∞ S I X - La naissance de deux héros ∞
DURANT LES JOURS QUI SUIVIRENT, de nombreux événements improbables arrivèrent à Ripley. Tout d'abord, en faisant la bise à Ash, elle avait été plus brusque que d'habitude, ce qui avait coûté un bleu au jeune homme, qui avait même dû garder une poche de glace sur sa joue toute la matinée pour dégonfler un peu. En fermant son casier, Ripley avait fait sauter les gonds de la petite porte, sous les regards surpris des élèves, et elle avait dû affronter le Proviseur avant de sortir de son bureau avec un avertissement. Elle était arrivée en retard en cours de biologie, et lorsqu'elle avait voulu entrer dans la salle de classe, la poignée de la porte lui était restée dans les mains. Elle avait donc dû attendre que son professeur vienne lui ouvrir et lui avait adressé un sourire désolé lorsqu'il avait écarquillé les yeux en voyant ce qu'elle tenait, sous les rires des élèves. Elle n'était retournée à la boxe qu'une seule fois, car sa soudaine force avait fait des dégâts chez l'homme qu'elle avait affronté sur le ring. Il s'en était sorti avec des côtes et la mâchoire cassés, et son bras pendait mollement le long de son corps.
Depuis, Ripley faisait tout pour éviter les contacts humains, de peur de blesser d'autres personnes, dont ses amis. Les élèves du lycée prenaient soin de l'éviter, murmurant sur son passage, et si elle faisait tout pour les ignorer, cela commençait sérieusement à « lui courir sur le haricot », comme elle l'avait avoué à Ash. Peter l'avait un peu évitée au début, ce qui avait étonné Ripley, mais cela n'avait pas duré et désormais, le jeune homme refusait de la lâcher. Elle passait donc ses journées avec Peter, son meilleur ami Ned, Ash, et MJ, la brune aux cheveux bouclés qui avait parlé à Ripley le jour de l'exposé. Alors que tout le monde s'écartait sur le passage de Ripley, la brune était venue à sa rencontre et lui avait tendu sa main, se présentant à elle en lui disant qu'elle était fan de ses nouvelles capacités à la Captain America. Ripley avait cependant refusé de lui serrer la main, par prudence, voulant éviter de lui broyer les os. C'était ainsi qu'était née une amitié entre les deux jeunes filles, qui s'entendaient très bien avec leurs caractères similaires.
Peter en avait bavé au début, car les deux jeunes filles ne lui laissaient pas de répit, l'accablant de reproches quant à sa mauvaise culture musicale. Il avait finalement réussi à s'y habituer, et avait passé le plus clair de son temps avec les deux brunes à faire des blind test. Si au début il avait protesté car ils avaient des devoirs à faire, il s'était rapidement pris au jeu et avait même progressé musicalement parlant. Lorsqu'ils faisaient cette activité, ils restaient seulement tous les trois, car c'était leur délire personnel, et ils ne voulaient pas le partager, pas même avec Ash et Ned, qui étaient pourtant les meilleurs amis de Peter et Ripley. Ces deux derniers continuaient de s'inviter après les cours pour travailler et réviser ensemble, au calme, et c'était donc devenu une routine pour eux, même si Peter avait écourté leur temps de travail ou avait carrément annulé certaines séances, prétextant qu'il avait des choses importantes à faire.
Les notes de Ripley étaient remontées tandis que celles de Peter avaient considérablement baissé. La brune avait alors taquiné le jeune homme, qui était devenu son ami, lui disant qu'au final, ce serait à elle de lui donner des cours, ce qui l'avait fait rire. Elle avait même parlé à Peter de sa rencontre avec Spiderman, à lui et à personne d'autre, sans savoir pourquoi. Le garçon avait pris un air étonné mais avait semblé étrangement gêné, ce qui avait surpris Ripley, mais elle avait vite changé de sujet, se rappelant de la farce qu'elle avait faite à leur professeur d'anglais, qui s'était piqué les fesses sur une punaise que la brune avait pris soin de déposer sur sa chaise avant qu'il n'entre dans la salle de classe.
Actuellement, Ripley rentrait chez elle, seule, car Peter avait une fois de plus quelque chose à faire. Elle salua Monsieur Richard, qui l'apostropha lorsqu'elle arriva à son palier, car elle avait pris soin de taper lourdement des pieds en montant les escaliers, rien que pour embêter son voisin. Elle parvint finalement devant chez elle et entra, ignorant les commentaires désobligeants de son voisin sur la jeunesse. Elle déposa son sac dans l'entrée, comme à son habitude, et appela sa mère, mais aucune réponse ne lui parvint, signe que celle-ci n'était pas encore rentrée.
Ripley se dirigea vers la cuisine, comme tous les soirs après les cours, et elle souffla un grand coup avant de poser la main sur la poignée du frigo, qu'elle avait déjà cassée trois fois. Elle tira lentement dessus, retenant son souffle, et lâcha un cri de victoire lorsque le frigo s'ouvrit sans qu'elle n'ait brisé la poignée. Au moment où elle lâchait celle-ci pour attraper une boisson lactée, la porte du frigo se détacha. Ripley la rattrapa en jurant avant qu'elle ne tombe sur le sol. Elle la posa délicatement dans un coin de la pièce et commença à boire sa boisson en observant le frigo ouvert, comme si elle réfléchissait à une solution pour qu'il soit de nouveau fermé sans qu'elle n'ait à toucher la porte cassée. Ce qui était impossible. Elle téléphona à sa mère, mais elle tomba directement sur le répondeur et comprit que celle-ci devait être en pleine réunion. Elle jeta alors la bouteille de boisson lactée à la poubelle puis regarda le frigo qui bipait, les mains sur les hanches.
Finalement, se disant qu'elle ne pouvait pas laisser ça comme ça sans rien faire, elle ramassa la porte et tenta de la remettre, bataillant durant une bonne demi-heure. Lorsqu'elle parvint enfin à la caler, elle la relâcha lentement puis recula à petits pas vers le couloir, comme si elle avait peur qu'en s'éloignant trop vite ou qu'en quittant la porte du frigo des yeux, celle-ci ne se décroche à nouveau. Alors qu'un sourire satisfait se dessinait sur ses lèvres et qu'elle tournait le dos à l'engin, dans le but de regagner sa chambre, elle entendit un grand « boum ! » qui la fit râler et perdre son sourire. Elle prit ainsi la décision la plus sage et fit ce qu'il y avait de mieux à faire : elle débrancha le frigo et l'abandonna en attendant sa mère.
Elle s'étala sur son lit et contempla le plafond, croisant ses bras derrière sa tête. Elle resta ainsi de longues minutes sans bouger, se reposant simplement. Le week-end venait de commencer, alors rien ne l'obligeait à travailler ce soir. Après tout, elle avait trois jours devant elle. Finalement, ayant envie d'écouter un peu de musique, notamment son groupe préféré, The Script, elle se leva et ouvrit le tiroir de sa commode, dans laquelle se trouvaient son lecteur MP3 et ses écouteurs, qui étaient déjà branchés à celui-ci. Elle ne prit même pas soin de refermer le tiroir de la commode, de peur de le casser à son tour, et elle glissa ses écouteurs dans ses oreilles en mettant la première musique, qui n'était autre que Superheroes, sa musique préférée de son groupe favori. Cette musique avait le don de lui donner de la force, la force d'avancer, et de se relever quoi qu'il puisse lui arriver. Et étrangement, elle avait fait un lien entre sa vie et cette chanson, qui reflétait assez bien la personne qu'elle était et ce qui lui était arrivé des années auparavant.
Un sentiment de nostalgie gagna la brune, mais en entendant les paroles de la chanson, qui parlait de personne au cœur d'acier, elle se ressaisit, chassant ses tracas. Le passé était le passé, et même si elle souhaitait le changer de tout son cœur, elle n'y parviendrait pas. Elle n'était pas une héroïne, loin de là ! Lorsqu'elle tourna la tête, son regard accrocha malheureusement la raison de tous ses tourments. Elle resta figée de longues minutes, fixant la figurine, qui semblait la narguer, refaisant surgir ses démons, qu'elle tentait d'enfouir au plus profond d'elle-même et qu'elle venait de chasser à l'instant. Elle s'approcha et, sa musique retentissant toujours dans ses oreilles, elle attrapa la petite figurine entre ses doigts devenus fébriles. Elle revoyait le visage de son père comme si ça avait été la veille, et elle se souvenait encore très distinctement de son cri de terreur, avant qu'il ne disparaisse à tout jamais. Mais ce dont elle se souvenait le plus, c'était de cet homme, qui avait causé la perte de son père et avait détruit la vie de la petite famille. Cet homme qu'elle idolâtrait étant gamine, mais qu'elle détestait plus que quiconque désormais. Cette haine qu'elle lui vouait faisant accélérer les battements de son cœur et révélait la part d'ombre dans l'âme de la jeune fille, qui faisait tout pour la dissimulait car elle l'effrayait elle-même.
Le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrait et des talons qui claquaient ramenèrent Ripley à la réalité. Elle renifla puis sécha quelques larmes, qui avaient coulé sur ses joues sans même qu'elle ne s'en aperçoive, et elle reposa la figurine à sa place. Après lui avoir lancé un dernier regard mauvais, elle se retourna, prête à aller accueillir sa mère, mais la personne qui se tenait dans l'embrasure de sa porte n'était pas celle escomptée. Elle s'arrêta au milieu de sa chambre et dévisagea l'invité d'un air surpris, avant de retirer ses écouteurs.
- Peter ? Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je rentrais et puis j'ai croisé ta mère et elle m'a proposé de venir manger chez vous ce soir alors... J'espère que ça ne te dérange pas... Enfin euh, je veux dire, je ne veux pas imposer ma présence...
- Bien sûr que ça me dérange, tu crois quoi Parker ? Passer une soirée entière avec toi, la plaie !
Peter se renfrogna et baissa la tête, bégayant quelques paroles incompréhensibles, ce qui fit sourire en coin la jeune fille, qui s'approcha de lui.
- T'es mon ami maintenant Peter, et puis j'ai pas mon mot à dire avec ma mère, alors même si je tentais de me débarrasser de toi en te jetant par la fenêtre ou en te jetant avec les poubelles dans la benne à ordures, elle reviendrait te chercher... N'empêche que je suis soulagée sur un point, ajouta-t-elle en voyant sa mère débarquer derrière Peter alors que celui-ci avait retrouvé son sourire.
- Ah bon ? Lequel ? demanda celui-ci en plissant les yeux, méfiant.
- T'as pas de talons. Parce que l'espace d'un instant, j'ai bien cru que tu en portais en te voyant débarquer dans ma chambre alors que j'avais entendu des bruits de talons.
Peter rit à l'explication de son amie puis sursauta lorsque la mère de Ripley posa la main sur son épaule, ce qui fit ricaner sa fille. Madame Miller observa les deux adolescents avec tendresse, sa main toujours posée sur l'épaule de leur invité.
- Excuse-moi pour mon retard ma chérie, j'étais en réunion. Qu'est-il arrivé au frigo ?
- Oh euh... Problème technique, Hulk a possédé mon corps pendant un instant.
Sa mère plissa les yeux en dévisageant sa fille, puis, décidant sans doute qu'il était préférable de ne pas en savoir plus, se tourna vers Peter :
- J'ai pensé que ce serait une bonne idée qu'il dîne avec nous ce soir.
Ripley acquiesça et sa mère les laissa, s'éloignant sur ses talons hauts, qu'elle n'allait pas tarder à retirer pour se retrouver pieds nus, Ripley en faisait le pari. Elle reporta son attention sur Peter, qui s'était avancé dans la chambre. Elle se décala sur le côté, éteignit son MP3 puis le rangea soigneusement dans le tiroir encore ouvert de sa commode avec ses écouteurs, et tendit les bras sur le côté d'un air solennel.
- Je vous en prie mon cher Parker, faites comme chez vous !
Le jeune homme la remercia, un air amusé sur le visage, et il observa la chambre de la brune, qui resta dans son coin, les bras croisés contre sa poitrine, le laissant faire.
- C'est sympa ici ! J'aime beaucoup ta chambre !
- Dans ce cas là, je pourrais m'arranger et t'offrir une nuit, c'est gratuit pour la première fois mais après tu devras payer, je te préviens.
Peter leva les yeux au ciel en souriant et son intérêt se porta bientôt sur l'objet posé sur le bureau de la jeune fille, qui se raidit en le voyant s'en approcher et l'effleurer du bout des doigts avant qu'il ne se tourne vers elle, les yeux écarquillés.
- Iron-Man, sérieux ? Tu es fan de lui ? Je n'aurais jamais cru que Monsieur Stark...
- Oh là, je te coupe de suite Parker ! Je ne suis pas fan de cet abruti qui se prend pour un héros alors qu'il ressemble juste à une fusée volante rouge ! Cette figurine est juste un... Cadeau.
Ripley déglutit mais Peter ne remarqua pas l'air sombre avec lequel elle observait la figurine, car lui-même regardait l'objet, mais contrairement à Ripley, ses yeux pétillaient, comme s'il admirait cet homme, ce qui répugna son amie, qui grimaça un peu. Lorsque Peter eut terminé de s'extasier devant la figurine, les deux adolescents commencèrent à discuter de tout et de rien et, bientôt, un débat animé sur les Maisons dans Harry Potter s'engagea, chacun défendant sa Maison favorite, Ripley étant pour les Serpentard, tandis que Peter défendait les Gryffondor. La mère de Ripley finit par les appeler, le repas étant prêt, et la brune ne fut pas étonnée de voir que sa mère avait retiré ses chaussures et restait pieds nus, comme elle l'avait prédit.
Le repas se passa dans la bonne humeur, même si, par moments, Ripley se faisait rabrouer par sa mère lorsqu'elle se moquait de Peter ou le taquinait, ce à quoi le garçon répondait qu'il avait l'habitude et que ça ne le dérangeait pas. La brune avait même dû subir les moqueries de Peter concernant la porte cassée du frigo, obligeant Ripley à le laisser un peu tranquille si elle ne voulait pas qu'il remette le sujet sur le tapis. Soudain, alors qu'ils débarrassaient, l'attention de Peter se porta sur la télévision, où passaient les infos, et il regarda ce qui passait, l'air grave et concerné, une assiette à la main. Les sourcils froncés, Ripley le rejoignit et comprit bien vite pourquoi Peter faisait cette tête là. La journaliste à l'écran, le micro à la main, annonçait d'une voix grave ce qu'il se passait actuellement dans les rues de la ville.
« Les otages sont retenus actuellement dans la banque de New-York, plus précisément dans un quartier du Queens. On compte une dizaine d'otages travaillant dans la banque ou se trouvant à l'intérieur au moment où la prise d'otages a eu lieu. Nous ne savons pour l'instant pas ce qu'il se passe à l'intérieur, mais nous restons aux aguets, et les forces de l'ordre s'organisent actuellement pour venir en aide aux retenus. »
Derrière les deux adolescents, Madame Miller avait posé une main sur sa bouche d'un air horrifié, tandis que sa fille ne détachait pas son regard de l'écran, cet événement lui en rappelant un autre. Ce n'est que lorsque Peter ouvrit la porte d'entrée de l'appartement et s'adressa aux deux femmes que Ripley revint à elle.
- Merci pour le repas madame Miller ! C'était succulent, mais je dois y aller, j'ai oublié que j'avais des euh... Des devoirs !
Et avant que son amie n'ait eu le temps de répliquer ou que madame Miller n'ait pu le remercier, Peter sortit et referma la porte derrière lui, laissant les deux femmes dans l'incompréhension la plus totale, surtout Ripley, qui lui avait proposé un peu plus tôt d'aller au cinéma avec lui, ce à quoi le jeune homme avait répondu par l'affirmative. La brune serra les poings, en voulant un peu à Peter de l'avoir plantée comme ça sans raison valable. Car les devoirs n'étaient pas une raison valable, ils avaient tout le week-end pour les faire ! Surtout que Peter les aurait vite faits, studieux comme il était. Si quelqu'un pouvait prétendre devoir partir pour faire ses devoirs, c'était plutôt Ripley, qui avait plus de difficultés.
La jeune fille aida sa mère à terminer de débarrasser, ramassant par la même occasion les assiettes que Peter avait laissées en plan sur la petite table basse du salon où se trouvait la télé, puis elle fila dans sa chambre et récupéra son MP3 avant de refermer le tiroir de la commode si brusquement qu'il se cassa, ce qui provoqua un grand bruit qui alerta sa mère.
- Ripley, tout va bien ?
- Oui, ne t'en fais pas maman ! Juste cette fichue commode qui tombe en ruine..., grommela-t-elle.
La jeune fille donna un coup de pied rageur dans le tiroir déjà cassé, le brisant définitivement. Alors qu'elle allait écouter sa chanson préférée afin de se calmer, sa mère l'appela, faisant râler la brune, qui se disait que tout le monde faisait décidément tout pour l'embêter ce soir. Elle regagna alors le salon, où se trouvait sa maternelle, assise sur le canapé, les yeux grands ouverts tandis que ses yeux fixaient l'écran de la télévision et que ses mains se trouvaient devant sa bouche.
- Regarde ça !
Ripley vint s'asseoir à son tour sur le canapé, et son attention se porta sur l'écran du salon. Lorsqu'elle comprit pourquoi sa mère avait l'air aussi enthousiaste, elle se redressa d'un bond, les yeux écarquillés. Se balançant dans les rues du Queens, survolant la ville, on pouvait voir celui qu'elle avait rencontré l'autre soir. Pyjama. Il se balançait grâce à des toiles d'araignée et bientôt, il entra dans la banque après avoir fracturé la vitre. Ripley retint son souffle, n'écoutant même pas les commentaires de la journaliste, qui se faisaient pourtant nombreux. Une minute plus tard, un homme traversa la vitre cassée de la banque et alla s'écraser sur le bitume, dans la rue. Des policiers accoururent alors pour lui passer les menottes tandis que des coups de feu retentissaient à l'intérieur de la bâtisse. Des cris se firent entendre et on vit un des agresseurs sortir de la banque en courant, certainement dans le but d'échapper à Spiderman, l'arme à la main. Les policiers s'avancèrent mais l'homme fut plus rapide et posa le doigt sur la détente, visant l'un des policiers. Ripley ferma les yeux, attendant le coup de feu qui ôterait la vie à l'homme pris pour cible.
Le coup de feu se fit bien entendre mais contrairement à ce dont Ripley s'attendait, sa mère ne poussa pas un cri de terreur, mais un cri de... Joie ? La jeune fille rouvrit un œil après l'autre et comprit alors ce qu'il venait de se passer. Spiderman était sorti de la banque, ayant sans doute terminé de s'occuper de ceux qui retenaient les otages, et une de ses toiles s'était enroulée autour du flingue, obligeant l'homme à tirer en l'air avant qu'il ne le désarme. Ripley ne put s'empêcher de sourire et elle tapota un bref instant dans ses mains. Le nouveau justicier de New-York ligota le malfrat à l'aide de ses toiles, le saucissonnant, puis il salua la foule et s'en alla, sous les applaudissements des personnes réunies autour de la banque, et certainement ceux des téléspectateurs.
Alors que sa mère ne cessait de faire des éloges sur cet homme-araignée venu rendre la justice, Ripley s'éclipsa dans sa chambre, ayant soudain une idée. Elle attrapa son MP3, qu'elle avait laissé sur son lit, quelques feuilles, un crayon et des feutres, et elle s'installa à son bureau, la musique de The Script retentissant dans ses oreilles. Elle commença son esquisse, concentrée sur son travail. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus dessiné, mais sa main traçait les traits sombres avec une facilité déconcertante. Son dessin prit peu à peu forme, sous le regard avisé de Ripley, qui gommait, re-dessinait, admirait, les sourcils froncés sous la concentration. La jeune fille était tellement plongé dans son travail qu'elle n'entendit même pas sa mère lui souhaiter une bonne nuit, partant se coucher.
Une fois le dessin terminé, Ripley s'attaqua au remplissage, après avoir réfléchit quelques instants. Elle ne choisit que deux feutres, l'un noir, l'autre vert, et se remit à la tâche. Ses yeux piquaient, et elle se les frotta à plusieurs reprises sans pour autant faire de pause, ne voulant pas s'arrêter sur sa lancée. Elle terminerait son dessin ce soir, et pas un autre jour. Sa main guidait le feutre sur le papier, coloriant avec application le costume qu'elle venait d'inventer de toutes pièces. Au bout d'un moment, elle reposa le feutre noir et prit le vert, s'attaquant à la touche finale.
Ce n'est que deux heures plus tard que la jeune fille se redressa sur sa chaise, toute courbaturée, son matériel posé sur son bureau. Son regard restait fixé sur son œuvre, posée à plat sur le bois. Retirant ses écouteurs de ses oreilles, Ripley se leva et porta le dessin en face de ses yeux, admirant le résultat final, un sourire satisfait aux lèvres. Un costume quasiment entièrement noir lui faisait face, moulant la silhouette qu'elle avait dessinée et qui était supposée être la sienne. Un masque assez simple recouvrait le visage de la jeune fille, qui pourrait voir à travers grâce à deux ouvertures particulières face à ses yeux. Ripley n'avait pas mis de cape, trouvant ce détail futile et trop « super-héros orgueilleux » à son goût. Les seules touches de vert seraient ses bottines, et le logo bien visible au niveau de sa poitrine, qui égayait un peu le costume, sombre. Ce logo n'était autre qu'un poing refermé, faisant référence à la force surhumaine qu'avait acquise la jeune fille, et qui serait bientôt connue des habitants du Queens.
Car ce soir, Menace était née.
Heya mes araignées ! 😃
Je suis plutôt fière de ce chapitre car ça y est, notre petite Ripley devient grande omg ! 😭 que pensez-vous du costume ? Vous avez réussi à l'imaginer avec la description ? ^^
N'hésitez pas à me donner vos avis sur ce chapitre encore une fois, je serai ravie de les lire ! 😃❤️
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