38 - On est en sécurité Clarke.

PDV Clarke

Nous avons tous étaient réunis dans la salle de ce matin pour déjeuner. Je cherche une place et croise le regarde de Dante, il me sourit mais je ne fais rien en retour. Je sens qu'il a de bonne intention mais je ne lui fais pas confiance. C'est difficile de croire en quelqu'un après tout ce qu'on a vécu depuis qu'on est ici. 

J'aperçois Monty et Jasper en train de rigoler plus loin et je m'approche d'eux toujours sous le regard du Président. 

-Faites comme si vous étiez content de me voir. 

-Mais on est content de te voir. Du gâteau ? termine Monty en me tendant son assiette.

-Je veux pas de leur déjeuner. 

-Tu as tord, c'est super bon.

Je dépose sur la table, le livre que Keenan m'a donné ce matin. 

-Ecoutez, ils nous ont donné un plan mais il y a pas de sortie dessus. Les gars dites-moi tout ce que vous avez vu, toutes les salles, tous les couloirs et toutes les issues. 

-Les issus ? surligne Jasper. Regarde autour de toi, personne ne cherche à nous tuer ici. C'est la première fois depuis qu'on est sur cette planète qu'on a pas faim. Pourquoi tu voudrais t'en aller ?

-Parce qu'on a des amis dehors qui ont besoin de nous. leurs dis-je.

-Ils sont en train de chercher des survivants et ils sont beaucoup mieux équipés que nous. m'informe Monty. 

-J'y crois pas. C'est trop beau pour être vrai. 

-Tu me déprimes trop, je pense que je vais aller reprendre du gâteau. 

Jasper se lève et part vers le buffet. Je vois la fille de ce matin ; Maya lui dire quelque chose et il lui sourit avant de s'asseoir à coté d'elle. 

-Je reviens. 

Je me lève et me dirige vers les deux ados. 

-Salut. dis-je en arrivant vers eux. 

Le sourire de la fille disparaît instantanément. 

-Ton nom c'est Maya, c'est ça ? 

Elle hoche la tête sans m'adresser un regard, à croire que je lui fais peur. C'est vrai que à sa place, j'aurais eu peur si une folle dingue qui pissait le sang venait me mettre un morceau de verre sous la gorge.

-Je voulais m'excuser pour ce matin. J'avais peur et je m'inquiétais pour mes amis. J'espère que tu peux le comprendre. 

Je la vois sourire. Je repère la carte rouge de ce matin avec laquelle elle a ouverte la porte de l'ascenseur, je fais mine de prendre un livre et glisse la carte dans la paume de ma main.

-Salut. les saluais-je en souriant faussement.

Je m'éloigne d'eux et fourre la carte dans la poche de mon pantalon. Je sors de la salle qui sert au buffet et avance dans les longs couloirs gris. Soudain une alarme se met à résonner et je cours le plus vite possible vers une potentiel sortie. 

-Je suis pas prisonnière c'est ça ? me dis-je à moi-même.

Je m'arrête soudainement quand je vois une dizaine de gardes foncer vers moi. J'emprunte un autre couloir. J'arrive devant une grande porte et passe la carte dans le lecteur à coté. La lumière devient verte ce qui déverrouille la porte. Je passe et referme derrière moi. J'arrive dans une sorte de grande cage d'escalier. A ma gauche, les escaliers descendent et à droite, ils montent. 

Je suis déjà assez sous terre comme ça. J'arrache les fils reliés entre la porte et le lecteur de carte puis monte les escaliers le plus vite possible. Mes jambes me font un mal de chien mais je continue. J'arrive à une énorme porte en métal. Je tire sur un levier mais je n'arrive pas à le baisser. Je repère une écoutille sur la porte et la tourne puis je retourne vers le levier et m'apprête à le baiser. 

-Clarke ! 

Je me tourne en entendant la voix de Jasper. 

-Si tu fais ça, les gens ici, ils vont mourir à cause des radiations dans l'air.

Maya apparaît dans mon champ de vision et j'aperçois qu'elle tient une arme entre ses mains.

-M'oblige pas à te tirer dessus. 

Jasper se place devant elle.

-Attend. dit-il avant de se diriger vers moi. 

Ma main est toujours sur le levier.

-Clarke, faut pas faire ça.

Je secoue la tête en sentant les larmes me monter aux yeux.

-Je leurs fais pas confiance. avouais-je.

-Pourquoi ils mentiraient ? 

Je regarde derrière et aperçois Maya toujours menaçante avec son arme. 

-Ecoute, on est en sécurité ici, grâce à toi. On est en sécurité Clarke.

-On l'est pas tous. dis-je au bord des larmes.

Je repense à Val, Octavia, Bellamy, Raven et Finn.

-C'est moi qui est lancé les moteurs-fusées, tu crois que j'aurais pas dû le faire ? demande-t-il les yeux trempés de larme. Clarke t'as sauvé des tas de vie en actionnant le levier pour fermer les portes de la navette alors fout pas tout en l'air en actionnant celui-ci.

Je me met à sangloter puis je lâche le levier des mains. Des gardes se dirigent vers nous et me plaquent au sol.

***

J'entre dans ce qui s'avère être le bureau de Dante, ce dernier est en train de peindre je-ne-sais-quoi sur un tableau.

-Retirez lui les menottes.

Un des gardes derrière moi obéit et me détache. 

-Il y a une toile vierge si cela vous donne envie.

Il désigne une toile blanche et je remarque qu'il peint la terre.

-Moi aussi je peignais la Terre.

-Ce n'est pas seulement la Terre, c'est un de mes souvenirs. avoue-t-il.

Je fronce les sourcils.

-Vous êtes déjà sortie ? demandais-je ne comprenant pas.

-Il y a 56 ans. J'y suis resté cinq minutes. J'avais sept ans quand les premiers de ceux qu'on appelle ceux du dehors sont apparus. Avant ça, on pensaient être les seuls au monde. Imaginez notre surprise.

-J'ai pas besoin de l'imaginer.

C'est vrai que quand nous sommes arrivés sur Terre et que Jasper s'est prit une lance, on a compris qu'on était pas tout seul ici.

-C'était le bureau de mon père à cette époque. Mon père, l'ancien président a d'abord cru que la Terre était de nouveau habitable avec la présence de ceux du dehors. Il a ouvert toutes les issues. 8 jours plus tard, 54 personnes on succombé suite à l'exposition des radiations. Parmi elles, ma mère et ma soeur. Le manque, la douleur, les regrets ; des blessures que le temps atténue Clarke. Mais les seuls moments où je les oublis sont quand je peins. m'explique-t-il.

-Vous ne m'avez pas fait venir pour parler peinture, n'est ce pas ? dis-je en relevant les yeux vers lui. 

Dante pose son pinceau et sa palette sur son chevalet puis se place derrière son bureau. 

-J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. 

Je déglutis.

-Nos patrouilles ont passer toute la région au peigne fin et n'ont pas trouvé de survivants, ni dans votre campement ni aux alentours. dit-il le plus calmement possible.

Non, c'est impossible. Si ils ne sont pas ici alors ils doivent être dehors.

-Comment en être sûr ? 

-On ne peux pas, je leur ai ordonné de continuer les recherches. 

-Il faut que je le vois par moi même. 

-Je suis désolé mais je ne peux pas l'autoriser. déclare-t-il.

Je fais pencher ma tête sur le coté. 

-C'est pour votre bien Clarke, vous n'êtes pas en sécurité à l'extérieur.

-Les radiations n'ont aucun effet sur nous. 

-Ce ne sont pas les radiations qui m'inquiète le plus. 

Il fait signe derrière moi et je me retourne. J'aperçois deux grands hommes bien baraqués. 

-Vous avez besoin de temps pour faire votre deuil. Ces hommes vont vous accompagner à votre chambre. 

-Et si j'essaye de partir ? le menaçais-je. 

-Je vous déconseille de tester mes limites.

Je me retourne et sors du bureau avec les deux molosses derrière moi. 

***

L'heure du dîner à été décrétée et je me retrouve en plein milieu de l'immense salle à manger. Monty et Jasper tiennent mes mains comme le fait le reste de l'assemblé alors que Dante fait une sorte de discours.

-Nous sommes au service du passé et de l'avenir.

-Nous rendons grâce. s'exclama toutes les personnes hormis moi en chœur.

-Une bonne santé et des mets de qualité en compagnie agréable, que soit béni nos nouveau amis. continue-t-il en me lançant un regard.

-Nous rendons grâce. répéta tout le monde une nouvelle fois. 

Nous lâchons tous nos mains et nous asseyons. Je fais face à mon assiette et attrape avec hésitation ma fourchette. Je la plante dans un morceau de viande puis la met dans ma bouche. La nourriture fond sur ma langue et je ferme la bouche pour profiter de cette sensation si agréable. Je tourne la tête et aperçois Dante me sourire, je lui rend faiblement tout en continuant mon assiette.

Peut être que finalement il a raison, je dois peut être faire mon deuil. Le deuil des mes amis, de ma famille.

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