CHAPITRE 4
~LA RÈGLE~

- ...J'suis fatiguée...

Elle commençait à somnoler assise.
- Les anges ont besoin de dormir...? Ils sont pas indépendants ou je ne sais quelle merde?
- Je sais pas pour les autres anges... mais moi je dors. T'as pas un lit?
- Évidemment que j'en ai un.

Je me suis levé, et on s'est dirigé vers ma chambre. On est entré, ses yeux se sont immédiatement posés sur la modeste chose qui me servait de lit. Elle s'est affalée dessus tandis que moi je me suis assis sur le bord du lit.

- Ahh... trop comfortable!!
J'ai ri un peu. Elle agissait vraiment comme une enfant.
- On dirait que tu n'as jamais vu de lit de ta vie. En plus, c'est pas exactement l'hôtel cinq étoiles, tu sais.
- Moi ça me suffit pour dormir.

Elle s'est allongée sous les couvertures, se mettant à l'aise. J'pense qu'elle allait vraiment squatter mon lit en fin de compte.

- uh, dis moi... t'as déjà fais ça avant? Tu sais, venir sur terre pour aider quelqu'un, et...

J'ai marqué une pause, espérant qu'elle ai compris ma question. Elle m'a regardé avant de répondre.
- C'est un peu mon job, tu sais...
- Ton... job?
- Ouais, il y a plusieurs type d'anges, moi je suis le type ange gardien. J'enchaîne humain après humain... Quand quelqu'un ne va pas bien ici bas, on m'envoie l'aider. Je sers à ça. J'suis l'ange gardien des humains.

J'ai plisser les yeux.
- Mais alors... t'es pas l'ange perso d'UNE personne? Une fois que tu finis une mission, tu t'en vas pour la suivante?
- Yep.

J'ai detourné le regard, fixant mes genoux. Quelque chose ne me plaisait pas dans ce qu'elle me disait. Elle débarquait dans la vie des gens puis se tirait sans un mot? Je voulais pas qu'elle se tire de la mienne... mais ça devait sûrement être normal... un ange qui débarque dans ta vie, forcément tu veux pas le voir partir...

- Et c'est pas triste?

J'avais posé la question avant même de m'en rendre compte.
- De quoi?
- C'est pas triste? Tu sais, de sympathiser avec ton humain puis de devoir partir à chaque fois....

Elle a semblé être confuse. Elle a incliné la tête sur coté, et m'a regardé, avant de sourire doucement.

- Je ne "sympathise" pas avec les humains que j'aide.
- ...Quoi?

Elle est passé en position assise, me regardant dans les yeux.

- Ben oui, c'est les règles.
- Les... règles? Quelles règles?
- Ya des règles dans mon job...
- Comme quoi?

Elle a marqué une pause et a soupiré. Elle me regardait plus. Quand elle a parlé de nouveau, sa voix étais plus calme, plus basse...

- Règle n°18: "Interdiction d'éprouver une quelconque affection pour l'humain que l'on aide sous peine des châtiments suivants.

Elle a encore marqué une pause.

- Lien d'amitié, affection amicale : 666 coup de fouets.
Lien d'amour platonique fort, Lien considéré comme familial : éxilation en enfer.
Lien d'amour, rapport intime, sentiments d'amour romantiques...

Elle a (encore) marqué une pause. Normalement, leurs châtiments ça me fait rien, j'en ai rien à battre. Mais imaginer Angel subir un de ces trucs... ça me donnait envie de mettre le feu à quelque chose.

- ...Torture et humiliation suivie de mort par décapitation."

J'ai laissé échapper un souffle que j'avais même pas réalisé que je retenais. Okay, ces anges étais vraiment strict au sujet des relations avec les humains. On se croirait dans une romance clichée ou un truc comme ça.

- ...Et pourquoi les anges n'aurais pas le droit d'éprouver une quelconque affection pour les humains?

- ... Les anges vont avec les anges, les humains avec les humains. C'est la règle.

- Elle est merdeuse, Ta règle.

Elle a pas répondu. J'ai pensé que j'étais allé un peu trop loin alors j'ai plus rien dis. Je pense qu'il valait mieux pour moi que je ferme ma grande gueule.

Elle s'est re-allongée dans mon lit, et a fermé les yeux, essayant de dormir. La lumière étais éteinte dans la pièce, mes yeux habitués à l'obscurité. Je distinguais son visage dans la nuit. La forme de son visage, la courbe de ses cils, celle de ses lèvres... la façon dont ses cheuveux tombait sur son visage.

Et je me suis retrouvé à rester assis la, comme un idiot et la fixer tout le reste de la nuit. Je pense bien qu'au matin, j'avais mémorisé chaque détail de son visage par cœur.