Un baiser, rien qu'un
Luna était accroupie sur un banc, attendant la fin de la pause avec impatience.
Lorsque Mathieu et elle s'étaient fait choper par Bellamy, ils avaient dû inventer une combine débile, comme quoi ils étaient ensemble et s'était planqués dans les chiottes pour s'embrasser.
Ce qui était le plus gros mensonge jamais sorti.
Bellamy leur avait demandé s'ils avaient entendus quoique ce soit et Luna s'étaient retenue très fort de dire "mis à part tes gémissements, rien d'autres." Et ils étaient totalement pas crédibles mais c'était passé comme une lettre à la poste.
Comment c'était possible d'ailleurs ? Ça n'avait pas de sens ?
Pendant qu'elle était plongée dans ses réflexions, Émori s'était assise à côté d'elle.
Émori : toi, en couple avec le poussin ?
Luna: hein ?
Émori : Bellamy m'as dit qu'il vous avez surpris dans les toilettes.
Luna: ho ça... Longue histoire. Mais non, je le considère comme mon frère.
Émori : pareil pour Murphy et moi.
Luna : j'embrasse rarement mon frère moi.
Émori : tu parles de ce matin ? Écoute, y'a rien entre lui et moi. J'ai l'habitude. Il veut sortir avec moi dès qu'il se sent seul et il ferait n'importe quoi pour un peu de distraction.
Luna: ouais, on as écouté avec Mathieu.
Émori : il s'est passé quoi du coup ?
(Luna lui expliqua tout. Le service, les toilettes hors service, le fait qu'elle ai vu Mathieu pour discuter d'un truc, que Bellamy s'était pointé et la pipe de Murphy.
Émori écouta tout du long, sans jamais rien dire ou l'interrompre.
C'était bizarre pour Luna de beaucoup parler. Elle était devenue intarissable sur tout ce qu'il s'était passé.)
Luna: voilà toute l'histoire.
Émori : wow. Ça m'étonne un peu quand même.
Luna : Bellamy fait un drôle de bruit lorsqu'il jouit. Un peu comme un râle d'agonie.
Émori : Murphy est doué de sa langue.... On est vraiment en train de causer de ça ??
Luna: faut croire.
(Elles éclatèrent de rire en même temps. Bon, ce n'était pas la conversation sérieuse que Luna attendait mais c'était déjà ça. C'était même mieux en fait.
Personne pour la juger, personne pour lui dire que c'était du sérieux. Non, c'était juste deux filles qui discutaient et se marraient parce qu'une d'entre elles avaient entendu un truc.
C'était un instant que Luna aurait aimé gardé éternellement. Ça aurait pû être ça son adolescence. Une période insouciance, sans devoir gérer sa mère en taule, son ami dingue, sa famille d'accueil... Mais ce n'était pas ça.)
Émori : bon plus sérieusement, je suis pas en couple avec lui.
Luna : alors pourquoi tu l'as laissé t'embrasser ? Et tu fais comme si t'étais en couple avec lui.
Émori : et toi alors ? Tu as bien fait croire que t'étais en couple avec Mathieu.
Luna : c'est différent...
Émori : en quoi c'est différent ? Tu as fait ce qu'il fallait pour sauver ton cul. Moi je l'ai fait pour aider mon ami.
Luna : ho donc ton geste est plus noble que le miens ??
Émori : absolument pas ! C'est humain d'être égoïste.
Luna : alors pourquoi on s'engueule ?
Émori : aucune idée...
Luna: on est cons.
Émori : nan si peu.
(Elles continuèrent à discuter de tout et de rien, l'esprit embrumé par la présence de l'autre.
C'était une sensation nouvelle, une sensation de plénitude, l'impression d'être à sa place. C'était niais et bizarre, elles ne se connaissaient pas tant que ça si on y réfléchissait bien. Mais c'était aussi la certitude que tout irait bien pour l'instant. Qu'elles étaient au bon endroit. Et c'était franchement agréable.
Mathieu lui, s'était endormi dans un escalier, calé sur Monty.
Jasper bougeait trop pour ne pas le réveiller.
Mathieu rêvait. Il rêvait de la suite du rêve de Luna. Il était à présent allongé dans un lit aux draps rouge sang, aux côté du diable Murphy qui fumais une clope. Oui bah c'était un rêve, depuis quand les rêves sont logiques ??)
Mathieu : Murphy ? Y'a moyen d'annuler le mariage ?
Murphy : non. Un pacte est un pacte. Donc je dois le tenir en tant que diable.
Mathieu : et tu peux pas désobéir ?
Murphy : non malheureusement. Je risque de devenir une âme damné sinon et j'ai pas tellement envie.
Mathieu : c'est si nul à ce point ?
Murphy : imagine tourner dans le néant pour l'éternité.
Mathieu : ce sera pas si différent de notre mariage.
(Il plissa ses lèvres en un sourire amusé, ce qui donna encore plus envie à Mathieu de lui sauter dessus. Enfin, dans la mesure du consentement, évidemment !)
Mathieu: et j'aurais un statut spécial au vu de notre union ?
Murphy : nan, déconne pas non plus.
(Mathieu fixa son désormais époux. Tout devenait trouble autour de lui et il se réveilla, sortant de ce rêve bizarre et presque insensé. Mais le visage de Murphy était toujours là.
Il tourna la tête et vis Bellamy, Murphy et Atom qui s'était accroupis en face d'eux.
Le poussin cligna beaucoup de fois des yeux jusqu'à balbutier.)
Mathieu : Murphy ?
Murphy : Bellamy veut te parler. Par contre, je sais pas si je dois me sentir flatté ou vexé que tu rêves de moi.
(Mathieu tourna la tête vers Monty, qui lui servait toujours d'oreiller. Celui ci lui chuchota.)
Monty: t'as marmonné son prénom dans ton sommeil.
Mathieu : ho...
Jasper : tu parlais de diable et de pactes aussi.
Bellamy : bon. Je vais pas y aller par quatres chemins. Es ce que tu as entendu quoique ce soit ?
Mathieu : quand ?
Bellamy : ne joue pas les innocents !!
Mathieu : je te l'ai dit, j'étais avec Luna ! Et j'étais trop occupé pour t'entendre chier, si tu vois ce que je veux dire.
Jasper : TU T'ES TAPÉ LUNA !??
(Mathieu fit un clin d'œil à Jasper mais ce dernier ne compris pas. Et oui, Jasper n'était pas le plus perspicace. Monty avait compris lui mais ne fit aucune remarque et rentra dans le jeu de ses amis. Atom et Murphy échangeait un visage choqué et les jeunes hommes secouaient leur ami pour apprendre des détails.)
Jasper : MOI JE PEUX PAS L'AVOIR MAIS TOI T'AS LE DROIT DE TE TAPER TA SŒUR !??
Mathieu : mais toi t'as Monty !!
Monty : c'est vrai d'abord !!
Mathieu : tu veux délaisser ton petit copain !!?
Jasper : mais non voyons !
Monty: bah j'espère bien.
(Monty tourna la tête vers Bellamy et sa bande mais ils étaient partis, visiblement déconcertés par la connerie de leurs interlocuteur.
Monty tapa dans la main du poussin tandis que Jasper comprennait pas ce qu'il se passait. On dût donc lui expliquer. De son côté, Luna s'était installée dans un des nombreux couloirs de son lycée.
Elle était accompagnée de Lexa qui révisait ses cours. Cette dernière était un peu forcée de rester auprès de son amie pour l'écouter.)
Luna: sérieux, je peux faire comment pour lui dire que je l'aime bien ?
Lexa: hum... Fonce ?
Luna: t'as fait comment avec Clarke toi ?
Lexa: j'avais loué un gîte près d'un lac, on as fait un tour en barque et on s'est embrassées au clair de lune.
Luna : beaucoup trop romantique putain.
Lexa : et ensuite on as fait un bain de minuit.
Luna: mais ça m'aide pas ça !
(Elle n'avait pas vraiment les moyens de louer un gîte. À moins qu'elle ne travaille mais elle avait la flemme. Flemme de débourser de l'argent pour se ramasser un râteau.
Non, Luna n'était pas extrêmement romantique. Elle aurait apprécié être comme ça mais non, elle n'était pas fleur bleue.
C'était heureusement d'ailleurs.)
Luna : je veux lui dire que je l'aime.
Lexa: je croyais que c'était juste un crush ?
Luna: et je l'aime comme un crush, en effet.
Lexa: t'es vraiment bizarre. Mais bon... Je comprends. Les sentiments sont des choses complexes.
Luna: j'aimerai lui faire comprendre...
(Pour Luna, certaines choses ne se disaient pas. Elles se montraient. Dire ces choses ne faisaient que confirmer ce qu'il se savait déjà, non ? Et puis c'était complétement incompréhensible les sentiments. Une vraie merde qui vous ronge de l'intérieur et vous embrouille l'esprit. Du point de vue de Lexa, seule Clarke vallait le coup de souffrir comme ça.)
Luna: c'est flippant d'aimer.
Lexa: ho je sais... Je sais. Tu risques de souffrir. Mais ça vaut le coup j'imagine.
Luna: tu es flippante.
(La cloche sonna et elles retournèrent en cours. Luna s'installa aux côtés de Mathieu qui dormait déjà.
Elle se demandait d'ailleurs comment car ils étaient rentrés il y a à peine une minute mais bon... Son extra terrestre de frère l'avait habitué à pire.
Mathieu dormait très souvent et cours et il n'était même pas en décrochage scolaire ! C'était à se demander comment il faisait. Enfin si, il était en décrochage mais seulement dans certaines matières. Ses moyennes était soi nulles, soi excellentes. Ce qui compensait et lui offrait une moyenne générale correcte.
Le prof de français, Titus, regarda le jeune homme et se contenta de soupirer.
Le poussin avait plus de 17 dans sa matière, il tolérait donc ses siestes.
Luna, elle, était moyenne de partout. Il n'y avait aucune matière où elle était très mauvaise mais aucune où elle excellait. Si, peut être en physique chimie mais comme elle n'aimais pas travailler, ses notes étaient plombés par les 0 des dm non rendus.
Le professeur jouait aussi beaucoup. Si Luna ne l'aimait pas, elle ne fournirai aucun effort pour lui. Elle fini tout le même par réveiller le poussin.)
Luna : debout.
Mathieu : gné quoi ? C'est le matin ?
Luna: nan c'est le cours de français.
Mathieu : ho si c'est que ça...
(Il replongea la tête entre ses bras pour se rendormir.
De leurs côtés, Murphy et Émori étaient au comble du désespoir. Quelqu'un avait été déplacée et s'était donc mis à la place de Murphy, les séparant.
Il s'agissait de Monroe qui avait discuté avec un certain Sterling. Qui appelle son gosse comme ça, sérieusement ?
Émori, un peu plus sociable que son ami, discutait avec Monroe tandis que Murphy regardait mal le dénommé Sterling.)
Émori : mais si je me souviens ! Tu dansait avec Luna à la fête, non ?
Monroe : ouaip !
Émori : pfff... Hé Murphy !
(Son ami se retourna.)
Murphy : quoi ?
Émori : je voulais te dire que t'en avais encore au coin de la bouche.
Murphy : putain, comment t'es au courant de ça, toi ??
Émori : les murs ont des oreilles.
(Murphy râla. Heureusement que "personne ne sera au courant" selon Bellamy, sinon qu'es ce que ça serait !
Ce devait être Luna. Ou Octavia peut être. Après tout, c'était elles qui avaient fermé la porte !
Il manqua d'éclater son stylo qu'il tenait en main mais se ravisa, se souvenant que c'était le dernier qui marchait.
Son regard se posa sur les deux suspectes. Et plus particulièrement sur Luna.
Octavia n'aurai pas dénoncé son frère. Quoique... Il y aurait pû avoir une histoire de trahison !!
Non, il partait vraiment trop loin visiblement...
Il fixait Mathieu qui dormait comme un loire. Comment il avait fait pour s'endormir et surtout, pour ne pas se réveiller ?
Il était peut être mort ? Nan, ça aurait été trop beau tiens...)
Sterling : hey Murphy ?
Murphy : quoi !?
Sterling : tu veux un stylo ?
(Murphy regarda sa main. Il venait en effet de caser le sien.
Il râla avant de prendre le stylo que lui avait filé Sterling. C'était un stylo noir et... Il y avait René la Taupe. C'était un stylo René la Taupe.)
Murphy : mes sens sont confus.
Sterling : c'est à dire ?
Murphy : je vois de la musique, et ça pue.
(De son côté, Luna était songeuse. Elle voulait Émori. Elle secoua son compère, qui était toujours affalé et commençait à ronfler, pour le réveiller.
Il n'allait pas vraiment lui être d'une grande aide mais ça lui ferait du bien d'être écoutée.)
Luna: Mathieu debout !
Mathieu : alors je suis assis d'abord.
Luna: t'es con.
Mathieu : me dit rien... Tu veux des conseils pour Émori ?
Luna : c'était si prévisible que ça ?
Mathieu : ho que oui.
(Le prof les interrompit.
Titus était un homme d'une cinquantaine d'années, chauve et stricte. Luna ne l'aimait pas du tout à cause du balai dans le cul qu'il avait. Mathieu aimait bien sa matière donc ça allait.)
Titus: monsieur Woods ! Vous semblez vouloir discuter alors vous n'avez qu'à lire le texte.
Mathieu : je suis obligé ?
Titus : oui. Monsieur Murphy, vous aussi semblez impatient de discuter. Vous lirez après lui !
(Murphy râla, se retenant se dire les pires insultes pour envoyer chier le prof. Il avait juste la flemme en fait.)
Titus : monsieur Woods, vous ferez le personnage numéro 1 et vous, le personnage numéro 2.
(Mathieu survola rapidement le texte, ils travaillaient sur les monologues et ça ne semblait pas très difficile de lire ce texte.
Il aimait bien lire en classe et mettait généralement le ton, profitant de l'expérience acquise en cours de théâtre. Il commença donc la lecture.)
Mathieu : "ma mie, j'ai tant rêvé de vous reparler, de vous revoir. Votre silhouette s'est évanouie dans la nuit noire après avoir échangé ce baiser. Mais de quoi avez vous donc peur ? Quels horribles pensés vous retiennent loin de mon amour ?"
(Luna pouffa de rire. Ils avaient choisi le bon texte, tiens !
Murphy mis beaucoup moins d'entrain à la lecture, lisant presque machinalement son texte.)
Murphy : "notre baiser n'était qu'une erreur, une folie rendue possible uniquement par le nectar alcoolisé que nous avions bu. Je n'ai aucun compte à rendre ni aucune leçon à recevoir de vous."
(Et toc, pensa Murphy. Il aimait bien ce personnage.)
Mathieu : "aucune leçon ? Pourtant, vous ne savez dompter votre cœur, pas plus que vous ne savez mentir. Me mentir passe encore, je le conçois aisément. Mais vous mentir à vous-même... Vous valez mieux que ça."
Murphy : "et que savez vous exactement ? Vous aimez l'image que vous vous êtes fait de moi, nous ne nous connaissons pas. Et quand à cette sombre affaire, je préfère l'enterrer tel l'estime que j'avais de vous."
(Mathieu s'était retourné, texte en main. Il fixait dorénavant Murphy qui senti son coeur rater un battement devant l'air sérieux qu'abordait le poussin. Il n'aimait pas vraiment l'air qu'il prenait et sentait que tout ceci allait devenir gênant.
Les deux jeunes hommes se regardaient, une lueur meurtrière dans les yeux. )
Mathieu : "oui je vous aime et n'ai pas honte de l'avouer. Tant pis si je vous idéalise, c'est ce que fait faire amour aux gens. Après tout, la vie n'est elle pas qu'une suit d'idéalisme et de désillusion ? Mais je me moque bien de tomber de haut en découvrant ce qui se cache au fond de vous. Je vous aimes et rien n'est plus précieux à cet instant que votre regard dans le mien."
(Il avait dit ça en le fixant, ancrant ses yeux verts dans le regard glacé du cafard.
C'était une erreur. Murphy mettait pourtant beaucoup plus le ton et jouait vraiment son texte, ou était-ce ses sentiments ?)
Murphy : "je ne peux vous croire."
Mathieu : "alors accordez moi une chose. Une seule tentative vaine et désespéré d'obtenir votre cœur et de vous prouver ma loyauté."
Murphy : c'est quoi ? Heum je veux dire "qu'elle est t'elle ?"
(Murphy se prenait au jeux, mine de rien. Et tout le monde l'avait remarqué car l'ambiance dans la salle était pesante, chaque élève, voir même le professeur, attendais le dénouement de l'histoire. Les deux rôles principaux se regardaient toujours, s'allumant du regard. Ils n'étaient pas dupes, ils savaient que ces lignes signifiaient bien plus qu'un simple exercice de cours.)
Mathieu : "accordez moi vos lèvres. Un simple baiser chaste pour vous montrer ma passion. Cette passion qui brûle en moi et me dévore tel un feu ardent. Vous êtes la tentation, je ne pouvais qu'y succomber."
Murphy : "un baiser, rien qu'un. Je tenterai d'éteindre la passion qui vous consumme comme vous me l'avez confessé."
Mathieu : "d'accord. Un baiser, rien qu'un. La passion est une chose étrange, l'amour en est une bien plus encore. Je vous aimes... Acceptez mon affront et laissez tomber votre armure de glace."
Murphy : oui bah plus facile à dire qu'à faire...
(Il fût interrompu par le professeur qui lui demanda de lire son texte. Il avait soufflé cette phrase, le rendant presque imperceptible sauf pour les gens les plus proches. Il se reconcentra sur la feuille.)
Murphy : "alors soyez le soleil qui la fera fondre."
(Le coeur de Mathieu s'emballa en entendant cette phrase. Il lui en fallait vraiment peu !
Le cours se poursuivi et malgré la gène qui s'était un peu installée, tout alla plutôt bien. Raven trouva même l'occasion de faire une pointe d'humour en faisant une blague sur la glace mais celle à manger.
Après ça, Luna tapota sur l'épaule de son ami.)
Luna: ça, c'était de la tension sexuelle ou je m'y connais pas.
Mathieu : je suis mort de honte...
Luna: faut pas ! Tu es une très jolie tomate.
Mathieu : gnagnagna ! T'aurais moins fait la maligne si c'était toi et Émori.
(Luna rougis. En effet, elle aurait moins fait la maligne...
Mais c'était tellement amusant de voir son ami devenir une tomate ! Elle regarda sur sa table et constata qu'on lui avait envoyé un avion en papier. Elle le déplia et bugga en reconnaissant l'écriture d'Émori. Elle lut à haute voix le message.)
Luna : "je me rappelle de tout."
(Le sang de Luna ne fit qu'un tour. Émori se souvenait de la soirée. Elle allait devoir assumer.)
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