∞ F I V E - Rencontre nocturne ∞
DEUX JOURS ÉTAIENT PASSÉS depuis l'incident avec Flash, et Ripley s'était décidée à reparler à Peter, le pardonnant. En effet, quand il l'avait rejetée alors qu'elle voulait simplement savoir comment il allait, Ripley s'était sentie abandonnée, encore une fois, et elle lui en avait voulu. C'était pour cette raison qu'elle avait été désagréable à son égard. Depuis l'Evénement, Ripley faisait tout pour se protéger au mieux.
Lorsqu'elle était revenue à Midtown High School, elle s'était faite dévisager, quelques bleus ornant encore son visage, et l'on murmurait sur son passage. Ash était tout le temps resté avec elle, jouant le rôle de grand frère protecteur et même si elle ne l'avouerait jamais, cela lui avait fait du bien, d'avoir une épaule sur laquelle se reposer. Elle avait tout de même fini par lui demander gentiment de la laisser respirer un peu, et s'il avait rechigné au début, Ash avait finalement accédé à sa requête, sachant que Ripley se débrouillait très bien seule en temps normal.
Elle entra en cours d'histoire, suivie de son meilleur ami, et ils allèrent s'installer à leurs places habituelles, côte à côte. Aujourd'hui, ils devaient présenter leur exposé, et elle jeta un coup d'œil à Peter, assis tout devant aux côtés de Ned. Lorsque leurs regards se croisèrent, le jeune homme lui sourit et lui fit un petit signe de main, auquel Ripley répondit par un sourire sincère. Du coin de l'oeil, la brune pouvait remarquer les regards dédaigneux ou emplis de pitié des élèves. Mais elle s'en fichait, car Flash était plus à plaindre qu'elle... En effet, il avait été renvoyé pendant quelques jours, alors que Peter n'avait obtenu qu'une heure de retenue et que Ripley s'en était sortie indemne. Le jeune Parker et elle étaient soulagés de ne pas avoir à croiser leur ennemi pendant quelques jours, ils auraient au moins un peu de répit avant que la tempête ne revienne, plus violente encore qu'avant.
Lorsque vint leur tour, Ripley releva la tête de son cahier, sur lequel elle dessinait depuis le début de l'heure, et elle reposa son stylo avant d'attraper ses notes, qui lui seraient sans doute utiles lors de la présentation. Bien qu'elle connaisse parfaitement leur sujet, y ayant travaillé dessus des soirées entières avec Peter, elle avait tendance à oublier certaines choses, notamment lorsqu'il s'agissait des cours, alors mieux valait être prévoyante. Alors qu'elle se levait, la fille assise à la table de l'autre côté de l'allée tourna la tête vers elle, la dévisageant.
« Tu t'appelles Ripley ? Comme dans Alien ?
La concernée n'eut pas le temps de répondre que déjà, la brune aux cheveux bouclés reprenait la parole.
- Ouais, j'dis pas ça à grand-monde, mais y'a une grande ressemblance dans le niveau de bad-assitude.
- Euh... Ouais enfin, sans vouloir te vexer car j'apprécie avoir des admirateurs et admiratrices secrètes, mon côté badass s'est envolé depuis la bagarre avec Flash.
- Un coup de mou, ça arrive. Même si j'avoue que t'as pas fait fort, c'est pas difficile de battre Flash Thompson...
Ripley, vexée que cette fille lui rappelle sa défaite, leva les yeux au ciel et se dirigea vers le tableau, où l'attendait déjà Peter, qui avait projeté leur diaporama sur l'écran blanc. C'est lui qui commença, comme ils en avaient convenu, et Ripley l'écouta d'une oreille distraite. Elle entendait Peter comme si c'était son écho qui lui parvenait, et elle ferma les yeux durant un instant. Elle baissa ensuite la tête vers ses mains, qui tremblaient, et elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'entendit pas Peter, qui lui chuchotait que c'était à son tour. Sa vue se brouilla, et elle releva un regard paniqué vers son camarade, qui vit de suite que quelque chose n'allait pas. Ripley sentit ses jambes se dérober sous elle, et l'instant d'après, elle se retrouvait dans les bras de Peter, qui la regardait avec de grands yeux inquiets. Les voix qu'elle entendait étaient lointaines, et si elle voyait les lèvres de Parker remuer, elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Elle sentait son sang affluer dans ses veines, et en baissant les yeux vers son bras, il lui sembla qu'elle voyait son sang bouger sous sa peau, circulant d'une manière anormale. Quoique en fait, ce qui était anormal, c'était la couleur de son sang, bleu. Peter, trop préoccupé par son état, la regardant fixement dans les yeux, ne remarqua pas l'étrange couleur de son sang et le fait que ses veines avaient considérablement gonflées.
Ripley sentit tous ses muscles se contracter, et elle serra les dents, cette contraction la faisant atrocement souffrir. Peter dû remarquer la douleur présente sur son visage, car il rapprocha son visage du sien et s'inquiéta encore plus, tapotant sa joue. Le regard de la malade croisa le sien, et une larme coula sur sa joue alors qu'elle le suppliait du regard, comme si elle lui demandait silencieusement d'apaiser sa douleur, bien qu'il ne puisse pas faire grand-chose pour l'aider.
- Peter..., murmura-t-elle.
- Je suis là Ripley, on va t'emmener à l'infirmerie, tiens bon...
L'instant d'après, elle se sentit soulevée par le jeune homme et ils quittèrent la salle de classe, sous les regards curieux des élèves. Ash voulut les suivre, vraisemblablement inquiet pour sa meilleure amie, mais monsieur Simons refusa, et il dut se rasseoir, tout en repensant au visage douloureux de son amie. Les yeux de celle-ci se fermaient peu à peu tandis qu'elle contractait la mâchoire et les poings, une douleur fulgurante traversant tout son corps. Peter tentait de l'empêcher de se rendormir, lui parlant sans cesse, mais cela ne produisait pas un grand effet.
Soudain, les yeux de Ripley se rouvrirent d'un seul coup, et elle poussa un long hurlement qui pétrifia Peter, qui la regarda avec de grands yeux. C'est alors qu'il vit ce qui n'allait pas. Les veines du cou de Ripley ressortaient étrangement, comme si elles allaient traverser sa peau, et plus étrange encore, elles étaient d'un bleu presque fluorescent. Passé sa surprise, Peter se mit à courir vers l'infirmerie, la jeune fille toujours dans ses bras, hurlant sa douleur sans retenue. Ils venaient à peine de franchir la porte que Ripley sombrait, laissant un Peter complètement désemparé la confier à l'infirmière du lycée.
Lorsqu'elle se réveilla, Ripley constata avec horreur qu'elle était de nouveau dans une chambre d'hôpital, reliée à de nombreux fils. Elle cligna plusieurs fois des yeux, se remettant doucement, et elle déglutit, remarquant alors que sa bouche était toute pâteuse. Repensant à ce qu'il lui était arrivé avant qu'elle ne plonge dans l'inconscience, elle tourna rapidement la tête vers son bras, l'analysant. Ses veines étaient redevenues normales, ainsi que leur couleur, et elle ne ressentait plus aucune douleur. Au contraire, elle se sentait revigorée, comme après une bonne nuit de sommeil. Elle se redressa alors et retira délicatement les fils qui perforaient sa peau, voulant déjà sortir d'ici au plus vite. Si elle s'attardait trop, les médecins et infirmiers allaient finir par croire qu'elle avait pris un abonnement dans leur hôpital...
Regardant par la fenêtre de sa chambre, Ripley comprit qu'elle était au beau milieu de la nuit. Sachant qu'elle ne pourrait pas sortir par la porte de sa chambre sans être repérée, elle ouvrit discrètement sa fenêtre et passa une jambe par-dessus le rebord, se glissant à l'extérieur. L'air frais de la nuit l'enveloppa, et elle inspira un grand coup. Puis, baissant la tête, elle remarqua qu'elle était encore affublée de cette horrible tunique d'hôpital, et, en soupirant, rentra à nouveau dans sa chambre. Avec un peu de chance, ils lui auraient laissé ses vêtements...
Elle n'eut pas le temps de les attraper que la porte de sa chambre s'ouvrit sur une infirmière et sa mère, en pleine conversation. En la voyant debout, elles se turent et écarquillèrent les yeux. Sa mère se précipita finalement vers elle et la prit dans ses bras, la serrant fort contre elle.
- Ripley ma chérie, tu es enfin réveillée ! Mais que fais-tu debout ?
- Je tentais de m'évader, mais c'est loupé on dirait..., marmonna sa fille sans cacher ce qu'elle comptait faire.
Sa mère mit fin à leur étreinte et la dévisagea longuement.
- Nous allons devoir parler jeune fille. Mais demain, je veux que tu te reposes d'abord.
- Mais je me sens en pleine forme maman, je pourrais courir un marathon si je le voulais !
- Ripley, repose-toi. Et ce n'est pas négociable. Je vais aller chercher quelques vêtements à la maison et je reviendrai. Pendant ce temps, fais-moi plaisir et dors un peu.
- Oui maman..., soupira la convalescente.
Elle savait très bien qu'il ne servait à rien de riposter avec sa mère, alors elle fit l'enfant modèle et obéissante. L'infirmière l'aida à se coucher et rattacha ses perfusions, qu'elle avait retirées plus tôt, avant de sortir de la chambre avec sa mère, la laissant de nouveau seule. Ripley fixa le mur devant elle quelques instants, dans le noir complet, sachant que l'infirmière se tenait derrière la porte, guettant une nouvelle tentative d'évasion, puis, lorsqu'elle fut certaine qu'elle s'était éloignée, elle retira à nouveau les aiguilles qui rentraient dans sa peau en grimaçant, puis se leva du lit et s'approcha de la fenêtre. Elle ne voulait pas fuguer maintenant qu'elle savait que sa mère était là, juste respirer un peu d'air frais.
Après avoir rouvert la fenêtre que l'infirmière avait fermée, elle se glissa dehors puis s'assit sur le rebord, contemplant la ville, illuminée et toujours animée, même au beau milieu de la nuit. Elle lâcha un long soupir et regarda ses bras et ses mains, comme si elle avait peur de les voir se métamorphoser en tentacules.
- Qu'est-ce qui ne va pas chez moi sérieux..., souffla-t-elle.
Elle prit ensuite son visage entre ses mains, frotta ses joues, puis regarda de nouveau au loin. Elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle ne vit pas l'ombre se rapprocher d'elle, sur le mur. Ce n'est que lorsqu'elle se retrouva nez à nez avec ladite ombre qu'elle revint à elle.
- Vous devriez être allongée et vous reposer.
Ripley écarquilla les yeux et fit ce que toute personne surprise ferait : elle cria. La personne qui était suspendue au-dessus du vide la tête en bas devant elle eut un petit mouvement de surprise puis plaqua ses mains sur la bouche de la jeune fille pour masquer son cri. C'était sans compter sur le mauvais caractère de Ripley et son côté bagarreur... Pensant que cet homme déguisé en araignée lui voulait du mal, elle lui donna un coup de poing dans le ventre et, à leur grand étonnement à tous les deux, il fut projeté dans l'arbre qui se trouvait à quelques mètres de la chambre de Ripley. Le feuillage bougea et Ripley plissa les yeux en se penchant en avant. Que venait-elle de faire ? Et qui c'était, ce mec en pyjama, d'abord ?
- Oh oh ! Mister pyjama ! Ça va là-dedans ? demanda-t-elle en sachant qu'il était toujours dans l'arbre.
- Ouais ouais, tu m'as juste retourné l'estomac mais ça va..., grommela celui-ci.
Ripley l'entendit, étant donné qu'il n'avait pas fait en sorte d'être discret, ce qui la fit pouffer. Elle vit le feuillage de l'arbre s'agiter, puis une toile le traversa pour venir s'accrocher au mur à côté d'elle. Elle pencha un peu la tête sur le côté, fascinée, avant de voir une autre toile s'accrocher de l'autre côté de sa tête, sur le mur. Par prudence et comprenant ce qu'allait faire Pyjama, elle rentra dans sa chambre et se décala, laissant juste dépasser sa tête pour ne rien louper du spectacle. Soudain, les toiles se tendirent avant de se détendre, propulsant Pyjama dans les airs. Comme elle s'y attendait, celui-ci ne maîtrisa pas bien son lancer et atterrit en plein milieu de la chambre, roulant sur deux mètres, ce qui provoqua un fou rire chez la jeune fille, qui se tint le ventre, se pliant en deux. L'homme masqué secoua la tête, reprenant ses esprits, puis se releva en lui assurant que ce n'était pas drôle du tout, ce qui fit redoubler d'ardeur le fou rire de Ripley.
- Ah ah, très drôle... Tu peux arrêter de te moquer de moi maintenant ?
La jeune fille rit encore un peu puis se calma, essuyant la larme qui se trouvait au coin de ses yeux, le visage rouge. Elle le regarda avec amusement, oubliant ses petits problèmes, et s'approcha de lui, jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de son visage.
- Merci Pyjama. Tu viens d'égayer ma triste vie pleine d'emmerdes.
Mister Pyjama pencha un peu la tête sur le côté puis se gratta derrière la nuque.
- Oh bah euh... De rien, même si ce n'était pas fait exprès...
Ripley sourit puis le regarda de haut en bas et tourna autour de lui, inspectant son costume, effleurant du bout des doigts le torse de Pyjama, qui frémit à ce contact, ce qui lui arracha un sourire en coin.
- Pas mal le costume...
- Spiderman.
- Oh ! Spider-boy, très bien.
- Non, non, c'est Spiderman, et pas...
- Je t'appellerai Pyjama, ça ira plus vite. Et puis ça te va mieux.
Le garçon sous le costume soupira, ce qui n'échappa pas à Ripley, qui afficha un air angélique. Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir, et la brune passa derrière l'homme-araignée, le poussant vers la fenêtre, sans son consentement.
- Hé mais qu'est-ce que tu fais ?
- Je te mets à la fenêtre, ça se voit pas ?
- Mais...
- On ne proteste pas, Spider-boy ! Ma mère va débarquer dans la chambre et si elle me voit hors de mon lit avec un gars aussi bizarre que toi, elle va avoir une syncope...
- Ok ok mais arrête de me pousser !
Ripley le lâcha alors qu'ils se trouvaient juste devant la fenêtre et Spiderman la regarda quelques instants, comme s'il hésitait à partir ou voulait lui dire quelque chose. Il ne put cependant pas tergiverser d'avantage, car on toqua à la porte de la chambre d'hôpital de Ripley. Elle se retourna, paniquée à l'idée que sa mère les voit, et ouvrit la bouche, prête à demander à Pyjama de se dépêcher, mais lorsqu'elle se tourna de nouveau vers la fenêtre, il avait disparu, telle une ombre dans la nuit.
Heyyyy mes araignées ! 😃
Ripley a enfin fait la rencontre de Spiderman héhé ! 😏 qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De ce qui arrive à Ripley ? ^^
Normalement vous aurez des explications dans le prochain chapitre, on commence à entrer dans le vif du sujet... 😉
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top