cette soirée avec moi. Ainsi, elle désirait continuer, vivre d'autres aventures emplis de passions à mes côtés.

* * *

Le lendemain, je me ressassai encore et encore cette soirée magique qui faisait battre mon cœur à tout rompre. Ça y est, j'étais ce qu'on pouvait qualifier d'un homme amoureux.

Peut-être était-ce trop rapide pour nommer la chose ainsi, pourtant, mon esprit gambadait toujours vers elle : Britney. Cette fille avec qui j'avais offert mon premier baiser, pour qui je portais de réels sentiments.

— Tiens, je constate que tu as passé une bonne soirée, lança Joe, pénétrant dans ma chambre.

Allongé sur mon lit, je l'observai s'installer sur ma chaise de bureau, puis s'emparer de sa guitare noire. Il ne pouvait pas la lâcher, ne serait-ce qu'une journée.

— J'ai embrassé Britney Johnson, lâchai-je avec un sourire béat qui se marqua de manière incontrôlée sur mes lèvres.

Avec une mine curieuse, le regard surpris du guitariste se posa sur moi. Oui, il avait bien entendu. Les yeux rivés sur le plafond, je laissai cette scène se rejouer de manière constante dans mon esprit, provoquant un déferlement de sensation qu'il m'était impossible de décrire de manière exacte.

— Hier était la soirée des baisers ou c'est comment ?

La question de Joe me valut un froncement de sourcils que je lui adressai. Avait-il lui aussi embrassé quelqu'un ?

— Tu étais avec une fille ? Je ne t'ai pas vu le reste de la soirée.

— Non, avec Troy...

À l'instant où mon ami interrompit sa phrase, il se mordit la lèvre, sous mes yeux exorbités de surprise. J'espérai qu'il s'agissait d'un malheureux malentendu. Cependant, le regard fuyant du guitariste me fit comprendre que ce qu'il avait laissé sous-entendre, malgré lui, était bien réel.

— Tu l'as embrassé ? m'écriai-je, encore retournée par ce que je venais d'apprendre.

— Mais c'est lui qui s'est jeté sur moi, après avoir avoué que je lui plaisais.

Je portais ma main à ma bouche afin d'empêcher un ricanement s'échapper de ma bouche. Néanmoins, celui-ci parvint à s'extraire, provoquant l'agacement de mon ami.

Donc, nous avions raison au sujet de Troy. Il était gay, puis portait une certaine vue sur le guitariste. Cependant, aucun de nous deux ne s'attendait à ce qu'il embrasse Joe.

— Je l'ai laissé faire pour le soulager. Mais je lui ai assuré qu'il ne se passera rien entre nous.

Il reporta à nouveau son attention sur son instrument, laissa ses doigts danser sur le manche. Bien que le sujet fût vite clos, je pus, tout de même, déceler l'embarras envahir mon ami, vis-à-vis de ce baiser échangé. En tant que bon ami que j'étais, je pris le soin de ne pas amplifier cette gêne.

— Et Britney veut continuer avec moi, lâchai-je afin relancer une nouvelle conversation.

— C'est super.

Je poussai un soupir, comprenant que j'avais perdu mon ami qui s'était enfermé dans sa bulle. Puis moi, j'étais dans la mienne. Heureux comme jamais.

Hehe, vous avez enfin découvert le prénom de cette fameuse fille.

Alors, je suis un bon dragueur ou pas ?

Je crois que c'est l'une des meilleures soirée de ma vie, jusqu'à présent.

Puis, nous avons Joe. Heureusement que je n'étais pas présent pour voir ce qu'il s'est passé entre lui et Troy. Quoi que, la scène avait dû être amusante.

Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu.

À plus, bande de vieunes !

Mitch