109 - Parce que c'est réel.
PDV Valentine
-Les gars !
J'ouvre rapidement les yeux en entendant Jasper hurler. Mon sommeil n'aura été que de courte durée. Je me lève de ma chaise et cours vers l'arrière boutique où je découvre Jasper dos à moi.
-Jasper ?
Il se retourne et je réussi à apercevoir Raven derrière lui. Je pose ma main sur ma bouche lorsque je vois l'os de son épaule complètement déboîté.
La brune remarque mon regard et se tourne vers moi avec un sourire espiègle au coin des lèvres.
-Il y a pas de souffrance dans la Cité des Lumières. déclare-t-elle.
Mes yeux se posent sur son avant bras gauche et en particulier sur le bandage ensanglanté qui couvre ses veines ouvertes.
-Val, faut faire quelque chose ! s'exclame Jasper.
Des pas se font entendre derrière moi et je vois Bellamy et Clarke passer devant moi pour se diriger vers Raven.
-Elle va se vider de son sang !
Le sang rouge de la mécanicienne coule le long de son bras et tombe sur les draps du lit.
Je suis comme paralysé sur place alors que Clarke et Bellamy rattachent correctement Raven. Comment est ce que je peux sauver mes amis si je ne peux même pas voir mon ennemi ?
-Val ! On a besoin de toi, remue-toi ! m'ordonne Clarke.
Je secoue la tête tout en reprenant mes esprits et m'avance vers eux. Je me met du coté gauche de Raven et observe donc son épaule déboîtée. Comment est ce qu'elle ne peut pas souffrir dans ces conditions ? Je maintiens le bras de la brune, mon cerveau me dit de ne pas tirer trop fort même si je sais qu'elle ne ressent rien alors je la retiens du mieux que je peux, peut importe mes gestes brusques.
-T'approches pas de moi !
-Raven, calme-toi. On est là pour t'aider. la suppliais-je.
Elle se met à hurler, grogner et gémir. Ces cris me brisent le cœur.
-Allie ! Allie ! hurle Jasper.
Je lève les yeux vers lui en les plissant.
-Je sais que tu m'entends. continue-t-il en fixant Raven. Pourquoi tu lui fais ça ?! Laisse la tranquille !
Soudain, Raven cesse de se débattre. Elle plonge son regard dans celui de Jasper.
-Je la laisserais quand vous m'aurez donné ce que je veux.
Elle lance un regard vers moi.
-La puce électronique que Valentine a sur elle. Je la veux, elle est à moi.
Valentine ? Ce n'est pas Raven qui parle. Je me tourne vers Clarke avant de refaire face à ce qui semble rester de mon amie.
-Va te faire foutre Allie. jurais-je.
-Putain ! s'exclame Jasper. Donne-lui !
J'ignore les paroles de brun et continue de fixer la brune en face de moi.
-Si tu laisses mourir Raven, tu ne l'auras jamais. la menaçais-je.
Elle regarde devant elle quelques secondes avant de cesser ses mouvements. Elle retombe mollement sur le lit et je me permet de souffler de soulagement.
-Détachez ses poignets mais tenez la bien. ordonne Clarke.
Les liens sont retirés des mains de Raven et Clarke s'approche un peu plus d'elle et place ses doigts sur le bras et l'épaule de la brune. Elle remboîte l'os de son épaule à sa place initiale alors que Raven ne fait que souffler d'exaspération.
Pendant mon combat contre Roan, mon épaule s'est déboîtée et pendant un moment, j'ai cru qu'on m'arrachait tout le bras entier. Me le remboîter a été encore plus douloureux.
-Clarke, elle va jamais arrêter d'essayer de s'échapper. devine Bellamy. Faut pas qu'on la relaisse se faire du mal. On doit la surveiller tout le temps.
-On n'a qu'à faire des tours de garde et on se relaiera, je prends le premier tour si vous voulez. proposais-je.
-Non Val ! rétorque froidement Jasper. C'est pas toi qui décide ici !
Je me tourne étonné vers lui. Qu'est ce qui lui prend ? Tout allait bien avant de venir et maintenant il réagit comme ça.
-On dirait que finalement, il te pardonne pas d'avoir assassiné sa copine. sourit Raven.
-Jasper va prendre l'air. lui ordonne Bellamy.
Le brun passe à coté de moi sans oublier de me mettre un coup d'épaule. Je le regarde quitter le bâtiment.
Je pensais que tout ça était loin derrière lui mais il semblerait que non. Il l'aimait vraiment mais je n'avais pas le choix, je n'avais pas le choix. C'est ce que je ne cesse de me répéter chaque jour, parce que penser le contraire me tue à petit feu.
Je sens une main se poser sur mon épaule et me retourne pour apercevoir les yeux bleus de Clarke.
-Va te reposer un peu, je vais prendre le premier tour.
Je ne répond pas et sors de la pièce en passant mes mains sur mon visage. Je tombe lourdement sur la première chaise que je vois.
Je n'aurais jamais dû revenir, j'aurais dû rester dans la nature encore longtemps. Jusqu'à que mes amis, ma famille m'oublie définitivement.
La moitié d'entre elle est morte ou l'autre me déteste. Je ramène mes jambes près de mon corps et pose ma tête sur mes genoux.
-Ça te fais rien qu'elle se ramène après tout ce temps et qu'elle se mette à jouer la chef ? entendis-je.
Je lève la tête en reconnaissant la voix de Jasper et aperçois une ancienne fenêtre dont la vitre est à moitié cassée. Il est partit prendre l'air dehors.
-Elle veut juste sauver Raven. répond une autre voix.
Je me lève et regarde la fenêtre. Je pose mes pieds sur la chaise légèrement tremblante et monte dessus jusqu'à atteindre la vitre brisée. J'observe Bellamy au coté de Jasper qui sont de dos à moi.
J'ai toujours détesté ces personnes qui se mêlent de tout et espionne les conversations de tout le monde mais après avoir joué les doubles agents pour Kane, je m'en moque totalement. Alors je reste agrippé sur cette chaise et observe les deux hommes.
-Donc Raven, elle mérite d'être sauvée. Elle en a de la chance. dit sarcastiquement Jasper.
Il fait allusion à Maya et au fait qu'on est pas pu l'épargner et la laisser vivante.
-On a fait le mieux pour notre peuple. rétorque Bellamy.
-Non, Val a sacrifié tous les autres. Clarke et toi, vous l'avez suivi comme ses petits chiens-chiens.
-Tu penses pas ce que tu dis.
-Elle n'a jamais fait quelque chose pour les autres, c'était toujours pour elle, seulement elle.
Je pose ma main sur ma gorge empêchant quelques sanglots. Ai-je l'air si égoïste que ça ? Est ce que c'est vraiment ce que je suis ? Est ce que tout le monde me voit comme ça ? Comme la personne qui ne pense qu'à elle ?
-Elle ne m'aime pas, elle ne t'aime pas, elle n'aime personne, Bellamy. Tu ne t'en ais toujours pas rendu compte ? Elle se fout de toi. crache-t-il. Elle s'est tirée pendant trois mois sans raison valable.
-Non tu te trompes.
-C'est vrai pardon. J'avais pas le choix, je devais le faire pour moi, pour me reconstruire. m'imite Jasper en remuant des bras.
-Elle est pas comme ça. Jasper, je la connais depuis plus longtemps que toi. Je sais qui elle est.
Jasper se met à rire.
-Tu es toujours en train de chercher cette petite étincelle chez les gens, la rédemption. Mais il n'y en a plus chez elle.
Je vois Bellamy lui lancer un regard sans répondre. Je sers mon poing contre ma poitrine avant de me retourner et de plaquer mon dos contre le mur. Je tombe accidentellement de la chaise et atterri au sol.
Je regarde autour de moi et remarque que tout est flou alors que mes yeux me piquent.
-Skaifaya ?
Je lève les yeux et discerne la silhouette de Niylah. Elle s'accroupi près de moi alors que je cligne plusieurs fois des yeux pour enfin discerner son visage inquiet.
-Ça va ?
Je secoue la tête de gauche à droite.
-J'aimerais t-te dire que oui, que ce que je viens d-d'entendre ne me fait rien mais c-ce serait te mentir.
Je me met à éclater en sanglot. Habituellement, ce ne sont que quelques larmes qui dégoulinent le long de mes joues mais pourtant, cette fois-ci, j'ai l'impression d'avoir tout un océan dévalant mon visage.
-J-Je suis supposé être f-forte mais je ne suis rien d-de ça.
Sa main se pose sous mon menton et m'oblige à lever la tête.
-T'es pas obligé de porter le poids du monde entier sur tes épaules.
-M-Mais si je ne l'ai f-fait pas, q-qui va le faire ?
-Personne, car c'est pas un rôle.
Je la regarde.
-P-Peut importe les choix q-que je fais, quelqu'un meurt à chaque fois. lui avouais-je.
Ce sont les mots que Bellamy m'ont dit lorsque nous nous sommes disputés.
-C'est pour ça que tu es partis de chez toi ?
Je ne répond pas. Elle a dû entendre les paroles de Jasper et Bellamy tout comme moi, en même temps, les murs sont fins ici.
-C'est la vrai raison, hein ? Ce n'était pas parce tu avais besoin de te retrouver seule. devine-t-elle.
Je me remet à larmoyer. Elle a compris mon départ. La chose que personne d'autre n'avait réussi à comprendre.
Lorsque j'étais partis, mon excuse avait été que je n'aurais pû supporter les regards des autres mais la vérité c'est que à chaque fois que je décide de quelque chose, on retrouve un cadavre sur mon chemin. Et je ne voulais pas ça.
-Je suis partie trois mois. expliquais-je avec la voix brisée. Et pendant ces trois mois, mon peuple ne s'est jamais autant bien porté. Il y avait la paix. Et maintenant que je suis là...c'est l'anarchie.
-Mais ce n'est en rien ta faute. me dit-elle.
-Comment tu peux en être sûr ?
Je passe mes manches sous mes yeux tout en les frottant. Niylah me regarde faire. J'ai toujours détesté pleurer devant quelqu'un, ça nous rend faible.
-Tu penses qu'en t'éloignant des personnes que tu aimes, tu peux leur éviter de souffrir mais c'est tout le contraire.
Mes joues redeviennent rapidement humide. Je n'avais pas pleurer comme ça depuis la mort de mes parents. Ma poitrine se serre alors que ma gorge me fait souffrir au point de ne plus laisser l'air passer.
-Ça f-fait si mal. Je ne peux p-plus respirer. P-Pourquoi ça fait si mal ?
Niylah me regarde tristement.
-Parce que c'est réel.
Je peine à respirer tellement mes larmes obstruent ma gorge.
-La tristesse, la colère et la douleur. Tout ça est réel car tu es en vie. Tu es vivante.
Je lève les yeux vers elle.
-Sans toutes ces choses, tu es juste morte.
-C'est ce que je devrais être. J'ai d-déjà échappé trop de fois à la mort.
Elle se recule de moi et je vois son regard. Elle a pitié de moi.
-Pourquoi penses-tu que tu ne mérites pas d'être libéré de tes démons ? D'être sauvé ? me demande-t-elle.
-Pourquoi est ce que je mériterais tout ça ? soupirais-je.
-Parce que tu es la personne qui sacrifie toujours tout pour les autres sans jamais penser à elle.
Je secoue lentement la tête.
-Tu te trompes Niylah. Je suis pas cette personne.
Je ravale un sanglot.
-Je suis l'orpheline égoïste qui tue tout le monde. Je suis juste Skaifaya.
« La mort demanda à la vie : -Pourquoi les gens t'aiment tant alors qu'ils me détestent ? La vie répliqua. -Parce que je suis un merveilleux mensonge, et toi une triste réalité. »
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Le craquage de Val est enfin là. Depuis qu'elle était de retour, elle ne s'était jamais autant dévoilée et j'espère que vous avez lire ceci autant que j'ai aimé l'écrire.
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