PDV Valentine

Niylah s'approche de moi et me tend un verre en métal. Je prend le verre et regarde à l'intérieur. 

-C'est seulement de l'eau chaude avec des plantes. Ça a des vertus relaxantes. 

Je souris. 

-Merci. 

Elle me sourit en retour puis retourne au comptoir à quelques mètres de moi. Je m'installe sur la chaise derrière moi et pose mes mains autour de la tisane pour les réchauffer.

Des bruits se font entendre dehors et je vois Bellamy et Jasper rentrer à l'intérieur du bâtiment. Ce dernier ne me lance pas un regard et part à l'autre bout de la pièce alors que Bellamy s'avance vers moi. Il s'assoit devant moi. 

Je baisse les yeux pour qu'il ne voit pas que ces derniers sont rougis. 

-Ça va ?

-Ouais. soupirais-je. 

-Val. souffle-t-il. Je sais que ça va pas. 

Je lève le regard vers lui. 

-Alors pourquoi est ce que tu me poses la question ? 

Il ne répond pas et baisse la tête avant de la relever. 

-Désolé. Questions bêtes, réponses bêtes. m'excusais-je.

-C'est pas grave. 

Nous nous regardons sans rien dire. Mes yeux se noient dans les siens alors que le métal du verre commencent à me brûler les doigts. 

Je coupe le contact visuel en avalant quelques gorgées de la tisane. Le liquide chaud descend le long de ma gorge et je souris. 

Ma mère avait toujours l'habitude de se faire des genres de thé avec tous les parfums possible. Je n'ai jamais été une grande adepte de cette lubie. Je préférais cent fois mieux observer l'espace avec mon lecteur mp3 dans les oreilles. Hormis le jour où j'ai rencontré Bellamy. 

Je lance un regard vers ce dernier et je remarque qu'il me fixe toujours. Il exquise un sourire que je me surprend à imiter.

C'est sûrement une des premières fois qu'on est aussi près sans se disputer ou hurler, depuis son attachement à la cause de Pike. 

-On va te cramer ! On va te cramer ! entendis-je de la pièce d'à coté. 

Je me lève tout en déposant le verre sur un établi à mes cotés. Je rentre dans l'autre pièce et découvre Clarke en train de hurler sur Raven. Je m'approche de la blonde et attrape son bras. 

-Elle en vaut pas la peine, laisse tomber. 

Elle la regarde. 

-Je vais prendre le relais, vas-y. lui dis-je. 

Elle hoche la tête avant de me remercier et de sortir de la pièce. Je lance un regard vers la brune attachée au lit et vais m'asseoir dans un coin de la chambre après avoir récupéré ma tasse.

J'évite tout contact avec Raven et sort mon épée et un vieux couteau dans mon dos avant d'affûter la longue lame de mon arme.

J'entends Clarke pester dans la pièce d'à coté. Alie a sûrement dû lui parler de sa mère et Clarke ne l'a pas supporté.

J'affûte ma lame tout en me mettant à compter comme à mon habitude. 

***

-458. murmurais-je finalement.

Je lâche enfin mon couteau et observe la lame bien coupante.

-Ça commence à faire long, tu ne penses pas ? demande Raven. 

Je ne répond pas et regard une nouvelle fois mon arme, ignorant les paroles de la mécanicienne.

-Est ce que ça t'arrives de revoir leurs visages ? 

Je lève les yeux vers elle tout en fronçant les sourcils. 

-Les visages de ceux que tu as tué. précise-t-elle. 

-Je sais ce que tu fais. dis-je en m'avançant dans mon siège. Mais tu m'auras pas comme ça, Alie. 

-C'est pas Alie, Val.

Le regard de Raven semble triste. 

-C'est moi. ajoute-t-elle. J'essaye pas de t'avoir, je veux juste te dire la vérité, puisque personne d'autre le fait.

Elle marque une pose. 

-Ou en tout cas, pas en face. Tu as toujours été franche avec tout le monde alors tu mérites qu'on fasse de même pour toi. Alors voilà, je te le dis ; où que tu ailles la mort te suis.

Je me met à rire légèrement. 

-On dirait bien que t'as jamais entendu la légende de Skaifaya. 

-Je me fous de Skaifaya. Je te parle de Valentine Martin, de toi. Tu veux toujours sauver tout le monde mais c'est de toi qu'on devrait être sauvé. Finn est mort parce que t'as pas été capable de traverser une forêt sans te faire repérer. 

Je sers discrètement les poings tout en affichant un sourire totalement hypocrite. 

C'est vrai, Finn est mort par ma faute mais je l'ai accepté et maintenant, je m'en veux tous les jours.

-Tout le monde meurt par ta faute, regardes tes parents. crache-t-elle. 

Je me lève de ma chaise en fessant tomber mes armes au sol.

-La ferme ! jurais-je.

-Tu as le sang de tout le monde sur les mains ! 

-Je t'ai dis de la fermer ! 

-Arrête de jouer la pauvre petite martyr. On sait très bien qui tu es, un poison qui nous contamine dès qu'on s'approche de toi. 

Je sers de plus en plus les poings et sens mes pauvres ongles rentrer dans ma chair, la marquant au passage.

-Tu vas tous nous tuer y compris Bellamy ! 

Je m'avance vers elle et récupère un morceau de tissu sur la table qui est un ancien bandage de Raven. Je m'approche d'elle et essaye de lui bayonner la bouche mais elle se débat et réussi à me mordre le bras jusqu'à en arracher un morceau de chair. Je recule en passant ma main sur la morsure. Je lève la tête vers Raven qui se met à sourire tandis que ses dents sont teintées de mon sang.

-Je vais te tuer ! hurlais-je. Je vais te tuer, Alie ! 

Je sens des bras derrière moi me tirer en arrière alors que je me met à crier. 

-Bellamy, lâche moi ! 

-Faut que tu te calmes ! 

-Non ! 

-Arrêtes ! 

Mes pieds ne touchent plus le sol alors que je vois la silhouette de Raven s'éloigner lorsque Bellamy me transporte dans l'autre pièce.

Il me lâche enfin mais pose ses mains sur mes épaules tout en cherchant mon regard. Je bouillonne pendant quelques secondes.

-Je l'ai laissé m'atteindre. avouais-je difficilement. 

-J'ai entendu ce qu'elle a dit. 

Je lève les yeux vers lui et croise enfin ses prunelles sombres. 

-Et je suis pas d'accord avec ses paroles. Sans toi, on serait déjà tous morts. Tu nous a sauvé tellement de fois. 

Il retire ses mains de mes épaules et récupère quelque chose derrière lui que je devine comme des bandages. 

-Tu mérites de faire une pose.

Il attrape avec délicatesse mon bras et l'enroule du bandage. Je le regarde faire avec attention. Il termine enfin son noeud mais laisse ses doigts glisser le long de ma peau. 

Je lève les yeux vers lui alors qu'ils descendent rapidement vers ses lèvres. Je vois Bellamy faire de même. 

-On doit pas faire ça...murmurais-je. 

-Je sais. 

Pourtant, nos visages se rapprochent comme si ils étaient attirés comme deux aimants. 

Nos nez se frottent finalement et je ressens un frisson parcourir l'ensemble de mon corps. 

-Bell...

-Chuut. 

Son souffle chaud atterri sur mes lèvres s'ouvrant légèrement. Tout a l'air de tourner au ralenti.

Nos lèvres se frôlent sans pour autant se rencontrer totalement. 

-Quelqu'u-

Je me recule précipitamment de Bellamy en regardant autour de moi. J'aperçois Clarke gêné. Je baisse la tête encore plus honteuse de ce qu'il vient de se passer. 

-Désolé si je viens d'interrompre quelque chose. 

Aucun de nous deux ne répondons. 

-Mais quelqu'un doit surveiller Raven. 

Je passe ma main sur mon bras à l'endroit de la morsure. 

-Euh, je vais y aller. déclare Bellamy. 

Il me lance un regard avant de se diriger vers la pièce gardant Raven enfermée.

Clarke se tourne vers moi tout en s'approchant. 

-Ça va ?

Je hausse les épaules tout en levant les yeux vers elle. 

-Je sais pas.

-Ça fait mal la vérité, hein ?

Je me tourne vers la voix et aperçois Jasper me fixant. 

-C'est pas le moment. dit Clarke. 

Je pose ma main sur son épaule. 

-Non, c'est exactement le bon moment. 

Mes deux amis semble surpris. Je m'approche de Jasper. Nous nous regardons sans rien dire pendant quelques secondes, jusqu'à que je prenne la parole. 

-Je suis vraiment désolé.

-Q-Quoi ? 

-J'ai jamais voulu faire ça à Maya. J'ai jamais rien voulu de ce qui s'est passé. articulais-je difficilement. Il fallait que je sauve nos amis. 

Son visage se déforme par la colère.

-J'étais sur le point de les faire sortir ! s'exclame-t-il .

-Et j'aurais aimé que tu y arrives.

-Tu sais où tu peux te les mettre tes regrets ? crache-t-il. 

Il passe à coté de moi mais j'attrape son bras.

-Si tu avais été à ma place, tu comprendrais. lui dis-je. 

Il me regarde méchamment. 

-Mais je suis pas toi. Si tu penses que je pourrais te pardonner alors tu te met le doigt dans l'œil. Je peux avoir de la pitié pour toi, de détester mais je ne pourrais jamais te pardonner.

-Jasper...

-Me dis même pas que tu es désolé d'avoir tué Maya. Tu es même pas triste ou en colère parce que à l'intérieur. 

Il pose son doigt sur le haut de ma poitrine. 

-T'es déjà morte.