PDV Valentine

Octavia et moi rentrons dans l'Arche. Je marche rapidement vers l'endroit où Kane nous a donné rendez-vous.

-Il nous veut quoi à ton avis ?

Je ne répond pas. Je ne veux pas parler. Elle le comprend et ne répète pas. Nous arrivons dans un couloir isolé et apercevons Kane. Nous nous dirigeons vers lui.

-Vous voulez quoi ? demande Octavia.

-J'ai appris que vous sortiez souvent sans passer par les portes, c'est vrai ?

Ma meilleure amie et moi avons découvert un trou près de la porte principale. Sortir la nuit est un vrai jeu d'enfant.

-Vous avez rien d'autre à faire que de vous inquiétiez pour nos petites escapades ?

-Non, parce que justement c'est pour ça que vous êtes là.

Je fronce les sourcils en regardant autour de moi. Je remarque qu'il n'y a personne autour de nous.

-Indra m'a contacté. explique Kane. Elle veut me voir, j'irai bien moi même mais Pike surveille mes moindres gestes.

-Vous voulez qu'on aille voir Indra ? intervenais-je pour la première fois.

-Il le faut.

-Ce sera pas possible en plein jour, les gardes surveillent l'entrée.

Kane ne répond pas et se tourne vers le mur derrière lui. Il déplace une plaque et j'aperçois un long tunnel rempli de files électriques.

-Cool. murmure Octavia.

-A dix mètres, la plaque du vide sanitaire s'ouvre à l'extérieur du mur. nous informe Kane.

Je m'approche et regarde à l'intérieur.

-Allez la voir et demandez lui ce qui s'est passé. Revenez au plus vite. Vous allez y arriver ?

Je lance un regard à ma meilleure amie avant de rentrer dans le tunnel. Kane referme l'entrée avec la plaque du mur et nous nous retrouvons presque dans le noir.

-Je suis né pour ça.

Je me tourne vers Octavia.

-En fait, je suis désolé. m'excusais-je. Désolé de faire la gueule depuis ce matin.

-Je comprends, chacun à sa façon de faire face aux choses. La tienne c'est de rester isolé.

-En fait non. C'est juste que j'ai l'impression que si j'ouvre la bouche, je pourrais plus jamais me retenir de hurler et de crier sur tout le monde. expliquais-je.

-Mais pourtant, ce n'est pas le cas avec moi.

-C'est parce que tu penses comme moi.

J'attrape sa main et la serre quelques secondes avant de me remettre à marcher. Nous arrivons devant le mur et Octavia donne un coup de pied dessus. La plaque se détache et j'aperçois les rayons du soleil. Je souris légèrement et passe par le trou. Je me retrouve à l'extérieur du camp. Je remet la plaque contre le mur après que Octavia soit passé. Nous nous baissons pour accéder à la forêt sans se faire repérer.

Nous traversons les bois pendant quelques minutes avant d'arriver sur le plaine. Octavia est derrière moi et monte la pente pour me rejoindre.

Je regarde autour de moi tout en serrant mes poings. Des corps, des dizaines, des centaines, à perte de vue.

-Val ?

Je ne me retourne pas et entend Octavia me rejoindre. Elle se poste à mes cotés et observe les cadavres. Ils sont tous mort par des blessures par balles. La Commandante devinera parfaitement que Skaikru est l'auteur de ce génocide.

-Qu'est ce qu'ils ont fait ? murmurais-je enfin.

-Ils ont déclaré la guerre. répond Octavia sur le même ton.

Nous traversons le plaine en évitant de profaner les corps en leurs marchant dessus. Nous apercevons une grande tente plus loin et nous nous y dirigeons.

Je lève le tissu de la tente et rentre à l'intérieur. Je remarque immédiatement Lexa, Clarke, quelques gardes et Indra. Cette dernière est allongée près de Clarke qui semble désinfecter une de ses blessures. Octavia remarque la scène.

-Indra !

Elle se dirige vers elle et se poste à ses cotés. Je vois Clarke regarder dans ma direction.

-Où est Kane ?

-Il nous a envoyé à sa place.

-Qu'est ce qu'ils les a conduit à faire ça ? demande froidement Lexa.

Je me tourne vers elle.

-Kane a perdu les élections contre Pike. Tout a changé maintenant.

-Skaikru a voté pour ça. crache la Commandante.

Je maintiens le regard sans répondre. Lexa a raison, notre peuple à voté pour ça.

-Il faut qu'on fasse quelque chose. déclare Clarke derrière moi. Les armées Natives seront ici dans moins de 24 heures.

-Quoi ? dis-je en me tournant vers elle.

-Il faut que tu parles à Bellamy. me dit-elle.

-Hors de question. Il a voté pour ça et a participé à ce massacre. Je veux pas lui parler. Il a tué tout ces gens.

-Bellamy a permis à Indra de rester en vie.

J'ouvre la bouche de stupeur en me tournant vers la blessée. Elle hoche la tête comme pour acquiescer aux paroles de Clarke.

-Si Pike lui fait confiance alors tu peux lui parler et le résonner, il convaincra Pike.

-Qui te dit qu'il m'écoutera ?

-Il t'aime.

-Clarke. soufflais-je en m'approchant d'elle. Je lui ai dit que je lui pardonnerais jamais si il partait pour ce massacre.

-Je te demande pas de lui pardonner mais de le résonner.

Je soupire en me tournant vers Octavia.

-Si il reste une part d'humanité en mon frère, alors il y a que toi qui peut la ramener.

-Alors faut qu'on se dépêche.

***

Nous traversons les couloirs de l'Arche à la recherche de Bellamy. Pendant le trajet du retour, j'ai essayé de me persuader que je devais le faire et que je devais rester calme mais je sens que ça va mal finir.

Nous prenons un virage et j'aperçois un regroupement de personnes se dirigeant vers les cellules.

-Lincoln !

Octavia se met à courir vers eux et je discerne effectivement la silhouette de Lincoln. Ce dernier ne porte plus sa veste de garde et j'aperçois ses mains menottées dans son dos. Soudain ma meilleure amie se fait arrêter par quelque chose et j'aperçois son frère attraper son bras. Je sers les poings.

-Qu'est ce qui se passe ici ? hurle Octavia à son frère.

Je m'éloigne d'eux et suis le plan que Octavia et moi avions prévu. Je rentre dans une salle vide qui sert de local pour les médicaments. Je souffle tout en passant mes mains sur mon visage. Soudain la porte derrière moi s'ouvre. Bellamy et Octavia rentrent dans la pièce en se disputant, il me remarque enfin et mon souffle se coupe.

-Bonne chance. me dit Octavia.

Elle sort de la pièce tout en fermant la porte. Bellamy se tourne vers moi et je prends une grande inspiration. 

-On doit parler. déclarais-je.

Il croise ses bras contre son torse sans répondre. Il regarde ailleurs, comme cherchant une issue à cette discussion mais il n'y en a pas. 

-Je suis pas d'humeur. 

-Ça tombe bien, parce que moi non plus. Mais on doit le faire.

-Je veux pas parler. 

-Je te demande pas de parler, mais par contre, tu vas m'écouter. 

Il me lance un regard. 

-Bellamy, regardes-toi. Qu'est ce que tu es devenu ? 

-Et toi ? Tu t'es vu, Val ? 

J'ouvre la bouche de stupeur à cause de son air froid. 

-Faut que tu arrêtes de jouer à la Native parce que ça va mal finir.

-Je joue à rien du tout. C'est ce que je suis.

Il se met à rire amèrement. 

-C'est vrai, j'avais oublié ! La grande Skaifaya, respectée de tous les Natifs, la fille sans peuple !

-Bellamy, c'est qu'une légende et un stupide surnom. 

-Pourtant ce surnom t'arrangeait bien à certain moment.

-Qu'est ce que tu veux dire par là ? 

Je le vois souffler. Il s'approche de moi. 

-Quand tu es partis après ce qui s'est passé au Mont Weather. Tu t'es servis du nom de Skaifaya. 

-Bien sûr, c'était le seul moyen que je reste en vie jusqu'à que la Nation des Glaces me capture ! 

Je sers mes poings essayant de contrôler ma colère. 

-Si t'avais pas tué ces Natifs, on serait peut être pas en guerre. lâche-t-il. 

-Pardon ? 

-Azgeda t'as recherchée à cause des meurtres que tu as commis. 

-Tu connais pas toute l'histoire. 

-Quelle histoire ?! hurle-t-il. 

Je vois rouge. J'essaye de rester calme mais Bellamy m'attaque sur ma fuite de trois mois et mes actes, mais il ne sait pas ce que j'ai fais et pourquoi. 

-J'allais mourir. avouais-je.

-Quoi ? 

Je vois ses yeux se plisser. 

-Je m'étais fais attaquer par une panthère, elle avait griffé mon ventre et j'étais sur le point de mourir. J'étais près de Azgeda alors je m'y suis rendu de façon incognito mais des gardes m'ont reconnu et on voulu me tuer pour les pouvoirs de Skaifaya. 

-Comment t'as survécu ? 

-Quelques semaines avant, j'avais troqué des dizaines de proies contre une grenade à fragmentation à un comptoir de trocs, près de la zone morte. Je l'ai juste lancé à ce moment là mais des Azgeda m'ont vu et je suis partis. J'ai repris la route toujours blessé et je suis partis voir Nyko qui m'a soigné. Et je lui ai demandé de faire ça. 

Je soulève ma manche à mon bras droit laissant apparaître mes nouveaux tatouages. 

-C'est quoi ça ? 

-J'avais pas assez de place pour marquer le nombre de mort que j'ai provoqué. 

-La montagne. murmure-t-il. 

-Mais pas seulement. 

Il fronce les sourcils et je met à souffler. 

-J'en suis 453 morts. 

Il ouvre la bouche de stupeur, je lance un regard vers mon bras. Son intégralité a été tatoué. En haut, près de mon épaule, on peut apercevoir des points représentant des étoiles et l'Arche représentée avec quatre croix, pour représenter la mort de ma mère, de mon père et de mes deux bébés. Puis le tatouage descend en forme de ligne géométrique jusqu'au milieu de mon bras où est tatoué une montagne qui symbolise bien sûr le Mont Weather et tout ses morts, ensuite il y a des flammes le long de mon avant bras qui descendent vers une lettre "C" pour le Camp Jaha, à coté de cette lettre, on peut apercevoir une autre lettre, "F" suivit d'une croix pour la mort de Finn. Je redescend finalement ma manche. 

-Voilà, l'histoire. Mais c'est pas pour ça que j'ai demandé à Octavia de t'amener ici. 

Il baisse la tête, ignorant mon regard.

-On avait enfin la paix et il a fallu que tu laisses Pike tout gâcher.

-Où est ce que tu veux en venir ?

-Arkadia doit faire les choses droites ou Lexa et les douze clans vont nous anéantir.

-Qu'ils essayent. 

-Bellamy. Dis-moi que faire la guerre c'est pas quelque chose que tu souhaites.

-On est en guerre depuis qu'on est arrivé ici. Pike c'est quelqu'un qui comprend ça. rétorque-t-il.

-Pike c'est un connard et c'est justement le problème. lâchais-je. Je te reconnais plus Bellamy.

-Et pourtant Val, je te signale que j'ai toujours été comme ça. Je vous ai laissé, toi, Octavia, Clarke et Kane me faire croire qu'on pouvait avoir confiance en ces gens alors qu'ils nous ont montré leurs vrais visages, des dizaines de fois ! Alors je refuse qu'une personne de plus meurt à cause de mon erreur, car j'en ai déjà trop fait ! 

-Comme me croire par exemple ?! 

Le ton monte. Bientôt, on dira des paroles qu'on regrettera rapidement.

-J'ai pas dis ça. 

-Mais tu le penses hein ? 

Il ne répond rien. Je me met à rire, mes nerfs sont à bouts. 

-J'ai fais de terribles erreurs c'est vrai. Peut être même qu'essayait de te résonner en était une. déclarais-je.

Je m'approche de la porte pour sortir mais il me retient en attrapant mon bras. 

-On a pas fini. 

-Je crois que si. 

Il me pousse légèrement et se cale sur la porte, m'empêchant de sortir. 

-Moi, j'ai pas finis. rétorque-t-il.

Je souffle suffisamment fort pour qu'il voit mon agacement.

-Pendant trois mois, tu m'as laissé seul avec la peur que tu meurs à chaque minute. lâche-t-il. 

J'ouvre la bouche de stupeur. 

-Tu m'as abandonné, tu nous a tous abandonné nous laissant faire nos choix, seuls. 

-Bellamy...

-Non, tait-toi. C'est pas toi qui commande ici Val et heureusement ! Parce que à chaque fois que tu prends une décision, quelqu'un meurt !

Ma respiration se coupe alors que je sens mes yeux me piquer. C'est ce qu'il pense ? Vraiment ?  

-Je...

Les mots ne peuvent pas sortir. Je me recule tout en cherchant un siège où m'asseoir. Je m'assois finalement tout en essayant de reprendre mon souffle qui s'était arrêté. 

Est ce que je devrais m'excuser ? D'être partit ? D'avoir fait passer pour une fois mes besoins avant ceux des autres ? D'avoir cherché à me reconstruire ? 

Je baisse la tête tout en triturant mes doigts. 

-Je suis partis, c'est vrai. 

Je le vois se tourner vers moi. 

-J'ai été égoïste mais je savais que je pouvais le faire parce que comme tu l'as dis, à chaque fois que je prend une décision, quelqu'un meurt. Alors si je partais, tout irai mieux. Et regardes Bellamy, regardes ce que le camp Jaha est devenu ; Arkadia. Un peuple autonome et paisible. Et lorsque je suis revenu, l'armée des Natifs a été massacré le soir-même de mon retour.

Je prends une grande inspiration, j'en reviens pas que je vais dire ça. 

-J'aurais dû mourir à Polis. J'aurais dû mourir sur l'Arche et tellement de fois avant mais je me rattachais toujours à quelque chose, maintenant, je n'ai plus rien. 

Je lève les yeux vers lui et croise son regard. 

-Tu es devenu cette personne à cause de moi et j'en suis tellement désolé Bellamy. J'aurais jamais dû te rencontrer.

« En général, les gens se séparent parce qu'ils ne s'aiment plus, dans leurs cas, c'est parce que leur amour était tellement fort qu'il en devenait destructeur. »

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Vous en avez pensé quoi ?